La Galilée, un trésor stratégique dans le champ de mire du Hezbollah

«Nous pourrions pénétrer à la Galilée dans toute prochaine guerre». C’est ce qu’a dit le secrétaire général du Hezbollah, sayed Hassan Nasrallah, dans sa dernière interview.
Dès que ces propos ont été prononcés, les spéculations et les analyses ont fusé dans tous les sens
Les manœuvres des sionistes se poursuivent toujours, au moment où la Résistance est paisible, les yeux toujours braqués sur les importantes cibles israéliennes.
Pourtant ce n’est pas la première fois que sayed Nasrallah évoque la Galilée comme étant la destination inéluctable des opérations terrestres de la Résistance en cas d’agression israélienne contre le Liban. Pourquoi cette éventualité effraie-t-elle tellement les sionistes?
Une telle situation sera une première dans l’histoire du conflit israélo-arabe et depuis la fondation de l’entité sioniste. La bataille sera à l’intérieur de Palestine occupée, sur la scène de l’ennemi, contrairement à ce qui avait lieu dans les guerres précédentes, lorsque l’ennemi combattait sur la terre de l’adversaire.
C’est ce qu’a affirmé le général à la retraite de l’armée libanaise, Saleh Hajj Sleiman. Pour ces raisons, l’équation de la Galilée ne ressemble guère à toute autre équation avancée dans le passé.
L’équation qualifiée de première en son genre découle selon l’expert des affaires palestiniennes et israéliennes, Saker Abou Fakhr, de l’importance stratégique de la Galilée, sur le plan géographique et sécuritaire, vu que celui qui la contrôle pourra automatiquement contrôler le Liban sud et les plaines entourant le lac de Tibériade. De ce fait, la libération d’une petite partie de la Galilée, où se trouvent des colonies limitrophes des frontières libanaises, sèmera la terreur en "Israël".
Le site géographique de la Galilée
Cette région jouit de plusieurs aspects géographiques positifs. Elle est selon M. Abou Fakhr, une extension du Mont Amel (Liban sud), et possède donc la même structure géographique. Le Galilée renferme une série de montagnes surplombant la Méditerranée, notamment à Acre et au
Le général Hajj Sleiman précise dans ce contexte que la Galilée occupe une place primordiale au niveau des ambitions économiques israéliennes, grâce à ses ressources hydrauliques, notamment aux fermes de Chebaa et au Golan. La Galilée étant un point d’intersection des eaux des fleuves de Jordanie, de Chreiha, de Banias, de Hasbani et de Wazzani.
La Galilée s’étend sur une superficie de 3000 à 4000 km2, avec Nazareth, lieu de naissance du Christ, pour capitale. Ses principales villes palestiniennes historiques sont Acre, Safed, Kfar Yassine et Abou Snan. Les plus célèbres colonies de la Galilée sont Nahariyya, MeskafAam, Haïfa, Mtolleh, la haute Nazareth et Maalot. Elles sont des zones touristiques par excellence, vu la beauté de la nature montagneuse de la région.
Des cibles délicates
Mais la spécificité stratégique de la Galilée, dont pourrait profiter la Résistance dans la prochaine guerre, réside dans la présence de la plus grande base d’espionnage militaire dans la région, précisément au Mont Haramoun (Jabal el-Cheikh), où l’armée sioniste a placé des engins d’écoute pour espionner les pays de l’entourage, arrivant même à l’Iran. L’ennemi peut surveiller à partir de cette base plusieurs pays arabes, dont la capitale syrienne Damas et les territoires libanais, allant de Rachaya, Barouk et au Liban sud.
La Galilée renferme en outre de grandes usines construites notamment dans les plaines de Acre et de Haïfa…M. Abou Fakhr rappelle dans ce contexte que dans le port de Haïfa se trouve une raffinerie de pétrole. Un fait qui confère à cette cible stratégique une double importance, aussi bien que les bases aériennes, les petits aéroports et les grandes casernes militaires dans les régions du nord de la Galilée.
«Sur ce, la Galilée représente un nœud géographique et stratégique de grande importance, sur le plan des ressources hydraulique, sécuritaire et militaire. Une région placée dernièrement dans la ligne de mire des roquettes de la résistance», a-t-il souligné.
