Sayed Nasrallah: Nous sommes à la veille d’une nouvelle étape, que Hariri soit désigné ou non
Le discours du secrétaire général du Hezbollah à la suite de la chute du gouvernement d’union nationale le 16 janvier 2011-
A travers la chaîne Al Manar, le secrétaire général du Hezbollah a annoncé que Saad Hariri ne sera pas le candidat de
l’opposition aux prochaines consultations parlementaires, ajoutant que le pays se trouve à la veille d’une nouvelle étape.
Sayed Nasrallah a commencé par affirmer que les développements des derniers jours et face à l’importance de la période actuelle, il se sent responsable d’exposer aux Libanais certaines réalités qui les aideront à mieux comprendre la situation et qui permettent de deviner ce qui se préparer contre leur pays.
Premièrement, je commence par les faits. Je vais revenir rapidement sur les développements depuis ce qu’on a appelé
l’initiative syro-saoudienne, née en raison de l’approche de la remise du procureur Bellemare de son acte d’accusation dans lequel il compte accuser certains membres du Hezbollah. Le roi Abdallah et le président Bachar Assad ont décidé d’agir. Nous avons accueilli favorablement cette initiative et nous avons demandé à tous les amis qui nous contactaient d’appuyer eux aussi cette initiative. Nous avons misé sur ces efforts comme l’ont fait ceux qui souhaitent sincèrement que le Liban dépasse cette crise.
Les contacts ont commencé, bien que certains aient nié leur existence, tout comme ils ont nié la conclusion d’un accord parce que c’est ce qu’ils voulaient, en refusant de tenir compte des réalités. Je voudrais que ce soit clair pour les Libanais.
Depuis le début, les Saoudiens étaient clairs. Ils disaient qu’on ne peut pas annuler le TSL, car il a été créé par une résolution du Conseil de sécurité. Cette question est donc entre les mains des Etats-Unis, de la France, de la Grande Bretagne etc. J’ai évoqué cette question dans mon dernier discours. C’était clair dès le début. De même, les Saoudiens ont dit qu’il n’était pas possible d’annuler l’acte d’accusation, car la décision ne leur appartient pas. Nous avons aussi compris ce point de vue, conscients que l’acte d’accusation est entre les mains des Américains et des Israéliens et par conséquent, ils ne peuvent influer sur les décisions de ceux-ci.
Dès le début, il était clair que deux choses étaient possibles : le report de la publication de l’acte d’accusation, le temps de permettre la conclusion d’un accord sur le second point qui consiste dans les moyens de protéger le Liban des effets de cet accord. Nous avons accepté, parce que nous sommes soucieux de protéger le Liban, tout en restant convaincus que l’acte d’accusation est politisé et que nous sommes pris pour cible par les Américains et les Israéliens.
La question était donc comment mettre le Liban à l’abri de l’acte d’accusation. Cela pouvait se faire grâce à trois points : Le gouvernement se réunit et déclare en raison de la gravité de la situation et indépendamment de l’évaluation du travail du TSL, il décidé trois choses : retirer les juges libanais du TSL, l’arrêt du financement du TSL, l’annulation de la convention signée entre le gouvernement et le TSL. De la sorte, le Liban serait protégé et le TSL ne serait pas annulé, puisque d’autres juges peuvent être nommés et le financement assuré par d’autres sources. De même, avec l’annulation de la Convention, si le TSL veut arrêter des Libanais, il peut toujours recourir à Interpol. Mais ce ne sera plus le travail du gouvernement libanais. Comme vous le voyez, il ne s’agit ni d’annuler le TSL, ni d’annuler l’acte d’accusation, tout en restant convaincus que tout cela est une opération américano-israélienne. Mais nous pensions qu’avec l’adoption de ces trois points c’était une solution à mi-chemin entre les deux parties. Les Saoudiens nous ont annoncé qu’ils étaient d’accord avec ces points et que le Premier ministre Saad Hariri l’était aussi. Toutefois, ils ont dit : d’autres points sont demandés à l’opposition, pour parvenir à un accord. Ils nous ont exposé ces points en insistant sur le secret. Certains nous paraissaient acceptables, voire évidents, d’autres nécessitaient une discussion. Mais le président syrien a transmis aux Saoudiens un climat globalement positif. La maladie du roi et la présence de son fils Abdel Aziz (qui suivait le dossier) avec lui a ralenti le processus. Depuis deux semaines ou un peu plus, il nous est parvenu que le roi a subi une intervention chirurgicales réussie et qu’il est prêt à poursuivre ses efforts et à fermer le dossier. Il a même été dit que l’émir Abdel Aziz se rendrait à Damas pour mettre au point les derniers détails. Après cela, Saad Hariri serait invité à se rendre à New York. Avant son départ, cheikh Saad a parlé d’un accord conclu depuis des mois. Cela exige plus de précision, mais c’est positif. Toutefois cheikh Saad a ajouté que des démarches sont demandées à l’autre camp et celui-ci ne les a pas faites. Certains parmi nous ont considéré que cette déclaration est positive, car c’est la première fois que cheikh Saad reconnaît l’existence d’un accord et qu’il s’agit d’un premier pas.
