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Sayed Nasrallah: Pas de Zizanie entre les Sunnites et les Shiites au Liban

Sayed Nasrallah: Pas de Zizanie entre les Sunnites et les Shiites au Liban
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Après la remise de l’acte d’accusation du TSL au procureur près la Cour de Cassation libanaise et la divulgation des quatre noms faisant l’objet de mandats d’arrêt, le secrétaire général du Hezbollah, sayed Hassan Nasrallah a prononcé un discours étayé de petits documentaires filmés.

La nature de l’événement exigeait que nous tenions une conférence de presse, mais le manque de temps et des raisons techniques ont empêché cela. Ce discours remplace donc la conférence de presse. En raison de l’importance de l’événement, mon discours sera entrecoupé de séquences vidéo, comme ce fut le cas au cours de la conférence de presse que j’ai tenue il y a dix mois. On peut dire en quelque sorte qu’il s’agissait de la première partie. Et c’est maintenant la seconde. Je ferai sans doute quelques répétitions, mais il ya beaucoup d’éléments nouveaux que je voudrais soumettre à l’opinion publique. Mais ceux qui souhaiteraient approfondir certaines questions pourront revenir aux précédents discours et conférences de presse.

L’occasion de ce discours est ce qu’on appelle la remise de l’acte d’accusation à la justice libanaise et il met en cause des frères résistants, qui ont un passé riche en matière de résistance contre Israël au Liban. Cet acte d’accusation est, à nos yeux, un pas dans un long processus dont les contours deviennent de plus en plus clairs, depuis la guerre de 2006. Cinq jours après la fin de cette guerre, le 19 août exactement, un article du quotidien français Le Figaro évoque l’enquête internationale et affirme qu’elle se dirige vers des cadres du Hezbollah, qui seraient derrière l’assassinat du premier ministre martyr Rafic Hariri. Nous avons déjà commenté ce fait et nous avons déclaré que cette accusation était prête mais elle attendait l’issue de la guerre de juillet 2006. Comme l’issue a été différente des pronostics, il a fallu brandir cette épée et cette menace contre la résistance victorieuse. Nous avions aussi affirmé que ce processus a plusieurs objectifs qui commenceront à apparaître après avoir fini d’accuser la Syrie, mais là on ne peut pas vraiment parler de fin, en tout cas après avoir fini d’accuser les quatre généraux. Nous avions parlé de plusieurs objectifs et nous avions appelé à une collaboration étroite des médias arabes libanais et musulmans pour les mettre en échec. Nous avons toujours été clairs. Nous avons dit qu’il n’est pas possible d’annuler le TSL car il s’agit d’une décision du Conseil de sécurité, qui est contrôlé par les Etats-Unis et parce que le TSL a des objectifs qu’il cherche à atteindre, sans tenir compte des pertes éventuelles. Nous avons alors choisi d’aller vers une autre étape, celle de l’annulation des objectifs recherchés. Vous vous en souvenez, nous avons parlé de ternir l’image de la résistance et des résistants, de briser leur détermination et surtout de susciter une discorde confessionnelle et une guerre civile au Liban, notamment entre les chiites et les sunnites.

Sur cette base, j’ai divisé mon discours en trois parties : l’enquête dans ses deux volets, celui de la commission internationale et celui du procureur Bellemare, le TSL et son président que certains nous demandent de respecter et dont on nous prie d’accepter le jugement, et enfin la situation actuelle, après la remise de l’acte d’accusation à la justice libanaise. J’aurai dans ce cadre deux messages un au 14 mars et à ses partisans et le second à notre public et à ceux qui appuient la résistance.

