Meyssan: La décision d’attaquer la Syrie a été prise en septembre 2001

«La décision d’attaquer la Syrie a été prise lors d’une réunion à Camp David, le 15 septembre 2001, juste après les attentats de New York et Washington», a révélé le journaliste et analyste politique français Thierry Meyssan.
Dans une interview au quotidien algérien « La Nouvelle République», il a montré que “l’administration Bush avait planifié une série de guerre, y compris celle de la Syrie”, alors “le Congrès a adopté, juste après la chute de Baghdad en 2003, le Syrian Acountability Act qui ordonne au président des États-Unis d’entrer en guerre dès que possible contre la Syrie”, mais “ce que le président Bush n’a pas eu le temps de faire incombe désormais à son successeur Barack Obama.”
Accusant les médias occidentaux de “la pure fiction”, le journaliste a affirmé que « lorsque les puissances occidentales veulent envahir un état, leurs médias disent que c’est une dictature barbare, que leurs armées peuvent protéger les civils et qu’elles doivent renverser le régime et apporter la démocratie », tout en assurant que « le président Bachar Al-Assad n’est pas autocrate: Il gouverne avec une équipe ». De même, “la Syrie est autosuffisante au plan alimentaire et, malgré les difficultés de distribution, il n’y a aucun problème de pénurie”, a-t-il ajouté.
Pour appuyer cette idée, il a évoqué les exemples de l’Irak et la Libye où “les puissances coloniales ne se préoccupent aucunement du sort des populations, elles dévastent le pays et le pillent.”
Mais, selon Meyssan, la situation est différente en Syrie, malgré qu’ ”il y a eu au cours des derniers mois environ 1 500 morts, mais pas du tout dans les circonstances décrites”, “il n’y a jamais eu de manifestations de masse contre le régime syrien, et par conséquent, il n’a pas été possible de les réprimer à balles réelles”.
Dans ce contexte, Meyssan a qualifié l’ “armée syrienne libre” de “quelques centaines de soldats, basée en Turquie et au Liban, et que l’on exhibe devant les caméras.”
“La vérité sur place, c’est que les Occidentaux livrent une guerre non conventionnelle contre la Syrie. Ils ont envoyé des combattants arabes et pachtounes, recrutés par le prince saoudien Bandar ben Sultan et encadrés par les forces spéciales françaises et allemandes.
Ces combattants ont d’abord tenté de proclamer des émirats islamiques, puis ils ont organisé de vastes embuscades contre les convois militaires syriens. Aujourd’hui, ils sont commandés par un émir d’Al-Qaïda, le Libyen Abdelhakim Belhaj. Ils ont renoncé aux grandes opérations et mènent des actions commando au cœur des villes pour y semer la terreur en espérant provoquer une guerre civile confessionnelle. Leur dernier fait d’armes est ce double attentat à Damas », a-t-il poursuivi.
Réagissant au sujet de l’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme (OSDH), Meyssan a dit qu’elle “a surgi soudainement sur la scène médiatique.”
“Cette association n’a aucun passé dont elle puisse se prévaloir et seul un de ses membres est connu”, a-t-il affirmé.
Tout en considérant “ses affirmations invérifiables et donc sans valeur”, le journaliste la présente comme “un cadre des Frères musulmans syriens, disposant de trois passeports, syrien, britannique et suédois.”
Pour conclure à mettre en garde de “la chute de la Syrie” qui “ouvrirait une période de grande instabilité susceptible de dégénérer en conflit mondial.”
Comments


