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Sayed Nasrallah: le TSL adapte son règlement à un verdict politique ... L’horloge ne reviendra plus jamais en arrière

Sayed Nasrallah: le TSL adapte son règlement à un verdict politique ...
L’horloge ne reviendra plus jamais en arrière
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Discours du secrétaire général à l’occasion de la remise annuelle de diplômes universitaires

Traduction: Soraya Hélou

Bienvenue à tous et je souhaite que Dieu fasse de notre rencontre un nouveau rendez vous pour le jihad, le sérieux et le travail permanent en vue de réaliser les objectifs nobles qui pèsent sur les épaules des êtres humains depuis le début du califat et qui se perpétue à travers les générations.
Je voudrais commencer par remercier les sœurs et les frères de la mobilisation éducative qui ont travaillé depuis des années  pour créer une structure éducative sérieuse. Je bénis leurs réalisations et leurs efforts et je les appelle à continuer dans cette voie, d’autant qu’ils ont assuré une présence efficace dans les milieux de l’éducation dans toutes les circonstances même les plus pénibles. Je voudrais aussi dire combien le spectacle de tous ces jeunes aujourd’hui me fait chaud au cœur et montre un nouvel aspect de la lutte jihadiste et croyante.
Je voudrais aussi m’adresser aux pères et aux mères de ces jeunes dont nous connaissons tous les circonstances difficiles, comme d’ailleurs la plupart des Libanais aujourd’hui. Dans le temps, nous avions au Liban une classe privilégiée, une autre moyenne et une troisième au seuil de la pauvreté. Désormais, la classe moyenne a disparu et la classe pauvre ou au seuil de la pauvreté a augmenté. Nous appartenons certes à cette classe mais nous avons réussi malgré tout à découvrir en nous des éléments de force. On nous accuse même d’avoir un surplus de forces. Mais nos pères et nos mères appartiennent aussi à cette classe( il faut dire à cet égard que l’Etat est responsable de cette situation à cause de l’absence d’une politique sociale, économique et financière équitable) et malgré cela, ils ont tenu à donner à leurs enfants le savoir. Je les remercie pour cet effort tout comme je remercie les écoles et les instituts qui ont accueilli ces jeunes, ainsi que les professeurs et les enseignants qui les ont formés.
Il me reste aussi à remercier les jeunes eux-mêmes qui sont restés sur les bancs des écoles et des universités en dépit des circonstances difficiles de leurs familles. Je souhaite que les autres jeunes suivent leur exemple et je rappelle que ce sujet avait une importance particulière pour le chef martyr Imad Moghnié.
Comme d’habitude, mon discours est divisé en plusieurs parties : d’abord je m’inspirerais de l’occasion, j’évoquerais ensuite le dossier des télécommunications, puis celui du TSL qui occupe actuellement le pays et la région. Je parlerais encore des possibilités de règlements  et encore du dossier de Ghajar et enfin j’arriverai à la conclusion.
Concernant la première partie, je voudrais souligner le fait que notre parcours est un parcours croyant qui englobe forcément le savoir et la connaissance. On ne peut dissocier le savoir de la foi. Le Coran l’évoque à plusieurs reprises. Depuis le début, Dieu a appelé l’homme à rechercher le savoir(…).
En nous introduisant dans ce domaine, nous nous rapprochons de Dieu. Même Jésus évoque aussi cette question et appelle les croyants à s’instruire et à se doter du savoir. De plus, en poussant vers le savoir, nous utilisons les potentialités mises en nous et nous passons de la force à l’action. On ne peut gérer la terre avec l’ignorance et l’obscurité. Le savoir est donc un moyen de servir Dieu et l’homme. On ne peut parler de réalisations sans le savoir et l’évolution est dictée par le niveau de savoir d’un peuple. C’est lui qui le mène vers l’indépendance et c’est encore lui qui lui assure la protection et le développement. C’est encore lui qui lui donne la capacité pour surmonter les crises, pour ne pas être simplement une société de con sommation ou une société qui suit et se contenter de copier d’autres modèles, mais de créer le sien qui est adapté à ses besoins et à sa vision du monde.
