Politique française : Hommage aux victimes juives et ignorance des massacres de Palestiniens

Fortement émue, la France a exprimé son indignation face au crime atroce qui a coûté la vie à trois enfants et un professeur juifs à Toulouse, et qui a eu lieu dans une école confessionnelle. Toutes les écoles de France ont observé à 11 heures du matin de jeudi une minute de silence pour rendre hommage aux victimes. Le pays, actuellement plongé dans le deuil n'a pas montré, tout au long de son histoire, aucun signe d'empathie face à la souffrance des enfants palestiniens, affamés ou assassinés par l'occupation sioniste, ni face aux massacres des enfants libanais de Qana perpétrés de sang-froid par les avions militaires israéliens lors des nombreuses offensives israéliennes déclenchées contre le Liban. Cette politique de double mesure a suscité jeudi une vive polémique dans une école au Liban, rapportée par le quotidien libanais Assafir.
Le directeur du Lycée Français à tripoli Vincent Benard a appelé les élèves de son lycée à garder une minute de silence, pour rendre hommage aux trois enfants et au professeur tués lundi, dont les corps ont été mercredi rapatriés en Israël. Ce signe d'hommage a été ordonné aux directions de tous les lycées français au Liban par l'ambassadeur français Denis Pietton, conformément à la demande du président Nicolas Sarkozy.
Selon des enseignants et des élèves, le directeur Vincent a enjoint aux enseignants de l'ordre de l'ambassade d’afficher la solidarité avec les victimes juives de la tuerie. Certains enseignants ont protesté, en déclarant que l'ambassade française se trouve sur les territoires libanais, et qu’elle est soumise aux lois libanaises, qui seraient touchées par cet acte. "Ce que vous nous demandez porte atteinte à nos principes, à notre culture, à notre histoire et à notre résistance", ont répondu les enseignants au directeur Benard. Après avoir refusé d’observer une minute de silence dans les classes primaires et secondaires, ils ont rappelé que l'ambassadeur français n'a manifesté aucun signe de solidarité lorsque les avions militaires israéliens ont massacré les enfants de Qana et des différents villages libanais, ainsi que les enfants de Gaza et des différentes villes de la Palestine. Les enseignants libanais ont également dénoncé la politique de double mesure suivie par l'ambassade française.
Cette polémique a provoqué du chaos à l'école. En effet, des enseignants français ont observé une minute de silence pour les classes primaires, selon l'ordre de la direction et en dépit de la protestation de leurs collègues libanais. Après avoir été choqué par les réactions opposées des enseignants libanais, M. Vincent a essayé de contourner le problème, prétendant que la minute de silence ne sera pas organisée pour rendre hommage aux victimes juives seulement, mais aussi aux écoliers libanais qui ont été tués la semaine dernière à Behnin au Liban-Nord dans l’effondrement de terrain et des élèves péris dans un accident de route en Belgique.
Les enseignants ont campé sur leur position et refusé d’observer une minute de silence le jour même quelle que soit la raison.
Le professeur d’histoire, M. Patrice Benard a menacé d'expulser les élèves qui ne soumettent pas à l'ordre de la direction, tandis que les enseignants protestataires ont expliqué aux élèves les raisons de leur protestation, évoquant l'absence de solidarité des Français lors des massacres sionistes commis contre les enfants libanais et palestiniens. A leur tour, les parents des élèves ont critiqué la position du directeur, et ont menacé de manifester devant le lycée contre la décision française en cas de répétition d'un tel ordre. De même, les enseignants libanais adresseront dans les prochains jours une lettre ouverte à l'ambassadeur français, lui expliquant la particularité et la sensibilité libanaise face à des causes pareilles.
Source : Assafir, traduit par : moqawama.org

« Israël » annule une mission de l’Unesco à al-Qods occupée
depuis 12 années