Au sujet de l’enquête, tout le monde sait que celle-ci doit en principe mener à la vérité. Or un de nos principaux griefs est que l’enquête a choisi de creuser une seule piste. Elle s’est dirigée d’abord vers la Syrie et les quatre généraux, avant d’arriver aux cadres du Hezbollah.  L’an dernier, nous avions indiqué une autre piste, celle d’Israël en présentant un faisceau d’indices et de présomptions, liés aux drones israéliens, aux méthodes israéliennes d’assassinat, au réseau d’espions  dont certains sont aux mains de la justice libanaise, à l’entrée d’unités de commandos israéliens sur le territoire libanais, à la présence d’espions et d’agents sur le lieu du crime un jour avant la date fatidique. Mais ni le procureur Bellemare ni quiconque qui affirme vouloir la vérité ne s’en est soucié. Le procureur Bellemare s’est contenté de réclamer une copie des indices présentés par le Hezbollah, avant de dire qu’ils sont insuffisants. Bellemare a ensuite affirmer qu’il se basait sur des preuves indirectes faute de preuves directes. Le juge Sélim Jreïssaty avait expliqué ces données. Pourtant, les preuves et indices présentés par le Hezbollah, qui, aux yeux de nombreux juges libanais et internationaux consultés par le parti, sont crédibles, ont été rejetés. Pourtant, les preuves et indices présentés par le Hezbollah auraient pu suffire, selon les critères de Cassese et Bellemare à incriminer Israël. Ce n’est pas mon avis, mais celui de juges et d’hommes de loi libanais et internationaux que nous avons consultés. Mais aucune question n’a été posée aux Israéliens. Pourquoi ? Parce que depuis le début, cette commission d’enquête et ce tribunal n’ont pas le droit  de mener la moindre enquête en Israël. C’est aussi le cas du rapport sur le massacre de Jénine où nul n’a le droit de mettre en cause les Israéliens.

Puisque le TSL et le procureur acceptent les preuves indirectes, voici les nôtres, examinez-les. Ce n’est pas à nous de mener une enquête complète. Mais nul n’a voulu les prendre en considération, car l’enquête et le TSL sont politisés. Par contre, et selon les déclarations du premier président de la commission d’enquête au Figaro en 2005, au lieu d’accuser les Israéliens, ils se sont fait aider par eux. Plus encore, Liberman a déclaré en novembre 2010, au cours d’une conférence de presse conjointe avec le ministre italien des AE Franco Frattini : « la coopération israélienne avec la communauté internationale au sujet de l’assassinat de Rafic Hariri a été ouverte, transparente et sincère ». Au lieu d’être mis en cause, Israël est donc remercié pour sa coopération. A ce sujet, je voudrais évoquer un problème. Lorsque le TSL a été officiellement formé, il y a eu un changement. Le siège central s’est déplacé, alors qu’il était à Beyrouth pour la commission d’enquête, il est devenu à La Haye. Une grande partie des équipements et du personnel ont été déplacés de Beyrouth à La Haye et le Liban est devenu une permanence secondaire. Le personnel et certains équipements ont quitté le Liban par l’aéroport, le port ou par Masnaa. C’est d’ailleurs comme cela que ça se passe en général. Pourtant 97 ordinateurs appartenant à la commission d’enquête ont pris un autre chemin, celui de Naqoura puis d’Israël. Nous possédons un document des douanes israéliennes qui le prouve. Pourquoi a-t-on choisi ce chemin, alors que nul n’ignore qu’Israël est à la pointe des technologies nouvelles. Bellemare peut-il nous répondre ? Le document que nous exhibons montre qu’en juillet 2009, 97 ordinateurs appartenant à la commission d’enquête ont été  envoyés en Israël dans le conteneur numéro 29148. Le document porte la signature du responsable du département israélien des impôts. Pourquoi les ordinateurs ont-ils été emportés via Israël ? La question n’a pas de réponse mais soulève le doute.

Les équipes de l’enquête et leurs liens avec la CIA

En principe, lorsqu’il y a une enquête juste et professionnelle, il doit être réalisé par des enquêteurs et une équipe neutres, impartiaux, qui n’ont pas de préjugés et d’idées préconçues  sur l’affaire qu’ils doivent examiner. Or, dans cette affaire, de nombreux conseillers et enquêteurs autour du procureur Bellemare et des juges sont liés aux services occidentaux, notamment la CIA. L’un d’eux a même traqué le chef martyr Imad Moghnié pendant 15 ans de son propre aveu et il a participé à l’attentat de Bir el Abed en 1985 contre sayed Mohammed Hussein Fadlallah et qui avait fait 85 morts, alors que sayed Fadlallah en était sorti indemne. En somme, on peut dire que les conseillers et les membres de l’équipe de M.Bellemare ne sont ni impartiaux ni sans idées préconçues.  Vous allez voir un aperçu des portraits de certains d’entre eux et j’attire votre attention sur le dernier. 

