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Sayed Nasrallah: Le Liban n’est plus et ne sera plus le maillon faible de la région

Sayed Nasrallah: Le Liban n’est plus et ne sera plus le maillon faible de la région
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Discours du secrétaire général du Hezbollah sayed Hassan Nasrallah à l’occasion de la Journée internationale d'Al qods

Au début, je voudrais vous souhaiter la bienvenue à vous tous qui vous êtes déplacés jusqu’ici sous la chaleur du soleil et j’espère que cette épreuve sera considéré comme faisant partie de votre foi et de votre témoignage en faveur du droit, en ce mois du droit. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’imam Khomeiny a choisi de célébrer la Journée de Jérusalem en ce mois ci le dernier vendredi en raison de la sacralité du lieu et de la période. Nous avons décidé cette année de tenir la cérémonie dans cette localité et dans cette région.
 
Vous pouvez ainsi vous remplir les yeux de la vision des collines de Palestine et de son odeur. Nous avons choisi d’ailleurs ce lieu en raison de son symbolisme. Les souffrances et les sacrifices de nos martyrs, de ceux de l’armée et des habitants du Sud ont transformé de nombreuses localités et cités, de nombreuses vallées dans la région en symboles. En les évoquant, les images et les valeurs de la résistance, de la morale et de l’homme viennent immédiatement à l’esprit. Maroun el Rass qui a été le théâtre d’un affrontement héroïque pendant la guerre de 2006 fait partie de ces symboles. De plus, cette localité a été le théâtre le 15 mai qui a permis à des centaines de Palestiniens d’exprimer leur attachement à leur terre, alors que les soldats israéliens ont tiré sur la marche pacifique. Ces Palestiniens ont montré qu’en dépit des années et de la répression sanglante, il est impossible de faire de la Palestine une cause oubliée, ni pour ses fils, ni pour l’ensemble de la oumma.
Nous nous retrouvons aujourd’hui pour célébrer cette occasion voulue par l’imma Khomeiny et après lui par l’imam Khaménéi. Ils ont voulu cette journée pour faire revivre une cause que l’occident et ses agents veulent pousser vers l’oubli. Nous célébrons cette journée pour que la cause reste présente dans notre conscience et pour que nous nous en sentions responsables dans notre lutte, en politique, dans les médias et financièrement.  

Al Qods
 et la Palestine font partie de notre civilisation, de notre lutte, de nos valeurs, de nos prières et de notre jeûne.
Dans le temps qui nous est imparti, je souhaite développer quelques thèmes en relation avec la Palestine. Je vais donc évoquer les développements en Palestine et les échéances qui l’attendent, la situation en Egypte par le biais de la Palestine, en Libye, en Syrie et au Liban. Concernant la Palestine, il faut élever la voix haut et fort contre ce que subit la ville sainte chaque jour, sur le plan des Lieux saints chrétiens et musulmans et le danger de destruction qui les guettent en raison de la volonté de construire à leur place un temple juif, ainsi que les pressions exercées sur les habitants de la ville, dans le but de les obliger à quitter leurs maisons pour judaïser Jérusalem et construire de nouvelles colonies aux alentours. Il y a quelques jours, le rapport annuel de l’Institution internationale d'Al Qods et il suscite réellement le dégoût. Il y a des responsabilités médiatiques, politiques et financières à l’égard de la Palestine, sans parler aujourd’hui des responsabilités jihadistes  pour protéger les Lieux saints et les habitants d'Al Qods à rester sur place.
 
