Syrie: Polémique entre les ministres des AE libanais, algérien et qatari lors de la réunion de la LA (Al Watan)

La réunion des ministres des Affaires étrangères arabes d'hier a été marquée par des polémiques entre le premier ministre qatari Hamad Bin Jassem d'une part, et les deux ministres des Affaires étrangères libanais et algérien, Adnan Mansour et Mourad Medelci, d'autre part, suite à la tentative du Qatar de faire passer la même proposition rejetée par l'Arabie Saoudite, selon le quotidien syrien Al-Watan.

« La présidence actuelle de la Ligue arabe (le Qatar) va détruire la Ligue à cause de son attitude négative, et nous refusons cette décision », a déclaré le ministre algérien irrité, en allusion à l'appel du Qatar à reconnaître le soi-disant Conseil national syrien (CNS), comme représentant du peuple syrien à la « conférence des amis de la Syrie » tenue le 24 février en Tunisie.

« Laissons le peuple syrien choisir son représentant », a réagi de son côté le ministre égyptien des AE, Mohammad Amro.

Citant des sources informées sur le cours des évènements de la réunion, Al Watan a rapporté « le ministre libanais a protesté en disant que cette reconnaissance va créer une crise intérieure en Syrie ».

« Exprime tes réserves si cela ne te plait pas », lui a répondu le premier ministre qatari, en ajoutant que le Conseil de l'opposition en Istanbul représentera la Syrie dans la conférence. Le ministre tunisien des AE a ensuite affirmé ne pas s'entendre sur cela et que la question sera discutée lors de la conférence.

Selon les sources, les autres pays ont gardé le silence et n'ont pas protesté contre la proposition de M. Bin Jassem, en signalant que les deux ministres algérien et libanais ont considéré que cet acte va amplifier les blessures "dans le corps de la Syrie" et qu'il engendrera des répercussions extrêmement dangereuses.
En contrepartie à ce triple refus de la part du Liban, l'Algérie et la Tunisie, Hamad a déclaré : "nous reporterons la décision, mais nous invitons l'opposition syrienne dès maintenant à décider qui sera son représentant dans la conférence de Tunisie". Aucun pays ne s'est opposé à cette proposition, ajoutent les mêmes sources.

Le ministre qatari a ignoré la question de Jérusalem dans la réunion ministérielle, et n'a pas présenté aucune proposition pour sauver la mosquée d'al Aqsa ou bien pour l'aider à faire face au danger qui la menace, ont souligné les sources d'Al-Watan.

Une conférence de presse a été prévue pour le premier ministre qatari Hamad Bin Jassem et le secrétaire général de la Ligue arabe Nabil el-Arabi après la réunion ministérielle, mais la conférence a été annulée. En fait, M. Bin Jassem a refusé de tenir la conférence, puisque les parties présentes dans la réunion n'ont pas reconnu le Conseil d'Istanbul. Bouleversé, M. Bin Jassem est parti sans donner aucun entretien, ont rapporté les mêmes sources au quotidien syrien.