Discours à l’occasion de la deuxième commémoration de la victoire d’août 2006
14 août 2008
Traduction: Fadwa Nassar
Au nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux, Prière et paix sur notre maître, Muhammad, et sur sa famille, bienveillante et purifiée, et ses compagnons élus, sur tous les prophètes et les envoyés. Dieu le Très-Haut dit dans son Livre majestueux :
« Au nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux. Rappelez-vous lorsque vous n’étiez qu’une poignée d’opprimés dans la contrée, craignant à tout moment d’être capturés par vos adversaires ! Dieu vous a donnés alors un refuge, vous a prêté assistance et vous a pourvus de bonnes choses , afin que vous Lui témoigniez votre reconnaissance».
Paix sur vous, miséricorde et bénédictions de Dieu
Au début, avant d’entrer dans le vif du sujet concernant cette occasion chère et majestueuse, la seconde commémoration de la victoire divine, la victoire de la résistance au Liban et la nation, je souhaite transmettre mes condoléances et ma sympathie aux familles des martyrs, les martyrs de l’armée libanaise, les martyrs de nos généreuses familles dans la ville de Trablus et la région du nord, qui sont tombés hier, tués par une main criminelle dans une opération criminelle visant la patrie, l’armée, le peuple et le pays en entier, tout comme je demande à Dieu, gloire à Lui, d’accorder aux blessés la guérison rapide et d’accorder à tous les gens atteints, la patience, la consolation et la capacité à supporter. Ce crime commis hier alors que le Liban se trouve au seuil d’une nouvelle étape, tant au niveau intérieur que régional, est un crime que tous les Libanais doivent condamner. Il doit être, pour nous tous, un mobile pour dépasser cette phase de tension, d’agitation, de disputes et de réactions, et envisager une étape de coopération en vue de renforcer la défense de notre pays face à tous les dangers et toutes les menaces.
En cette deuxième commémoration de la victoire divine du 14 août 2006, qui s’est manifestée dans la victoire de la résistance du Liban et de la nation, en assénant une défaite historique de l’ennemi sioniste et en l’empêchant de réaliser aucun de ses sombres buts, en cette occasion, je me penche, en toute vénération, devant les sacrifices énormes des martyrs de la résistance, de l’armée et du peuple, les martyrs résistants, les martyrs de l’armée et les martyrs du peuple, et en premier lieu, le dirigeant martyr hajj Imad Mughnieh. Je me penche, avec vénération, devant leurs nobles familles, devant les blessés et certains le sont encore, devant ceux qui ont été déplacés, dont les maisons ont été détruites, devant ceux qui sont restés debout, alors que leurs maisons ont été détruites, devant ceux dont les biens ont été détruits, devant ceux qui ont soutenu la résistance, par tous les moyens dont ils disposent, devant ceux qui ont accueilli les gens déplacés dans toutes les régions et de toutes les confessions libanaises, et devant les dirigeants religieux et politiques au Liban et dans toute la nation, qui ont participé à la direction, à la mise en place et au tissage de cette épopée, et devant ceux qui, dans le monde arabo-musulman et dans le monde, se sont tenus aux côtés du Liban, de son peuple, de sa résistance, de son armée, au cours de l’agression barbare sioniste.
Deux ans après et au cours de ces deux années, se dévoilent de plus en plus la monstruosité de la guerre, l’étendue de l’agression, la gravité et l’ampleur considérable des capacités militaires et sécuritaires utilisées par l’ennemi, ainsi que l’étendue de la complicité internationale et régionale, et en face, l’importance de la ténacité et le degré du défi que nous avons eus ensemble pour affronter la guerre, l’agression et la complicité. Jour après jour, se confirme que ce qui a eu lieu en juillet 2006 témoigne de la formidable énergie gisant au Liban et dans la nation, non seulement au sein de la résistance, non seulement au sein des dirigeants politiques, mais chez les gens ordinaires, purs et généreux, qui ont exprimé de manière élevée et civilisée leur patience, leur capacité à supporter et à affronter les dangers, les douleurs et les peines. J’évoque ici les nombreuses institutions et centres d’études, qui sont venus dans les régions détruites par la guerre et qui s’attendaient à voir des hommes, des femmes, des enfants complexés dans l’attente de soins psychologiques, mais le résultat étonnant est que ceux-là étaient heureux de ce qu’ils ont fait et réalisé, et patients envers ce qui leur est arrivé, considérant qu’il s’agit d’une partie de leur devoir. Les centres de recherches ont alors conclu que c’est la conséquence de la foi, de la culture croyante et des concepts enfouis dans le subconscient de cette population, dans leur patrimoine culturel et civilisationnel qui plonge ses racines dans les profondeurs de l’histoire. Deux ans après, se confirme aussi que ce qui s’est passé est réellement un miracle, ce fut une victoire divine accordée pour ces suppliciés et déshérités, peu nombreux et peu équipés, mais possédant la détermination et la volonté face à l’armée la plus puissante dans la région, soutenue par une des forces tyranniques les plus équipées dans le monde. Cette seconde commémoration a pour objet de rappeler également que les conséquences de cette guerre se prolongent à plusieurs niveaux.