Ces responsabilités doivent être assumées par le monde arabe et islamique en plus du peuple palestinien, en plus des Etats membres de la Ligue arabe, de la Ligue arabe elle-même et de l’Organisation de coopération islamique dans son nouveau nom.
Je voudrais rappeler que la Palestine dans laquelle nous croyons et qui est un droit pour les Palestiniens et pour notre oumma, s’étend de la mer au fleuve. Nul ne peut accepter de renoncer à un grain de sable, à une goutte d’eau et désormais à une goutte de pétrole palestinien. On ne peut même pas renoncer à une lettre du mot Palestine, comme avait tenté de le faire Kadhafi en lançant l’idée d’un Etat qui s’appellerait « Isratine ». Nul n’est mandaté pour renoncer à une lettre ou à un grain de sable de cette terre. Mais la création d’un Etat palestinien dans les frontières de 67 est une affaire palestinienne qui concerne le peuple palestinien. Nous ajoutons nous que toute entité palestinienne ou Etat palestinien ne peut exister aux dépens du reste de la Palestine, de sa terre et de son peuple. Notre ambition est de voir un jour un Etat palestinien indépendant sur toutes les terres palestiniennes de la mer au fleuve. Et cet Etat verra le jour inchallah. Au cours de cette journée de la Palestinien, nous devons penser aux otages palestiniens dans les prisons israéliennes, à la bande de Gaza encerclée et agressée chaque jour et qui donne des martyrs constamment, à la Cisjordanie qu’on prive chaque jour d’une partie de ses terres pour y construire des colonies, aux terres de 48 et à son peuple fidèle, à ces terres qu’on cherche à judaïser par la force avec de nouveaux projets. Nous devons aussi penser aux réfugiés palestiniens dans le monde et en particulier au Liban, sur lesquels je reviendrai dans la partie consacrée à la situation au Liban.
 
Mais en évoquant ces titres et ces problèmes durs et pénibles, nous devons nous rappeler qu’ils sont le résultat de l’occupation de la Palestine. Au lieu de chercher des solutions par à coups à des problèmes issus de l’occupation israélienne de la Palestine, il faut aller à leur cause et tenter ainsi d’éliminer l’occupation. C’est l’appel de l’imam Khaménéi en cette journée particulière : que les efforts se concentrent sur la solution de la cause, non des résultats. Et la cause c’est l’occupation. C’est ce que le Liban a accompli en éliminant les problèmes dûs à l’occupation directe d’une grande partie de son territoire. Si la région connaît des problèmes, c’est bien à cause de l’occupation de la Palestine. Les efforts doivent donc se concentrer sur ce point précis, surtout après l’impasse des négociations et après la réaffirmation chaque jour des Palestiniens en Palestine occupée et dans le reste du monde, du choix de la résistance. La dernière opération à Eilat a montré la fragilité de l’entité sioniste. Elle a ébranlé l’entité dans son ensemble, le commandement politique et le commandement militaire.  Cette action et ce qui se passe quotidiennement à Gaza montre que la seule voie qui mène au but recherché est celle de la résistance. Le peuple palestinien a fait son choix et nul ne le lui a indiqué ou imposé. La responsabilité du monde arabo-musulman est d’appuyer le peuple palestinien dans son choix. Il est certain que les derniers développements vont dans le sens de la résistance. En évoquant cette question, je dois dire qu’il faut pousser les développements à être encore plus positifs pour la cause palestinienne et s’il y a des éléments négatifs pour cette cause, nous devons tenter de les régler avec sagesse, raison et logique.
 
Ce que nous voyons aujourd’hui en Egypte, sur le plan des positions officielles et populaires, quelles que soient leur évaluation et leur ampleur, est certainement l’indice du début d’une nouvelle étape en Egypte. Si le régime de Hosni Moubarak était encore en place, il se serait empressé de faire assumer la responsabilité de l’opération d’Eilat aux Palestiniens, déversant sa colère contre eux, suite à la mort de soldats égyptiens à la frontière égypto-palestinienne. Alors qu’actuellement, des milliers d’Egyptiens font depuis des jours un sit in devant l’ambassade « d’Israël » au Caire, appelant leur commandement à être ferme face à Israël. Il y a une grande différence entre l’avertissement égyptien aux Israéliens contre une nouvelle agression à Gaza et la couverture égyptienne de la guerre de Gaza en 2008. Il y a une grande différence entre le fait que les Egyptiens retirent aujourd’hui le drapeau israélien de l’ambassade au Caire et les balles qui étaient dirigées contre eux par le régime de Moubarak, lorsqu’ils exprimaient leur solidarité avec Gaza.  Il s’agit d’un changement stratégique dans la région. L’Egypte a un peu bougé et "Israël" a été ébranlé.  Au point que Netanyahu a renoncé à mener une opération militaire contre Gaza, pour, selon les termes de ses dirigeants, ne pas mettre en cause ses relations avec l’Egypte, en dépit des dommages importants subis par les Israéliens dans le cadre de l’opération d’Eilat et de la riposte palestinienne qui a bombardé à plusieurs reprises les colonies au sud de la Palestine.
 