Nous sommes une oumma capable et pleine de potentiel. Nous ne voulons pas faire comme d’autres et parler avec arrogance. Mais nous devons prendre conscience de nos capacités, de notre passé et de notre civilisation, ainsi que de notre culture et travailler pour les renforcer et les préserver. Nous avons des exemples concluants, comme le Japon qui a réussi à affronter et à surmonter la crise après la seconde guerre mondiale. Il y a aussi l’Iran qui a défini depuis des années son programme de développement qui se résume comme l’a dit l’imam Khaménéi par un titre : les Iraniens doivent  produire le savoir et non copier celui des autres. Le problème de l’Iran avec les Etats-Unis et certains pays occidentaux est que ce pays a mis un plan fixé ses priorités et consacré le budget nécessaire à son développement. Ce qui dérange le plan impérialiste pour la région qui veut que tous les peuples restent dépendants, imitateurs et consommateurs des produits occidentaux. Il nous est interdit de devenir des producteurs surtout de savoir. C’est pourquoi l’Iran fait l’objet de sanctions économiques et de menaces militaires. Nous ne devons jamais perdre de vue ce fait et travailler pour devenir un pays réellement indépendant, capable d’exploiter ses ressources humaines et autres, libre de sa décision.
La grande particularité de la résistance au Liban est qu’en plus d’être une force croyante prête à tous les sacrifices, elle cherche aussi à développer le savoir. La résistance est avant tout celle des cerveaux et l’ennemi israélien a reconnu qu’il menait avec la résistance au Liban une guerre des cerveaux, en plus de la guerre des bras et des volontés. Il y a eu ainsi la première victoire (oubliée) en 1985 lorsque les sionistes ont été contraints à se retirer d’une partie du Sud, de la montagne et d’une partie de la Békaa. Il y a eu ensuite la victoire de 2000 puis celle de 2006 et aujourd’hui, cette résistance forte de toutes les capacités de ses hommes est en mesure de remporter une nouvelle victoire dans toute confrontation imposée au Liban.
Le plus important à ce niveau est que nous ayons en tant que Libanais confiance en nous et en nos cerveaux. Il ne nous manque rien. Ils ont essayé de mettre en nous un sentiment d’infériorité. Mais je vous le dis, nous avons de grandes capacités et nous nous rapprochons de plus en plus de l’instant où nous serons les seuls maîtres de notre avenir. Cette génération croyante et désireuse d’apprendre vivra si Dieu le veut ce moment de la défaite des forces impérialistes arrogantes qui veulent s’emparer de nos richesses et de nos destins. Mais nous devons travailler pour atteindre cet objectif. 
Un des résultats de ces efforts pour le savoir se concrétise dans le dossier des télécommunications. Des experts libanais dans le domaine des télécommunications (qui est un domaine complexe et important) ont réalisé une grande découverte à la foi nationale, préventive et sécuritaire, importante non seulement pour le Liban mais aussi pour les peuples et les Etats de la région. Cette découverte a été expliquée au cours de la conférence de presse tenue sous la présidence du ministre des télécoms et la présence du président de la commission parlementaire des télécoms et des hauts fonctionnaires du ministère et de l’organisme de régulation. Ils ont mis entre les mains des Libanais et des représentants des médias des données scientifiques techniques. J’ignore à quel point cette conférence de presse a été suivie. Mais je présume que l’intérêt suscité doit être grand car les données ne concernent pas uniquement la résistance ou l’armée, mais aussi tous les Libanais. Ces données portent sur leur sécurité et sur leur vie privée. Je voudrais rappeler certaines choses : d’abord le secteur des télécoms est très important et sensible : il s’introduit dans la sécurité, l’armée, les écoles, les universités, la vie économique, les secrets privés, la bourse, les relations et tout ce secteur est violé par les Israéliens. 
Non seulement le secteur est violé par les Israéliens mais il est aussi entièrement sous leur contrôle. Ils ont accès aux informations, mais peuvent aussi manipuler les données. J’ai demandé aux experts de me fournir les conséquences opérationnelles de ce constat et je vous les livre :
-Les Israéliens écoutent toutes les conversations téléphoniques. Ceux qui se croient à l’abri de ces écoutes se trompent.
-Les Israéliens ont aussi accès à toutes les conversations téléphoniques et les sms de tous les abonnés du réseau téléphonique libanais.
-Les Israéliens peut avoir accès à toutes les informations relatives aux abonnés et en même temps ils peuvent définir l’emplacement géographique de l’usager du téléphone mobile.
-Les Israéliens ne se contentent pas de définir l’emplacement géographique de l’usager, ils peuvent aussi le suivre dans ses déplacements. Si la communication téléphonique commence à Beyrouth et finit à tripoli, ils font le trajet avec celui qui parle au téléphone.