Au niveau de la pensée stratégique, militaire et politique, au niveau des écoles militaires et des doctrines de combat, comme le révèlent un grand nombre d’études approfondies réalisées jusque là dans plus d’un lieu dans ce monde, surtout en « Israël » et aux Etats-Unis, qui sont les plus intéressés à tirer les leçons de la défaite et de l’échec. Ainsi, les conséquences se poursuivent au niveau de l’entité ennemie et dans son armée où la majorité, du moins le premier rang, de ses dirigeants et généraux, ont été démis ou ont démissionné. Certains de ces généraux ratés ont été exportés, comme le général Gal Hirsh, qui s’est rendu en Géorgie et à qui ce malheureux gouvernement a confié de former, d’entraîner et de mettre sur pied les forces spéciales géorgiennes. La Géorgie, qui s’est appuyée sur des spécialistes israéliens et des armes israéliennes pour affronter la Russie, est en train d’affronter l’échec qu’elle a appris des généraux ratés. A ce propos, ce qui s’est passé en Géorgie ces jours-ci est une leçon à tous ceux qui acceptent que les Etats-Unis les traînent dans des aventures et des guerres non calculées et dans des confrontations aux horizons bouchés, avant qu’ils ne les abandonnent, les ignorent et se contentent de publier une déclaration qui leur évitent des reproches, car leurs intérêts passent avant toute chose. Dans tous les cas, concernant l’armée de l’ennemi, Ehuda Barak, qui en est le dirigeant en chef, un de ses grands généraux et son ministre de défense actuel avoue, finalement, que la cause de la défaite s’explique par l’absence d’une expérience de commandement dans la direction qui a mené la guerre de juillet 2006, et notamment au sein de l’état-major.
Qui est donc expérimenté, et notamment au sein de l’état-major ? Qui est expérimenté si tous ces généraux, en faveur desquels témoignent toutes les précédentes guerres d’Israël, ont échoué et qu’ils furent, pour Barak, sans expérience ? Qui est donc expérimenté ? Barak ou Ashkenazi ? Tous les deux sont issus de la défaite d’Israël au Liban en 2000. Est-ce qu’il faudrait rappeler à Ashkenazi qu’il a été commandant de la région nord ? Est-ce qu’il faut que je lui rappelle son échec et son impuissance face aux jeunes de la résistance, aux tactiques et capacités de la résistance, qui étaient modestes en comparaison avec ses tactiques et capacités actuelles ? Ou bien faut-il que je rappelle à Barak ses propres discours lorsqu’il s’est porté candidat pour diriger le gouvernement de l’ennemi ? Ou lorsqu’il a dirigé le gouvernement ennemi en 2000 et qu’il a avoué son échec et l’échec de tous les moyens de la confrontation avec la résistance au Liban, disant qu’Israël n’avait aucune autre alternative que de se retirer du Liban ? Devrais-je lui rappeler qu’il avait fixé son retrait en juillet 2000 mais que la résistance l’a obligé à se retirer en mai 2000 lui imposant le moment, le scénario et la forme du retrait, lui imposant un retrait humiliant qu’il n’a pu politiquement exploiter ni obtenir un acquis politique ou sécuritaire, ni au Liban ni en Syrie ? Ces deux sont en train de menacer aujourd’hui ! Hier, dans le Golan, ils se tenaient à la tête des troupes militaires. Il ne reste devant nous que ces deux qui ont prouvé leur échec et leur impuissance. S’ils avaient amené d’autres dirigeants, que nous ne connaissons pas, nous aurions prêté attention. Mais ceux-là qui prétendent être des dirigeants historiques et capables de changer l’équation ?
Ainsi, les conséquences se prolongent politiquement dans l’entité de l’ennemi. La vie politique de l’équipe qui a dirigé la bataille a pris fin, le ministre de la défense est fini, le commandant en chef qui rêve d’habitude de devenir ministre de la défense, et qui attend le départ d’Olmert en septembre prochain, Olmert dont les presses « israélienne » et arabe ont dit, il y a quelques semaines, qu’il est mort depuis deux ans et qu’il sera enterré dans deux mois. Les résultats de la guerre de juillet continueront à s’imposer dans les conflits entre les partis et les forces politiques israéliennes, dans tout ce qui touche à la structure de la direction, puisque la majorité des sionistes admettent qu’ils font face à la plus difficile et la plus dure crise de direction dans leur histoire. Ce sont les conséquences de la guerre qui se prolongent.
