noscript

Please Wait...

Discours du secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrullah au 40 ème jour du martyre de Hajj Imad Mughnieh

Discours du secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrullah au 40 ème jour du martyre de Hajj Imad Mughnieh
folder_openCommuniqués de presse access_time depuis 14 années
starAJOUTER AUX FAVORIS

Traduction- Fadwa Nassar
Le Hezbollah et la résistance islamique ont célébré la commémoration du quarantième jour du dirigeant des deux victoires, le martyr Hajj Imad Moughnieh, par une cérémonie populaire dans le complexe du maître des martyrs, à Roweis. Le secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrullah, y a déclaré :
« Nous nous rencontrons à nouveau, rassemblés par l’esprit de notre martyr, le grand dirigeant Hajj Imad Mughnieh, que la miséricorde de Dieu soit sur lui. Son esprit nous rassemble et nous rassemblera. A l’occasion du quarantième jour, nous ne lui faisons pas nos adieux, mais nous ressentons très intensément sa présence, plus qu’à aucun autre moment, et il restera désormais parmi nous, avec son cerveau, son intelligence, son école, sa volonté, sa détermination, sa planification, sa direction, sa morale, sa fraternité, sa paternité et sa précédence à porter la bannière.
Quarante jours sont passés et nous ne trouvons, dans sa famille, que patience, consolation et remarquable attitude comme c’est le cas pour les familles de nos chers martyrs. Nous ne trouvons, auprès de ses frères, que détermination et fermeté plus grandes à poursuivre son chemin et à travailler pour réaliser et accomplir ses objectifs, et nous ne trouvons dans sa nation qu’une présence très marquée de Hajj Imad, dans sa conscience, son affection, sa passion et sa réaction, au moment où nous ne trouvons chez notre ennemi que l’inquiétude, la peur et la frayeur face à son esprit, son sang, sa vengeance, sa voie et sa promesse. Evidemment, ainsi sont les grands martyrs et ainsi sont les grands révolutionnaires, et c’est ainsi que sont les grands dirigeants.
Nous célébrons aujourd’hui le quarantième jour du martyr dirigeant. Puisque c’est également une période de fête pour les musulmans et les chrétiens, moi-même, et en votre nom, je félicite les musulmans et les chrétiens pour leurs fêtes éminentes, nobles et glorieuses qui sont reliées à deux personnalités prestigieuses, parmi les prophètes de Dieu, gloire à Lui : le messie, l’esprit et la parole de Dieu, et le magnifique messager de Dieu, Mohamad b. Abd-Allah, que les prières et les saluts de Dieu soient sur eux et sur tous les prophètes et messagers de Dieu, ces deux illustres personnalités qui se sont transformées, chacune de son côté, en une nation qui dépasse le milliard et les centaines de millions lorsque nous parlons des musulmans ou bien des chrétiens.
En tant que musulmans et chrétiens, à cette époque notamment plus qu’à aucun autre moment, nous avons besoin des enseignements de ces grands prophètes et ces illustres messagers, de ces personnalités divines qui représentent le comble de la grâce divine à l’intention des humains. Nous avons besoin de nous inspirer des enseignements et de la voie lorsque nous en parlons, et surtout de ces deux personnalités, lorsque nous parlons de la foi, de la confiance en Dieu, de l’espoir et de l’espérance, du sacrifice, de la fermeté et de la patience face aux préjudices, de l’assistance aux gens, de la chasse aux voleurs du temple et aux idoles de la Kaaba. En les évoquant, nous évoquons des dirigeants divins, et si nous les écoutons, avec nos cœurs et nos raisons, nous parviendrons à affronter tous les défis de ce monde et les dangers de la vie. La vie quotidienne et l’existence seraient autrement.