Si avec une action aussi minime égyptienne, "Israël" a ainsi été ébranlé, que serait-ce si la position égyptienne change au fur et à mesure vers le meilleur ? C’est le pari que nous faisons, connaissant la grandeur et l’engagement du peuple égyptien et de son armée. 
Passons au dossier libyen. Un des graves crimes, et une de ses multiples erreurs, du régime de Kadhafi contre la Palestine et contre le Liban est la disparition de l’imam Moussa Sadr et de ses compagnons cheikh Mohammed Yacoub et le journaliste Abbas Badreddine. L’imam Sadr était un grand défenseur de la résistance contre "Israël" et sa détention, alors qu’il était l’hôte de la Libye sert les intérêts israéliens. L’imam Sadr avait la Palestine dans le cœur et l’esprit et il se déclarait prêt à la défendre avec tous ses moyens.  Je ne veux pas revenir à cette période. Mais je pense que les développements vont dans le sens de la Palestine et nous attendons de nos frères de la révolution libyenne de mettre définitivement un terme à cette disparition et nous espérons que l’imam et ses compagnons reviendront parmi nous sains et saufs.

Un des autres grands crimes de Kadhafi a été d’éloigner la Libye du monde arabe et de la Palestine. Les frères libyens se trouvent face à de grandes responsabilités. Ils doivent ramener la Libye dans le monde arabe et vers la Palestine. Nous connaissons la culture et la conscience de ce peuple. Un peuple qui a résisté contre un occupant, a donné des centaines de milliers de martyrs de la dimension d’Omar Moukhtar, ne peut que revenir vers la Palestine Ils doivent aussi relever d’importants défis sur le plan de la sécurité et de la reconstruction. Mais surtout, la plus importante des échéances auxquelles ils doivent faire face reste l’affirmation de leur indépendance face à l’invasion américaine et occidentale qui vise à s’emparer des richesses de ce pays et à contrôler sa décision. Une fois de plus, je parie sur l’authenticité de ce peuple.
J’en arrive aux développements en Syrie. En cette journée d'Al Qods, certaines vérités doivent être dites. Elles concernent la véritable position de la Syrie et de son commandement dans le conflit arabo-israélien et en faveur de la Palestine. Il suffit que je m’arrête sur deux points : l’attachement du commandement syrien, de l’armée et du peuple aux droits arabes et à la Palestine en particulier, en dépit des pressions étrangères incessantes et des changements stratégiques importants au cours des dernières décennies, après l’effondrement de l’Union soviétique et l’invasion américaine de l’Irak, et son appui à la résistance au Liban et en Palestine.
 
Si le régime avait faibli dans l’un ou l’autre de  ces domaines, la situation de la région aurait été différente, la cause palestinienne liquidée et le compromis réalisé aux dépens des droits arabes. Il y a pourtant eu de nombreuses et très dures pressions pour pousser la Syrie à reprendre les négociations pour encercler les Palestiniens. Mais les Syriens ont tenu bon et ils n’ont pas cédé.
Le Syrien a donc tenu bon et malgré tout, le processus palestinien a souffert. Qu’en serait-il si la Syrie avait cédé aux pressions ? Qu’en serait-il si le Syrien avait réglé ses problèmes avec I’Israélien? C’est pourquoi le maintien en place de ce régime est essentiel, car il a un grand mérite dans la protection et la préservation de la cause palestinienne, qui a toujours été une cible pour l’Occident  et les Etats-Unis. Il ne faut pas oublier cette réalité et le maintien de la position syrienne est une condition essentielle pour la protection de la cause palestinienne. Sur le plan de l’appui syrien à la résistance au Liban, il faut rappeler que cet appui est essentiel, d’autant qu’une grande partie de l’appui iranien à la résistance passe par la Syrie. Sans la décision et la volonté syriennes, l’appui iranien au Liban et à la Palestine n’aurait pas pu les atteindre.
 