Sur le plan régional, avant la fin de la guerre, nous avions dit que le projet du nouveau moyen-orient a été gelé ou est tombé par cette porte. Mais deux ans après, il nous apparaît que ce projet est tombé ou reporté à une phase ultérieure et lointaine, de sorte que nous n’entendons plus Madame Rice en parler. Ce projet aurait nécessairement entraîné la division de plusieurs pays arabes et musulmans. Le Liban, en tant qu’Etat, armée, peuple et résistance doit se lever et dire au monde arabo-islamique, que par la chair, les larmes et le sang des fils de notre peuple, nous avons empêché cette division et que nous avons protégé l’unité de ce qui devait être protégé.. Nous n’entendons plus Rice qui a du mal à reconnaître que le nouveau moyen-orient dont nous assistions à la naissance ou à l’accouchement, a été avorté. Il reste les conséquences de la guerre de juillet au niveau régional, aussi.
Israël se retrouve indécis aux portes de Gaza, il accepte la trêve et compte sur le siège, il reconnaît son impuissance à affronter les fusées de la résistance palestinienne, Israël lui-même se met à lancer les menaces d’une guerre contre la Syrie avant d’adopter à nouveau une stratégie de négociations avec elle, en lui demandant de rompre ses relations avec la république islamique d’Iran et avec les mouvements de la résistance. Il parle clairement du développement militaire stratégique syrien, qu’il ne faut pas ignorer. Israël se tient effrayé et hésistant face à la république islamique en Iran, ne sachant s’il faut avancer ou rester sur place.
Parmi les conséquences qui se prolongent, le développement et la consolidation de la culture de la résistance dans la nation. Je n’affirme pas que cette culture était inexistante avant juillet 2006, elle était présente avec force dans plus d’un pays qui affronte l’occupation, mais parmi les conséquences de la ténacité et de la victoire au cours de la guerre de juillet, il faut citer le développement et la consolidation de la culture de la résistance dans la nation et son extension au dépend de la culture du recul et de l’abandon. C’est ce qu’affirment toutes les études et les sondages d’opinion qui se sont déroulés au cours des deux années passées et qui se déroulent de temps à autre. Les Israéliens ont longtemps insisté, pendant plus de cinquante ans, sur le coup qu’ils ont porté à la conscience arabe, mais voyons à présent, où en est la conscience arabe après la guerre et la victoire de juillet-août ? En face, où en est la conscience sioniste après la guerre de juillet et qui a été secoué ces jours-là ? Ces paroles s’appliquent à la Palestine, malgré les événements internes qui favorisent le trouble et la pression, la résistance demeure et sa voie gît dans l’espoir des Palestiniens, la majorité des Palestiniens, et notamment après que l’horizon des négociations ait été entièrement bouché, puisque les israéliens ne font que répéter les conditions humiliantes qu’aucun Palestinien ne peut accepter, dont ce qui a été proposé récemment par Olmert au président de l’Autorité palestinienne. Cette situation s’applique également à l’Irak, où il y a une résistance sérieuse et solide qui combat l’occupation étrangère.
Lorsque je parle de la résistance en Irak, je ne parle pas des groupes armés criminels qui tuent les gens et font couler le sang rien que parce qu’il y a des différences religieuses, politiques, ethniques ou régionales. Cela n’a rien à voir avec la résistance. Peu avant, des nouvelles sont parvenues à propos d’une opération suicide visant des visiteurs à Karbalâ’. Il est étrange de voir des hommes et des femmes prêts à mourir et à tuer, mais pourquoi ne sont-ils pas incités à combattre les forces de l’occupation ? Ils sont incités à tuer des civils, des femmes et des enfants innocents, rien que parce qu’ils s’opposent à eux à propos d’une référence, d’un rite ou d’une coutume. Cela n’a aucun rapport avec la résistance, ces groupes criminels n’ont aucun lien avec le projet de la résistance en Irak. Je parle plutôt de la résistance irakienne, sérieuse, dans toutes les régions et de toutes les confessions. Nous remarquons, dans les informations publiées, l’existence d’opérations qualitatives et très pertinentes qui auront des répercussions sur l’avenir de l’occupation et son projet en Irak. Ces nobles résistants se battent dans des conditions très difficiles et complexes, mais ils poursuivent l’action. Ce que je souhaite ajouter, à ce propos, c’est au sujet des sondages d’opinions : si nous voulons être objectifs, et non pas seulement lever des slogans, de nombreux sondages d’opinion ont été menés par des centres neutres, et d’autres favorables à l’occupation, mais tous affirment un taux élevé, et dans certains départements au sud, certains parlent même de plus de 70% de la population, favorable à la résistance et à sa légitimité. Certes, ce large soutien en Irak à la résistance est issu de la large diffusion de la culture de la résistance dans la nation, au cours des années précédentes, et il ne fait aucun doute que la guerre de juillet y a été un facteur essentiel. Il faut que j’attire l’attention des politiques et de tous ceux qui veulent commenter mes paroles, que le taux de participation aux élections irakiennes et dans tout processus électoral, municipal ou législatif, ne dément pas le taux élevé de soutien à la résistance, car ce que je sais et que beaucoup savent, le noble peuple irakien, injustement traité, est prêt à emprunter toutes les voies qui l’aident à reprendre son pays, les ressources de son pays et à le maîtriser, que ce soit par la voie militaire, c’est-à-dire la résistance, ou politique, c’est-à-dire les élections.