Je souhaite m’arrêter un peu sur les torts que subissent ces personnalités divines. Il n’y a pas très longtemps, des écrivains et dessinateurs européens ont porté préjudice au messie, que la paix soit sur lui, et à sa mère purifiée et mère des femmes, Mariam, que la paix soit sur elle, sous le prétexte de la liberté d’expression, de l’art etc.. Et il n’y a pas très longtemps, le messager de l’islam, Mohammad, que les prières et les saluts de Dieu soient sur lui, a été exposé à la malveillance, l’offense et la profanation, comme l’a été son livre saint, et pour les mêmes prétextes. C’est une chose qui doit être dénoncée par tous les fidèles des religions célestes, tout être libre et digne dans ce monde. Que l’on discute du messager de Dieu, que l’on dialogue à son propos ou qu’on y croit ou non, cela relève de la pensée, la doctrine et la foi, mais que l’on l’insulte, l’offense ou le présente sous des traits sauvages ou déshonorants, c’est une autre affaire qui ne correspond pas du tout à la liberté d’expression ou d’opinion…
Regardez du côté de l’Europe. Hier, en France, un haut fonctionnaire d’un ministère français a été puni et expulsé de sa fonction pour avoir écrit un article où il dit que les soldats israéliens tirent sur les écolières palestiniennes à la sortie des écoles. Il décrit une situation et rappelle un fait, mais il a été chassé de sa fonction. Ce n’est pas la liberté d’expression ni d’opinion, ni la liberté de presse. Il a été puni. Quant à porter préjudice au prophète auquel croient un milliard et quatre cent millions de musulmans, cela devient la liberté d’expression et certains ministres européens se portent volontaires pour défendre ceci ! Lorsqu’il s’agit d’Israël ou des sionistes, toutes les sacralités et tous les interdits s’envolent, toute la liberté d’expression, d’opinion et de la presse s’envole. Lorsqu’un grand philosophe comme Roger Garaudy par exemple discute et met en doute, de manière scientifique, la théorie de l’holocauste, c’est le grand remue-ménage en Europe, et Roger Garaudy est jugé, bien qu’il ait exposé une opinion scientifique.
Ceci est inadmissible et le monde entier doit être mis en garde, et mon appel concerne surtout les musulmans. Il y a des groupes sionistes et américains qui veulent susciter un violent conflit entre le monde musulman d’une part et l’Europe, les pays européens plus particulièrement de l’autre. Nous devons être sur nos gardes, et connaître qui se tient derrière ces mouvements douteux, afin de les affronter et éviter d’aller vers un conflit, vers lequel on nous pousse tous, où ceux qui en profitent sont Israël et l’administration américaine qui se débat dans ses projets, et dont les ambitions et espoirs s’effondrent dans notre monde arabo-islamique. Il faut que la voix de la dénonciation soit puissante et ferme, mais il faut cependant pratiquer cette dénonciation avec sagesse et éveil, et il faut que nous mettions en garde les Européens et les pays européens contre les conséquences des provocations et de la souricière qui leur est tendue car un tel conflit est prévu.
Revenant à la résistance et au martyre de hajj Imad Mughnieh, le pilier de la résistance, il nous vient à l’esprit un sujet important sur lequel j’insisterai aujourd’hui : les Israéliens ont souvent parlé de la bataille de la conscience, entre eux et leurs ennemis et adversaires. Ils disaient toujours mener la bataille de conscience avec les peuples de notre région, les Palestiniens, les Libanais, les Arabes et peuples de la région. Ils disent vrai, ils mènent avec nous tous une bataille de la conscience, mais non avec le langage de la logique, de la science et de la déduction, mais avec le langage du meurtre, de la violence, de la terreur, des massacres, de la tuerie des femmes et des enfants, de la démolition des maisons, de l’assassinat des dirigeants, du blocus et de la famine intentionnelle. Consultez leur littérature, ils disent « nous encerclons la bande de Gaza parce que nous voulons que les Palestiniens comprennent que le lancement de leurs fusées leur coûte cher ». Donc, le but du siège de Gaza est, comme le disent les Israéliens, de « broyer la conscience », cette conscience palestinienne doit être broyée et doit être remplie d’idées erronées et inversées. Il en est de même pour les Libanais et les autres. Ils parlent de tuer pour que nous comprenions, d’assassiner pour que nous sachions, et du siège pour que nous en prenions conscience. Ce sont donc les outils de la bataille de la conscience que les Israéliens ont entre les mains.
S’ajoutent les capacités médiatiques colossales dans le monde occidental, et malheureusement dans le monde arabe, où nous assistons à une infiltration américano-sioniste dans les médias sans précédent depuis soixante ans. Tous ces médias sont là pour soutenir le meurtre, la répression, le blocus, la famine intentionnelle et l’assassinat, en vue de broyer la conscience de nos peuples et de notre nation. Car lorsque notre conscience sera détruite, ils parviendront au résultat consistant à ce que nous abandonnions, que nous nous soumettions et acceptions l’état de fait. Dans cette bataille sanglante de la conscience, ils veulent nous dire que nous sommes faibles et impuissants, et que nous n’avons aucun espoir de vaincre, ils veulent nous faire désespérer, nous anéantir et nous installer dans la désolation. Ils nous disent que le monde entier nous a abandonnés, a abandonné nos femmes et nos enfants, que le monde entier ne prononce aucune parole et ne fait aucun geste lorsque nous sommes tués à Qana ou à Gaza. Et par conséquent, il n’y a aucun horizon à notre bataille, ni espoir, ni avenir pour notre résistance car Israël est un pouvoir éternel qui ne peut être affronté, qui est imbattable, invincible et irremplaçable.
