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Discours de la libération de 2000

Discours de la libération de 2000
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Bint Jbeil – 26 Mai 2000

En ce jour de la résistance et de la libération, de l’immense et prodigieuse victoire historique, nous nous rencontrons ici, au cœur de la région qui a récupéré la patrie et que la patrie a récupérée, dans l’ambiance de la commémoration du quarantième jour du martyre du maître des martyrs, l’imam al-Hussayn, fils de ‘Ali, que la paix soit sur eux, nous affirmons de nouveau sa thèse et son chemin, nous confirmons de nouveau que le sang a ici triomphé sur l’épée, que le sang a ici vaincu et défait l’épée, et que le sang ici a détruit toutes les chaînes et que le sang a ici humilié tout oppresseur et tout orgueilleux.
Nous nous rencontrons ici pour célébrer la victoire remportée par le martyre et le sang. Lorsque nous parlons de cette victoire, de la libération de la terre, de la liberté de l’homme, de la dignité de la patrie, de la fierté de la nation… nous devons nous souvenir de tous ceux qui ont participé à réaliser cette victoire, avant tout et après tout, nous les serviteurs de Dieu nous proclamons devant le monde entier que cette victoire a été accordée par Dieu, gloire à Lui et le Très-Haut, Il nous a guidés vers le chemin de la résistance, Il nous a indiqué la voie juste, Il a raffermi nos cœurs depuis de longues années, Il a inondé nos cœurs de tranquillité et nos âmes d’amour pour le martyre, Il a visé et a touché, Il a détruit les positions, Il a démoli les fortifications, Il a tué les tyrans, Il a réalisé cette victoire. Nous Le remercions, nous Le louons, nous Le glorifions et nous Lui demandons le pardon, nous nous soumettons à Lui, et Lui demandons de parachever notre victoire en libérant toute la terre, tous les frères et cette nation, qui vit dans la souffrance et l’injustice.
Lorsque nous abordons les créatures, il nous faut d’abord nous souvenir des martyrs, tous les martyrs, les martyrs de la résistance du Hezbollah, du mouvement Amal, des forces nationales libanaises, de l’armée libanaise, de l’armée arabe syrienne, de la résistance palestinienne. Il nous faut reconnaître le premier et grand mérite de tous ces martyrs, après Dieu, gloire à Lui : le maître des martyrs de la résistance, sayyid Abbas al-Mousawî, le sheikh des martyrs, sheikh Raghib Harb, et un frère précieux, passionné par le martyre, un résistance, c’est le mujahid sheikh Ahmad Yahya, qui est tombé ces derniers jours. Il était un combattant, pur et pieux, il insistait à vouloir être le premier sheikh menant une opération martyre dans l’histoire du conflit avec l’ennemi israélien… Il nous faut reconnaître tous ces martyrs volontaires, de Ahmad Qassir, Bilal Fahs jusqu’à Ammar Hammoud, ce sang pur qui a coulé a remporté la victoire, il nous faut reconnaître ces résistants qui se sont sacrifiés, abandonnant leurs foyers, leurs familles, les universités et les usines, et qui ont passé la fleur de leur jeunesse et de leur âge à lutter et à combattre, il nous faut nous souvenir des familles des martyrs, et des prisonniers qui sont encore derrière les barreaux. Il nous faut nous souvenir des blessés, et les familles de tous ceux-là, nous souvenir aussi de ceux qui ont éduqué, préparé et fondé cette ligne de lutte et de résistance au Liban, il nous faut nous souvenir de l’imam des moujahidins et des martyrs, l’imam sayyid Ruhullah al-Mousawî al-Khumaynî. Il nous faut nous souvenir du premier fondateur de la ligne de la résistance sur le sol libanais, son excellence l’imam disparu sayyid Musa al-Sadr (que Dieu le ramène dans le bien). Il nous faut nous souvenir de tous ces ulémas qui se sont sacrifiés et qui ont œuvré pour qu’il y ait, ici, au Liban, un peuple croyant, combattant, résistant et prêt au sacrifice, il nous faut nous souvenir des habitants de la bande frontalière qui ont souffert et supporté les pires épreuves, il nous faut nous souvenir de la population des villages de la ligne de front, quotidiennement bombardée, nous souvenir de l’attitude populaire générale adoptant la résistance, des forces politiques, associations, personnalités, partis et rassemblements, il nous faut saluer l’attitude officielle générale, et notamment en cette période, la période de son excellence, le président Emile Lahoud, et le gouvernement, celui du premier ministre Salim al-Hoss. Aux côtés du Liban, deux hommes doivent être mentionnés, et deux Etats dont il faut reconnaître le mérite, et auxquels la victoire doivent être rapportée : la république islamique d’Iran et la Syrie d’al-Assad, le dirigeant Khamen’î et le grand dirigeant arabe, le président Hafez al-Assad.
