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Quand le sort se retourne contre le sorcier…

Quand le sort se retourne contre le sorcier…
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Soraya Hélou

Il a fallu la campagne féroce lancée par le Courant du Futur contre le président de la Chambre Nabih Berry pour qu’une partie de la vérité commence à apparaître. En d’autres termes, on pourrait dire que le sort est en train de se retourner contre le sorcier. Le Courant du Futur croyait en effet semer la discorde entre le Hezbollah et le président de la Chambre, dans une tentative d’isoler la résistance et de la priver de son appui chiite en publiant de prétendues dépêches dans le cadre de Wikileaks qui rapportent des propos désobligeants contre le Hezbollah tenus par Berry. Dans un premier temps, le secrétaire général du Hezbollah sayed Nasrallah avait répondu en réaffirmant sa confiance totale en la personne de Nabih Berry et en rappelant son rôle dans les négociations avec les parties occidentales pour aboutir en 2006 à un cessez le feu dans des conditions favorables à la résistance. Mais le Courant du Futur qui n’en finit plus de faire des paris perdants croyait avoir trouvé un filon qui à la longue ne pouvait que semer le doute dans les esprits du Hezbollah.

La riposte de Berry a été magistrale. Il a demandé à son adjoint le ministre Ali Hassan Khalil qui avait pris des notes pendant la guerre de 2006 en suivant toutes les démarches et les contacts entrepris par Nabih Berry de les publier sans plus tarder. Ali Hassan Khalil comptait en fait le faire mais dans un livre de mémoire. Toutefois, en raison de l’urgence du timing, il a été convenu d’en publier une partie dans le quotidien As Safir trois fois par semaine. La première publication a d’ailleurs été à la hauteur des attentes. Elle couvre les réunions de la conférence du dialogue qui avaient commencé en mars 2006 et s’étaient arrêtées en juillet, peu avant la guerre, ainsi que les premiers jours de celle-ci.  On apprend que le chef des Forces libanaises avait déclaré devant les participants à la conférence du dialogue au printemps 2006 qu’une vaste opération militaire israélienne contre le Liban est quasiment certaine et le mieux, selon lui, serait de la devancer en demandant le déploiement de 15 à 25 milliers de casques bleus le long de la frontière. Autrement dit, tout le tapage fait autour de la capture des soldats israéliens le 12 juillet par une unité du Hezbollah en lui faisant assumer la responsabilité de la guerre israélienne tombe de l’aveu même de ceux qui lançaient les accusations. Puisque Geagea savait que la guerre était imminente, pourquoi lui et ses alliés ont-ils accusé le Hezbollah d’avoir provoqué la guerre, lançant le fameux slogan largement utilisé dans les échéances électorales internes sous la question suivante : de quel droit le Hezbollah détient-il le droit de faire une guerre ?

Première révélation des « mémoires » de Ali Hassan Khalil donc, Geagea savait qu’"Israël" voulait lancer une agression contre le Liban en 2006 et la capture des soldats israéliens n’a donc été qu’un prétexte. Seconde révélation, Geagea et ses alliés cherchaient à tout prix à déployer des forces de l’Onu à la frontière dans le but de fermer le Sud à la résistance avant de l’éliminer dans son ensemble. Troisième révélation, c’est la position du Premier ministre de l’époque Fouad Siniora qui insistait pour que les soldats israéliens lui soient remis afin de les rendre aux Israéliens sans la moindre contrepartie. On se souvient tous de la fameuse déclaration de Siniora à cette époque sur l’ignorance du gouvernement et son refus d’assumer la moindre responsabilité dans l’opération du Hezbollah, qui équivalait  à une condamnation déguisée. A cette époque, il n’y avait pas encore eu les incidents du 7 mai 2008 pour justifier le rejet des armes du Hezbollah soi-disant utilisées à l’intérieur. Pourtant, dès cette époque, Siniora, Geagea et les autres voulaient déjà s’en débarrasser. Il s’agit donc pour eux d’un choix stratégique anti-résistance qui n’a rien à voir avec les développements internes au Liban, puisqu’il s’inscrit d’un alignement total sur la politique occidentale pro-israélienne dans la région.

Si la première publication a permis toutes ces révélations, que réservent encore celles qui vont suivre ? L’ampleur du complot interne contre la résistance semble aussi immense que la détermination occidentale à détruire la résistance pour protéger "Israël". Mais elle reste moins grande que celle de la résistance et de ses alliés à contrer les projets de reddition. Affaire à suivre.

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