La seconde commémoration de la victoire intervient après le retour des prisonniers et des martyrs, de Samir et de ses frères, sans l’obligeance de personne, le front élevé, en toute fierté et au sein des plus joyeuses festivités nationales, alors que l’ennemi est couvert de honte après sa défaite et son échec. Je voulais mentionner certains aspects de l’opération al-Radwân, mais j’attendrai quelques jours, le temps de finir les analyses ADN des quatre martyrs supposés être Dalal Moghrabî, Yahya Skaf et leurs compagnons. Certes, ces analyses ne changeront pas les données selon lesquelles Dalal est martyre, car nous savons qu’elle a été tuée, mais ces analyses fixeront le sort de Yahya Skaf. Je tiendrai une conférence de presse et parlerai des résultats de l’opération, des rapports que nous avons reçus des Israéliens, par le biais du médiateur, que ce soit à propos du sort de Yahya Skaf, de Muhammad Farran, des quatre diplomates iraniens, je parlerai aussi du dossier des prisonniers, des disparus et des corps des martyrs, comme je parlerai de ceux qui sont détenus dans les prisons libanaises, les quatre officiers et les disparus au Liban et en Syrie, tous ces dossiers étant proches les uns des autres.. Donc, je leur réserverai une conférence de presse.
La seconde commémoration de la victoire vient après la formation d’un gouvernement d’unité nationale au Liban, faisant suite à un conflit politique qui dure depuis plus de deux ans. Cette guerre et ses conséquences sont étroitement liées à ses causes et ses parcours. Un communiqué du nouveau gouvernement rend justice à la résistance, aux dépens de l’ennemi, alors que ce dernier avait voulu et avait compté, au cours de la guerre et après, en finir avec la résistance, ou du moins, l’isoler, mais il a échoué dans les deux cas. Je m’arrêterai ici à propos des conséquences de la guerre, la résistance et la victoire, pour aborder plutôt les enjeux actuels et futurs :
1 – le premier point concerne le tapage israélien à propos de l’accroissement de la force du Hezbollah, évoqué par Barak et des responsables israéliens (Livni, Mofaz et Ashkenazi) et évidemment Olmert, à bout de souffle ces jours-ci. Le fait de parler des armes développées et d’un système de défense aérienne et des menaces que représenterait l’utilisation de tout ceci par le Hezbollah, paroles répétées après l’échange des prisonniers, est probablement dû à des raisons psychologiques ou morales, à cause de la déception, de la peine et de la honte vécus par l’ennemi sioniste, comme l’a dit Olmert. J’aborderai ce point à cause de son important impact sur notre situation au Liban et dans la région. Il est évident qu’il ne faut pas vous attendre à ce que je me lève et dise : nous possédons de nouvelles armes, ou nous ne les possédons pas, ce n’est pas dans notre habitude, qu’elles existent ou non, comment se nomment-elles, quelles sont leurs dimensions, etc… Cela fait partie de la force de la résistance, qui ne dévoile pas ses secrets. Nous dévoilons parfois certaines données, ce qui fait partie de la guerre réfléchie, qu’on appelle guerre psychologique et de notre capacité de défense, ou comment l’utiliser avant sa mise en pratique. N’imaginez pas que nous allons dévoiler nos capacités militaires, sinon ce serait faire de la vantardise, ou croire que lorsque nous cachons nos armes, c’est parce que nous avons peur. Non, cela fait partie de la gestion de la bataille de la libération, de celle de la défense et de la résistance à cet ennemi. Ce que nous dévoilons, nous le faisons avec calcul, mais c’est aussi le cas pour ce que nous cachons. Lorsque la guerre fut déclarée en 2006, l’ennemi a été surpris, et je vous confirme que l’ennemi n’était absolument pas au courant que la résistance au Liban possédait des armes sol-mer, ni au courant qu’elle possédait des armes évoluées contre les chars, tout comme il ne savait pas (il savait juste qu’il y avait des fusées), leur importance, leurs capacités et leur portée. Il y a également beaucoup de choses qu’il ne connaît pas, donc nous n’allons ni confirmer ni dévoiler, ni même nier (soit-disant qu’après les menaces israéliennes, nous aurions peur et irions proclamer ou nier), nous ne nierons rien comme nous ne confirmerons rien.