Quiconque veut être juste et équitable doit reconnaître cette vérité, le dirigeant, l’ayatollah sayyid Khamena’î a approuvé, soutenu, aidé et invoqué Dieu de jour comme de nuit, pour qu’Il soutienne tous ces combattants, et la république islamique s’est tenue aux côtés et a soutenu le Liban, la Syrie et la Palestine, et a supporté d’une part, divers types de menaces et d’intimidations, et d’autre part, les incitations et tentations pour abandonner son soutien. Elle a refusé car il s’agit ici d’une position doctrinaire, morale et humaine. La Syrie d’al-Assad a protégé la résistance, l’a adoptée et l’a préservée depuis son déclenchement et lors de toutes les étapes difficiles. Qui peut oublier la Syrie en 1982, lorsqu’elle se battait sur le sol libanais ? Qui peut oublier le président al-Assad au cours de la guerre de juillet 1993 ? Qui peut l’oublier lors de la guerre d’avril 1996 ? Qui peut l’oublier, alors qu’il était debout, ferme et solide, à Damas, alors que le monde entier se réunissait à Sharm Sheikh pour dénoncer la résistance, l’accuser de « terrorisme » et défendre Israël ? Aujourd’hui, en ce jour de la victoire, le jour de la résistance et de la libération, je remercie en vos noms, tous, tout Libanais, tout Arabe, tout Musulman et tout humain libre dans le monde qui ont soutenu la résistance et qui se sont tenus à ses côtés, qui l’ont soutenue en paroles, en positions, par la plume, l’argent, l’invocation, l’approbation et le sourire.
La première victoire fut d’avoir libéré une grande partie de notre terre et une partie de nos détenus dans les prisons de l’occupation et d’avoir asséné la défaite de l’ennemi, grâce à la lutte, la résistance, la fermeté et les sacrifices. Aujourd’hui, nous bénéficions de la liberté et de la sécurité, les avions de l’ennemi n’osent pas survoler votre terre, et je vous le dis, ceux qui ont peur et qui paniquent devant des structures en bois… un jouet… un porte-katioucha factice à Kfarkila, sont lâches et ne peuvent s’approcher de vous, en un jour pareil. Aujourd’hui, nous sommes sur notre terre, grâce au sang de nos martyrs, grâce à notre peuple, nous ne devons rien à personne, ni à l’ONU qui a été incapable de faire appliquer sa résolution 425 pendant 22 ans, ni au conseil de sécurité, ni à l’arbitre inéquitable (les Etats-Unis d’Amérique), ni aux négociations, ni au gouvernement de Barak qui a quitté cette terre car il n’avait pas d’autre choix. Ce sont les sacrifices qui ont rendu, pour la première fois, une terre arabe en entier, grâce à la force et la résistance…
La seconde victoire concerne la modalité du retrait de l’ennemi, vous lui avez imposé le moment, la tactique et la modalité, et vous avez prouvé, après le retrait, que vous êtes un peuple digne de la victoire. L’Israélien planifiait son retrait depuis des semaines, il voulait remettre ses positions, progressivement, aux milices de Lahd, et conserver quelques positions, le fort de Shqayf, Dabshé et des positions frontalières, pour qu’en cas de décision du conseil de sécurité, les forces intérimaires arrivent et assurent un retrait calme et honorable à cet ennemi, afin qu’il nous fasse payer la libération de nos prisonniers dans la prison de Khiam. Mais vous avez refusé cela, et ce fut le premier assaut sur le village d’al Qantara, Deir Siryan, Qasir et Taybe, les villages se libéraient, les positions tombaient et les milices de Lahd s’effondraient (l’une après l’autre). En une nuit, la région frontalière fut partagée en deux moitiés, et commença alors l’effondement global. Le gouvernement restreint de