France : Liberté conditionnelle pour le combattant libanais Georges Ibrahim Abdallah

Après 28 ans de prison, le Libanais Georges Abdallah, le prisonnier politique demeuré le plus longtemps incarcéré en France, a obtenu mercredi 10 janvier sa libération à condition d'être expulsé du territoire français.
Le ministère de l'Intérieur doit impérativement prendre cet arrêté d'ici au 14 janvier. Sans ce préalable, le combattant libanais, condamné sans preuve en 1986 pour l’assassinat du diplomate américain Charles Robert Ray et de l’Israélien Yacov Barsimantov, ne pourra quitter la prison de Lannemezan (Hautes-Pyrénées) où il est détenu. Les juges d'appel ont confirmé la décision rendue le 21 novembre par le tribunal d'application des peines de Paris, qui avait déjà répondu positivement à la demande de libération de Georges Ibrahim Abdallah en la conditionnant à son expulsion.
Le journal l'Orient le Jour (OLJ) rapporte citant des sources bien informées que M. Abdallah ne pourra pas retrouver le Liban avant au moins lundi prochain. "On dit qu’il atterrirait à Beyrouth entre le 15 et le 16 janvier. Ce sont les services spéciaux français qui vont organiser, dans la plus grande discrétion, son transfert de sa prison pyrénéenne vers le Liban, et le ministère français de l’Intérieur devra obligatoirement coopérer avec les autorités libanaises concernées, c’est-à-dire l’ambassade du Liban à Paris, qui devra délivrer un laissez-passer au nom de M. Abdallah", ajoute l'OLJ.
Le tribunal d’application des peines de Paris a fait droit à la huitième demande de libération de l’ancien chef des FARL (fractions armées révolutionnaires libanaises), en la conditionnant à son expulsion du territoire français. Cependant, ce jugement est suspendu en raison de l’appel du parquet qui s'était opposé à la remise en liberté lors de l’audience du 23 octobre.
Cette audience s'était tenue à huis clos devant la juridiction parisienne, seule dans le pays à statuer sur la détention dans les dossiers de terrorisme. Georges Ibrahim Abdallah, 61 ans, et son avocat, Me Jacques Vergès, avaient été entendus par visioconférence depuis la prison de Lannemezan (Hautes-Pyrénées) où est détenu le Libanais.
"La question est de savoir si la décision du parquet de faire appel est une décision politique. Le parquet a-t-il agi sur ordre d’un gouvernement de gauche ?", a réagi Me Vergès.
Sous pression des Etats-Unis, Georges Abdallah a été arrêté à Lyon en 1984 pour des faux papiers. Les demandes de libération conditionnelle déposées par Georges Abdallah et ses avocats ont toujours été refusées. Me Vergès a régulièrement dénoncé une volonté "politique" et la "mainmise des Etats-Unis" derrière le maintien en détention de son client, libérable depuis 1999. M. Abdallah avait déjà obtenu une libération conditionnelle en 2003 mais celle-ci avait finalement été refusée en appel en janvier 2004.
L’ancien patron de la DST (contreespionnage intérieur), Yves Bonnet, a lui-même estimé que Georges Ibrahim Abdallah, "plus maltraité qu’un serial killer", méritait d’être remis en liberté, jugeant "le refus de Paris " motivé par ses relations avec "ses alliés ".
Source : agences, édité par: moqawama.org
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