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États-Unis: Le rapport de l’administration Trump sur la santé des jeunes Américains s’appuie sur des sources inexistantes

États-Unis: Le rapport de l’administration Trump sur la santé des jeunes Américains s’appuie sur des sources inexistantes
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Par AlAhed avec AFP

Au moins quatre études évoquées dans le rapport sur les maladies chroniques affectant les jeunes Américains publié la semaine dernière par le ministère de la Santé, dirigé par le vaccinosceptique Robert Kennedy Jr, n'existent pas, ont fait savoir jeudi des auteurs cités dans le document.

Le rapport «Make America Healthy Again» («Rendre à l'Amérique sa Santé»), commandé par Donald Trump et publié le 22 mai, pointe un lien entre l'alimentation ultratransformée, les pesticides ou encore les écrans, et les maladies chroniques touchant les enfants. Il sème également le doute sur les vaccins.

Or l'étude attribue des articles à des scientifiques qui disent ne pas les avoir écrits.

Ces erreurs, signalées pour la première fois jeudi par Notus, un média affilié à l'institut de journalisme Allbritton, ont créé l'incertitude autour du rapport «Make America Healthy Again» (Maha), qui expose le programme du polémique Robert Kennedy Jr.

La porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, les a mises sur le compte de «problèmes de mise en forme» lors d'un point presse jeudi et a assuré que le rapport serait mis à jour.

«Cela ne remet pas en cause la substance du rapport», a estimé la porte-parole, qui a exprimé sa confiance en Robert Kennedy Jr et en son équipe, et a insisté sur le fait que leur travail était «fondé sur des données scientifiques fiables».

Articles inexistants

Noah Kreski, chercheur à l'université Columbia et auteur d'un article sur l'anxiété et la dépression chez les adolescents pendant le Covid-19, a déclaré qu'une citation qui lui était attribuée n'était «pas issue de l'une de (ses) études» et semblait, en réalité, ne provenir d'aucune étude existante.

Cette même citation renvoie vers un lien internet dysfonctionnel, censé rediriger le lecteur vers un article issu d'une revue scientifique réputée, le Journal of the American medical association (Jama).

Jim Michalski, attaché de presse de l'organisation, a assuré que cet article n'a été publié ni dans la revue, ni dans les périodiques du réseau Jama.

Katherine Keyes, épidémiologiste à l'université Columbia, qui figurait également parmi les auteurs de l'étude supposée du Jama, s'est dite inquiète.

Bien qu'elle fasse bien des recherches sur le sujet de l'article fantôme, elle a déclaré qu'elle ne savait pas d'où provenaient les statistiques qui lui étaient attribuées.

«Je serais heureuse d'envoyer cette information à la commission “Make America Healthy Again” (Maha) pour qu'elle corrige le rapport, bien que je n'aie pas encore reçu d'information sur la façon de la contacter», a-t-elle dit.

Idem pour Harold Farber, professeur en pédiatrie au Baylor College of medicine et cité dans le rapport, qui a affirmé que l'article qui lui était attribué «n'existe pas».

De même, l'université du Commonwealth de Virginie a confirmé que Robert Findling, l'un de ses professeurs, n'était pas l'auteur d'un article vantant le recours aux médicaments psychotropes pour les jeunes, comme l'indique le rapport.

«Truffé de fausses informations»

Enfin, un article sur les traitements destinés aux personnes atteintes d'un trouble du déficit de l'attention n'a pas été publié dans la revue Pediatrics en 2008, comme affirmé dans l'étude de Robert Kennedy Jr.

«Je peux confirmer que nous n'avons pas trouvé ce titre lors d'une recherche sur le site», a déclaré Alex Hulvalchick, attaché de presse pour l'American academy of pediatrics.

Le ministère de la Santé a refusé de commenter, renvoyant les questions de l'AFP à la Maison Blanche.

Or lors de son point presse à la Maison Blanche, Karoline Leavitt n'a pas voulu dire comment le rapport avait été produit et si des outils d'intelligence artificielle avaient été utilisés pour le rédiger, renvoyant ces questions au ministère.

Le Parti démocrate a dénoncé le rapport comme étant «truffé de fausses informations» dans un communiqué de presse publié jeudi, affirmant que le ministère de Robert Kennedy Jr «justifie ses priorités politiques par des études et des sources qui n'existent pas».

La publication du rapport «Make America Healthy Again» était attendue par les professionnels de santé en raison de la sensibilité et de la complexité du sujet, mais aussi du rôle central joué par Robert Kennedy Jr, contesté pour ses positions antivaccins.

Robert Kennedy Jr s'en est pris mardi aux grandes revues médicales américaines, qu'il accuse d'être «corrompues» et aux mains des laboratoires pharmaceutiques.

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