l’ennemi s’est réuni et s’est trouvé devant deux choix : ou revenir à l’occupation des positions pour affronter la résistance et subir un surplus de pertes, ou hâter son retrait. Il choisit la deuxième solution et a précipité son départ. Il vous a abandonné ces chars, ces véhicules, ces positions et ces canons, pour confirmer que ce qui s’est passé dans le sud du Liban a été une défaite israélienne totale. Vous avez imposé à l’ennemi la modalité et le moment du retrait, et vous avez annulé l’effet de sa mine explosive que représente la milice de Lahd. Il avait parié que ces milices se réfugient dans leurs positions et tirent le feu, avant que l’envoyé des Nations-Unies n’intervienne pour négocier avec l’Etat, et en contrepartie de l’abandon de ces positions, les collaborateurs criminels et les traîtres obtiendraient le pardon. Cette question est également réglée, elle a pris fin avec l’image la plus humiliante qui soit pour ces collaborateurs dont vous avez vu les images, celles de leur humiliation aux portes de Fatima vers la Palestine occupée, et vous avez aperçu comment l’ennemi s’en est débarrassé. Ensuite, le monde et surtout l’ennemi israélien avaient parié que cette région ne vivrait pas la victoire dans la joie, ni ne célèbrerait la libération, car ils pensaient qu’elle région serait assaillie par les ténèbres noires et les guerres civiles interminables, où les familles de tel village iraient prendre leur revanche sur les familles du même village ou d’un autre, ou que cette confession agresserait une autre. L’ennemi s’était imaginé que des villages allaient être détruits (comme le fut le village de Hanine), que le sang coulerait et que des massacres y seraient commis, mais vous avez prouvé, et la résistance a prouvé, en coordination avec l’Etat libanais, que le peuple du Liban, que l’Etat et la résistance du Liban ainsi que toutes les confessions au Liban sont dignes de la victoire et ils célèbrent la victoire. Après Israël, cette région est entrée dans une phase de lumière et est sortie des ténèbres des 22 ans d’oppression et d’arrestations des citoyens par les milices de Lahd, dont les familles et les enfants sont toujours là, malgré la destruction des maisons et la répression : est-ce qu’un seul homme a été tué ? J’avais rappelé il y a quelques jours : lorsque l’armée nazie s’est effondrée en France, la résistance française civilisée a liquidé une dizaine de milliers de collaborateurs de manière extra-judiciaire. La résistance au Liban - et le Liban est plus civilisé que la France et le monde entier - a-t-elle supprimé un seul individu ? frappé un seul individu ? Y at-il eu écoulement d’une seule goutte de sang tout au long de ce territoire ? C’est le tableau exemplaire qui a stupéfait le monde. C’est la victoire militaire et politique qui s’est réalisé. Bien évidemment, il peut y avoir des erreurs. Dans le monde, ils ont été stupéfaits car ils savent que dans des cas sembables, dans d’autres régions du monde, il y a tueries, destructions, massacres, vols, pillages, mais que s’est-il passé chez nous ? Quelques fautes ont peut-être été commises, par des voleurs ou des infiltrés, mais c’est une partie très minime du tableau. Pourquoi certains insistent-ils à nous mettre face à deux tableaux : le tableau civilisé et magnifique, et sur le même plan et au même niveau, les erreurs qui ont eu lieu dans la région ? Je dis à certains : sortez de vos craintes, sortez de vos haines, soyez des vrais libanais, des vrais patriotes ! En cet instant historique, c’est la seconde victoire qui s’est réalisée.