-Les Israéliens peuvent cloner la carte sim de n’importe quel abonné et l’utiliser à sa place et en son nom sans qu’il s’en rende compte. Il peut même faire des communications téléphoniques à partir de lieux très éloignés de celui de l’abonné en utilisant la carte clonée, comme si l’abonné faisait lui-même ces appels. Il ne s’agit pas là de slogans. Ces données sont prouvées et si des experts veulent les discuter, ils sont les bienvenus. Les israéliens peuvent aussi envoyer des sms à partir des cartes sim clonées et dans les relevés des communications c’est le numéro de l’abonné initial qui paraît. Cela concerne particulièrement la résistance.
-Les israéliens peuvent donc utiliser le numéro de quelqu’un d’autre et se déplacer avec ce numéro, envoyer des sms comme si c’était l’abonné initial qui le faisait, mais à son insu. Ils peuvent aussi manipuler plusieurs numéros simultanément à partir d’endroits différents.
-Ils peuvent aussi modifier l’emplacement géographique et l’heure d’une communication téléphonique faisant croire que l’abonné se trouvait à tel lieu en tel date alors qu’il se trouvait ailleurs et n’avait pas utilisé son numéro. 
-Plus grave encore, l’Israélien peut placer dans un appareil une carte différente de celle que possède l’abonné et faire des appels téléphoniques ou en recevoir à partir de cet appareil et du numéro qu’il y a placé à l’insu de son propriétaire. C’est d’ailleurs ce qu’il a fait avec les téléphones de trois de nos frères dans la résistance qui ont été accusés d’être des espions pour le compte d’Israël. Nous avons alors ouvert une enquête technique poussée et nous avons même sollicité l’aide des Sr de l’armée en leur disant qu’ils possèdent une expertise que nous n’avons pas. Certes, nous ne nous sommes pas adressés à d’autres car ceux-là étaient convaincus que nos trois frères sont des agents israéliens. Après maintes recherches, il est apparu qu’il y avait dans leurs appareils respectifs d’autres numéros plantés par l’ennemi israélien. Les Israéliens peuvent le faire avec n’importe quel appareil téléphonique qui aura ainsi un numéro, le sien et un autre secret qui le suivra partout et aura ses propres contacts qui seront attribués au numéro initial. Il faudrait à ce sujet remercier les frères de la résistance et les techniciens des SR de l’armée et du ministère des télécoms pour cette découverte technologique importante. Ceux qui souhaitent discuter ce sujet sont aussi les bienvenus. Mais il faut des données scientifiques. L’ennemi peut donc écouter les communications, les manipuler, en inventer de nouvelles à partir de lieux géographiques différents et planter des numéros occultes dans les appareils qui peuvent non seulement servir à écouter les communications, mais aussi à écouter tout ce qui se passe dans le lieu où se trouve l’appareil, qui capte ainsi tous les sons et les conversations alentours.
Entre parenthèses, je voudrais souligner que de nombreuses personnes ont été arrêtées au Liban pour espionnage en faveur d’Israël sur la base de communications téléphoniques et il est apparu par la suite qu’elles ne sont pas des agents. Il faut donc être vigilant avec ce dossier pour que les gens ne soient pas injustement traités. Les Israéliens peuvent encore modifier les relevés téléphoniques des numéros, ajoutant certaines communications et enlevant d’autres. Je ne souhaite pas entrer dans le domaine technique, je vous donne simplement les conséquences concrètes de nos recherches : les Israéliens violent le secteur des télécommunications libanais et le contrôlent. Je le répète, tout cela a été expliqué au cours de la conférence de presse que j’ai déjà évoquée et nos découvertes constituent une grande réussite nationale, technique et sécuritaire.
Deux constatations s’imposent après ces explications : la première concerne Israël, l’ennemi du Liban qui contrôle le secteur des télécommunications de notre pays et la seconde mène vers le TSl et l’acte d’accusation, ainsi que les indices portant sur les communications. Certaines parties au Liban ont confondu entre les deux. Examinons d’abord la première.
Au Liban, nous avons une armée, des FSI, des administrations et un peuple qui utilise massivement les téléphones mobiles. On dit même que nous avons le plus haut pourcentage d’utilisation de téléphones mobiles. Or ce secteur est violé et contrôlé par l’ennemi. Cela ne mérite-t-il pas une condamnation de la part des responsables, présidents, ministres et députés ? Cette agression israélienne sur notre sécurité et notre souveraineté, mais aussi sur nos vies privées ne mérite-t-elle pas une condamnation ? Je vous disais dans mon dernier discours comment ils avaient avalé leurs langues (quand George Bush a révélé avoir voulu prolonger la guerre de 2006). En voilà un nouvel exemple. Et face à qui ? Face à Israël. Le ministère des télécommunications a accompli une grande réussite pour protéger le pays. Il s’agit d’une administration officielle et les voilà qui avalent leurs langues, comme si rien ne s’était passé et qu’une agression gigantesque unique en son genre n’avait pas été accomplie.
