Le Liban attristé par la tragédie: la recherche des cadavres continue

Devant le spectre de la mort, il n'y a que les yeux qui se prononcent. Une tragédie, une catastrophe, il est difficile d'y croire. La tristesse, dès l'aube, a envahi ce petit pays qui ne cesse de souffrir. Chaque personne au Liban connait au moins une des victimes de proche ou de loin, chaque village, chaque quartier se lamentait sur ses victimes.
Vers 2:30 du matin, Boeing 737 d'Ethiopian Airlines avec 90 personnes à bord s'est abîmé au large du Liban, à peine trois minutes après son décollage de l'aéroport international de Beyrouth. 53 libanais se trouvaient à bord de cet avion, leurs parents et proches qui les avaient à peine quittés, se sont retrouvés dans les salons d'honneur de l'aéroport, espérant toujours entendre de leurs nouvelles . Mais l'avion déchiré et dispersé dans l'eau, tua tout espoir. En fait, les réelles causes de l'incident sont toujours inconnues. Néanmoins, des responsables à l'aéroport assurent que le pilote de cet avion avait reçu une instruction de la tour de contrôle de changer de trajectoire pour éviter la tempête et que ce dernier avait bien capté le message puisqu'il avait immédiatement donné son accord à la tour, mais qu'il s'était ensuite dirigé dans la direction opposée.
Les responsables politiques qui se précipitèrent vers l'aéroport, furent reçus par les cris des attristés qui retentissaient dans les halls, les visitant à tour de rôle essayant de les consoler, l'impact de la tragédie agita même leurs larmes.
L'armée libanaise, la marine et la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) assistent les équipes de sauveteurs sur le site de la catastrophe. La compagnie aérienne "Ethiopian Airlines" a dépêché une équipe d'enquêteurs au Liban pour déterminer les causes de l'accident, de même, selon un responsable du ministère de la Défense, les Etats-Unis ont mis à disposition un avion P-3 de la Sixième Flotte pour aider les efforts de secours, cet appareil est destiné aux patrouilles maritimes.
Suite à l'appel des autorités libanaises, dès le matin les parents des victimes se plantèrent devant les portails des hôpitaux pour les prises de sang qui doivent être comparées à l'ADN des cadavres. En fait, les 14 cadavres retrouvés sont méconnaissables, un seul a été reconnu, celui de Hassan Tajeddine qui avait toujours son passeport.
Le président de la république Michel Sleimane ainsi que le président du parlement Nabih Berri, visitèrent l'aéroport exprimant leurs sympathies aux parents des victimes. Berri déclara la fermeture du parlement "en deuil sur ses victimes". De son côté, le premier ministre Saad Hariri visitant les proches des victimes à l'aéroport leur promet de déployer tous les moyens possibles pour retrouver les boîtes noires de l'avion et comprendre ce qui s'est passé ajoutant que "Nous avons fait appel à l'aide de la Finul ainsi qu'aux ambassades des pays pouvant nous aider, comme Chypre, la France, les Etats-Unis, et autres". Le BEA (Bureau d'Enquêtes et D'Analyses) français prend part également aux recherches, selon le ministre libanais des travaux publics et transport Ghazi Aridi. A noter que Marla Sanchez Pietton, l'épouse de l'ambassadeur de France au Liban, était à bord du Boeing.
Jusqu'à présent 14 victimes ont été repêchées et emmenées dans les hôpitaux de la capitale. Les recherches se poursuivront ces trois prochains jours, dans l'espoir de retrouver tous les passagers défunts.