Nick (Najib) Caldas australien d’origine égyptienne, responsable des investigations au sein de la commission d’enquête internationale de mars 2009 à mars 2010, ancien membre de la police australienne, lié à la CIA et a travaillé en Irak pour créer un service de renseignements irakien sous l’occupation américaine du pays.

Michael Taylor, britannique, responsable des investigations au TSL de mars 2010 à aujourd’hui. Il dessine les stratégies de l’enquête en raison de son ancien poste au sein de l’équipe tactique de l’enquête. Ancien du service de lutte contre le terrorisme à Scotland Yard, spécialiste dans le terrorisme islamique.

 Darrel Mendez, américain, responsable des poursuites au bureau du procureur, ancien des Marines et lié à la CIA et au FBI et il continue à coordonner son action avec celle de ces services. Il a été avocat général au sein des Marines américains. Son rôle consiste à transformer les résultats des enquêtes en matière juridique qui justifie des poursuites.

Doreid Bcherraoui, libano-français, conseiller juridique du procureur dans toutes les questions petites et grandes. Il a été le premier à lancer via les médias des accusations contre la Syrie et les services libanais, hostile à la résistance et responsable de plusieurs décisions du bureau du procureur dans l’affaire des faux témoins.

Robert Baer, américain, conseiller du procureur, spécialiste des affaires islamiques, ancien officier de la CIA, il a été envoyé au Liban pour traquer Imad Moghnié après l’enlèvement du chef de l’antenne à Beyrouth William Buckley en 1984. La CIA dirigée par William Casey avait alors décidé de se venger et elle a organisé le 8 mars l’explosion d’une voiture piégée à Bir el Abed visant sayed Mohammed Hussein Fadlallah, faisant 85 victimes civiles. Dans une interview à la chaîne d’Abou Dhabi, Robert Baer reconnaît avoir traqué Imad Moghnié en vain pendant 15 ans.
Vous allez écouter l’extrait d’une entrevue avec Robert Baer à la chaîne d’Abou Dhabi : L’intervieweuse annonce qu’elle reçoit un ancien de la CIA Robert Baer. « Je voudrais parler de la période que vous avez passée au Liban, lorsque vous étiez chargé de suivre Imad Moghnié qui a été tué il y a deux ans à Damas.  Baer : il était un terroriste, si vous voulez. La journaliste : vous l’avez traqué pendant 15 ans et vous avez déclaré que chaque fois que vous vous rapprochiez de lui, les énigmes augmentaient. Baer : Il avait plusieurs vies. Il était fort. Il entrait dans un lieu et sortait d’un autre. Il était très prudent, n’utilisait jamais un téléphone. Lorsque j’étais à Beyrouth, j’ai à plusieurs reprises tenté de l’enlever. La journaliste : pourquoi avez-vous échoué ? Baer : Nous n’avons pas réussi à nous approcher de lui. Il était en perpétuel mouvement. Il était extrêmement protégé. La journaliste : pouvons-nous dire qu’il s’agit d’un échec pour la CIA ? Baer : « Oui, c’est un échec flagrant.

En 1997, Baer a démissionné de la CIA, mais il a gardé des relations et des canaux puissants au sein de l’agence, utilisant son expérience pour devenir consultant et sa première cible a toujours été le Hezbollah.

En somme, au sein du TSL, et dans l’équipe de M.Bellemare, il existe de nombreux membres ou conseillers qui, soit sont  des ennemis du Hezbollah soit ont des positions hostiles à son égard. Ils ont aussi de sliens avec la CIA. Comment dans ce cas pourraient-ils suivre une piste menant vers Israël ? Ils ne le feraient pas même si les indices et les preuves qui leur seraient soumises étaient plus fortes que les nôtres.