Comment nous comporter avec ce tapage ? Tous savent que la résistance, et notamment grâce à ses armes, le sang et les sacrifices de ses martyrs, de tous les partis, forces et confessions, a vaincu Israël comme elle l’a vaincu en 2000. Depuis, Israël a conçu un vaste plan d’action avec la communauté internationale et tous les pays du monde pour désarmer la résistance. Les dirigeants de l’ennemi ont plus d’une fois abordé cette question, et le plus qui en parle, c’est l’ancien ministre des affaires étrangères de l’ennemi, Silvan Shalom, car il considère que la résolution 1559 est un acquis diplomatique de son ministère. Ce plan inclut la pression sur certains pays qui armeraient, laisseraient passer ou vendraient les armes à la résistance. Il envisage également l’assèchement des sources financières et l’encerclement de tous ceux qui donnent ou offrent de l’argent à la résistance, jusqu’au point de refuser des visas à certains responsables libanais qui ont payé 300 dollars lors d’une réception organisée par le conseil du soutien à la résistance. Parmi les mesures envisagées, mettre le Hezbollah sur les diverses listes du terrorisme dans le monde et des résolutions internationales à ce propos, mais toutes ont échoué, puis la guerre de juillet a été menée lorsque la colère américano-israélienne a culminé contre la résistance, n’ayant pu la détruire. Mais la guerre a également échoué.
A présent, ils reviennent. Quelques jours auparavant, après l’opération d’échanges des prisonniers, Livni a dit des choses importantes, qu’Israël allait adopter une stratégie claire pour laquelle il allait consacrer son énergie en direction du monde entier, visant le désarmement de la résistance au Liban. Donc, le désarmement de la résistance, et tous les Libanais doivent prêter attention à ces paroles, le désarmement de la résistance au Liban est un but israélien déclaré. Je ne dévoile pas des renseignements spéciaux ou secrets, ces paroles furent prononcées dans les médias internationaux, et tous les jours, les Israéliens menacent à ce propos. Le tapage puis les menaces ne sont qu’une partie de ce plan. Après l’échange des prisonniers, l’ennemi va mener des pressions pour désarmer la résistance, et il pense intimider en évoquant le développement de ses capacités. Je m’adresse aux Israéliens et leur dis que cela ne sert à rien.
Ensuite, la pression exercée sur la table ronde du dialogue national libanais en empêchant la recherche d’une stratégie de défense. Dans le monde, les gens disent que les dirigeants libanais vont se rendre à la table ronde du dialogue national, pour discuter de la question de la stratégie de défense, et tout autour, un tapage, des menaces, des intimidations israéliennes, sans queue ni tête. Les Israéliens ciblent l’Etat libanais et ses institutions par leurs menaces et ils exagèrent la force du Hezbollah pour obtenir encore plus d’aides américaines et occidentales, ce qui signifie « mendier » : lorsqu’ils disent aux Américains et à l’Occident qu’une force près de nous menace stratégiquement notre présence, donnez-nous des avions et des armes, ils les reçoivent en permanence. Il s’agit aussi d’afficher l’image d’un Israël malheureux, visé, menacé, et non pas celle où Israël est l’agresseur, le boucher, le meurtrier, qui menace les autres et propage la ruine, la destruction et la mort tous les jours, en Palestine et dans cette région. Mais cette politique a échoué dans le passé, elle a même eu des répercussions contraires, elle fut et elle est toujours le témoignage de la parole divine : « Ainsi complotaient-ils ; mais Dieu déjoua tous leurs complots, car Dieu maîtrise tous les stratagèmes ! » Pourquoi ce tumulte actuel suscité par les Israéliens qu’entendent leur peuple, mais aussi les peuples libanais, arabes et musulmans. Cela a deux conséquences :
La première : du côté israélien, il ne fait qu’accentuer la peur et la panique, la puissance du Hezbollah, à leurs yeux, ne fait que susciter cette peur et cette panique, et « nous les en remercions ». Il mène une guerre psychologique au sein de son peuple, sans que nous payions un sou ou nous nous fatiguions pour la mener. En face, cela ne fait qu’augmenter la confiance du peuple libanais et des peuples arabo-islamiques dans la puissance et la capacité de la résistance à forger de nouvelles victoires, ce qui veut dire que notre peuple, au sud, dans la Bekaa, à Beirut, dans la montagne, dans le nord et toutes les régions libanaises est rassuré. Est-ce qu’il y a un Libanais fâché que la résistance ait des armes pouvant briser l’équilibre si c’est effectivement le cas ? Ce qui signifie que ce tapage a des conséquences négatives et contraires. Nous devons cependant l’affronter énergiquement, il ne faut pas que le Liban ou quiconque au Liban se soumette à ce chantage ni à cette intimidation, et je le dis, aux Libanais : si nous nous unissons, si nous coopérons et restons fidèles au texte du communiqué ministériel, même si chacun veut l’interpréter à a façon, ce n’est pas grave, mais le Liban, son peuple, son armée, sa résistance, doivent rester unis, ni Barak, ni Livni, ni Mofaz, ni Ashkenazi et le groupe de ratés ne peuvent faire quoi que ce soit avec le pays.