Saad Hariri s’est alors rendu à New York et il a eu des rencontres que l’on sait. Ensuite, sans préalable, les Saoudiens ont contacté les Syriens pour leur dire qu’en raison des pressions, ils ne peuvent pas poursuivre leurs efforts. Cette position nous a été communiquée, tout comme on nous a dit que l’acte d’accusation devrait être publié rapidement. Nous avons entamé des contacts avec nos alliés au sein de l’opposition. Nous n’avions pas beaucoup de temps. Nous avons senti qu’il était désormais de notre devoir de démissionner du gouvernement, et donc de faire chuter celui-ci, en utilisant des méthodes constitutionnelles. C’est ce que nous avons fait et nous voilà devant une situation nouvelle.
Ce sont les faits. Essayons maintenant de les comprendre et de les expliquer.
Premièrement, depuis le début, les Américains et les Israéliens étaient opposés à l’initiative syro-saoudienne, mais ils avaient laissé faire convaincus que les efforts n’aboutiraient pas sans qu’ils aient à intervenir. Lorsqu’ils ont vu qu’il s’agissait d’une opération sérieuse, ils ont décidé que ce processus devait s’arrêter. C’est pourquoi il s’est arrêté si brutalement. Voilà
l’explication. Si quelqu’un en a une autre, qu’il la présente. Mais celle que j’ai avancée est claire à travers les déclarations américaines et israéliennes qui misaient sur les effets néfastes de l’acte d’accusation sur le Hezbollah. Ils ne pouvaient donc pas accepter l’aboutissement des efforts syro-saoudiens qui auraient mis fin à leurs espoirs et à leurs paris.
Deuxièmement. Le problème n’est pas seulement venu des Américains. Des parties libanaises étaient hostiles à ce processus et ne cessaient de nier son existence.
Troisièmement : le Premier ministre a commencé par dire que l’accord a été conclu mais que l’autre camp n’a pas tenu ses promesses. S’il était sincère, n’aurait-il pas attendu une semaine de plus pour parfaire l’accord et mettre au point son mécanisme d’application ? Dès qu’il s’est rendu aux Etats-Unis, l’accord a été saboté et nous sommes revenus à la case départ. C’est la réalité. Aujourd’hui, les Libanais sont inquiets et il y avait une possibilité de ne pas en arriver là. Pourquoi n’a-t-elle pas abouti ? Quatrièmement : selon ma compréhension des faits, le Premier ministre et son équipe étaient soit opposés dès le début au processus, ayant choisi de l’accepter à cause du roi Abdallah tout en poussant les Américains et les autres à le saboter, soit ils le voulaient mais ils ont dû céder aux pressions américaines. Entre parenthèses, je demande ici ce que sont devenues l’indépendance et la souveraineté. Dans les deux cas, on ne peut miser sur cette équipe pour servir les intérêts du pays et faire face à une étape aussi délicate, puisque des efforts de plusieurs mois ont été balayés en quelques heures.
Cinquièmement : Le Premier ministre Hariri a dit qu’il avait réclamé en contrepartie des acquis pour le pays. Ces points sont chez moi. Je ne les divulguerai pas, nous avions accueilli certains positivement et d’autres exigeaient un débat. Mais un jour, quelqu’un les divulguera et les Libanais pourront voir qu’en réalité, un ou deux points sont dans l’intérêt du pays et les autres concernent les intérêts de Saad Hariri et de camp.
Oui, c’est de cela que nous discutions. Nous étions prêts à donner à Saad Hariri des acquis politiques et autres pour sauver le Liban.
