USA: un Trump triomphant promet d’«achever» Obamacare

Le président américain Donald Trump a promis d'«achever» l'assurance santé qui avait été mise en place par son prédécesseur Barack Obama, prédisant «une victoire incroyable» après que la réforme élaborée par les élus républicains a été adoptée à la Chambre des représentants.
«On savait que (Obamacare) n'allait pas marcher, je l'ai prédit il y a longtemps», a déclaré M. Trump lors d'une conférence de presse dans les jardins de la Maison Blanche. «C'est clair que c'est un échec, c'est mort». «On va l'achever et on va continuer à faire beaucoup d'autres choses», a-t-il poursuivi.
Le président américain Donald Trump a pris jeudi sa revanche au Congrès, avec l'adoption de justesse par la Chambre des représentants, à majorité républicaine, d'un texte d'abrogation de la loi emblématique de Barack Obama sur la santé.
Il efface ainsi son échec du 24 mars quand, faute de consensus au sein de la majorité et malgré un forcing intense, les républicains avaient été forcés de retirer une première version du texte quelques heures seulement avant le vote.
Le vote final, très serré, illustre l'aspect controversé du texte: 217 voix contre 213. Les 193 démocrates et 20 républicains ont voté non. L'annonce des résultats a été saluée par une ovation des élus républicains.
Mais l'affaire est loin d'être gagnée, car le débat se déplace désormais à la chambre haute du Congrès, le Sénat, où la loi est considérée comme inacceptable en l'état y compris par plusieurs sénateurs républicains.
La loi «doit être examinée avec prudence», a souligné le sénateur Lindsey Graham. Son collègue Bob Corker a prédit au moins un mois de débat, et une révision complète.
Sur le fond, la loi reviendrait sur plusieurs acquis d'Obamacare: les Américains ne seraient plus obligés de souscrire une assurance maladie; les financements publics à Medicaid, le programme d'assurance pour les plus modestes, seraient réduits; et la couverture minimum instaurée par Obamacare serait fortement allégée, à la discrétion des gouverneurs des 50 Etats fédérés, au risque de ne plus couvrir les personnes ayant des antécédents médicaux.
«Ils veulent revenir à l'ancien système, au Far West des Etats!», a dénoncé le démocrate Frank Pallone.
Bataille au Sénat
En mars, les républicains modérés s'étaient inquiétés de voir des millions d'Américains finir sans assurance à cause de cette réforme, qui réduirait les aides publiques et conduirait à une hausse des tarifs pour de nombreux Américains, surtout ceux proches de la retraite.
Mais des changements ultimes ont permis de ramener la plupart dans le camp du «oui». Les conservateurs du Freedom Caucus, qui avaient coulé la première mouture du texte en mars, ont cette fois soutenu le projet.
Qualifiant le plan de «Trumpcare», le chef des démocrates du Sénat, Chuck Schumer, a promis de bloquer un projet selon lui impopulaire, «nous ramenant à l'époque où les compagnies d'assurance pouvaient exclure les gens malades de l'assurance et pousser les Américains âgés à la faillite en leur facturant des prix exorbitants».
Aux Etats-Unis environ la moitié des personnes sont assurées par leur employeur, et ne seraient pas directement concernées par la réforme républicaine.
La cible est le marché «individuel», des millions de travailleurs ou de salariés de petites entreprises qui doivent acheter une assurance seul, sans appartenir à un groupe, et qui grâce à Obamacare avaient pu obtenir des aides substantielles.
Source: agences et rédaction
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