Les facteurs de confiance en la supériorité de la Résistance
La Résistance est confiante de sa force. Elle compte sur les capacités de son arsenal de roquettes pouvant atteindre des cibles stratégiques, tout au long de la Palestine occupée, surtout qu’"Israël" possède un grand nombre d’installations militaires, industrielles et économiques qui ne peuvent être déplacées ou dissimulées. Ce sont donc des cibles permanentes pour le Hezbollah, d’où la supériorité militaire de la Résistance face à l’ennemi, comme l’a affirmé le
«Aujourd’hui, l’entrée de la Résistance à la Galilée est plus que probable», a noté le général Hajj Sleiman, citant comme exemple les batailles de la guerre de 2006, lorsque le Hezbollah est parvenu à contrer l’ennemi dans l’entourage d’Ayta Chaeb, où les tanks israéliens n’ont pas pu avancer et ont été pulvérisés dans les plaines de Khiam et de Wadi el-Houjeir.
Compte tenu de la performance de la Résistance en 2006, on peut déduire des données pertinentes sur la capacité de ses combattants à infiltrer les lignes de l’ennemi et à briser le siège qu’il imposerait durant les combats. Selon le général Hajj Sleiman, l’exemple qui illustre cette idée est celui de Bent-Jbeil en 2006, lorsque les moudjahidines assiégés n’ont pas profité d’une issue ouverte par ruse par les soldats sionistes, pour fuir la zone assiégée. Au contraire ils en ont profité pour renforcer leurs effectifs à Bent-Jbeil en y introduisant des combattants supplémentaires, acculant l’ennemi au mur.
Les explications du général Hajj Sleiman confirment que la Résistance est en mesure de franchir les frontières de l’ennemi et d’accéder facilement à la Galilée. Un fait que les israéliens vont prendre en compte, lors de toute prochaine guerre. A rappeler que les autorités de l’occupation ont évacué les colonies du nord en 2006, en dépit des abris souterrains équipés et renforcés qui s’y trouvent.
Un conflit de volontés
Le général Hajj Sleiman juge toute prochaine guerre de «conflits des volontés : celui qui brise la volonté de l’adversaire sortira victorieux». Et d’ajouter : la résistance ne mènera pas de guerre classique, d’armée à armée sur un front, l’ennemi n’ayant pas établi un front de défense. Mais ce dernier compte sur l’attaque et les frappes dans les zones profondes, ce qui signifie que son front est inconsistant. Cela permettra aux combattants du Hezbollah d’infiltrer les colonies et les territoires occupés et de semer la confusion dans l’armée israélienne. Le Hezbollah est en outre capable de manœuvrer et de modifier les emplacements de ses lance-roquettes avec le début de la bataille. Il peut de même riposter rapidement à l’attaque ce qui lui confère une véritable force de dissuasion.
Les menaces de sayed Nasrallah sont d’une grande crédibilité chez les sionistes, aussi bien que chez les amis, et les frères sceptiques ; c’est ce qu’a déduit le général Hajj Sleiman, qui a affirmé que la Résistance n’adoptera pas d’attitude passive face à la plus grande force aérienne et d’artillerie au Moyen Orient, où les pays arabes ont subi d’importantes pertes par les frappes aériennes préventives. Il a finalement conclu que l’ennemi n’est point parvenu à imposer une défaite à la résistance et ne pourra jamais le faire dans l’avenir.
Toute étude approfondie des messages adressés par le Hezbollah à l’ennemi, confirme l’équation de l’équilibre de la terreur dans la région. Une équation réalisée par sayed Hassan Nasrallah qui confirme que la libération de la terre, quel que soit le prix, est inéluctable.
Source: Alintiqad, par Latifa al-Husseini pour esquisser le spectacle et les scenarios de la prochaine bataille avec "Israël".
Golan, dans la partie est du lac de Tibériade. La Galilée représente aussi un carrefour entre les territoires palestiniens, libanais et syriens.
général libanais à la retraite.
Traduit par: moqawama.org
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