En plus de leur absence de professionnalisme et de leurs préjugés, les enquêteurs sont aussi corrompus. Comment dans ces conditions pourraient-ils rechercher la vérité et la justice ? Je vais donner un seul exemple, celui du vice-président de la commission, au temps de Mehlis, l’officier allemand Gerhard Lehman, dont j’ai déjà parlé dans des discours précédents. Mehlis est connu et il n’a nullement besoin que l’on parle de lui. La période qu’il a passée, avec Lehman au Liban est certainement une période dorée au moins pour eux, sur le plan de la corruption.
Lehman vend onc des témoignages, des dépositions et trahit la confiance des témoins, pour de l’argent. Bellemare devrait ouvrir une enquête et nous n’avons pas de problème à présenter des copies des documents vendus par Mehlis. Vous allez le voir  recevant des mains d’un inconnu des liasses de billets de banques en contrepartie de pièces de l’enquête. Au bout d’un certain temps, c’est Lehman lui-même qui contactait certaines parties pour leur proposer d’acheter des pièces du dossier car, disait-il, il avait besoin d’argent. S’il vend les témoignages pour une poignée de dollars que ferait-il si on lui donnait des millions ? Surtout lorsque l’on sait que 500 millions de dollars ont été débloqués pou ternir l’image de la résistance. En plus de leur absence de professionnelle, les enquêteurs sont donc aussi corrompus financièrement et sur le plan de morale. En tant qu’homme de religion, je ne peux pas parler de ce dossier.

Je voudrais maintenant évoquer l’implication de la commission d’enquête dans le dossier des faux témoins. Si on se souvient de ce qui a été diffusé sur la NTV dans le cadre de « la vérité-leaks », cela suffirait à montrer l’étendue de l’implication de la commission d’enquête dans ce dossier. Mais je voudrais ajouter une chose encore plus importante qui concerne le procureur Bellemare lui-même. Nous avons des informations et la preuve, que nous divulguerons une autre fois, que Bellemare a lui-même veillé à lever la note rouge frappant Mohammed Zouhair Siddiq auprès d’Interpol international. Il a donc arrêté les poursuites engagées contre lui. Autrement dit, les enquêteurs sont impliqués avec lui et veulent lui assurer la protection.
Je passe maintenant au principe du secret de l’instruction. C’est un principe universel. Pourtant, tout le monde, au Liban et ailleurs connaissait les détails de l’enquête. Tout était publié dans les médias. Quelle crédibilité a donc une enquête dont tous les détails s’étalent dans tous les médias ? Malgré cela, nos frères se sont rendus aux convocations. Mais nous savions déjà qu’il s’agit d’une mascarade car  tout était déjà joué. Nous avions dit aux enquêteurs : pour regagner la crédibilité, faites cesser les fuites. Cela n’a pas été fait, car les fuites avaient plusieurs objectifs  et causes:

D’abord la corruption. Si vous avez de l’argent, Lehman pouvait vous  donner ce que vous voulez. Ensuite, l’infiltration. Ils sont tous infiltrés par des services de renseignements, qui donnaient au 14 mars tous les détails qu’ils souhaitaient obtenir. Sinon, comment expliquer les propos dans les salons ? Ensuite, il y avait une décision préméditée d’ouvrir la voie aux fuites pour ternir l’image de la résistance. Cela ne pouvait pas attendre l’acte d’accusation. Il fallait commencer dès 2006 à donner une mauvaise image de la résistance. Dans tout cela que devient le secret de l’instruction ?

Mais la pire fuite a consisté à divulguer les noms des personnes faisant l’objet de mandats d’arrêt dans les médias avant toute communication officielle, alors que le procureur Mirza était encore en réunion avec la délégation du TSL. Quelque temps après, Bellemare a déclaré : les noms sont secrets, mais tous les médias les avaient divulgués. Ils ont fait un scoop, pensent-ils mais au Liban, la loi oblige en principe à ne pas divulguer les noms avant le procès. A-t-on ouvert une enquête pour savoir d’où sont venues les fuites ? En tout cas, tout cela nous pousse à mettre en doute l’ensemble de l’enquête. Je voudrais ajouter une chose : les noms divulgués correspondent à ceux qui avaient été publiés dans Der Spiegel et qui figuraient dans le reportage de la CBC…Certains noms figurant dans ces reportages n’ont pas encore fait l’objet de mandats d’arrêt, mais Bellemare a déclaré qu’il y aura des compléments à l’acte d’accusation. Il s’agit d’attendre.