De notre côté, nous disons aux sionistes : nous n’avons pas peur de vous, comme nous n’avons jamais eu peur, dites ce que vous voulez, faites ce que vous voulez, nous savons que vous planifiez de nouveaux assassinats, de nouveaux meurtres contre les dirigeants de la résistance, mais cela ne nous fera pas reculer, vous aviez tué, dans le passé, sheikh Raghib Harb, vous avez tué sayyid ‘Abbâs et de nombreux dirigeants de la résistance, vous avez tué notre cher dirigeant, hajj Imad Mughnieh, et les portes du martyre sont ouvertes toutes grandes devant d’autres dirigeants. Mais je vous rappelle l’expression, lorsqu’ils nous menaçaient de mort, ce que nous disions au temps de la résistance, et le temps de la résistance est toujours actuel : « Est-ce par la mort que tu me menaces, fils de répudiée, alors que le meurtre est pour nous une habitude, et notre dignité accordée par Dieu est le martyre » ? Ceci n’est pas seulement la culture des dirigeants de la résistance, mais celle des enfants, des femmes, des vieillards et des petits qui refusent d’abandonner un seul grain du sol ou une parcelle de leur dignité et de leur souveraineté à un ennemi aussi spoliateur. Nous restons ici, nous sommes debout ici, et je vous dis, nous continuons et poursuivrons notre action, jour et nuit, notre question centrale étant que le Liban devienne, pour toujours, le plus fort, par son Etat, son armée, son peuple et sa résistance, pour qu’il soit le plus fort, et que sa parole soit la plus élevée, si Dieu le veut. Quant à vous, les sionistes, vous et vos menaces, allez en enfer !
2 – Le second sujet, différent des menaces israéliennes, se rattache à cette occasion, la table ronde du dialogue national qu’il est prévu de former et de réunir. Concernant cette table ronde, qui devrait discuter et décider des questions nationales et vitales, j’affirme qu’il est nécessaire de bien la préparer et de la réunir le plus tôt possible. Comme je l’ai dit au moment de l’accueil des prisonniers, nous insistons plus que d’autres et plus qu’à tout autre moment, sur la nécessité d’étudier, de discuter et de décider de cette stratégie, afin que nous sachions tous comment défendre notre pays lors des prochains défis. C’est pourquoi il faut prendre en compte les appels justifiés de plusieurs forces politiques, réclamant la représentation des principales forces politiques au sein de ce dialogue national et vital. Ces appels sont justifiés.
J’affirme, dans ce cadre, notre entière disponibilité et notre entière ouverture pour discuter, de manière objective, ciblée et calme, d’une stratégie de défense nationale qui concrétise les buts nationaux envisagés. Mais nous appelons aussi, et nous avons transmis notre demande au représentant du président, nous appelons également à discuter d’autres questions, non moins importantes que la stratégie de défense, en premier lieu, deux questions, et d’autres peuvent être ajoutées, mais j’insiste sur deux questions, la première étant la stratégie nationale pour la reconstruction d’un Etat juste, fort et rassurant pour tous, sur des bases franches et claires, ce qui ne signifie pas un appel à modifier l’accord de Ta’ef, mais à travers sa vision et dans son cadre. Construire un Etat qui ne soit pas basé sur la vengeance, la vexation ni la suppression d’autrui. Nous avons besoin d’une véritable discussion nationale. L’expérience a prouvé ce que nous disions il y a plusieurs années, en pleine crise : personne ne peut être supprimé, c’est la réalité libanaise, quel que soit cet autre, quelle que soit ton estimation, favorable ou défavorable, envers cet autre. Nous sommes donc intéressés pour nous asseoir ensemble et étudier ce qui est aussi grave et important que la question de la résistance et de la défense nationale. Il s’agit de reconstruire un Etat juste, fort et rassurant pour tous, sur des bases justes.