Les points sur lesquels nous devons insister :
Premièrement : il faut préserver cet acquis et cette victoire, il faut les consolider et les renforcer, ce qui exige un effort et un sacrifice encore plus grands mais également une grande humilité de la part de tous.
Deux : nous devons confirmer dans cette région que nous sommes dignes de la victoire, nous l’avons prouvé au cours des jours passés, mais ne permettez à quiconque, dans les jours et les semaines à venir, d’entrer sur la ligne. Je n’évoque pas des craintes, mais nous sommes aux côtés d’un ennemi qui ne peut supporter la joie sur vos visages, alors qu’il s’est habitué à les voir tristes et endolories, il ne peut voir la joie dans vos yeux alors qu’il s’est habitué à les voir larmoyantes. Il ne faut pas qu’il y ait des craintes, ni chez les chrétiens,ni chez les musulmans, et je n’énumererai pas les villages et les bourgs, mais je dis : c’est la responsabilité de tous, tous doivent assumer la responsabilité, s’il arrive une chose, il faut la résoudre, et lorsque nous l’amplifions, nous perdons l’occasion de la résoudre et mettons à terre la vie commune. Maintenons les choses à leur réelle dimension, cette région a besoin d’être consolidée après toute cette histoire sombre, et cela est du ressort des hommes de religion, chrétiens et musulmans, des forces politiques présentes dans la région, des personnalités, des notables, des intellectuels et de toute la population, ils doivent soigner les blessures dans chaque village, et entre toutes les familles.
Troix : les collaborateurs sont une leçon pour tous les libanais, c’est une expérience nouvelle, vous avez vu comment ils furent humiliés et comment ils ont accusé leur dirigeant de traîtrise. Le collaborateur Antoine Lahd dit : « nous avons été fidèles à Israël pendant 25 ans, mais il nous a abandonné et trahi en une seule nuit ». Ceci doit être une leçon pour tout libanais, musulman et chrétien, Israël n’est concerné par personne au Liban, il ment aux chrétiens, aux musulmans en prétendant veiller sur eux, mais ce qui intéresse Israël au Liban et dans la région, ce sont ses intérêts, ses ambitions et ce qui lui est utile. Nous, musulmans et chrétiens, sommes aux yeux de ces sionistes juste des serviteurs et des esclaves du peuple élu de Dieu. N’est-il pas venu le temps, pour certains Libanais, de comprendre cette vérité et de profiter de toutes ces leçons ? Il faut que les Libanais sachent que leur choix doit être un choix national et qu’ils ne se trompent pas dans leurs calculs confessionnels pour se tourner vers Israël. Toutes les confessions au Liban ont intérêt à faire le choix du patriotisme, le choix arabe, pour consolider la sécurité nationale au Liban. Pour consolider la région, les collaborateurs doivent être jugés dans les tribunaux, ils doivent être punis de la manière la plus dure, afin d’être une leçon pour l’avenir et qu’ils ne soient pas, dans la région, une mine explosive ou une mèche susceptible d’exploser, qui peut profiter soit au susceptible révolté soit au haineux qui guette le moment propice.
Quatre : je proclame en ce jour de la victoire, concernant cette région, que nous, le Hezbollah, n’avons pas l’intention de remplacer l’Etat, nous ne sommes pas une autorité sécuritaire et nous ne le serons pas. Nous ne serons pas une référence sécuritaire. C’est l’Etat qui est responsable, cette région est retournée à la souveraineté de l’Etat qui décide qui envoyer : les forces de sécurité pour renforcer les postes de police, ou d’autres appareils sécuritaires. Pour notre part, nous n’assumerons absolument aucune responsabilité sécuritaire dans la région.