Encore un point dans cette partie : l’exploitation politique de l’acte d’accusation pour servir un camp, non la vérité. Toutes les démarches importantes ont coïncidé avec des événements internes. La publication de l’article de Der Spiegel a eu lieu avant les élections de 2009, la remise de la première version de l’acte d’accusation a coïncidé avec les consultations parlementaires après la chute du gouvernement Hariri, la seconde version a été remise à la veille du rassemblement du 13 mars et récemment la remise de l’acte d’accusation au procureur Mirza a eu lieu à la veille du vote de confiance au Parlement. L’objectif est de faire chuter le gouvernement à tout prix. Ils ont attendu tout ce temps parce qu’ils misaient sur l’incapacité de la nouvelle majorité de former un gouvernement. L’acte d’accusation est donc venu à point nommé pour fournir à la nouvelle opposition une arme pour faire chuter le gouvernement. L’acte d’accusation est ainsi un moyen de revenir au pouvoir, non un chemin vers la vérité et la justice. Il renforce un camp politique contre l’autre.

Dans la seconde partie, je vais parler  du TSL. Certains nous disent : que les personnes réclamées se rendent à la justice. Ils pourront se défendre et prouver leur innocence. Il n’y a pas de problème. D’abord, je ne voudrais pas revenir sur les violations des principes de droit et des règles de procédure dans la formation du TSL, que j’ai déjà évoquées dans d’autres discours. Il y a eu ensuite l’adoption puis l’amendement de ses statuts. Le TSL n’a pas non plus fait preuve d’équité, notamment envers les généraux et je voudrais évoquer en particulier l’injustice qui a frappé le général Jamil Sayyed dont le droit le plus élémentaire en tant que personne emprisonnée injustement a été violé puisqu’il n’a toujours pas reçu les documents qu’il a réclamés. Un tribunal qui refuse de respecter les droits d’une personne qui a été emprisonnée arbitrairement pendant quatre ans peut-il être juste envers des résistants qui ont combattu Israël ?

Je voudrais aussi parler du président de ce tribunal, Antonio Cassese, responsable du fonctionnement et du verdict du tribunal. Je vais vous montrer deux extraits, un d’un congrès sioniste au cours duquel Cassese est qualifié de « grand ami d’Israël et le second portant sur une lettre de Cassese adressée à l’entité israélienne et datant du 21 avril 2006.
Dans le premier extrait on peut voir une réunion du congrès du dixième congrès de Herzliya qui s’est tenu en Israël datant du 3 février 2010. Des ministres et des députés de l’entité israélienne participent à ce congrès. Le Pr George Filcher, expert en droit pénal aux Etats-Unis, auteur de nombreuses publications et professeur dans plusieurs universités dont celle de Jérusalem (en 1972, 1973 et 1993) prend la parole. Filcher a aussi contribué à l’élaboration de la politique de l’entité sioniste. Il achève son discours, descend de la tribune, puis y revient pour dire : je voudrais dire que le Pr Antonio Cassese, professeur de droit international à l’université de Milan et actuel président du Tribunal spécial pour l’ex-Yougoslavie est un « Grand ami d’Israël », mais il n’a pu être là…

Nous devons donc confier notre sort à ce grand ami d’Israël. Peut être impartial à la tête du TSL ? Surtout qu’il porte une grande hostilité aux mouvements de résistance qu’il qualifie de mouvements terroristes.  C’est lui qui doit donc rendre justice. Il existe pourtant une règle de droit reconnue dans toutes les justices du monde et qui veut que lorsqu’une partie mise en cause judiciairement a un contentieux personnel avec le juge, elle peut réclamer que celui-ci soit dessaisi du dossier.

Le second document est l’extrait d’une lettre de Cassese en réponse à une demande formulée par les Israéliens. Cassese leur donne ainsi des conseils, notamment à Gaza.
La lettre est datée du 21 avril 2006. Une plainte avait été déposée auprès d’un tribunal américain contre le responsable des Sr israéliens et l’ancien ministre de la sécurité Abraham Dechter. Cassese y explique certains aspects de la loi en temps de guerre et de la façon de traiter les civils. S’il critique certains comportements, il le fait en tant qu’ami soucieux de préserver la réputation d’Israël. « Je vous écris cela car je suis convaincu qu’un Etat démocratique comme celui d’Israël doit respecter les droits de l’homme…Ce qui distingue Israël, le seul pays démocratique de la région etc Israël occupe le territoire de Gaza (il reconnaît ainsi que ce territoire appartient aux Palestiniens) mais ceux-ci ont recours aux actes terroristes…(les actes palestiniens ne sont donc pas de la résistance pour lui).