Mais un des points réclamés par Saad Hariri était la fermeture du dossier des faux témoins, ce dossier dangereux, qui a eu de graves conséquences sur la situation interne, sur la vie de quatre généraux et d’autres et sur les relations avec la Syrie. Un climat confessionnel, le pire jusqu’à présent au Liban est né à cause de ces faux témoignages et de leurs conséquences politiques. Nous avions demandé que les faux témoins soient jugés à cause des catastrophes politiques, humaines, nationales, économiques et sécuritaires qu’ils ont provoquées. Nous n’avons pas diffamé des personnes, nous avons simplement réclamé que le dossier soit traité au Conseil des ministres pour être déféré devant la cour de justice. Nous avons même accepté l’issue du vote en conseil des ministres, même s’il n’est pas en notre faveur. Certes, ces questions doivent être réglées sur la base de l’entente. Mais c’est en notre honneur d’accepter de nous incliner devant les institutions. Ce n’est donc pas nous qui avons bloqué le Conseil des ministres et les institutions en général. Or, l’un des points de l’accord prévoit la fermeture du dossier des faux témoins, en contrepartie la mise à l’abri du pays devant les conséquences de l’acte d’accusation et du TSL. Une question se pose : pourquoi cette insistance sur la fermeture de ce dossier, alors que l’autre camp devrait être le plus soucieux de traiter ce dossier. Maintenant, avec la diffusion des enregistrements par la « NTV », nous commençons à comprendre la position du camp du Premier ministre. La première réaction du Courant du Futur est de faire dire à leurs cadres qu’il s’agit d’un montage totalement fabriqué. Naturellement, c’est risible, car il s’agit d’un véritable dialogue. Peut-on fabriquer un tel dialogue ? Ce qui est risible aussi c’est que ce camp est prêt à accepter un acte d’accusation basé sur des données non vérifiées comme les communications téléphoniques, mais rejette immédiatement un enregistrement, qui a d’ailleurs été authentifié par le bureau du Premier ministre lui-même qui s’est mis à en discuter le contenu, en nuançant les propos, ce qui signifie qu’il reconnaît qu’ils ont été prononcés. Je voudrais aussi signaler que la FTV a annoncé qu’elle diffuserait la totalité de l’enregistrement ce (hier) soir. Je voudrais juste demander s’il s’agit d’un des documents de l’enquête, comme cette chaîne se l’est-elle procuré ?
N’est-ce pas la critique qui a été adressée à la NTV ? Cela fait 5 ans que nous nous opposons aux fuites de l’enquête internationale dans tous les médias du monde.
Je voudrais maintenant expliquer la décision des ministres de l’opposition de démissionner et rendre, au passage, hommage au ministre Adnane Sayyed Hussein, qui a agi selon sa conscience. Il sera sans doute critiqué par ceux qui ont leurs projets et leurs calculs.
En tant que force politique participant au gouvernement, nous nous sommes posé la question suivante après un an et un mois au sein de ce gouvernement : pouvons-nous continuer ainsi ? Même avant cette crise, nous avions le sentiment que ce gouvernement était improductif et manquait de sérieux dans le traitement des dossiers. Certains misaient depuis le début sur son échec, mais l’opposition espérait qu’avec le temps cela irait mieux. Toutefois, le gouvernement a montré son impuissance à lutter contre la corruption financière (l’affaire des onze milliards de dollars). Nous ne devons plus nous mentir et mentir aux gens : ce gouvernement ne peut pas mener une réforme administrative et économique. Nous avons tenté de donner une chance en laissant passer du temps. Sur une question aussi élémentaire que les dépenses des onze milliards, nous n’avons pas pu obtenir une réponse. De plus, ce gouvernement a montré son impuissance à traiter le dossier des faux témoins, même par le vote, et à contrer les effets néfastes sur la scène libanaise de l’acte d’accusation annoncé. Il veut poursuivre le financement du TSL et continuer à comploter contre la résistance et la placer, avec ses alliés, dans une situation difficile lorsque le procureur Bellemare lui demandera d’arrêter injustement des citoyens. Ce gouvernement n’est pas habilité à traiter cette situation. Le sabotage de l’accord syro-saoudien a encore confirmé son impuissance et il a laissé le pays à découvert. D’autant que le procureur Bellemare a informé les autorités qu’il comptait remettre l’acte d’accusation à Fransen lundi ou au plus tard mardi. Nous n’avions plus du temps. Il nous fallait agir face à l’impuissance du gouvernement, rendue encore plus grande par les agissements du Premier ministre. Il nous fallait réagir car face à ce gouvernement impuissant, nous avions le sentiment d’être des faux témoins. Vous pouvez poser la question aux ministres un à un et vous auriez obtenu la même réponse. Face à une telle situation et face aux réclamations des gens qui voulaient qu’on traite leurs problèmes sociaux et nous devions les empêcher de manifester leur mécontentement, nous devions réagir. La chute du gouvernement pouvait donc ouvrir la voie à un déblocage. Ce n’était certes pas garanti, mais préférable à son maintien dans cette impuissance totale. L’opposition a donc accompli un acte démocratique et constitutionnel, civilisé, sans armes, ni recours à la rue.