La seconde question est la stratégie nationale pour régler la situation économique, financière, sociale et quotidienne, pour sortir le Liban de la situation présente et difficile et de grande souffrance, vers une situation où il serait guéri et sain. Dans le domaine économico-social et financier, une catastrophe nationale perdure. Si la guerre se déroule pendant quelques jours, et les conséquences de la guerre se poursuivent sur des mois ou des années précis, la catastrophe économique vit aux côtés des Libanais, à tout instant de leur vie, et tout au long des décennies. Si nous n’abordons ni ne réglons cette situation économique, dans un esprit objectif et national, sain et pur, le Liban assistera à un effondrement global. Ceci est plus dangereux que la guerre. Dans la guerre, la possibilité de la victoire est très grande, et les facteurs de la résistance aussi, au regard des points de force et de faiblesse chez nous et chez l’ennemi. Mais la question économique est plus complexe. Dans tous les cas, nous devons y convier tous les acteurs de notre futur dialogue, il est dans l’intérêt de notre peuple et de notre pays que nous coopérions pour aboutir à une décision correcte, que nous coopérions pour son exécution et son application, afin qu’elle ne reste pas des paroles ou de l’encre sur le papier.
3 – Les relations libano-syriennes : la récente visite du président Michel Sulayman accompagné d’une délégation et sa rencontre avec le président Bashar al-Assad et les responsables syriens, doivent être une base pour des relations futures, quelle que soit notre évaluation du niveau positif atteint. Cette visite ouvre une nouvelle étape et indique une évolution qualitative des relations entre le Liban et la Syrie. Nous espérons que personne ne viendra y mettre des bâtons dans les roues, et je peux certifier, à partir de ma connaissance de cet aspect, que l’esprit positif sera capable de résoudre tous les dossiers en suspens, dans l’intérêt des deux pays.
4 – Les relations inter-libanaises et le gouvernement d’unité nationale : nous avons suivi, ces quelques jours, les vives discussions au sein du conseil législatif concernant le communiqué ministériel, la majorité des interventions étaient hors sujet et ne concernaient pas le communiqué, ce fut plutôt une occasion pour discourir.
Nous avons également suivi les attaques blessantes contre la résistance et ses armes, et de nouveau, j’appelle au calme. Je confirmais à mes frères la nécessité de supporter, de patienter, de ne pas réagir malgré la dureté des mots prononcés, mais j’affirme à tous et les appelle à nouveau à patienter, à supporter, à ne pas réagir malgré la dureté de ce qui a été dit, mais en même temps j’affirme à tous que les campagnes médiatiques contre la résistance et ses armes, son accusation et sa déformation, sont vaines, personne ne peut vaincre ni la détermination ni l’objectif de la résistance, ni son efficacité ni la lumière de son soleil éclatant qui annonce la victoire de ce pays depuis des années. Ces vaines campagnes ne font qu’exacerber la pression dans la rue, et le Liban n’en a plus besoin, il a plutôt besoin de calme. Je leur conseille d’apprendre la leçon des événements passés. Si une agression aussi redoutable, d’une durée de 33 jours, menée par l’armée la plus puissante dans la région et soutenue par le monde entier, n’a pu secouer, ni la résistance, ni ses hommes, ni son public, ni ses armes, mais au contraire, l’a rendue encore plus forte - l’ennemi parle tous les jours de l’accroissement de la force de la résistance-, quelques discours colériques ne modifieront rien à la scène. Je dis à mes frères, qui se fâchent, et je le dis à ceux qui discourent en colère, cela est inutile, tout ce tumulte est inutile, à l’intérieur comme dans la région. La résistance est un projet enraciné, conscient, sage, un projet dont les bases sont fortes et solides, basé sur des assises intellectuelles et culturelles, politiques, nationales, psychologiques, affectives, et civilisationnelles profondes, très profondes, et je ne pense pas que de simples gesticulations de ce genre peuvent changer quelque chose dans le parcours de cette résistance. Laissons de côté tout ce qui excite la rue et assumons avec responsabilité la nouvelle étape. Certains insistent et nient la présence d’un gouvernement d’unité nationale. Mais si, il existe, nous aurions préféré que d’autres forces présentes sur la scène libanaise et jouissant d’une considération populaire, politique et nationale, y soient représentées, mais ces forces ont accepté que les ministres de l’opposition les représentent. Disons qu’il s’agit d’une occasion pour nous tous, ne « crânons » pas, et accordons une occasion aux possibilités de réussite.
Il y a quelques jours, David Welsh a parlé, et avant lui, l’ancien ambassadeur au Liban, disant que le tiers annulant ou de la garantie n’a aucune importance, ce qui veut dire qu’ils facilitent cette question. S’il n’a aucune importance, pourquoi avez-vous donc gelé les choses et détruit le pays pendant deux ans ? Si le fait d’accorder à l’opposition le tiers de la garantie était une chose si insignifiante, pourquoi avez-vous annulé les choses ? Cela prouve d’ailleurs qu’ils sont responsables du gel et non l’opposition. Aujourd’hui, le gouvernement a été formé et il a obtenu la confiance de plus de cent députés, ce qui est une proportion importante. Nous appelons donc ce gouvernement et les forces politiques à l’action sérieuse et responsable et non à laisser défiler le temps, et que le gouvernement travaille sur les dossiers sérieux et réels. Je confirme la disposition du Hezbollah à coopérer véritablement et sincèrement avec le gouvernement en bloc et avec les ministères, dans ce qui réalise les intérêts nationaux de notre pays et notre peuple, et je m’adresse aux forces politiques, leur disant : allégeons la pression, pratiquons dans le calme, que nos discours, nos discussions et notre critiques soient calmes, le calme ne signifie pas qu’il ne faut pas s’opposer à autrui, le critiquer ou lui adresser des remarques, mais la forme, le style, le langage et le savoir-faire peuvent instaurer un état de repos dans le pays qui se trouve au bord d’un volcan. Nous sommes tous aujourd’hui face à cette responsablité nationale, importante et grave. Nous devons l’assumer, coopérer et profiter de cette occasion.
