Droits de douane: Les Bourses mondiales terminent la semaine en nette baisse

Par AlAhed avec AFP

La guerre commerciale de Donald Trump secoue la planète financière. Ce vendredi, les Bourses asiatiques et européennes ont fortement reculé, sous le poids des hausses de droits de douane officialisées par le président des États-Unis. Une secousse renforcée, ensuite, par de premiers signes de la dégradation du marché de l’emploi dans la première économie mondiale.

En Europe, les marchés ont terminé la semaine en mauvaise posture. En fin de journée, le CAC40 reculait de 2,91%, le Dax de 2,66% et Londres de 0,7%. L’indice tricolore a accentué ses pertes, alors qu’il avait démarré la journée déjà en baisse, ce vendredi.

Aux États-Unis, en milieu de journée, la situation était tout aussi complexe. À 15h40 GMT, le Dow Jones reculait de 1,30%, le S&P 500 de 1,48% et le Nasdaq de 1,96%.

Quelques heures plus tôt, en Asie, les Bourses ont toutes clôturé dans le rouge. En Corée du Sud, l’indice Kospi a accusé un net repli de 3,88%. À la Bourse de Tokyo, l’indice vedette Nikkei a terminé en baisse de 0,66%. En Chine continentale, Shenzhen a cédé 0,17% et Shanghai 0,37%. À HongKong, l’indice Hang Seng perdait 0,93% dans les derniers échanges.

Des droits de douane massifs

Le président américain Donald Trump a signé jeudi le décret fixant le montant des nouveaux droits de douane qui toucheront plusieurs dizaines de pays, allant de 15% à 41%, bousculant l’ordre économique mondial.

«Au total, une quarantaine de pays écopent d’un taux uniforme de 15%, tandis qu’une douzaine d’autres reçoivent des sanctions +sur mesure+, selon leur balance commerciale ou leur agilité diplomatique», a commenté Stephen Innes, analyste à SPI AM.

Ces «droits de douane sont une menace pour l’économie mondiale», résume Kathleen Brooks, analyste pour XTB.

Les produits de l’Union européenne (UE), du Japon ou de Corée du Sud seront taxés à hauteur de 15%, ceux du Royaume-Uni à 10%. L’Indonésie est à 19%, le Vietnam et Taïwan subissent des surtaxes de 20%. Le Canada voit les droits de douane appliqués à ses produits passer finalement de 25% à 35%, sauf s’ils sont couverts par l’accord de libre-échange entre les trois pays d’Amérique du Nord. Pour d’autres pays, la douche est encore plus froide, comme la Suisse qui écope d’une surtaxe de 39%, encore davantage que ce qui lui avait été promis en avril (31%).

Le chômage augmente aux États-Unis

Le marché réagit aussi aux signes de dégradation du marché de l’emploi aux États-Unis, qui font craindre un ralentissement dans la première économie mondiale. Le taux de chômage est en progression à 4,2% en juillet, contre 4,1% le mois précédent, selon des données officielles publiées vendredi.

La première économie mondiale a créé 73.000 emplois en juillet, moins qu’attendu. Surtout, les créations d’emploi pendant les mois de mai et de juin ont été fortement révisées à la baisse. Les chiffres corrigés (19.000 en mai et 14.000 en juin) s’affichent ainsi au plus bas depuis la pandémie de Covid-19.

Cette publication «contredit le discours sur la résilience de l’économie américaine» face à la politique protectionniste de Donald Trump, explique Kathleen Brooks.

Elle «renforce clairement la probabilité de baisses imminentes des taux de la Réserve fédérale américaine (Fed)» pour relancer l’emploi, l’une de ses prérogatives, selon Florian Ielpo, responsable de la recherche macroéconomique pour Lombard Odier IM.

Résultat, le taux d’intérêt de l’emprunt américain à dix ans reculait nettement à 4,25%, contre 4,37% la veille en clôture.

Pour l’échéance deux ans, le taux s’effondrait de 0,20 point de pourcentage, à 3,75%, contre 3,95% jeudi soir.

Le dollar chutait par conséquent lui aussi, de 1,45% par rapport à l’euro, à 1,1582 dollar pour un euro, les investisseurs anticipant une moins bonne rémunération de leurs avoirs en dollars.