Puis, avec regret, ceux qui sont faibles, au lieu de se lever et dire : nous sommes faibles et nous n’avons ni le courage ni la volonté de la confrontation, ni l’esprit de sacrifice pour défendre nos peuples, nos pays et nos lieux saints, au lieu de reconnaître leur faiblesse et leur déficience, ils viennent et transforment les idées pour dire que la résistance est une alternative illogique et irrationnelle. Ce qui signifie que si un homme seul tient son bâton pour affronter les voleurs du temple, il devient fou et développe la culture de la mort, où le sacrifice, la fidélité, la disposition au martyre et la défense de la dignité et des patries deviennent la culture de la mort. Quant à la culture de la vie, elle est celle qui transforme l’ennemi occupant et criminel, celui qui usurpe, commet des crimes et des massacres en un voisin régional auquel il faut penser comment se pardonner mutuellement et comment vivre ensemble.
Ils commencent par théoriser à l’intention de leurs esprits et leurs raisons vaincus. Nous trouvons des plumes, financées ou non, mais vaincues, qui illustrent cette néfaste régression. Quelques révolutionnaires du passé, des doctrinaires anciens et d’anciens résistants, lorsqu’ils font volte-face, leur attitude est pire que celle d’être du côté israélien, dès le premier jour. Ce sont les aspects négatifs de la régression. Parlez donc de votre esprit vaincu, mais ce n’est pas l’esprit du peuple libanais, ni celui des peuples arabes, ni celui de notre nation, absolument pas.
Nous également, nous menons dès le début la bataille de la conscience, contre les sionistes, la conscience dans notre nation et chez l’ennemi. Dans la bataille de la conscience, nous n’avons pas été dans la seule position de défense, mais nous avons des positions d’attaque, nous n’avons pas seulement des positions de réaction, mais d’action également. Aujourd’hui, vos fils et votre résistance, Imad Mughnieh, la lutte des résistants en Palestine et au Liban fabriquent une nouvelle conscience sioniste, et je peux vous dire que la résistance, face aux sionistes dans notre région et notamment au Liban et en Palestine, a réalisé de très grands acquis dans la bataille de la conscience.
Si nous revenons un peu au passé, vers l’année 1982 et celles qui ont suivi, - lorsque je parle de la résistance, j’entends toute la résistance et tous les acteurs de la résistance, je ne vise pas un parti, un mouvement ou un courant en particulier, nous reconnaissons tous les résistants qui ont eu l’honneur de participer à la résistance, qui ont consacré d’importants efforts pour faire la résistance, quelles que soient leurs appartenances doctrinaires, idéologiques ou politiques, et je ne citerai pas les noms, qui sont nombreux, et mon expérience dit que lorsque je cite certains sans les autres, des frères me le reprochent – donc, lorsque je cite des noms à l’exclusion des autres, cela ne signifie pas la négation des sacrifices et des luttes des autres. Vous savez qu’à Bint Jbeil, le 25 mai, j’avais cité les noms et essayé d’être équitable envers tous, sans cependant pouvoir le faire.
Actuellement, donc, lorsque je parle des mouvements de la résistance, je signifie tous les mouvements de la résistance, et non pas une seule partie. Je supplie Dieu et souhaite, par ailleurs, que certains prennent l’initiative au Liban d’écrire l’histoire objective et équitable, non partisane et confessionnelle, du mouvement de la résistance libanaise, depuis son déclenchement jusqu’à aujourd’hui, et vers l’avenir, afin qu’il n’y ait pas des discussions semblables à celles qui se tiennent aujourd’hui. Nous sommes au seuil du XXIème siècle et nous discutons encore pour savoir si telle ou telle personne fait partie des symboles de la résistance, pour savoir s’ils étaient des résistants ou des bandits ? Je crains qu’un jour les résistants au Liban ne deviennent des bandits de grand chemin et les collaborateurs des héros de la souveraineté, de la liberté et de l’indépendance. Cette histoire doit être écrite et préservée.
Dès le début, la question était celle de la bataille de la conscience. J’évoquerai trois étapes : en 1982, la question qui se posait était de savoir si nous pouvions effectivement combattre les Israéliens. Pouvions-nous résister ? Rappelons-nous le dicton : « l’œil ne peut combattre le poinçon ». Cette comparaison est fausse, car ils ne sont pas le poinçon et nous ne sommes pas l’œil, mais il s’agit cependant de la littérature libanaise courante.
