Rencontre à Paris: «Israël» et la Syrie s’accordent sur un cessez-le-feu sous l’égide des Etats-Unis

Par AlAhed avec sites web

Une rencontre, la première du genre, a eu lieu jeudi 24 juillet à Paris entre le ministre syrien des Affaires étrangères Assaad al-Chibani et le «ministre israélien des Affaires stratégiques» Ron Dermer, selon l'émissaire américain pour la Syrie. Cette rencontre entre ministres syrien et «israélien» sous parrainage américain est une première depuis les sanglants affrontements de mi-juillet durant lesquels «Israël», qui affirme protéger les Druzes, a bombardé le palais présidentiel et le quartier général de l'armée syrienne à Damas pour forcer les troupes gouvernementales, qui s'étaient déployées dans la ville à majorité druze de Soueïda, à s'en retirer.

«J'ai rencontré ce soir les Syriens et les Israéliens à Paris», a déclaré dans la soirée sur X l'émissaire spécial américain pour la Syrie, Tom Barrack.

«Notre objectif était le dialogue et la désescalade, et c'est précisément ce que nous avons accompli. Toutes les parties ont réitéré leur engagement à poursuivre ces efforts», a ajouté M. Barrack.

Selon un diplomate de haut rang cité par l'AFP, M. Barrack avait «préparé le terrain» à cette réunion.

La Syrie gouvernée par les autorités de transition d’Ahmed al-Charaa, qui a pris le pouvoir après la chute de Bachar al-Assad en décembre, est régulièrement le théâtre de violences intercommunautaires, dont les dernières entre druzes et bédouins sunnites ont fait plus de 1 300 morts entre le 13 et 20 juillet dans le sud de la Syrie.

L'Observatoire syrien des droits de l'homme, basé à Londres, a annoncé vendredi matin qu'«Israël» et la Syrie avaient conclu un accord de cessez-le-feu sous médiation américaine.

Soueïda sous supervision américaine

Selon les termes de l'accord, la question de Soueïda sera désormais confiée aux Américains, qui s'engagent à superviser l'application des différentes clauses. Un point crucial prévoit le retrait de toutes les tribus bédouines et des forces de sécurité gouvernementales des villages druzes, dont les factions procéderont à des opérations de ratissage pour s'assurer de leur évacuation complète.

L'accord prévoit également la création de conseils locaux pour les habitants de Soueïda, chargés de gérer les services publics, ainsi qu'une commission de documentation des violations qui transmettra ses rapports aux États-Unis.

Démilitarisation et autonomie locale

Les villes de Quneitra et Deraa seront démilitarisées, tandis que des comités de sécurité locaux composés exclusivement de résidents locaux seront mis en place, à condition qu'ils ne disposent pas d'armement lourd. Une clause importante stipule qu'aucune organisation ou institution liée au gouvernement syrien ne sera autorisée à pénétrer dans Soueïda, seules les organisations onusiennes étant habilitées à opérer dans la province.

Un cessez-le-feu après des combats meurtriers

Dimanche dernier, un cessez-le-feu était entré en vigueur entre les parties sur les champs de bataille de Soueïda, mettant fin à des jours d'affrontements sanglants entre combattants druzes locaux et miliciens bédouins. Ces violences, qui ont fait des dizaines de morts et de blessés, ont mis en lumière les tensions profondes au sein de la société syrienne.

L'Observatoire syrien des droits de l'homme rapporte que Soueïda demeure sous le contrôle des combattants druzes locaux, tandis que les combattants bédouins se sont retirés de plusieurs zones de la province.

Mesures de désescalade

Dans un effort pour apaiser les tensions, les forces de sécurité du gouvernement syrien ont fermé les routes menant à la province aux combattants bédouins, érigeant des barrages pour empêcher le passage des véhicules, à l'exception des ambulances.

Cet accord marque une étape significative dans la gestion des conflits internes syriens, avec une implication directe d'«Israël» et des États-Unis dans la résolution d'une crise touchant la minorité druze.