Le congrès international des télécommunications a condamné Israël et des parties libanaises se sont tues. Ceux qui considèrent Israël comme un ennemi devraient au moins condamner cette agression. Que signifie ce silence ? Les événements dévoilent les véritables intentions des gens, leurs objectifs et leurs mensonges.
Que l’on aime ou non le ministre des Télécommunications (et là il s’agit de considérations mesquines émanant de petits cerveaux), que l’on aime ou non le ministère, chaque Libanais doit saluer la réussite nationale.
Ensuite, il faut mettre au point un plan pour arrêter la violation et le contrôle israéliens du secteur des télécoms. C’est la responsabilité de l’Etat et non seulement celle du ministère des télécoms. Cette initiative ne nécessite pas une réunion du Conseil des ministres. Certaines administrations et secteurs concernés doivent commencer à établir un plan de protection.
J’en arrive au second volet qui concerne l’enquête internationale et qui peut-être provoque le silence de certaines parties. Personnellement, je n’ai pas vu dans toutes les réactions formulées jusqu’à présent, une discussion technique et scientifique des données divulguées au cours de la conférence de presse précitée. J’ai entendu des gens affirmer que le timing est suspect. Mais qu’est-ce que cela signifie ? Des gens sincères et performants ont réussi à découvrir l vérité et ils se sont empressés de la révéler à l’opinion publique. En quoi s’agit-il d’un timing suspect ? C’est la lenteur qui aurait été suspecte et aurait été une trahison nationale. Mais s’empresser de divulguer les données après l’arrestation des espions des télécoms et la découverte des réalités est une action honorable. Pourquoi eux se sont tus ? Pourquoi sont-ils perturbés ? Parce que tout simplement la découverte montre que l’indice sur lequel se base Monsieur Bellemare et qui concerne les télécommunications n’est pas crédible. Ils ne veulent pas reconnaître cela. C’est pourquoi certains se sont tus et d’autres ont parlé d’un timing suspect. Je les invite plutôt à un débat technique et scientifique.
J’en arrive au dossier du TSL. Régulièrement, ils procèdent à des amendements dans les procédures et les critères des preuves. Ce tribunal mandaté par le Conseil de sécurité, fixe les règles et les statuts qui lui conviennent. Il est à la fois l’autorité législative et celle judiciaire et fait ce qu’il veut quand il le veut. L’extraordinaire pouvoir donné à ce tribunal est étrange. Nous avons appris récemment que de nouveaux amendements ont été décidés. J’ai posé quelques questions à des experts légaux. Le temps est encore insuffisant pour aboutir à des conclusions définitives, mais ce que j’ai entendu des experts me pousse à soumettre quelques questions à l’opinion publique :
Premièrement : nous savons que dans les Etats, dont le Liban, le jugement par défaut est accepté. Mais lorsque le suspect se présente devant le tribunal, ce jugement est annulé et un nouveau procès est ouvert. Nous avons demandé aux spécialistes s’il existe un précédent de l’acceptation du jugement par défaut devant un tribunal international. On nous a répondu que cela n’existe pas. L’acte d’accusation est en général publié et si l’inculpé ne se présente pas, le procès n’a pas lieu. Il ne s’ouvre que lorsqu’il se présente devant la cour. Sauf devant le TSL !
Deuxièmement : Y a-t-il un précédent dans les tribunaux du maintien du secret autour des témoins ? Il semble que non, no seulement devant les tribunaux internationaux, mais aussi devant ceux des Etats. De plus, est-il possible de juger quelqu’un sans qu’il puisse interroger celui qui a témoigné contre lui ? Sans que l’avocat de la défense puisse lui poser la moindre question ? Il semble qu’il n’y ait aucun précédent de ce genre, devant aucun tribunal, même les tribunaux militaires ou ceux de campagne. Y a-t-il des précédents devant un tribunal de l’acceptation des témoignages écrits ? Il semble qu’il existe un débat sur le sujet. Mais dans une affaire aussi délicate, aussi grave qui met en jeu le sort d’un peuple et l’avenir d’un pays, est-il possible d’être aussi complaisant dans l’acceptation des preuves ? Le manque de rigueur dans les preuves sert-il la justice ? Le cours de l’enquête au cours des 5 dernières années montre-t-il que la justice est en voie de réalisation ? On dirait plutôt que ce tribunal cherche à modifier les règlements à sa convenance pour pouvoir publier un jugement politique préparé à l’avance.