En vous tenant ici sur cette parcelle, face à la Palestine, vous devez vous rappeler que si vous pouvez le faire c’est grâce à la victoire de la résistance en 2000 et cette victoire n’aurait pas été possible sans l’appui syrien et la position du commandement syrien. Vous vous trouvez aujourd’hui à Maroun el Rass, sur cette terre qui a combattu et résisté en 2006 et sans l’appui syrien, qui n’était pas uniquement un appui politique et moral (je n’en dirais pas plus pour ne pas gêner le commandement syrien), cette résistance n’aurait pas été victorieuse. Tout comme la résistance de Gaza en 2008 Les commandements et les mouvements palestiniens à Gaza savent l’importance de la position syrienne pour qu’ils puissent résister et tenir, en dépit de l’augmentation des pressions et des menaces américaines et occidentales à l’égard de la Syrie à cause de ses positions. Nul ne doit oublier ces éléments.
En parallèle, nous reconnaissons l’urgence de procéder à des réformes importantes  en Syrie pour que ce pays devienne plus fort dans l’intérêt de son peuple et de la oumma.  En d’autres termes, cela signifie que nous, ainsi que tous les peuples arabes et musulmans veulent cette position nationaliste de la Syrie et en même temps, une Syrie forte grâce à ses réformes et à son développement. Tous ceux qui se disent des amis de la Syrie et soucieux de ses intérêts et de ceux de son peuple, soucieux de son avenir et de son unité, doivent donc œuvrer pour le dialogue et le calme dans ce pays. Toute autre attitude constitue un danger pour la Syrie, pour la Palestine et pour l’ensemble de la région. Ceux qui appellent à une intervention de l’Otan ou qui incitent à la discorde confessionnelle et prônent la guerre civile veulent en réalité la destruction de la Syrie. La force de la Syrie a toujours été le fort sentiment national de ses fils. Il faut donc préserver ce sentiment, car ils veulent que la Syrie comme le Liban soit toujours au bord de la division et de la guerre civile, qui est fomentée de l’extérieur. Certaines parties veulent partager la Syrie pour réaliser le fameux projet du Nouveau Moyen Orient que nous avons déchiré en 2006 au Liban et en 2008 à Gaza. En cette journée de Jérusalem, je le dis clairement, par fidélité à la Palestine et à sa cause, par fidélité au Liban (même ceux qui contribuent à la tension en Syrie et qui y envoient des armes et incitent à la discorde ne seront pas épargnés) s’il y avait des développements négatifs en Syrie, ils auraient des répercussions négatives pour toute la région. Par contre, tout développement positif rejaillira aussi sur l’ensemble de la région. Le président Bachar Assad l’a dit il y a quelques jours : les Etats-Unis et l’Occident veulent arracher des concessions à la Syrie et se soucient bien peu des réformes démocratiques. Preuve en est qu’il y a dans le monde des dictatures sévères qui ne laissent aucune place à la démocratie et aux libertés individuelles et d’expression qui bénéficient de l’appui et de la protection des Etats-Unis, de la France, de la Grande Bretagne et de l’Occident. Je ne souhaite pas citer de noms. Il ne s’agit donc pas de réformes, mais de concessions.  Nous devons tous nous tenir aux côtés de la Syrie pour qu’elle ne cède pas et maintienne sa position et sa force nationale et pour qu’elle puisse mener les réformes  dans un climat apaisé et serein. Nul ne peut rapidement des réformes sous la pression, car cela porte à l’inquiétude.

Le calme, la coopération, le dialogue, l’ouverture et le souci de l’unité nationale sont les clés des réformes. Nous connaissons le sérieux du commandement syrien dans sa volonté de réaliser des réformes.
Concernant le dossier libanais, je peux dire et vous êtes à Maroun el Rass en 2011 que la position du Liban vis-à-vis de la cause palestinienne et du conflit arabo-israélien est désormais différente.   Il y avait traditionnellement une crainte au Liban, de voir les conflits régionaux se résoudre aux dépens du pays du Cèdre, car celui-ci était le maillon faible. Tout comme on avait pris l’habitude de dire que tout incident, toute crise régionale ou  interne à "Israël" se traduisait par des problèmes au Liban. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Le Liban n’est plus et ne sera plus le maillon faible de la région. Le Liban fort est celui qui protège sa souveraineté, son indépendance et ses intérêts. Auparavant, on craignait l’implantation des Palestiniens au Liban. C’était vrai pour le Liban faible. Mais le Liban fort ne craint pas l’implantation et celle-ci ne peut avoir lieu, même si le monde entier la souhaite, si les Libanais et les Palestiniens résidant au Liban la rejettent. Et c’est le cas, les Palestiniens résidant au Liban ne cessent de l’exprimer à chaque occasion et leur sang versé lors de la marche pacifique à Maroun el Rass en est une nouvelle preuve. Les frères palestiniens ont montré dans le sang leur attachement à leur terre.
 
