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La visite tant attendue du monarque saoudien Abdallah Ben Abdel-Aziz en Syrie a été entamée dans une ambiance assez positive. De fait, une nouvelle page est ouverte au niveau des relations syro-saoudiennes après un refroidissement de 6 ans. Durant cette visite qui a durée 2 jours, les 2 présidents ont tenu, tête à tête, 4 longues séances de travail qui se sont axées sur diverses questions régionales débutant par la normalisation de leurs relations bilatérales, passant par la crise gouvernementale au Liban et les développements survenus sur la scène palestinienne et arrivant à la situation en Irak et au Yémen. Sous l'absence des déclarations de presse des responsables syriens et saoudiens, le communiqué final publié par la présidence syrienne a annoncé que " les 2 dirigeants se sont entendus sur la nécessité d'œuvrer pour promouvoir les relations bilatérales." Sur la scène libanaise, la majorité de responsables baigne dans un optimisme absolu. Ce dernier a poussé les Libanais à croire que leur dossier serait à la tête des questions évoquées lors du sommet. Or, l'amère vérité était différente: le dossier y était omniprésent. Dans ce cadre, M. Abdel Aziz Khoja, ministre saoudien de l'Information, a déclaré à la chaine télévisée Al-Manar que " la situation libanaise n'a pas été largement évoquée lors du sommet." De fait, les 2 présidents ont clairement déclaré la non- intervention dans les affaires internes libanaises. Ils sont contentés à pousser les libanais à entamer un dialogue interne en les incitant à la mise au jour d'un gouvernement d'union nationale. Dans ce cadre, Walid Moallem, ministre syrien des affaires étrangères, affirmé dans une interview accordée au quotidien "Assafir" que "la stabilité du Liban est l'objectif que partagent la Syrie et l'Arabie Saoudite." Tout en ajoutant que la formation d'un gouvernement d'union nationale au Liban constitue le moyen pour y arriver. selon le chef de la diplomatie syrienne, les deux pays se sont accordés à soutenir l'entente interlibanaise qui transparait dans la formule gouvernementale "15-10-5." Il a toutefois indiqué qu'aucun des deux pays ne formera le gouvernement libanais, "ce sont les Libanais eux-mêmes qui le feront (...) la balle est actuellement dans leur camp", a-t-il ajouté.Sur le même plan, le journaliste Nicholas Nassif a déclaré dans son article publié au quotidien Al-Akhbar que " les 2 dirigeants syriens et saoudiens s'étaient entendus à Djedda sur le fait de ne pas presser leurs alliés libanais qui devraient se mettre d'accord sur la formation d'un gouvernement d'union nationale, autrement le cabinait ne sera point mis au jour." La Syrie s'est engagée à ne pas s'opposer à la présidence du M. Saad Hariri, chef du courant "Futur", du gouvernement sous condition que ce dernier ait une position positive à son égard afin de tourner une page des relations tendues entre ces deux parties. Cependant, il semble qu'il faut attendre plusieurs jours pour que les échos du sommet syro-saoudien parviennent aux acteurs libanais. Dans cet ordre, le quotidien « Annahar » a rapporté de sources politiques bien informées que "les responsables libanais n'ont acquis jusqu'à maintenant aucune information sous prétexte qu'il est difficile de savoir immédiatement les résultats d'un sommet jouissant d'une très grande importance." Sur le pan sécuritaire, le climat au Tripoli reste toujours tendu. Le lancement des bombes se poursuit à Jabal Mohsen et à Bab AlTabbani. M. Walid Joumblatt, chef du parti "Socialiste Progressiste" a affirmé au quotidien « Assafir » que des personnes louées et couvertes par une source sécuritaire sont les fauteurs de ces incidents », qualifiant les résultats du sommet de Damas de « positifs » Jumblatt affirme que « l'important est que personne n'en profite pour déstabiliser la situation sécuritaire ».