Je voudrais le dire dès maintenant, même si nous laisserons ce thème à un débat juridique. Ce tribunal là est le plus faible et le plus fragile sur le plan des critères de la justice et sur les plans juridiques et légaux.
Beaucoup viennent nous dire qu’il faut affronter les crises à travers les institutions constitutionnelles. Ils nous harcèlent avec la Constitution et se présentent comme des hommes d’Etat soucieux des institutions alors que nous serions les milices, les gangs hors la loi. Mais qu’ils nous disent seulement si le TSL est réellement une institution judiciaire légale conforme aux critères constitutionnels et s’il est vraiment le fruit des institutions constitutionnelles ?
Au cours de la prochaine étape, une conférence de presse sera tenue pour développer une vision légale et constitutionnelle sur ce sujet. Ce thème exige des exposés juridiques établis par des spécialistes. Mais le résultat est clair : ce tribunal n’a aucun lien juridique, constitutionnel et institutionnel avec le Liban. C’est une décision du Conseil de sécurité, ce conseil qui a divisé la Palestine, qui a reconnu l’existence d’Israël, qui couvre des sanctions imposées à de nombreux peuples dans le monde, bref ce conseil qui est un instrument entre les mains des Etats-Unis. Certains diront : c’est la légalité internationale et nous répondons : nous avons notre avis sur cette légalité. C’est une décision internationale ? Certes. Mais ce n’est pas une décision légale libanaise. Car tout le monde sait comment le débat a été escamoté au sein des institutions et comment on a refusé de donner du temps à nos ministres pour qu’ils débattent du sujet, comment aussi le président de la République et le Parlement n’ont pas été sollicités. Il faut tenir un débat sur cette question, non pas pour attaquer le TSL mais pour affirmer à ceux qui nous disent de revenir vers les institutions légales de commencer par le faire eux-mêmes puisqu’ils se sont placés sous l’autorité d’une institution qui n’est pas conforme aux institutions légales libanaises.
Au sujet du TSL, l’élément nouveau est l’intervention israélienne claire dans le débat. Je ne parle pas ici des journaux israéliens mais des responsables officiels qui affirment avoir donné à la commission d’enquête des données et nous coopérons avec elle. Au lieu d’interroger ces responsables sur la piste israélienne, cette commission a sollicité l’aide des Israéliens. Est-ce servir la justice ?
Ce n’est pas moi qui le dit mais eux. L’enquête n’a jamais creusé la piste israélienne alors que les Israéliens affirment avoir un lien très fort avec elle.
Comment peut-on trouver des solutions ? Il faut partir d’un point central : sommes-nous convaincus ou non que cet acte d’accusation est un danger et une menace pour le Liban et pour la résistance ?  Certains voient dans l’acte d’accusation un moyen de se débarrasser d’un ennemi qui s’appelle la résistance, ou pour utiliser des termes moins forts, un moyen d’affaiblir un adversaire sur la scène interne qui entrave leurs projets.
Nous autres, nous abordons le sujet du point de vue de ses conséquences sur la force du Liban, sa sécurité, sa stabilité et son avenir. Naturellement, le point de départ conditionne le comportement de chaque partie. Ainsi, tous ceux qui sont soucieux de la stabilité et de la sécurité du Liban, tous ceux qui ne veulent pas que des personnes soient injustement traitées comme l’ont été les quatre généraux et d’autres appuient les efforts syro-saoudiens et misent sur eux. Les autres, ceux qui veulent affaiblir un adversaire nient au contraire l’existence de tels efforts, ou affirment qu’ils se sont arrêtés ou encore ils sont arrivés à une impasse. Comme dans l’affaire des télécoms, cette attitude dévoile les intentions cachées…
Dans ce contexte, nous appuyons les efforts syro-saoudiens et nous appelons les autres à en faire de même, qu’il s’agisse des dirigeants qataris, ou turcs, comme la dernière visite du Premier ministre turc Erdogan, ou encore iraniens. Nous disons à tous aidez, appuyez ces efforts car ils constituent la seule tentative sérieuse de protéger le Liban de la menace qui pèse sur lui.
Je vous le dis aujourd’hui, non par dans une volonté d’optimisme, mais en me basant sur des données qui me sont parvenues personnellement, ces efforts se poursuivent et il reste un grand espoir de parvenir à des résultats concrets sur la voie de la solution.
Nous, Libanais, sommes-nous en mesure de régler le problème et d’épargner à notre patrie les menaces que représentent l’acte d’accusation et le TSL ? oui, nous pouvons le faire, le gouvernement peut le faire et sait comment faire. Tout ce qu’il nous faut c’est la détermination, l’intention et la volonté.
