Iran: L’accord avec l’AIEA deviendra caduc si les sanctions de l’ONU sont rétablies, dit Araghchi

Par AlAhed avec agences

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a averti lundi que l'accord récemment conclu entre Téhéran et l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) sur la reprise de la coopération perdrait sa validité si des sanctions internationales étaient réimposées à l'Iran.

M. Araghchi a fait cette déclaration lors d'une allocution devant les journalistes à son arrivée à New York pour assister à la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, alors qu'il commentait la décision de la France, du Royaume-Uni et de l'Allemagne, communément appelés E3, de rétablir les sanctions par le biais du mécanisme de «snapback» prévu par l'accord nucléaire de 2015, selon une vidéo diffusée par le ministère iranien des Affaires étrangères.

Le mois dernier, l'E3 a déclenché le mécanisme de «snapback», qui permet de réimposer les sanctions de l'ONU dans un délai de 30 jours si l'Iran est jugé en violation de l'accord.

M. Araghchi a déclaré que si l'action «destructrice» de l'E3 au Conseil de sécurité de l'ONU était finalement adoptée, l'Iran prendrait des contre-mesures. «Nous assisterons une fois de plus au développement d'une nouvelle situation avec l'Agence (internationale de l'énergie atomique).»  

Il a déclaré qu'il rencontrerait ses homologues européens lors de sa visite à New York, soulignant que c'était «le moment pour les autres parties de décider si elles choisiraient la coopération ou la confrontation».
Il a indiqué que l'Occident avait testé l'Iran à différentes périodes et savait que le pays ne répondait pas au langage de la pression et de la menace, mais à celui du respect et de la dignité, soulignant que la diplomatie restait la seule solution à la question nucléaire iranienne.

Il a réaffirmé que la situation actuelle concernant l'accord nucléaire de 2015 était une conséquence du retrait unilatéral des Etats-Unis de l'accord et de la réimposition de sanctions à Téhéran en 2018.

«Nous sommes toujours prêts à trouver une solution diplomatique, mais une solution qui préserve les intérêts de la nation iranienne et tienne compte de nos préoccupations en matière de sécurité», a-t-il ajouté.

Vendredi, le Conseil de sécurité de l'ONU a échoué à adopter une résolution visant à prolonger l'allègement des sanctions contre l'Iran. Par la suite, le Conseil suprême de sécurité nationale iranien a annoncé samedi que la coopération du pays avec l'AIEA serait «effectivement» suspendue.

Les sanctions devraient entrer en vigueur à la fin du mois si aucune nouvelle mesure n'était prise au Conseil de sécurité.