Le Hamas appelle les États arabes et musulmans à boycotter «Israël» après l’attaque de Doha

Par AlAhed avec agences
Le groupe de résistance palestinien Hamas a condamné dimanche le raid «israélien» à Doha le qualifiant de «tentative délibérée» d’assassiner sa délégation de négociateurs et de «grave violation» de la souveraineté du Qatar. Il a exhorté les États arabes et musulmans à imposer un boycott politique et économique à «Israël».
Dans un message adressé aux ministres des Affaires étrangères arabes et musulmans, ainsi qu’aux Nations unies, à l’Union africaine et à d’autres instances internationales, le Hamas a affirmé que le «gouvernement du Premier ministre» israélien Benyamin Netanyahu portait la «pleine responsabilité» de la sabotage des efforts de médiation et du blocage des discussions sur le cessez-le-feu.
Selon le mouvement, l’attaque de Doha est survenue un jour après que sa délégation, dont le négociateur principal Khalil al-Hayya, a rencontré le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar, Sheikh Mohammed bin Abdulrahman Al Thani, qui leur a présenté une nouvelle proposition de cessez-le-feu et d’échange de prisonniers. L’équipe discutait de l’offre le 9 septembre lorsque des avions «israéliens» ont ciblé le domicile d’al-Hayya.
Le Hamas indique que l’attaque a tué le fils d’al-Hayya, Humam, son directeur de cabinet Jihad Lubad, trois assistants et un garde de sécurité qatari. Plusieurs membres de la famille ont été blessés, mais les négociateurs ont survécu.
Le mouvement a qualifié cette offensive de tentative visant à «saper le principe même de la médiation» et y voit le reflet d’un schéma «israélien» récurrent : revenir sur les accords et commettre des massacres. Il a rappelé l’échec d’un accord du 17 janvier ainsi que l’assassinat du leader du Hamas, Ismail Haniyeh, à Téhéran plus tôt cette année, malgré l’acceptation par le groupe d’une initiative de médiation à l’époque.
Le Hamas a appelé les États arabes et musulmans, ainsi que la communauté internationale, à exercer des pressions sur «Israël» pour qu’il mette fin à sa campagne militaire, à l’isoler politiquement et économiquement, et à traduire ses dirigeants devant les tribunaux internationaux pour génocide et crimes de guerre.
Le mouvement a réaffirmé qu’il reste un mouvement de libération nationale cherchant l’indépendance palestinienne avec al-Qods (Jérusalem) comme capitale, et que sa direction élue ne peut être considérée comme une cible militaire légitime.
Dimanche, les ministres des Affaires étrangères arabes et islamiques ont tenu à Doha une réunion préparatoire à un sommet d’urgence prévu lundi, qui rassemblera les chefs d’État. La rencontre devrait également aborder l’activation d’une force militaire arabe conjointe, initiative proposée pour la première fois par l’Égypte il y a près de dix ans.
Ce sommet intervient après le raid israélien de mardi sur un complexe résidentiel à Doha, qui a tué cinq membres du Hamas alors que le groupe examinait une proposition américaine pour mettre fin à la guerre à Gaza, où près de 65 000 Palestiniens ont été tués depuis octobre 2023.
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