A ce sujet, je peux dire que certaines personnes ne veulent pas d’une solution ni avant ni après l’acte d’accusation. Elles disent dès maintenant : après la publication de l’acte d’accusation, il faudra mobiliser toutes les capacités locales et internationales pour arrêter ceux qui seront désignés dans cet acte et les traîner devant le tribunal. Elles commencent à faire campagne dans ce sens et elles semblent pressées d’arriver au problème et de provoquer le chaos dans le pays.
A côté de ces personnes, il existe deux autres visions, une qui estime qu’il existe une possibilité de trouver une solution libanaise ayant la bénédiction de la Syrie, de l’Arabie saoudite et de tous nos amis dans la région, avant l’acte d’accusation. Cette vision est la nôtre et celle de toute l’opposition. La Syrie partage ce point de vue et l’Arabie saoudite d’après mes informations. La seconde vision consiste à vouloir trouver une solution, mais après la publication de l’acte d’accusation. Cette attitude comporte des dangers. Nul n’ignore que les Israéliens misent énormément sur l’acte d’accusation et ils ont déjà préparé des arcs de triomphe pour célébrer sa publication qu’ils considèrent comme un pas dans l’exécution de la résolution 1559. (Je voudrais d’ailleurs leur préciser qu’il ne s’agira pas d’une victoire pour eux, comme ils le croient car la résistance sait repousser toutes les agressions contre elle). De leur côté, les Américains sont pressés de voir l’acte d’accusation publier. Mais une fois que ce sera fait, les Libanais auront besoin de temps (une semaine ou deux) pour se réunir, discuter et trouver les solutions. Il sera peut-être alors trop tard, car tous les Libanais auront perdu le pouvoir de l’initiative. J’invite les partisans de cette vision à réfléchir sérieusement sur la question car nous assumerons tous la responsabilité de la décision. C’est là toute la différence entre l’avant et l’après acte d’accusation. Si nous nous entendons avant l’acte d’accusation, nous aurons sauvé notre pays, sa résistance et sa stabilité. Mais une fois que l’acte d’accusation sera publié, nous aurons perdu une occasion en or d’agir. Car l’acte d’accusation n’est pas isolé. Il fait partie d’un plan qui a commencé avec l’assassinat du président martyr Rafic Hariri  qui a été suivi par les autres assassinats et qui se poursuivra avec l’acte d’accusation et après la publication de celui-ci.
C’est pourquoi j’invite les partisans de cette vision à ne pas chercher à gagner du temps. Ce qui signifie que pour l’instant, on est en train de perdre du temps. Vous savez je n’aime pas cacher beaucoup de choses. Je dis donc, ils sont les bienvenus en Iran et partout ailleurs, mais ils sont en train de perdre du temps. Ils se disent sans doute : cela ne fait rien nous attendons et entre-temps l’acte d’accusation sera publié, nous parlerons alors ensemble. Ne vous en faites pas, il n’y aura pas de problème. J’espère si Dieu le veut que ce sera vrai et qu’il n’y aura pas de problème. Ce serait probable si l’affaire était entre leurs mains ou les nôtres. Mais si l’affaire est entre les mains des Grands qui visent le pays et le prennent pour cible, il ne sous sera plus possible de régler le problème. On peut donc miser sur le temps et parier sur l’inconnu, mais notre responsabilité est de régler le problème au plus tôt, aujourd’hui avant demain et de prendre toutes les mesures possibles pour protéger notre pays.
J’ai entendu au cours des dernières semaines des propos du genre : attendons la publication de l’acte d’accusation et nous verrons ensuite s’il est basé sur des preuves convaincantes, nous l’accepterons. Mais si nous jugeons ces preuves non convaincantes, nous le dirons clairement et nous rejetterons l’acte d’accusation. Mais en même temps, ces gens disent que le TSL est une instance intègre et non politisée, comment dans ce cas pourrait-il publier un acte d’accusation basé sur des preuves qu’ils pourraient considérer comme insuffisantes ? Je sais pertinemment que vous êtes en mesure de lire l’acte d’accusation et d’évaluer les preuves sur lesquelles il se base. Mais je vous le dis dès maintenant, les preuves de l’acte d’accusation ont été déjà dévoilées dans Der Spiegel, Le Figaro et CBC. Tout est là. Pourquoi Bellemare a –t-il été troublé par le reportage de CBC ? Car il s’agit d’une chaîne canadienne et il est lui-même canadien. Le reportage développe longuement le réseau de télécoms. Croyez-moi, je suis de près ce dossier. Tout est dans la presse. Lisez attentivement ces enquêtes et vous pourrez ensuite dire en toute franchise s’il s’agit d’indices concluants ou non. Sincèrement, ces preuves peuvent-elles constituer la base d’un acte d’accusation (ou de suspicion, j’ignore la différence entre les deux qui exige un débat juridique), dans une affaire de cette importance ?