Donc, les discussions au cours des premières années portaient sur le fait que la lutte contre les sionistes était un acte de folie, inacceptable et incompris. Les mouvements de la résistance au Liban, depuis 1982 jusqu’en 85, puis jusqu’en 2000, ont réussi à forger cette conscience en disant oui, il est possible à un peuple abandonné par le monde entier de combattre, de résister et de se tenir debout, les armes à la main et de tirer des coups de feu, d’offrir des martyrs volontaires et d’imposer à l’ennemi trois jours de deuil pour tel ou tel incident. Cette conscience a été forgée chez nous et en même temps chez l’ennemi. Il y a donc des gens qui possèdent un cerveau, une volonté, une conscience, et la culture de la détermination à porter le fusil et à combattre, même si l’horizon est bouché.
Cette étape a été achevée, puis est venue la suivante, et nous avons commencé à entendre certains remettre en cause, même si le jeune libanais portait les armes et se battait, la possibilité de vaincre l’armée jugée invincible.  Peuvent-ils, ces jeunes, assurer la défaite d’une telle armée ? C’est impossible, disaient-ils, car cette armée a vaincu les armées arabes et bénéficie d’un soutien important dans le monde entier. C’est cette conception qu’il voulait infuser dans la conscience de la nation et notre conscience à nous tous.
Evidemment, après les victoires « spectaculaires » de l’armée israélienne et quelques défaites « spectaculaires » arabes, les médias ont commencé à amplifier cette armée, pour amplifier le soldat, l’officier et le général israéliens, ainsi que le char et l’avion israéliens, pour amplifier notre ennemi et affaiblir nos capacités, possibilités, notre culture, notre détermination et notre aptitude à l’affronter. Cette bataille, nous l’avons gagnée en 2000, car en cette année, il y a eu une victoire politique et militaire sur le terrain, qui s’appelle le départ de l’occupation du sud du Liban, et il y a eu une victoire culturelle et intellectuelle, idéologique et doctrinaire, dans la bataille de la conscience, qui s’appelle répondre à la question dont on a voulu qu’elle soit entérinée depuis 1948 et jusqu’en 2000. Le 25 mai 2000 a fait crouler cette réponse à Bint Jbeil, et il a été confirmé que cette armée pouvait être vaincue et humiliée également.
En 2000, la résistance a donné une image véritable du soldat israélien, de l’officier et du général israéliens. Après 2000, la question s’est déplacée et dans le monde arabe, ce n’est plus de savoir si nous pouvons combattre l’armée israélienne ou si nous pouvons vaincre l’armée israélienne, ou si la résistance devrait affronter, lorsque notre terre est occupée, et chasser l’armée israélienne ? Cette question est résolue.
Il reste une autre question, après laquelle il n’y en a pas d’autre. Est-ce que cette entité peut disparaître ? Avant 2000, ces paroles étaient chimériques. Avant la résistance libanaise et la première et seconde intifadas palestiniennes, ces paroles relevaient des mythes, des légendes et de la folie. C’est pourquoi plusieurs projets nationaux, arabes et révolutionnaires ont dû reculer, disant qu’il faut être réaliste et logique, si l’on nous donne les territoires occupés en 67, nous les en remercions. Pourquoi ? Parce qu’il y avait le désespoir et qu’il n’y avait pas la conviction qu’un jour viendra où la Palestine, de la mer au fleuve, reviendrait à ses propriétaires authentiques. Il n’y avait pas cette conviction, mais après 2000, la question est posée.
Je dis que 2006 a apporté une nouvelle réponse, puissante, à cette question, car au cours de la guerre de juillet, il n’y avait pas une armée qui occupait notre terre et d’où nous l’avions sortie, mais il y avait une armée qui nous a attaqués, et la résistance a dû affronter une attaque terrible, puissante et inouïe, elle a pu la briser et la détruire, et nous avons vu l’image de l’Israélien, la véritable image des dirigeants politiques israéliens, des généraux, officiers et soldats d’Israël, l’image des chars israéliens et de l’aviation.
L’image israélienne s’est entièrement dévoilée comme s’est dévoilé son front interne. Ce peuple ne supporte ni bombardements, ni déplacements, ni la vie dans les abris, pendant 33 jours, mais les Palestiniens et Libanais doivent supporter un exil de 60 ans. La guerre s’achève par l’échec d’Israël qui dévoile son front interne. Il y a donc une nouvelle réponse. Israël peut-il disparaître ? Oui, mille fois oui, Israël peut disparaître.