De même, en appuyant l’équation armée-peuple-résistance, le Liban sera plus fort que toutes les pressions du monde et nul ne pourra lui imposer l’implantation. Si certains Libanais complotent dans ce sens et veulent vendre le Liban et la Palestine à leurs maîtres américains, ils peuvent accepter l’implantation, mais nous ne permettrons pas sa réalisation. Le Liban officiel et les Palestiniens eux-mêmes refusent l’implantation et il n’y aura pas de solution aux dépens du Liban.
Il y avait aussi une autre crainte, celle que les crises régionales se traduisent par des problèmes au Liban pour faire baisser la tension dans la région. Plus encore, lorsqu’"Israël" était coincé, au Liban, à Gaza, avec l’Iran ou l’Egypte, il pouvait « se défouler » au Liban. Cela aussi c’est fini. Ce n’est plus possible, depuis 2000 et 2006, Le Liban est devenu un piège pour "Israël". Cette situation nouvelle est due à l’équation armée-peuple-résistance, qui a été écrite dans le sang et les sacrifices de la résistance, de l’armée et de la population qui a été exilé, qui a tenu bon et à résisté. Grâce à tout cela, le Liban est devenu fort.En cette journée d'Al Qods, la responsabilité des Libanais est de préserver cette équation, dans l’intérêt du Liban et de la Palestine. Je le dis franchement, certains à l’étranger, aidés par des forces à l’intérieur (qui sont trop petites pour agir seules. Elles font partie d’une machine dirigée par l’extérieur), travaillent pour défaire cette équation en frappant chacune de ses composantes et en suscitant une discorde entre l’armée et la résistance et entre la résistance et son peuple. L’étranger américain, israélien et occidental travaille sur ce projet depuis des années. Notre responsabilité est donc de préserver l’équation.

Après l’échec des tentatives militaires dont la dernière a été la guerre de juillet 2006, ce fut le tour des manœuvres sécuritaires, dont l’assassinat du martyr Imad Moghnié. Mais cela aussi a échoué car cet assassinat a augmenté notre détermination, notre force et notre foi dans notre cause. Il y a eu alors les accusations, dont la dernière en date est celle du TSL. Je ne vais pas m’étendre sur le sujet. Mais chaque jour qui passe donne une nouvelle preuve de la politisation du TSL, que ce soit à travers l’accusation portée d’abord contre la Syrie et les quatre généraux et maintenant contre le Hezbollah. Il y a eu les deux conférences de presse tenues au cours de la semaine écoulée pour disséquer l’acte d’accusation et ses faiblesses ainsi que le refus d’examiner le moindre indice mettant en cause Israël pour expliquer comment ce TSL a été formé et pour quel objectif. Tout le monde connaît désormais les détails de ce TSL et de son utilisation politique, les fuites, les faux témoins qui sont protégés jusqu’à aujourd’hui, les lacunes, les preuves indirectes faibles, les violations des normes et des critères judiciaires. Cela montre d’ailleurs l’ampleur du plan et qui il vise. Lorsqu’avec mes frères, je développe tous ces points, je ne cherche pas à convaincre les Etats-Unis, le procureur Bellemare, le juge Cassese ou le juge Fransen, ou encore certaines personnalités politiques libanaises, car ceux-là ont préparé le plan avec préméditation et ils comptent aller jusqu’au bout de leur tentative. Je m’adresse à l’opinion publique, en misant  sur sa raison, sa logique et son appui à la résistance. Je mise aussi sur sa conscience de l’ampleur et des objectifs du complot et sur son éveil. En ce qui nous concerne, le TSL et tout ce qui émane de lui n’ont aucune valeur pour le Hezbollah. Quant aux frères injustement accusés et diffamés, justice leur sera rendue lors du Jugement dernier. Ce sera d’ailleurs leur consolation en ce bas monde, en sachant qu’ils subissent ainsi le contrecoup de la force de la résistance, sa solidité et ses victoires.