Malgré cela, le monde entier s’est élevé contre cette décision, comme si l’opposition avait détruit « Al Qaaba ». Tout le monde, en Occident et même des dirigeants arabes se sont élevés contre cette décision. Pourquoi ? Parce qu’il y avait une chance qu’à travers les consultations parlementaires, le Premier ministre actuel ne soit pas désigné une seconde fois. Pourquoi cela est-ce si grave aux yeux du monde occidental et de certaines capitales arabes ? Je voudrais préciser à ce sujet que l’opposition assume ses responsabilités nationales et ne craint ni les communiqués, ni les menaces. L’opposition a agi selon ses convictions et a utilisé un droit constitutionnel. On devrait l’en remercier, plutôt que la critiquer. Toute cette protestation a une signification. Elle montre que nul n’a le droit de protester au Liban, ou de tenter une véritable action réformatrice. Tout le monde doit céder à la volonté des Etats-Unis, de l’Occident et d’Israël, même le monde arabe. Sinon, il est aussitôt menacé par la discorde confessionnelle. C’est honteux et cela nous pousse à poser une question : où se situe l’autre camp ? Dans l’intérêt de qui travaille-t-il et dans quel projet s’est-il inscrit ?
Il est devenu clair, au cours des dernières heures que l’opposition est unanime à refuser de nommer Saad Hariri pour la présidence du gouvernement. Je ne vais pas ce soir donner le nom du candidat de l’opposition. Les blocs parlementaires le feront pendant les consultations. Je voudrais simplement poser une question : les consultations parlementaires sont une démarche constitutionnelle interne. Pourquoi le monde entier tente-t-il d’y intervenir ? Mrs Clinton a entrepris des contacts çà et là. Il faut que les Libanais sachent que l’opposition mène la bataille des consultations avec des instruments locaux, nationaux, alors que l’autre camp sollicite tous les appuis occidentaux et étrangers. Le monde entier intervient pour ramener Saad Hariri au sérail. Est-ce là l’Etat souverain et indépendant ?
Laissez donc les gens choisir et celui qui obtiendra la majorité des voix parlementaires sera désigné Premier ministre. C’est un processus démocratique. Par contre, si le monde entier intervient et choisit à la place des députés un candidat au sérail, est-ce un gouvernement souverain et indépendant qui naîtra de ce processus ?
Nous avons laissé passer les dernières élections législatives sans intervenir, en dépit de toutes les lacunes. L’autre camp a dépensé plus d’un milliard deux cents milles dollars dans ces élections et la voix a atteint dans les dernières heures de l’élection plus de deux milles dollars. Malgré cela, nous nous sommes tus, mais une question s’est posée : pourquoi cette insistance à gagner ? Et ces élections ont-elles donné un Parlement qui exprime la volonté du peuple ? Aujourd’hui, la même question se pose : ces consultations qui se déroulent avec de telles interventions étrangères donneront-elles des résultats qui correspondront à la volonté du peuple ? Pourquoi toutes ces interventions ? Imaginez-vous que l’ambassadrice des Etats-Unis s’est rendue à Zahlé pour rencontrer le député Nicolas Fattouche, non pour s’enquérir des besoins de la ville, mais pour sonder ses intentions.
Toutes ces interventions et le succès du candidat de l’opposition n’est pas garanti. Que se serait-il passé si cela avait été le cas ? Mais le pire est encore venu de M.Bellemare. Après l’échec du processus syro-saoudien, au lieu de reporter la remise de son acte d’accusation au juge Fransen, il a hâté sa démarche, ou on lui a demandé de le faire. Pire, il a annoncé que lundi, le jour des consultations, il remettra l’acte d’accusation au juge. Cet acte fait donc clairement partie de la bataille politique. N’aurait-il pas pu attendre mercredi ou jeudi ? Non, il était nécessaire que ce soit lundi, au moment des consultations parlementaires.
Au cours des prochains jours, il y a donc deux processus qui avancent en même temps : celui des consultations parlementaires et celui du procureur Bellemare et de son acte d’accusation. Nous traiterons avec les deux séparément.