Après le martyre de Hajj Imad Mughnieh, à partir de cette tribune et de ce complexe, j’ai évoqué cette possibilité en tant que loi divine inéluctable, et j’ai mentionné un ensemble de facteurs propres et objectifs conduisant à ce résultat. Certains ont dit, au Liban, que mes paroles sont hors du temps, hors de l’époque, hors de la volonté de la nation et hors de la culture du peuple libanais et de sa conscience. Ce sont des allégations, et je rappelle que des parties libanaises de confiance ont mené des sondages, dont certains furent publiés dans la presse libanaise, où les questions furent posées après le martyre de Hajj Imad. Je mentionnerai deux questions et deux réponses :
La première question : est-ce que tu soutiens l’action pour faire tomber le régime sioniste ? Cette question fut posée au Liban, un pays qui vient de sortir d’une guerre, un pays divisé sur le plan confessionnel, religieux, partisan, politique, et dont l’Etat est traversé par des conflits politiques intenses hors du commun. La réponse des gens, de toutes confessions, est : la confession sunnite : 90,3% soutiennent l’action pour faire tomber le régime sioniste. La confession chrétienne (ce chiffre, pour ceux qui connaissent la constitution de la région, et la situation du pays, et les circonstances politiques, est étonnant), le chiffre donné pour la confession sunnite est très naturel et logique, c’est l’histoire des sunnites au Liban, c’est leur place même si certains veulent les en faire sortir, mais ce n’est qu’une situation passagère, contraignante et marginale. Pour la confession chrétienne, le résultat est de 77,4% qui soutiennent l’action pour faire tomber le régime sioniste.
Pour la confession druze, 66% soutiennent l’action pour faire tomber le régime sioniste, même si certains disent qu’Israël n’est plus un ennemi alors que la Syrie l’est. Quant aux Shi’ites, qui ont subi la grande partie de la tuerie, de la destruction et des sacrifices pendant la guerre de juillet, le résultat est de 94,4% qui soutiennent l’action pour faire tomber le régime sioniste.
Est-ce une conviction isolée et en marge de l’important et grave événement du martyre du dirigeant et martyr Hajj Imad Mughnieh ? Sûrement pas. Ils ont voulu, en tuant Hajj Imad, nous faire désespérer et nous démoraliser. Nous dire que nous sommes faibles et qu’ils peuvent nous battre, et que nous allons être tués sur toutes les scènes et dans toutes les vallées, ils ont voulu broyer notre conscience, mais nous appartenons à l’école de l’imam Khomeynî qui disait : tuez-nous, notre peuple sera encore plus conscient.
La culture de la mort, c’est le lion qui devient agneau après avoir été battu, la culture de la mort, c’est lorsque le lion est tué et que ses fils soumettent leurs têtes et leurs mains aux bourreaux. La culture de la vie, c’est plutôt lorsque le lion est tué mais dont les fils savent qui est leur ennemi, ils avancent pour prendre leur revanche et pour empêcher la tuerie, pour empêcher la spoliation et l’occupation, et pour consolider la nation.
Frères et sœurs ! Israël s’affaiblit de plus en plus, il devient de plus en plus fragile et se dirige vers d’autres défaites. Au cours des semaines passées, une guerre terrible a été menée contre Gaza, et quelques sionistes l’ont appelée l’holocauste de Gaza. Le monde regardait, les Arabes sont restés silencieux, mais est-ce que Olmert, Barak ou Ashkenazi ont appris de cette nouvelle entreprise ? Halutz, ce dirigeant de l’armée de l’air, que comprend-il à la confrontation terrestre, et l’autre, le responsable des jumelles fermées, Peretz, qui vient des syndicats pour faire ministre de la défense, et à présent, Barak et Ashkenazi, sachant, si je me souviens bien, que lorsque les sionistes ont subi la défaite le 25 mai 2000, Barak était premier ministre et Ashkenazi dirigeant de la région nord, ce qui veut dire qu’ils connaissent ce sujet, et ils disent qu’ils ont appris les leçons de la guerre de juillet au Liban et qu’ils les appliquent à Gaza.