 
L’armée qui est une composante de l’équation est aussi visée.  Nous savons tous que les précédents gouvernements n’ont jamais œuvré en faveur de son équipement et de son armement. Israël, mais aussi certaines parties internes, font le tour du monde pour empêcher son armement et pour encercler le gouvernement. Que signifie cette action et les intérêts de qui sert-elle ? Avec tout mon respect pour les autres institutions nationales et pour les sacrifices des différentes forces de sécurité, l’armée est la garante de l’unité et de la souveraineté. Lorsqu’elle est attaquée -et nous savons qu’il ne s’agit pas d’une initiative personnelle ou celle d’un seul courant, mais de plusieurs, dont certains l’expriment en paroles alors que d’autres ont combattu l’armée dans le passé et ont bâti une culture de haine de l’armée- au point de monter la population contre elle et d’appeler à la rébellion des officiers et des soldats dans une région déterminée, dans l’intérêt de qui cette action est-elle entreprise ? Du Liban ? De la Palestine ?Ils trompent les gens se déclarant avec la résistance et affirmant en même temps avoir un conflit interne avec elle…Nous en arrivons au peuple, troisième composante de l’équation. L’incitation à la dissension confessionnelle et le travail permanent pour la destruction du tissu social interne, dans l’intérêt de qui se font-ils ? Aujourd’hui, tout au Liban est confessionnalisé et le plus petit incident prend une dimension confessionnelle. Les slogans brandis par la Révolution du Cèdre, qui coopère avec l’étranger, comme l’indépendance et la souveraineté sont creux.
 
Après les révélations de Wikileaks, il est apparu que c’est Feltman et l‘ambassadeur de France qui menaient cette révolution. Ils se mêlaient des moindres détails. Et les Libanais se plaignaient  les uns des autres chez eux. Honte à eux !
En cette journée de Jérusalem, je le répète, les Libanais sont responsables de la protection de l’équation « armée-peuple-résistance ».  Quiconque incite contre la résistance et l’armée et tient un langage confessionnel, sert les intérêts d’Israël, qu’il en soit conscient ou non. Cela est une autre affaire. Demain, ils diront, le sayed nous accuse d’être des agents. Mais je ne le fais. Je dis simplement que vous servez les intérêts d’Israël car ce qui empêche cette entité de s’emparer des ressources libanaises, d’attaquer notre intégrité nationale et notre souveraineté, ainsi que notre sécurité, c’est bien cette équation. C’est elle aussi qui fait du Liban un élément important de l’équation régionale et un appui pour la Palestine. C’est elle qui empêche les solutions aux dépens du Liban et qui fera du Liban, un jour un partenaire…

Je le dis en toute franchise, un jour, vous respirerez  l’air de la Palestine, non pas à partir de Maroun el Rass. Un jour, nous prierons à  Jérusalem, à la mosquée Al Aqsa, à l’église de la résurrection…
Je vous le dis à vous qui restez pendant des heures au soleil par fidélité à Jérusalem et je le dis aux soldats israéliens qui nous regardent à travers la télévision : cette terre noble reviendra à ses fils. C’est la volonté de Dieu, des croyants, des moujahidins. L’imam Sadr disait à Abou Ammar dans les années 70 : L’honneur de Jérusalem refuse qu’elle soit libérée par d’autres que les croyants. Ces croyants au Liban, en Palestine, dans les terres de 48, en Syrie, en Jordanie, en Irak, en Iran et dans l’ensemble  du monde arabo-musulman se préparent  pour le jour où ils rendront cette terre à ses fils et où ils retrouveront Jérusalem et ses lieux saints.  Phrases en exergueCeux qui critiquent l’armée, attaquent la résistance et tiennent un discours confessionnel servent les intérêts d’Israël, consciemment ou non.Ils veulent que la Syrie soit comme le Liban au bord de la division et de la guerre civile, fomentée de l’étranger.

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