Cinq : la responsabilité du développement et de la construction.. L’ampleur de la destruction dans cette région nécessite la présence de l’Etat. Bien évidemment, le Hezbollah a offert le sang et les sacrifices, et nous accorderons l’aide à ces régions, mais la responsabilité est celle de l’Etat, qui doit se comporter avec cette région, sur le plan du développement, de manière urgente et exceptionnelle. J’affirme ici que l’ampleur de l’action exigée, sur le plan du développement, de la construction et des services, est plus que ne peut supporter n’importe quelle institution et n’importe quel ministère. Il faut mobiliser tous les ministères de l’Etat et les amener ici pour qu’ils assument leurs responsabilités, ce qui veut dire : les régions libérées du sud et de la Bekaa ouest, c’est-à-dire les villages de la ligne du front qui ont supporté le poids de la résistance plus que d’autres, car ils furent les lieux bombardés, agressés et sans cesse attaqués, mais lorsque nous parlons du développement de ces régions, en tant que partie de leur développement et reconstruction, il y a des régions qui ont un grand mérite dans la résistance, c’est la région de Baalbeck-Hermel, qui a vu la fondation de la résistance islamique, qui a protégé les combattants du sud et de Beyrouth, Baalback qui a subi sans arrêt le bombardement aérien et qui a subi des pertes sur les plans du développement et de l’économie, et qui a donné des milliers de ses fils en martyrs. Il est difficile de trouver une village dans la région de Baalback-Hermel, notamment et dans la Bekaa en général, qui n’a pas donné des martyrs en vue de la libération du sud et de la Bekaa-ouest. Cette région a enduré tout au long des années passées ayant considéré que la priorité était la libération, et étant convaincue, comme nous, que la priorité de la libération méritait la patience et l’endurance. Le fils de Baalback-Hermel qui a donné son fils pour la libération du sud a enduré la faim et la privation, et à présent, le développement de cette région doit être parallèle au développement de celle-ci. Nous parlons d’un comité d’urgence pour les deux régions, si nous voulons demeurer fidèles envers les opprimés, les démunis ayant souffert et les pauvres qui se sont battus et ont réalisé la victoire.
Six : Je m’adresse à tous les Libanais, il faut vous comporter sur la base que c’est la victoire de tous les Libanais, et non la victoire d’un parti, d’un mouvement ou d’une organisation. Il ne s’agit pas d’une victoire d’une confession et la défaite d’une autre, et toute personne pensant ou disant ainsi est dans l’erreur ou l’ignorance. C’est la victoire du Liban, cette résistance fut la force de la patrie et le restera. Lorsque cette résistance remportait des victoires, elle restait humble, et lorsqu’elle présentait les martyrs, elle restait humble, et je vous le dis : vous verrez dans le Hezbollah et la résistance islamique surtout encore plus d’humilité que par le passé, car par cette victoire, nous ressentons la grandeur de notre Seigneur, Sa force, Sa puissance et Sa capacité, et combien nous sommes des créatures faibles ; si nous comptons sur nous-mêmes, nous restons défaits, et si nous comptons sur Dieu, Dieu est Puissant et Omnipotent. Je vous promets que personne n’utilisera cette victoire au détriment de cette patrie ou au détriment qu’un quelconque secteur du peuple de cette chère patrie.