Excellent ! Je n’aborderai pas la situation sur le terrain militaire, mais plutôt la situation politique, à propos des leçons de la guerre du Liban. Vinograd a été unanime et Olmert et tous les sionistes ont reconnu qu’Olmert avait amplifié l’objectif, il a parlé d’objectifs ne pouvant être atteints en quelques jours, et c’est pourquoi les acquis de la guerre furent modestes. Si la guerre avait eu des acquis, voyons s’ils en ont profité à Gaza ? Ils sont allés à Gaza, qui est entièrement placé sous blocus, depuis plus d’un an, et qui vit des conditions difficiles sur le plan économique, social, humain, sécuritaire, tous les jours, avant et après le blocus et avant la dernière guerre. Il y a tous les jours des martyrs à Gaza, des bombardements aériens contre toutes les organisations de la résistance et contre les civils. Lorsque les Israéliens ont mené leur opération contre Gaza, jugez par vous-mêmes pour voir s’ils ont appris les leçons, c’est pour cela que je vous dis qu’Israël est à reculons, il ne sait plus marcher droit devant. Qu’avait dit Olmert ? L’objectif de l’opération militaire à Gaza est de faire taire les fusées palestiniennes sur Sderot, Ascalan et les colonies sionistes proches de Gaza, ce qui a été fait évidemment, sans conditions, - et ils réclament toujours que ce soit inconditionnel, alors que lorsque nous réclamons, ils mettent en avant des conditions - . Et le second objectif est de faire tomber le gouvernement du Hamas. Le blocus, le bombardement et les pressions ont commencé, et comme au Liban, la plupart des martyrs sont des civils, des femmes et des enfants. Des maisons ont été détruites, et ils supposaient, comme pendant la guerre de juillet, que les gens allaient manifester contre la résistance en vue d’amener celle-ci à remettre les armes. A Beyrouth, le second jour après le massacre de Qana, les gens ont manifesté pour soutenir la résistance. Ils parlent d’affamer les Palestiniens, de les bombarder et de les tuer pour les amener à manifester pour entraîner la chute du gouvernement du Hamas. Mais nous n’avons pas vu les manifestations entraîner la chute du gouvernement de Hamas, au contraire, le blocus qu’ils ont conçu pour entraîner la chute du gouvernement du Hamas est devenu source d’embarras pour les régimes arabes, et au lieu que les gens à Gaza manifestent, les gens ont manifesté sur les frontières avec Rafah et ont embarrassé le monde entier. Quant aux fusées, l’opération militaire s’est achevée sans les supprimer.
Le peuple palestinien soutient ce choix, malgré quelques voix discordantes, pourquoi ? Parce qu’il n’y a pas d’autres moyens, chez les Palestiniens, pour protéger leurs dirigeants, leurs femmes et leurs enfants, que ces fusées. S’ils avaient une autre alternative, que les Arabes veuillent bien les leur offrir pour arrêter le lancement des fusées. Mais il n’y en a pas d’autres. Les Israéliens veulent que les fusées cessent, inconditionnellement, mais les Palestiniens disent, si vous arrêtez de bombarder les Palestiniens en Cisjordanie et à Gaza, nous sommes prêts à instaurer une accalmie globale concernant les fusées. Donc, la fusée est le moyen unique de protéger le Palestinien, son épouse, son enfant, ses frères et ses sœurs, sa modeste maison et le reste de son existence, et il n’est pas logique que quelqu’un lui demande de cesser le lancement de ces fusées, inconditionnellement. Au final, l’opération militaire s’est achevée à Gaza, et aucun objectif n’a été réalisé. Oui, évidemment, des martyrs sont tombés, des maisons ont été détruites, des dirigeants de la résistance à Gaza ont annoncé l’échec des objectifs de l’ennemi, et cela est vrai, ils ont parlé de victoire, et cela est vrai, certains ont minimisé cette victoire comme ils l’ont fait avec la victoire au Liban, parce qu’ils ne souhaitent pas qu’il y ait victoire, et s’il y a victoire, ils la nient et la refusent, mais le refus et la négation ne changent absolument rien.
Ce que je veux dire, en fait, c’est que les Israéliens ne savent pas comment tirer les leçons, comme nous nous l’imaginons. Israël commet les mêmes erreurs et c’est pourquoi il n’ose pas mener une opération terrestre contre la bande de Gaza. Il l’a fait de manière limitée, et lorsqu’il a subi quelques pertes, il a reculé. C’est l’armée israélienne au sud du Liban, à Gaza, en Palestine occupée. L’armée israélienne qui se tient effrayée devant les frères dans la bande de Gaza, cette armée qui nous menace d’une invasion terrestre au sud du Liban, tout en prenant en compte la différence des possibilités entre le sud du Liban et la bande de Gaza. Je vous le dis, frères et sœurs, vous êtes, par la grâce de Dieu et la bénédiction du sang des martyrs, notamment le sang des martyrs, les grands dirigeants, les savants, les combattants, les hommes politiques, vous êtes la génération qui assistera à la victoire divine décisive de notre nation, qui changera la face de la région et qui installera un projet réel auquel appartiennent nos peuples, nos pays et notre nation.