Pour Cassese, Israël est donc le seul Etat démocratique qui respecte les droits de l’homme. Imaginez-vous cela ? Tout ce qui s’est passé depuis 60 ans, les massacres à Gaza et ailleurs, les tueries d’enfants, de femmes et de vieux, c’est cela le respect des droits de l’homme ? Et avec cela, Cassese est le président du TSL, qui veut faire régner la justice. Je ne vais pas parler des autres membres du TSL.

J’en arrive à la troisième partie. Je voudrais d’abord m’adresser aux gens et leur dire que tout ce qui se dit actuellement, notamment dans les médias israéliens, sur l’imminence d’une discorde interne ou d’une guerre civile au Liban est faux. C’est sans doute leur souhait et ils ont travaillé en ce sens, mais cela ne se produira pas. Je vous l’ai déjà dit : leur objectif est de provoquer une discorde entre les sunnites et les chiites, mais ils n’y parviendront pas. Il n’y aura pas de discorde. Je le dis après la remise de l’acte d’accusation à la justice libanaise. Les Libanais peuvent être rassurés. L’un des éléments empêchant la discorde ou la guerre est d’ailleurs la formation du gouvernement Mikati, prêt à travailler dans un esprit national, sans volonté de vengeance et décisions arbitraires. Ce gouvernement n’a jamais été une partie de la guerre menée depuis six ans contre la résistance au Liban.

Je dis donc aux Libanais : soyez tranquilles, il ne se passera rien, sauf naturellement si certains cherchent sciemment à comploter, mais je crois que les parties concernées par la  situation au Liban utiliseront les moyens politiques et légaux et protègeront le Liban, déjouant ainsi les plans visant le pays dont l’assassinat du Premier ministre Rafic Hariri est une partie, l’enquête biaisée une autre et l’acte d’accusation une troisième.

Aux membres du 14 mars, je dis qu’ils ont tout à fait le droit d’être dans l’opposition. Je sais que vous comptez profiter de l’acte d’accusation pour attaquer le gouvernement au cours des séances du vote de confiance au Parlement. C’est votre droit, grand bien vous fasse. Le jeu international a toujours été de votre côté et en votre faveur. Tant mieux pour vous. Les mouvements de résistance eux, sont toujours partis d’une volonté populaire réelle.  J’ai toutefois deux conseils (ou deux idées, certains n’aiment pas être conseillés) à vous donner : je vous demande de ne pas exiger du gouvernement Mikati plus que ce qui était attendu du précédent gouvernement. Je vous pose une question: si le gouvernement Hariri était encore en place, - ou n’importe quel autre d’ailleurs, le gouvernement Siniora ou un gouvernement entièrement du 14 mars-, aurait-il pu arrêter les quatre personnes réclamées par le TSL ? Bien sûr que non. Après le délai de 30 jours, le TSL se dirigera vers un procès par contumace et le jugement est déjà prêt. Ils joueront avec nous pendant deux ans ou dix ou vingt, peu importe. Le jeu sera entre leurs mains. Mais vous savez que ce gouvernement est incapable d’amener les personnes demandées.

Le second conseil consiste vous demander de ne pas exiger du gouvernement Mikati moins que ce qu’avait accepté le Premier ministre Saad Hariri pour revenir au pouvoir. Je voudrais ici parler du document qui m’avait été soumis les ministres turc et qatari des AE, après la chute du gouvernement Hariri, en me demandant de le signer. Ils m’avaient dit que cheikh Saad est d’accord sur tous les points à condition de revenir au pouvoir. L’élaboration de ce document a pris près de 5 heures et il a été à maintes reprises modifié et voilà la copie finale. Elle est à la disposition de ceux qui souhaitent la consulter et le camp du 14 mars ne peut pas demander à Mikati de refuser ce que Hariri avait accepté.

