Hariri: Le Hezbollah a attaqué "Israël"... Fayçal: il faut se débarrasser du Hezbollah!

La chaîne télévisée libanaise LBC a diffusé les procès-verbaux des réunions du président de la république Michel Sleiman en Arabie Saoudite le 1er juin. La LBC a révélé le compte rendu de sa réunion avec le roi saoudien, où M. Sleiman lui a demandé d'exercer des pressions sur les forces du 14 mars pour qu'ils participent au dialogue. Le roi a répondu que la politique traditionnelle de l'Arabie à l'égard du Liban n'a pas changé et ne changera pas. "Le royaume comprend la politique libanaise de dissociation qui sert ses intérêts. De mon côté, j'encourage le dialogue", a-t-il souligné.
De même, les détails de la réunion tenue entre M. Sleiman, le ministre saoudien des Affaires étrangères Saoud El-Fayçal, l'ancien premier ministre Saad El-Hariri, le ministre Ghazi Aridi ont été révélés. Lors de cette réunion, M. Sleiman a donné à Fayçal une enveloppe contenant une invitation au dialogue, et une autre enveloppe contenant des numéros de téléphones saoudiens trouvés sur l'ordinateur du Jordanien arrêté par la Sûreté générale pour avoir entretenu des liens avec Al-Qaeda.
Pour sa part, M. Hariri a laissé entendre qu’il n’était pas enthousiaste à l’idée de participer au dialogue national.
"Ce n’est pas de cette manière que l’on nous convie à la table de dialogue", a-t-il dit, rappelant que lors du dialogue en 2006 les participants avaient convenu d’un certain nombre de points avant que "le Hezbollah n’attaque Israël et tue deux soldats en provoquant la destruction du Liban".
"Nous avons voulu reconstruire et le parti chiite a choisi de manifester dans le centre de Beyrouth. La situation a perduré jusqu’au 7 mai, un jour que nous n’oublierons pas. Nous ferons payer au parti le prix de cette journée", a-t-il menacé.
"Vous nous invitez à une table de dialogue que le Hezbollah avait sabordée. Seriez-vous en train de me demander de sortir le Hezbollah de l’ornière ou de couvrir la politique de dissociation qui suppose que l’on ferme l’œil sur ce que font les Syriens ou de couvrir un gouvernement en faillite?" a-t-il demandé. M. Hariri s'est ensuite adressé à M. Sleiman en disant que la manière dont son gouvernement a été acculé à démissionner était "humiliante".
Il a ensuite placé deux conditions préalables à sa participation au dialogue, la démission du gouvernement et la formation d’un gouvernement neutre ayant l’aval du camp du 14 Mars dans un premier temps, puis des réunions successives des camps du 8 et du 14 Mars avec le chef de l’État pour faire valoir leur point de vue préalablement à la tenue du dialogue.
M. Sleiman a exprimé sa disposition à tenir deux séances, dont la première sera tenue le 11 juin. Saad Hariri a aussitôt réitéré son refus de se mettre à la table de dialogue "alors que le Hezbollah brandit quand il le désire la menace des armes". L’émir Saoud el-Fayçal est intervenu en affirmant : "Il ne peut y avoir de dialogue tant que le Hezbollah reste attaché à ses armes. Le problème au Liban est le Hezbollah. Le Liban s’est débarrassé des Syriens. Il faut qu’il en finisse également avec le Hezbollah". Il a ajouté : "on avait cru que les États-Unis étaient capables de dompter l’Iran, mais les négociations n’ont pas abouti. Il semblerait qu’il ne comprend que le langage de la force. Si l’Iran est affaibli, il en sera de même pour le Hezbollah », a-t-il dit.
M. Sleiman a évité de commenter le sujet iranien en disant : "Je veux que les armes soient désormais sous la souveraineté de l'État, sans avoir aucune relation avec Jérusalem et la fin de d'Israël. Quand les frontières seront délimitées et les territoires libérés, nous nous débarrasserons des armes".
Il s'est adressé à Saoud El-Fayçal en disant: "Parlez aux Israéliens de la délimitation les frontières. La Syrie est occupée par sa situation interne, et la délimitation des frontières avec Chebaa est possible". Hariri a terminé le dialogue en demandant un prix pour le retour au dialogue.
Comments

« Israël » annule une mission de l’Unesco à al-Qods occupée
depuis 12 années