Yémen: En visite officielle à Paris, MBS visé par une plainte

Alors qu’il est en voyage officiel en France depuis le 8 avril, et à quelques heures d’un dîner à l’Elysée, le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (MBS) fait l’objet d’une plainte avec constitution de partie civile.
Selon France Info, la dénonciation en justice a été déposée lundi 9 avril auprès de magistrats du pôle spécialisé sur les crimes de guerre du tribunal de grande instance (TGI) de Paris.
L’avocat pénaliste français Joseph Breham représente une association yéménite de défense des Droits de l’homme à l'origine de cette plainte de 15 pages que nos confrères ont pu se procurer.
L’homme fort du régime saoudien y est accusé de "complicité d’actes de torture" pour son rôle joué dans la guerre contre le Yémen. MBS, ancien ministre de la Défense d’Arabie saoudite, est accusé d’avoir sciemment pris pour cible des populations civiles yéménites, notamment lors de raids sur des camps de déplacés, sur des marchés, des immeubles résidentiels et encore des hôpitaux.
Depuis le début de l’offensive saoudienne en 2015, l’Arabie saoudite aurait déployé 150.000 militaires et une centaine d’avions de combat au Yémen.
Les bombardements de la coalition militaire, menée par Riyad, a déjà fait plus de 10.000 morts et 50.000 blessés.
La justice française a le devoir d’enquêter
Dans le cadre de cette plainte, Joseph Breham fait valoir que Paris a ratifié la Convention contre la torture qui lui donne le droit, et même le devoir, d’enquêter sur toute personne soupçonnée de ce type de crimes, même étrangère, à partir du moment où elle pose le pied sur le sol français.
Selon l’ONU, 22 millions de personnes - soit 80% de la population yéménite - ont besoin d’aide humanitaire. Une très grande majorité d’habitants vit également en situation d’insécurité alimentaire.
Pour l’association yéménite à l’origine de la plainte déposée à Paris, la privation d’accès aux biens de première nécessité est "le résultat des attaques aériennes et du blocus maritime, à l’origine d’une souffrance généralisée des populations civiles".
Les plaignants espèrent que leur dénonciation en justice sera instruite par des juges du pôle crimes de guerre du TGI de la capitale française.
Source : agences et rédaction
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