Cette nuit-là, si nous avions accepté ce document, il aurait été signé par les présidents, notamment Saad Hariri, mais aussi le Turc, le Qatari, le Saoudien, le Français et le Syrien ; C’est en tout cas ce que les ministres nous ont dit. Même Mme Clinton devait donner sa bénédiction. Mais nous avons refusé pour des considérations nationales. Ce jour-là, j’ai dit à mes interlocuteurs que le TSL ne m’intéresse pas, mais j’ai à cœur le pays et je crois qu’un gouvernement présidé par Saad Hariri ne peut pas mener le Liban vers la stabilité et résoudre les problèmes en suspens. Je voudrais aussi rappeler que les gens du 14 mars avaient dit : lorsque l’acte d’accusation paraîtra, nous l’étudierons. Nous avons du bon sens et nous verrons si les preuves sont convaincantes… or, les voilà qui réclament l’exécution des mandats d’arrêt sans même avoir pris connaissance du contenu de l’acte d’accusation.

A la fin, je voudrais m’adresser à ceux qui appuient la résistance. Je leur demande de rester confiants. Ce qui se passe est un nouvel épisode de la confrontation avec cette entité qui a violé nos terres à partir de 1948. Ceux qui ne reconnaissent pas cette réalité, ne connaissent pas l’histoire. Depuis le début, des Libanais ont pris le chemin de la résistance et cette résistance a été soumise à tous les genres de guerre, psychologique, militaire, médiatique. Cela continue aujourd’hui. Nous nous préparons à la confrontation depuis 1982 et nous savons que nous entrons en confrontation avec la communauté internationale qui appuie l’entité sioniste. Leurs agressions, leurs tribunaux falsifiés, leurs accusations ne nous font pas peur et nous y faisons face comme s’il s’agissait d’un développement normal. Je vous dis aussi : ils ne parviendront pas à vous vaincre. Ils ne pourront pas ternir notre image et ils ne parviendront pas à entamer notre crédibilité. Nous avons la détermination, la foi, le courage et la clarté dans la vision.
Je voudrais encore dire à nos partisans : certains chercheront à vous provoquer, car certaines parties au Liban veulent la discorde entre sunnites et chiites, c’est leur projet. Je voudrais être transparent, certains chrétiens du 14 mars rêvent de la discorde. Vous entendrez donc des propos désobligeants. Ne les écoutez pas. Pour protéger notre pays et la paix civile, nous devons rester patients.

Deux mots encore : ce TSL a été créé depuis le début pour atteindre un but politique et il le sert. L’acte d’accusation n’est qu’un nouveau pas dans ce sens. Pour nous, ce tribunal et tout ce qui s’y rattache est  américano-israélien. Sur cette base, nous le rejetons totalement, lui et ses jugements et nous les considérons comme des agressions contre nous. . Nous ne leur permettrons pas de plonger le Liban dans la discorde et la guerre civile. C’est ainsi que nous nous comportons, nous la partie lésée par le TSL, et nous rappelons que la seconde partie lésée par le TSL est le premier ministre martyr Rafic Hariri, ceux qui sont morts avec lui ainsi que  la vérité. Nous nous comportons avec un grand sens des responsabilités. Mais si nous agissons tous ainsi, nous pourrons traverser cette période difficile sans problème, déjouant ainsi les plans israéliens et mettent un terme à leur espoir de voir une guerre civile déchirer le Liban. La résistance est forte, constante, déterminée. Lorsqu’elle est née, elle était seule au monde. Aujourd’hui, l situation est différente. Ne craignez pas pour la résistance et n’ayez pas peur d’elle.

Comments

person zayneb

merci

Mille merci pour la traduction du discours du sayyed Hassan, qu'Allah le bénisse, bénisse le Hezbollah et ses membres et partisans, qu'Allah bénisse tous les résistants du Liban et du monde... Je ne suis pas libanaise mais j'admire votre pays, j'admire votre bravoure et votre amour de la justice et de la vérité, Allah vous a comblés malgré les épreuves, d'un grand bien qui se manifeste par la voix du sayyed qui est sans conteste un homme béni. Merci à vous les créateurs et traducteurs de ce site que je ne connaissais pas avant ce jour et qu'Allah vous accompagne toujours.
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