Munier: La déstabilisation de la Syrie fait partie du projet de démembrement du monde arabe

A l'image de beaucoup d'observateurs, le journaliste français Gilles Munier, secrétaire général de l'association Amitiés franco-irakiennes confirme l'existence d'un complot contre la Syrie.

" La déstabilisation de la Syrie fait partie du projet de démembrement du monde arabe sur des bases ethniques, tribales ou confessionnelles ", a affirmé le journaliste.

Dans une interview au quotidien algérien « La Nouvelle République», il a souligné que « les contre-mesures adoptées pour détourner les révolutions arabes de leurs objectifs semblent inspirées du plan Yinon de 1982, du nom d’un fonctionnaire du ministère israélien des Affaires étrangères qui préconisait la création de mini-Etats antagonistes partout dans le monde arabe. »

Selon lui, comme « l’influence grandissante de l’Iran, allié de la Syrie, gêne les plans géostratégiques de l’Otan, l’Occident tente de reprendre en main la situation. Alors il a recours à des anciens plans comme celui du général Gouraud, créé en 1920, du temps du mandat français, visant à reconstituer la fédération d’Etats confessionnels en Syrie, c'est-à-dire : un Etat d’Alep, un Etat de Damas, un Etat alaouite et un Etat druze".

" Mais rien ne dit que les occidentaux parviendront à leurs fins", a-t-il martelé.

Accusant l’ONU de donner une couverture humanitaire à l’opération contre la Syrie par la déclaration continuelle du nombre des victimes civiles, jamais corroboré, M. Munier a assuré que « l’avenir de la Syrie ne devrait appartenir qu’aux Syriens », surtout que « le président al-Assad a engagé le pays sur la voie des réformes ».

Le journaliste a qualifié le Qatar d’ « une dictature obscurantiste », et ses dirigeants, Les Al-Thani, des « vassaux des Etats-Unis ».

« Ce pays montré en exemple aux militants des« Printemps arabes » n’a rien de démocratique : les partis politiques y sont interdits, les membres du Majlis al-Shoura sont désignés par le pouvoir et n’ont qu’un rôle consultatif, les travailleurs étrangers - 80% de la population de l’émirat - n’ont aucun droit, l’information est bâillonnée. La chaîne Al-Jazeera, devenue un organe de propagande de l’Otan, n’a pas le droit de couvrir l’actualité locale. C’est une dictature obscurantiste. », a-t-il souligné.

Le journaliste a mis en garde contre la guerre civile qui est « le scénario du pire », insistant que « la Syrie l’évitera si un dialogue franc et décomplexé s’instaure entre les Frères Musulmans et les baasistes, s’il aboutit à des élections réellement démocratiques, ouvertes à tous les courants politiques représentatifs. ».