En ce jour du 14 août, je me souviens de cette magnifique scène, lorsque notre population, accourant des différentes régions libanaises, et dont les villages, les villes, les quartiers, avaient été bombardés, est rapidement retournée à ses villages, villes et bourgs, bien que l’ennemi, qui avait annoncé la cessation des hostilités, ne les avait pas effectivement arrêtées, ce jour-là, et qu’il n’a toujours pas déclaré le cessez-le-feu, d’ailleurs et qu’il affirme tous les jours qu’il est en état de guerre avec le Liban. Il fut dit aux gens que des milliers de bombes à fragmentation sont éparpillés dans vos villages, vos maisons et vos jardins, mais ils sont quand même revenus.
En ce jour, nous nous rappelons les martyrs, les enfants, les grands, les femmes, les paysans, les cultivateurs et les élèves qui sont tombés ce jour-là, à cause de ces bombes à fragmentation qui expriment l’intense haine israélienne envers nos enfants, nos femmes et notre peuple. Je me souviens de cette scène magnifique qui traduit la culture, la volonté, la foi, la détermination d’un peuple vivant déterminé à vivre et à rester debout et à demeurer sur sa terre, quels que soient les dangers qu’il affronte pour y revenir et y rester, et déterminé à vivre fièrement et dignement, refusant l’humiliation et la faiblesse.
En ce jour, je me rappelle, alors qu’ils retournaient, de tous ceux qui les ont accueillis pendant leur déplacement vers les villes, les villages, les mosquées, les églises, les écoles, les universités, les maisons et les jardins publics. Certains nous réclament des hommages, ici et là, et j’entends beaucoup réclamer des hommages à Beirut. D’abord, nous ne sommes pas hors de Beirut ou étrangers à Beirut pour lancer un hommage à Beirut. Nous sommes de Beirut et je dis hommage et mille hommages à Beirut, la capitale de l’arabité, de la patrie, de la résistance et de la fermeté. Hommage au Mont-Liban avec tous ses départements, sa population, ses habitants, ses courants politiques, hommage au Nord qui saigne et continue à saigner d’un sang pur et opprimé, hommage à la Békaa et hommage au Sud et aux combattants et résistants qui sont restés debout, et j’adresse un hommage particulier à la banlieue sud qui fut le plus atteinte, pendant ces jours, au niveau du déplacement de sa population et au niveau des destructions, et hommage à toute ville et tout village, tout bourg et toute famille libanaise qui protège cette résistance, qui est fidèle à cette patrie, qui insiste pour que le Liban soit véritablement un pays souverain, indépendant et libre. Et il ne faut pas oublier l’hommage à tous les camps de notre peuple palestinien au Liban, qui tout au long des décennies passées, comme au cours de la guerre de juillet-août, a été un partenaire de la résistance, un partenaire dans le sang et la fermeté, et il est toujours partenaire dans la vie ardue, la privation et la négligence, situation partagée par de nombreux libanais privés de leur terre avec les déshérités de leurs terres, comme le disait notre dirigeant « disparu de force », sayyid Musa al-Sadr.
En cette occasion, je confirme à nouveau que nous parachèverons notre victoire, nos victoires, par notre unité, notre coopération et notre pardon réciproque. « J’ai eu tort, tu as eu tort, nous avons eu tort, réciproquement ». Voulons-nous rester au stade de la haine passée ? Nous devons la dépasser et hier, nous avons dépassé beaucoup de ces haines. Aujourd’hui, s’ouvre l’occasion de la construction, nous entamons une nouvelle étape, avec un nouvel esprit, profitons-en, ce sera la plus grande expression de fidélité envers tous les martyrs tombés au cours de cette guerre, les martyrs de la résistance, les martyrs du peuple et les martyrs de l’armée. Nous vous souhaitons d’autres victoires ainsi que d’autres bonnes années. Que vivent le Liban, la résistance, le peuple d’un Liban fort et fier, que vive notre nation qui récupèrera, par l’aide de Dieu, sa volonté, sa détermination, toutes ses gloires et ses sacralités. Paix sur vous. Miséricorde et bénédictions de Dieu.
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