Nous considérons le premier processus comme une démarche démocratique qui laisse une grande responsabilité sur les épaules des députés et des blocs parlementaires. Indépendamment de la personne qu’ils nommeront, nous les laisserons face à leur conscience et à leur choix de la personen qu’ils souhaitent pour diriger le prochain gouvernement. Il s’agit d’une décision interne. En ce qui nous concerne, tout gouvernement qui sera formé devra assumer des responsabilités. Il ne nous sera pas possible de nous taire face à un gouvernement qui protège les faux témoins et qui protège la corruption financière. Que nul ne cherche à nous faire peur. Nous n’accepterons pas un gouvernement qui n’assume pas ses responsabilités face aux problèmes des citoyens.
Nous ne lui demanderons pas de protéger la résistance ; nous ne l’avons jamais fait, même en 2006. Mais nous n’accepterons pas qu’il complote contre elle. Je voudrais être clair depuis le début. Nous devons préserver tous les éléments de force du Liban face à la menace et aux visées israéliennes.
Je souhaite que les Libanais puissent former un gouvernement capable, efficace et national qui placera en tête de ses priorités la réalisation de leurs intérêts. Ce qui se passe aujourd’hui à Tunis devrait servir de leçon, non seulement au niveau de la volonté populaire, mais sur le plan de l’attitude de l’Occident à l’égard d’un régime qui s’est toujours tenu aux côtés de la France et des Etats-Unis et même aux côtés d’Israël…En dépit de tous les services qu’il leur a rendus, les pays occidentaux ont refusé d’accueillir le président et sa famille et ils ont même chassé de chez eux les membres de sa famille qui se trouvaient sur place. Autrement dit, ce pays surmontera ses crises si les gens s’asseyent ensemble et cherchent à trouver une solution libanaise. S’ils sont incapables de le faire, c’est qu’il y a un véritable problème.
Les interventions étrangères aboutissent à une internationalisation de la crise qui la complique encore plus et y ajoutent des enjeux dangereux. Mais il y a un camp qui ne veut pas d’une solution libanaise et qui a contribué à faire échouer l’accord syro-saoudien.
Nous ne fermons pas les portes. Nous pensons que l’avenir du Liban dépend du dialogue et la coopération de tous. Mais si une partie cherche à se renforcer en ayant recours aux Etats-Unis et à l’occident, elle devient suspecte et doit tirer les leçons que nous fournissent les exemples dans la région.
Certains nous disent d’attendre la publication de l’acte d’accusation pour voir ce qu’il contient. A ceux-là nous répondons : le contenu de l’acte, nous l’avons déjà lu dans les médias arabes et étrangers. L’affaire est connue d’avance. Nous savons comment il a été fabriqué depuis le début. Nous n’avons pas lancé des accusations mensongères. Nous avons donné des éléments et des arguments. Depuis le début, il n’y a pas de secret de l’enquête. Tout le monde sait tout.
Nous attendrons ce qui se passera au cours des prochains jours, mais je peux assurer que nous ne nous laisserons pas faire. Nous défendrons notre dignité et notre réputation. Nous n’accepterons pas que l’on nous fasse injustement porter la responsabilité du sang du martyr Rafic Hariri. Qu’on ne nous dise pas d’attendre le verdict final du TSL, car celui qui a fabriqué l’acte d’accusation fabriquera aussi le jugement. Nous laisserons cette question à plus tard et nous annoncerons nos décisions à la lumière de ce qui se passera. Le timing et la nature de notre action seront déterminés par notre vision de nos intérêts.
C’est la réalité, ce pays est victime de tous ceux qui ont des visées sur lui et qui le mènent de crise en crise depuis des années. J’ai déjà donné des indices et des preuves sur le fait qu’à mon avis, c’est Israël qui a assassiné le Premier ministre martyr Rafic Hariri et tous les autres assassinats pour produire un changement radical dans la situation libanaise. Au cours des dernières années, les Israéliens ont exprimé leur désillusion par rapport à la situation libanaise. Mais ils poursuivent pourtant dans le même sens. Nous avons tout affronté au cours de ces dernières années : une guerre militaire, médiatique, sécuritaire, financière et nous sommes encore là. George Bush était à la Maison blanche et les armées occidentales rampaient vers le monde arabe et nous avons tenu b on. Ceux qui croient qu’ils peuvent nous atteindre à travers l’acte d’accusation se trompent, comme ils l’ont déjà fait. Saad Hariri sera peut-être être nommé pour former un nouveau gouvernement, mais nous sommes à la veille d’une nouvelle étape. Je demande à Dieu d’aider le peuple libanais et de donner à ses responsables et à ses dirigeants la sagesse, le sens des responsabilités, le souci et la capacité de surmonter cette crise …
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