Sept : aujourd’hui, Barak demande au Liban de considérer le retrait comme un message de paix, mais c’est une supercherie, il en est sorti sans autres alternatives, puis il nous demande de considérer le retrait comme une paix après avoir tué des dizaines de milliers de civils, pas moins de 1276 martyrs du Hezbollah, et si nous ajoutons les milliers de martyrs des frères des autres forces islamiques et nationales libanaises, quel est le résultat ? Des dizaines de milliers de civils ont été tués au Liban, nos villages et notre économie détruits, il détient encore nos prisonniers dans ses prisons, il continue à occuper une partie de notre précieuse terre - les fermes de Shebaa-, au moment où il accueille l’émigré juif russe portant le numéro du million, proclamant être prêt à accueillir en Palestine un million d’émigrés au cours des prochaines années, alors qu’il refuse le retour des réfugiés palestiniens qui se trouvent au Liban et ailleurs, à leurs villages et maisons. De quel message de paix parle Barak ? Avant de commencer à menacer et intimider le Liban. Face à ses menaces et intimidations, je vous le dis : sheikh Abdel Karim Ubayd, Abu Ali Dirani, Samir Kintar, et tout prisonnier détenu dans les prisons israéliens reviendront à vous, si Dieu le veut. Il n’y a aucune autre alternative, pour Barak et son gouvernement. Je lui conseille de sortir des fermes de Shebaa et de régler le problème ; les jours prochains confirmeront qu’il n’a aucune autre alternative. Les résolutions internationales ne nous concernent pas, nous comprenons qu’il y a une terre libanaise occupée qui doit retourner au Liban, les prisonniers reviendront et le reste de la terre sera libérée. Il n’y aura pas d’autres alternatives pour cet ennemi défait au Liban. Quant à la menace et l’intimidation israéliennes, nous n’en avons pas peur, aujourd’hui, ce sont eux qui ont peur tout au long de cette frontière et de cette ligne, ils ont eu peur de quelques femmes et enfants qui se tiennent tout au long de la barrière métallique, ils ont peur des cailloux qui sont lancés sur eux. Vous êtes actuellement en sécurité et heureux à Bint Jbeil, et eux, tout au long des colonies au nord de la Palestine occupée, ils ont peur et craignent l’avenir incertain. Il est fini le temps où nous avions peur des menaces et intimidations israéliennes ; il sait que ce temps où ses avions violaient notre ciel est dépassé, le temps où ses chars violaient notre terre est dépassé, où ses navires violaient notre espace maritime est dépassé, et que toute agression contre le Liban ne sera pas accueilli par une plainte au conseil de sécurité ni par des larmes, mais par la résistance…. Si Israël attaque le Liban, il paiera un prix fort élevé.
Huit : Libanais, vous êtes devant d’importantes échéances, poursuivre la libération, récupérer le reste des prisonniers, poursuivre la construction des institutions de l’Etat ; dans l’harmonie entre la résistance et l’Etat, avec le sentiment de responsabilité nationale et l’unification autour de la patrie, nous pouvons affronter toutes ces échéances et bâtir, pour nous et nos futures générations, une patrie qui s’appelle le Liban, le nouveau Liban, dont la force est puisée de sa puissance, de son sang, de sa fermeté, de sa capacité, de sa fierté et de sa rebellion contre toutes les tempêtes et tous les ouragans ; un nouveau Liban, une patrie pour une véritable coexistence, où ni le musulman ni le chrétien ne permettra aux sionistes de se jouer de nous, de nos générations et de nos jeunes…. Un nouveau Liban, celui de la fermeté face aux envahisseurs, celui de la miséricorde réciproque dans le comportement avec sa population, ses catégories et ses confessions.