Quant aux Israéliens sionistes, je vous dis qu’après le martyre de Hajj Imad et ce que j’ai dit, lors de l’enterrement et une semaine après, ils sont inquiets, apeurés, effrayés, non seulement en Palestine, mais dans toutes les régions du monde. Laissez-les s’inquiéter, avoir peur, qu’ils goûtent enfin à la peur, l’inquiétude et la frayeur qu’ils ont toujours semées au sein de nos peuples et de nos familles. Pourquoi certains prennent l’initiative de les rassurer ? Bien sûr, il y a eu quelque inquiétude au Liban, mais je me réfère au saint verset, tout en modifiant les paroles « si vous êtes inquiets, ils sont inquiets comme vous l’êtes, mais vous espérez de Dieu ce qu’ils ne peuvent espérer ». Certains ont essayé, au Liban, d’amplifier l’inquiétude ou la peur naturelle, et lorsque certains comptent sur une guerre israélienne contre le Liban, disant aux médias et dans les séances internes, il est naturel que les gens s’inquiètent, lorsque les flottes américaines s’approchent des côtes libanaises et sont favorablement accueillies par certains, sans honte, et que Madame Rice dit que ces navires ont l’intention de protéger « nos alliés et nos intérêts », il est naturel que les gens s’inquiètent. Lorsque certains annoncent, de jour et de nuit, qu’une guerre américaine sera déclenchée contre l’Iran ou qu’un guerre israélienne sera déclenchée contre la Syrie, tout le climat dans la région est un climat inquiétant, mais ce que certains ont voulu susciter disant qu’il y a une panique et une situation de fuite ou d’émigration de certaines régions libanaises, cela n’est absolument pas vrai. Cela fait partie de la guerre psychologique contre vous, contre votre volonté et votre détermination.
Mais la question de la guerre n’est pas simple, et sur ce point, je ne veux ni analyser ni prévoir, mais je dis qu’il n’est pas si simple que cela que les Etats-Unis mènent une guerre contre l’Iran, ou qu’Israël mène une guerre contre la Syrie, ou qu’Israël prenne l’initiative d’une guerre contre le Liban, dans les conditions actuelles. Ce n’est plus aussi simple. Avant la guerre de juillet n’est plus comme après la guerre de juillet, après le 14 août 2006 n’est pas comme avant août 2006, et l’expérience à Gaza renforce également cette logique. Aujourd’hui, ils parlent des possibilités d’une guerre, mais je leur dis, sans nier toute possibilité, et je leur rappelle que la guerre israélienne n’est plus une promenade, et que la guerre israélienne est devenue très onéreuse, et que la décision d’une guerre israélienne n’est plus une décision que les directions politiques et militaires israéliennes peuvent facilement prendre. Cela nous le savons très bien, car au Liban, il y a la puissance de la résistance, la volonté et la culture de la résistance, le sang des martyrs de la résistance, le peuple de la résistance, le peuple qui soutient, à 85%, l’action pour faire tomber le régime sioniste. C’est le peuple libanais !
Ce qui ne veut pas dire que nous allons ouvrir le front au sud, et personne ne dit que la chute du régime sioniste est une responsabilité libanaise, nous ne le prétendons pas, mais c’est une culture, c’est l’idée, la conscience, la conception politique, et c’est Israël.
Donc, revenons à la seconde question du sondage : est-ce que vous considérez que le régime sioniste est en voie de disparition ? Question plus difficile que la première, car la personne peut soutenir l’action mais dire qu’elle est difficile et complexe et peut-être irréalisable. Les réponses sont, pour le oui : 39% pour les sunnites, 36% pour les druzes, 46% pour les chrétiens, 89% pour les shi’ites, et l’ensemble 55% des Libanais questionnés pensent que le régime sioniste est en voie de disparition. Ce résultat est excellent, il n’est pas demandé qu’il soit de l’ordre de 80 ou 90%. Dans quel pays ? Dans celui que l’on a essayé d’introduire dans l’époque américaine, la culture et les traditions américaines, dans le pays où certains de ses intellectuels et hommes politiques se tiennent fièrement debout et applaudissent à la chargée d’affaires de l’ambassade américaine, en reconnaissance des réalisations des Etats-Unis dans la région.
