Paris: RSF manifeste devant l’ambassade d’Égypte contre l’agression des journalistes

Des militants de l'organisation Reporters sans Frontières (RSF) ont manifesté vendredi devant l'ambassade d'Egypte à Paris aux cris de "Ici on tue l'info!", pour protester contre les violences faites aux journalistes étrangers en Egypte.
Vendredi en fin de journée, RSF a publié un "décompte des exactions contre les journalistes depuis le début des violences, principalement place Tahrir, au Caire": 60 journalistes agressés ou attaqués, 57 détenus ou kidnappés et 17 cas de confiscation ou de destruction de matériel.
"Ce premier bilan, loin d'être définitif tant la liste des incidents s'allonge et tant il est difficile d'avoir un état des lieux cohérent de la situation, rend déjà compte de l'incroyable envergure de la campagne de haine lancée contre la presse internationale", a souligné l'ONG dans un communiqué.
Au cours de la manifestation de RSF, des affiches et des photos de journalistes agressés en Egypte ont été collées sur la façade du bâtiment.
Parmi les banderoles déployées par la vingtaine de militants, on pouvait lire devant la représentation diplomatique: "Egypte, stop aux violences contre les journalistes".

"Nous sommes venus devant l'ambassade d'Egypte pour dénoncer la campagne de haine et de violence à l'oeuvre contre la presse internationale en Egypte. Les photos des journalistes blessés, battus, molestés, arrêtés, témoignent d'une situation effarante de harcèlement continu destiné à étouffer l'information et à vider Le Caire des journalistes", a déclaré Jean-François Julliard, secrétaire général de l'organisation.
"Aujourd'hui en Egypte, il font en sorte que les journalistes aient tellement peur qu'ils ne seront pas dans la rue pour couvrir les manifestations", a-t-il dit.
"C'est inacceptable que les autorités égyptiennes se comportent de la sorte. On craint le pire pour tous les journalistes aujourd'hui, on sait que beaucoup d'entre eux ont été obligés de quitter le pays", a insisté M. Julliard.
En Egypte, de nombreux journalistes étrangers ont été pris pour cibles ces derniers jours, notamment par des personnes qui les accusent de déstabiliser le régime. Des journalistes ont été interpellés et des manifestants favorables au président Moubarak ont harcelé des journalistes.
Vendredi, la ministre des Affaires étrangères Michèle Alliot-Marie a indiqué que la France était sans nouvelles en Egypte de trois journalistes et d'un chercheur, ajoutant avoir appelé à ce sujet son homologue égyptien Ahmed Aboul Gheit.
Par ailleurs, dans l'après-midi, quelques centaines (450 selon la police, un millier selon les organisateurs) d'Egyptiens vivant en France se sont rassemblés dans le calme à proximité de l'ambassade pour réclamer "le départ immédiat" du président Hosni Moubarak.

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