Georges Abdallah attendu aujourd’hui à Beyrouth

Sauf un très improbable contrordre de dernière minute, le combattant libanais Georges Ibrahim Abdallah devrait quitter lundi sa prison de Lannemezan (Pyrénées) après une incarcération de 29 ans en France.
"M. Abdallah arrivera ce soir à Beyrouth vers 18h00 locale", a rapporté le quotidien libanais Assafir citant des sources fiables, dans son édition de lundi 14 janvier.
Cependant, la famille du M. Abdallah préfère attendre des informations officielles sur le timing de son arrivée.
"L'heure de son arrivée demeure inconnue. Nous attendons une réponse finale de son avocat, Me Jacques Vergès. Au cas où Georges arrivera lundi soir au Liban, il passera la nuit à Beyrouth et le matin il se rendra dans son village natal Qoubayyat où une cérémonie d'accueil lui est réservée", affirme à Assafir son frère Joseph.

De même, le Comité pour la défense de M. Abdallah a prévu qu'il soit accompagné des policiers français qui le livreront aux agents de la sécurité générale libanaise à l'aéroport international de Beyrouth (AIB).
Par ailleurs, le journal libanais francophone l'Orient le jour apprend de source libanaise à Paris que nos services consulaires seront prêts dès ce matin à simplifier les formalités d’obtention de l’indispensable "laissez-passer" qui doit permettre à M. Abdallah d’embarquer à bord de l’avion (probablement un jet privé) pour regagner le Liban. Cela pourrait se passer aujourd’hui lors d’un contact par visioconférence entre l’autorité judiciaire et le ministère de l’Intérieur français.
Mobilisation pour l’accueil à l’aéroport de Beyrouth
Dans le même cadre, la campagne internationale de soutien à Georges Abdallah a invité tous les partisans des mouvements de gauche à se rendre en masse à l’aéroport de Beyrouth pour l’accueillir à son retour de Beyrouth.
Un texte publié par le groupe a appelé les autorités françaises à agir le plus rapidement possible et à assurer la sécurité de Georges Abdallah jusqu’à son arrivée au Liban. Le communiqué souligne également que "la campagne internationale de soutien à Georges Abdallah organisera des sit-in devant l’ambassade de France à Beyrouth ainsi que devant la Résidence des Pins si jamais Paris ne procède pas à son extradition rapide vers son pays natal".
Un devoir accompli
Le tribunal de l’application des peines avait décidé jeudi dernier sa mise en liberté, mais devra se réunir à nouveau aujourd’hui pour officialiser cette décision et demander au ministère de l’Intérieur d’entreprendre les modalités de cette libération qui est assortie d’une expulsion du territoire français.

Dans une déclaration à L’Orient-Le Jour, Me Jacques Vergès a estimé qu’il est cette fois-ci improbable mais non impossible que les pressions américaines et israéliennes parviennent à bloquer le processus déjà mis en place par les services de la Place Bauveau qui, en accord avec les services consulaires libanais, procéderont au transfert du prisonnier politique le plus ancien de l’histoire moderne française. Rappelant que son client avait obtenu en 2003 une libération conditionnelle refusée un an plus tard par la cour d’appel, Me Vergès a indiqué que ces années d’emprisonnement supplémentaires sont dues au fait que M. Abdallah a toujours refusé de s’excuser auprès des parents des diplomates tués, l'américain Charles Robert Ray et l’Israélien Yacov Barsimantov, et de les indemniser arguant du fait qu’il «avait accompli son devoir» et que du fait de sa détention, il n’avait pas les moyens de verser les réparations qui lui sont demandées.
Citant la direction de la prison de Lannemezan, le célèbre avocat français a affirmé que M. Abdallah a toujours été un détenu exemplaire et qu’il n’a jamais pris parti lors des nombreux incidents qui ont eu lieu dans sa prison sauf une seule fois où il a sauvé des gardiens d’un lynchage que s’apprêtaient à commettre ses compagnons de cellule.
Source : Divers, édité par : moqawama.org
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