En tout état de cause, j’invite les protagonistes à ne pas perdre de temps et à assumer leurs responsabilités, de crainte que l’acte d’accusation ne soit publié et permette aux joueurs d’utiliser le Liban. Nous serons alors dans l’impossibilité de sauver ce pays auquel nous tenons tous.
Au sujet du village de Ghajar, tout ce qu’ont fait les Israéliens est une affaire de relations publiques et de campagne médiatique pour détourner l’attention de la colonisation à Jérusalem Est et en Cisjordanie et de la judaïsation de la terre. C’est une tactique dans laquelle est impliquée la communauté internationale et en particulier Ban Ki Moon qui s’est empressé d’applaudir à la prétendue initiative israélienne. Tout comme l’administration américaine d’ailleurs. Je le précise pour ôter leurs dernières illusions à ceux qui misent encore sur l’administration Obama et qui croit qu’elle exerce des pressions sur Netanyahu pour qu’il arrête la colonisation pendant deux ou trois mois en lui offrant des compensations politiques, sécuritaires et militaires et malgré cela, il ne répond pas à ces offres. Quelle a été alors la réaction de l’administration américaine ?  elle a exprimé sa déception ! Netanyahu continue de construire des colonies sur des terres occupées selon l’ONU et Ban Ki Moon ne songe pas à condamner cela, ni Obama d’ailleurs, ni encore le Conseil de sécurité, ni qui que ce soit. Par contre, s’il arrive le moindre incident à un soldat israélien ou un citoyen israélien ou encore un colon ou même une vache israélienne, le monde entier poussera les hauts cris. C’est la réalité dans laquelle nous vivons.
Concernant la partie nord de Ghajar qui doit revenir entièrement sous la souveraineté libanaise, nous ne cherchons pas à bloquer le moindre accord, mais nous ne pouvons pas non plus approuver une occupation déguisée. L’Israélien doit se retirer complètement de la partie libanaise du village de Ghajar, civilement, militairement et sécuritairement et cette partie doit redevenir entièrement sous la souveraineté libanaise. Si le gouvernement libanais veut y déployer l’armée, il le fera ou s’il préfère envoyer la Sûreté générale, els douanes etc, c’est son choix et sa décision souveraine. Ce n’est pas à l’Israélien de dire qui doit se déployer à Ghajar. La Finul n’est pas une force de rechange à l’armée. Sa mission est d’épauler l’armée et sa présence dans un lieu où l’armée ne se trouve pas n’a aucun sens. Déployer la Finul dans cette partie du village et dire que l’armée y est interdite équivaut pour nous à une occupation déguisée et nous le traiterons comme la poursuite de l’occupation.
Certes, il existe un problème humain qui touche les habitants de la partie nord du village de Ghajar. Une partie d’entre eux restera sous l’occupation israélienne et une autre sera sous souveraineté libanaise. Mais cette seconde partie a des proches et des parents de l’autre côté. Si nous coupons la route, ce sera un problème et si nous l’ouvrons, ce sera un autre. La solution légale, juste, morale, saine et logique consiste dans le retrait israélien de tout le village, car la partie sud est un territoire syrien, arabe et non israélien (bien entendu, nous ne reconnaissons pas l’existence d’un territoire israélien). La solution serait donc un retrait israélien de tout le village qui sera placé sous souveraineté libanaise et de la sorte, le problème humain sera réglé. Nous ne pouvons pas ignorer cet aspect du problème, qu’il s’agisse du volet libanais ou de celui syrien.
Je voudrais encore dire que nous nous rapprochons de plus en plus d’une étape délicate et sensible. Certains hommes politiques libanais sont pressés de la voir arriver et ils annoncent l’acte d’accusation pour le 5 ou le 11 décembre ou encore pour le 17 et le 20. Quoiqu’il en soit, il s’agit d’une période délicate qui exige d’être abordée avec beaucoup de sagesse, un grand sens des responsabilités et le souci des intérêts primordiaux du pays, à leur tête le souci de protéger le Liban. Nous nous comportons avec tout cela en tête et nous sommes soucieux de préserver le pays, le peuple, l’armée, l’Etat et ses institutions. Nous nous sentons très concernés par ces questions. Mais contrairement à ce qu’affirment certains dans les médias libanais, internationaux et même israéliens, le Hezbollah n’est pas inquiet. (Au passage je voudrais préciser que je dors une heure de plus depuis le début de cette crise). Je le dis par souci pour ce pays que nous aimons et pour lequel nous avons donné beaucoup de sacrifices et de martyrs : ceux qui croient bâtir leurs analyses sur l’inquiétude du Hezbollah se trompent car ils aboutiront à des conclusions fausses et prendront des décisions fausses.