Les Israéliens sont inquiets, qu’ils le restent ! Il faut qu’ils le restent et ils doivent savoir que notre sang ne peut être bafoué et abandonné sur les routes. Celui qui a assassiné notre martyr dirigeant doit être châtié et goûter au châtiment, non pas parce que nous sommes un peuple qui se venge, mais parce que nous sommes un peuple qui croit que pour protéger le reste de vie, il faut que les meurtriers soient châtiés, et ils le seront, si Dieu le veut, et comme je l’ai dit, nous choisirons nous-mêmes le temps, le lieu, le châtiment et les moyens de l’accomplir.
Frères et sœurs ! L’esprit de hajj Imad est aujourd’hui présent avec force dans sa résistance et les bénédictions de sa présence sont apparues de plus en plus dans ses cadres, ses membres, sa résolution, sa détermination et son activité incessante. Nous poursuivrons l’action pour accomplir les objectifs pour lesquels il a vécu et est tombé martyr. Parmi ses souhaits, il voulait libérer les prisonniers, et nous poursuivrons cette action, bien que les Israéliens aient tué « le pilier de la résistance », mais nous n’abandonnerons pas les négociations relatives à l’échange des prisonniers. Des rencontres ont eu lieu récemment et nous poursuivrons l’action car nous voulons accomplir l’un des souhaits du martyr dirigeant, hajj Imad Mughnieh, celui de voir les prisonniers libres au sein de leurs familles, de leurs amis et proches et de leur peuple. Tout comme nous poursuivrons l’action pour consolider tous les éléments de force pour protéger notre pays, défendre son indépendance et sa souveraineté, aux côtés de l’armée libanaise et de toutes les forces ayant foi dans la résistance, dans la véritable liberté, la véritable indépendance et la véritable souveraineté. C’est ce que nous ne n’abandonnerons absolument pas, et les Israéliens découvriront, dans l’avenir, dans toute confrontation, quelle stupidité ils ont commise en assassinant un dirigeant de la stature du martyr Imad Mughnieh.
Frères et sœurs ! Concernant la situation interne au Liban, je dirai rapidement que nous regardons vers le sommet arabe, avec un espoir inégal dans ce qui peut en résulter. Certains essayent de susciter la peur et l’inquiétude parmi les Libanais en ce qui concerne la suite, après ou avant le sommet. Il n’y a pas lieu d’avoir peur, car nous insistons tous pour trouver un règlement politique et pour consacrer tout effort politique pour sortir le Liban de sa crise. C’est pourquoi il ne faut pas que sortent des déclarations irresponsables face aux mains tendues ou aux initiatives préparées par plusieurs dirigeants de l’opposition, que ce soit celle dont a parlé le président du parlement, Nabih Berri, hier, ou celle du général Michel Aoun, ou celle de l’ancien premier ministre Omar Karamé ou les efforts consacrés par plusieurs parties de l’opposition. Ce que souhaite l’opposition, c’est le bien du Liban, pour lequel elle a accepté beaucoup de concessions. Il est triste que certains arabes ou occidentaux conçoivent que les revendications de l’opposition soient inacceptables ou irréalisables !
Si l’opposition qui représente ce qu’elle représente, au sein du peuple libanais, revendique tout au plus la participation véritable, ou une loi électorale équitable qui tranquillise la majorité écrasante des Libanais, si cela est irréalisable ou inacceptable, qu’est-ce qui serait réalisable ou acceptable ? Quitter le pays ? Emigrer ? Nous ne quitterons pas, nous n’émigrerons pas, nous n’abandonnerons pas notre pays en le laissant aux Américains…
Les portes resteront ouvertes à toutes les initiatives et les efforts politiques après le sommet arabe, en espérant que ce sommet propose une solution ou un mécanisme de solution. C’est notre pays, et nous continuerons à le protéger et à agir pour son unité, sa sécurité, sa stabilité et sa force.
A ce propos, nous au Hezbollah, nous soutenons et appuyons la proposition de certaines forces et des dirigeants de l’opposition consistant à organiser l’opposition dans un cadre national large et global. Quelle que soit la forme, nous sommes prêts à aider ce cadre. L’opposition a besoin de rassembler ses rangs dans un cadre national unifié, organisé, large, pour affronter les échéances de la prochaine étape.
Frères et sœurs ! J’ai été long, mais le souvenir de Imad Mughnieh ne peut s’effacer, ni aujourd’hui, ni à aucun autre jour. Hajj Imad Mughnieh restera la pilier de la résistance, dans son martyre comme il le fut au cours de sa vie, de sa lutte et de son sacrifice. Nous, ses frères, ses amis, nous poursuivrons son chemin, et avec la résistance de Imad Mughnieh, vous ne verrez que la victoire, la puissance, la dignité, les têtes hautes, si Dieu le veut. Paix et miséricorde et bénédictions de Dieu sur vous.


Comments

//