Téhéran met en garde contre toute tentative européenne d’activer le snapback

Par AlAhed avec agences
Le vice-ministre iranien des Affaires étrangères chargé des affaires juridiques et internationales a déclaré dimanche le 3 août que la troïka européenne, composée du Royaume-Uni, de la France et de l’Allemagne, n’a pas respecté ses engagements selon l’accord nucléaire de 2015. Par conséquent, elle n’est pas en droit de déclencher le mécanisme de retour automatique aux sanctions contre l’Iran, connu sous le nom de snapback.
Lors d’une réunion de la Commission de la sécurité nationale et de la politique étrangère du Parlement iranien, Kazem Gharibabadi a informé les législateurs des derniers développements concernant les négociations entre l’Iran et les E3 à Istanbul, ainsi que de l’intention de la troïka d’invoquer le mécanisme de snapback.
L’activation du snapback entraînerait la mise en œuvre de six résolutions antérieures du Conseil de sécurité de l’ONU concernant l’Iran, adoptées entre 2006 et 2010.
Cela rétablirait l’embargo sur les armes interdisant ainsi aux pays de fournir, vendre ou transférer la majorité des équipements militaires à l’Iran, tout en empêchant Téhéran d’exporter des armes.
En outre, cette activation imposerait des contrôles stricts sur les exportations, des interdictions de voyage, des gels d’avoirs et d’autres restrictions visant des individus, des entités et des banques.
Ebrahim Rezaï, porte-parole de la Commission de la sécurité nationale et de la politique étrangère au sein du Parlement iranien, a indiqué que M. Gharibabadi avait été présent lors de la réunion pour exposer les actions entreprises par le ministère iranien des Affaires étrangères concernant le mécanisme de snapback.
Selon lui, M. Gharibabadi a informé les législateurs qu’une lettre adressée au secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, par le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, stipulait que les E3 n’avaient pas la légitimité juridique, politique et morale pour invoquer le mécanisme de snapback de l’accord nucléaire de 2015, connu sous le nom de Plan global d’action conjoint (PGAC).
La lettre a également été transmise au président du Conseil de sécurité et à ses membres, ainsi qu’à la haute représentante de l’UE, Kaja Kallas.
M. Gharibabadi a déclaré que l’Iran, la Russie et la Chine ont tenu une réunion trilatérale pour discuter de la réponse de Téhéran au déclenchement éventuel du mécanisme de snapback.
Le négociateur iranien a également réitéré l’importance de mettre en œuvre une loi visant à suspendre la coopération avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) en réaction à sa résolution politiquement motivée, qui a ouvert la voie à des actes d’agression américano-«israéliens» contre l’Iran.
M. Gharibabadi a ajouté que lors des pourparlers à Istanbul fin juillet, les négociateurs iraniens avaient exprimé leur mécontentement quant à la position des trois pays européens concernant les agressions «israélo»-américaines, notamment les attaques contre les installations nucléaires pacifiques de l’Iran et le refus de condamner les crimes de guerre perpétrés par l’entité «israélienne».
«Le diplomate iranien a une fois de plus insisté sur le fait que la reprise des négociations avec les États-Unis dépendrait du respect des droits de la nation iranienne, y compris son droit à l’enrichissement de l’uranium, la levée des sanctions et l’indemnisation de Téhéran pour les pertes subies pendant les 12 jours d’agression américano-israélienne», a déclaré M. Rezaï.
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