Je vous le dis franchement : depuis 1948 (et il y a eu des mouvements de résistance au Liban sous différentes formes et avec des moyens différents), la résistance n’a jamais atteint un tel degré de force et de confiance en elle. De même, la ligne de la résistance dans la région et dans le monde, ainsi que les mouvements de résistance et les Etats dits de confrontation sont en train de se renforcer, alors que le projet opposé est en train de s’affaiblir et de reculer.
De même, ceux qui croient que le Hezbollah est un peu sous pression avant l’acte d’accusation mais qu’il le sera plus après sa publication et que cela pourrait avoir des répercussions sur son moral, son courage et sa détermination se trompent. Je voudrais rappeler qu’en 1996, après la recrudescence des opérations de résistance au Sud du Liban et à Jérusalem et Tel Aviv, accomplies par le Hezbollah au Liban et par le Hamas et le Jihad islamique en territoire palestinien, le monde entier a volé au secours d’Israël à Charm el Cheikh. Très peu de pays étaient absents de cette gigantesque réunion d’appui à Israël, notamment le Liban, la Syrie, l’Iran et quelques autres. Le monde s’est réuni au niveau des gouvernants et le Hezbollah ainsi que le Jihad et le Hamas ont été décrétés des organisations terroristes. Une commission formée des ministres de la sécurité et des chefs des SR de ces pays s’est réunie à Washington pour étudier les moyens de briser ces organisations et de tarir leurs ressources. Une campagne médiatique gigantesque et une guerre psychologique a été menée contre ces organisations et Israël a cru qu’avec tout cet appui, c’était l’occasion idéale de mener une opération pour éliminer le Hezbollah en avril 1996. Ce fut l’opération « les raisins de la colère », qui avait aussi pour autre objectif de ramener Shimon Pérès à la tête du gouvernement israélien sur les cadavres de nos enfants et de nos femmes.
La réunion de Charm el Cheikh était ainsi la couverture pour une guerre israélienne contre le Liban et quel en a été le résultat ? Nous avions alors dit : « nous sommes un petit groupe dans un petit pays mais notre foi et notre détermination sont immenses ». C’est dans cet état d’esprit que nous avons mené la confrontation en avril 1996. La résistance a gagné et le Liban avec elle. Aujourd’hui, je  le dis à tous ceux qui croient que l’acte d’accusation est la couverture pour une nouvelle guerre israélienne, le TSL n’est pas plus important que la réunion de Charm el Cheikh. De plus, de nombreux Etats et gouvernements dans le monde ne se sentent pas concernés par le TSl qui est porté par les Américains et les Israéliens. Ces gouvernements nous ont fait savoir par des canaux spéciaux qu’ils ne sont pas concernés par les conclusions du TSL. Par conséquent, ce tribunal est loin d’égaler la pression psychologique, médiatique et autre que constituait la réunion de Charm el Cheikh. D’autant qu’en 1996, nous étions moins forts qu’aujourd’hui et pas plus déterminés et confiants.
C’est pourquoi nul ne doit miser sur plus ou moins de pression. Essayons ensemble d’assumer nos responsabilités et le temps où l’ont pariait sur la défaite d’un peuple ayant un cerveau, un cœur, des bras et une foi immense est révolu à jamais. Ils disent : les aiguilles de la montre ne reviennent pas en arrière. C’est totalement vrai. Le temps où on pouvait nous effrayer, bafouer notre dignité et briser notre volonté est révolu grâce à vous tous, à nos mères et à nos filles à tous ces jeunes diplômés, à leurs professeurs et à tous ceux qui contribuent à façonner l’avenir. Que Dieu bénisse cette réussite. J’aurais voulu être avec vous en cette occasion bénie, mais vous connaissez les circonstances qui confirment la situation de conflit entre nous et l’ennemi israélien.
C’est pourquoi, les frères Hachem Safieddine et Mohammed Raad se chargeront d’honorer les jeunes diplômés. Que Dieu vous bénisse.          

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