Neuf : cette victoire, nous l’offrons au peuple opprimé de la Palestine et à tous les peuples de notre nation arabo-islamique. De Bint Jbeil libérée, je m’adresse au peuple opprimé, victime et éprouvé de Palestine : notre peuple en Palestine, ton destin se trouve entre tes mains, ta terre, tu peux la récupérer par ta volonté, par le choix de Izzidine al-Qassam et par le sang de Fathi Shiqaqi et de Yahya Ayyash, tu peux recouvrer ta terre sans avoir besoin que le sioniste t’accorde la faveur d’une impasse ici ou d’un village là-bas. Vous pouvez retourner à vos familles et à votre pays en toute fierté et dignité, sans supplier quiconque, vous pouvez récupérer votre terre et vos droits légitimes, même si le monde vous abandonne. Laissez de côtés ces justifications et preuves. La voie vers la Palestine, ô peuple de Palestine, la voie vers la liberté est celle de la résistance et du soulèvement, une résistance sérieuse, un soulèvement véritable, et non un soulèvement dans le cadre d’Oslo, ni un soulèvement pour servir le négociateur qui a reculé à Stockholm, un soulèvement et une résistance qui n’acceptent que le droit, tout entier, comme au Liban. Au Liban, tout le Liban a refusé qu’une partie minime de sa terre reste sous occupation, et cet exemple libanais évolué, nous l’offrons à notre peuple en Palestine. Pour libérer votre terre, vous n’avez besoin ni de chars ni d’équilibre stratégique, ni de fusées, ni de canons. Mais à la manière des martyrs volontaires passés qui ont ébranlé  et semé la panique dans l’entité sioniste spoliatrice, vous pouvez récupérer votre terre, par vous-mêmes, vous les Palestiniens opprimés, abandonnés et encerclés, vous pouvez imposer aux envahisseurs sionistes de retourner au lieu d’où ils sont venus, que les Falashas s’en retournent en Ethiopie, les juifs russes en Russie. Le choix est entre vos mains, et l’exemple devant vos yeux, la résistance sincère et sérieuse peut vous apporter l’aube de la liberté. Frères et amis en Palestine, je vous le dis : Israël qui possède des armes nucléaires et les armes aériennes les plus puissantes dans la région est, par Dieu, plus fragile que la toile de l’araignée.
Mais si vous voulez compter sur l’Union soviétique comme par le passé, vous n’obtiendrez aucun résultat, si vous attendez la communauté internationale, vous n’obtiendrez aucun résultat et si vous comptez sur les équations, vous n’arriverez à rien.
Ô peuple de Palestine : si vous soutenez Dieu, Dieu vous soutiendra et consolidera vos pas, ô peuple de Palestine : si Dieu vous soutient, personne ne peut vous vaincre.
Et je m’adresse à nos peuples arabes et islamiques, à la nation arabe, à notre monde arabo-islamique, la défaite, la honte, l’humiliation et l’infâmie sont devenus le passé, cette victoire instaure une nouvelle phase historique et ferme la porte derrière la phase passée. Mettez de côté le désespoir, armez-vous de l’espoir, mettez de côté le sentiment d’impuissance et rassemblez vos énergies et votre détermination. Aujourd’hui, au nom de tous les martyrs au Liban, au nom de tous les opprimés au Liban, je réclame des gouvernements arabes, d’arrêter au moins  la normalisation avec Israël, de couper leurs relations avec Israël, d’imposer leur position et décision à Israël, et je demande aux peuples arabes de se tenir aux côtés de la Palestine et du peuple de Palestine, de refuser toute forme de normalisation avec cet ennemi… Le grand Israël a été défait par la résistance, l’Israël puissant peut être défait par la résistance, et l’une de ses importantes formes, c’est la résistance à la normalisation.
Au Liban, le Liban de la victoire, le Liban de la fierté nationale, arabe et islamique, le Liban de la dignité, du sacrifice, de la résistance, du martyre.. Je salue tous les combattants qui défendent ce pays, et je leur dis : je dis à la résistance islamique, aux brigades libanaises de la résistance à l’occupation, aux groupes de la résistance libanaise Amal, au front de la résistance nationale… et après eux, à ce peuple, les libanais : nous sommes à côté d’un ennemi qui complote, qui a pour caractéristique d’agresser et de terroriser, dont la nature raciste lui impose de comploter sans cesse, c’est pourquoi nous devons être constamment mobilisés pour préserver notre résistance, préserver notre armée, notre Etat, notre unité nationale et interne, nous devons consolider cette victoire, et prouver que le Liban est une citadelle que ni les tempêtes ni les ouragans ne peuvent vaincre, ni les ouragans, ni les tremblements de terre les plus puissants ne peuvent ébranler.
Hommage aux Libanais, aux Arabes, aux musulmans, aux chrétiens, à tous les opprimés dans le monde, hommage à l’esprit de l’imam al-Khomeynî, à Musa Sadr, au dirigeant Khamena’î, au président al-Assad, à tout libanais, tout martyr, tout arabe honorable. Hommage à cette victoire qui a mis toute la nation aux portes d’une phase de victoires prochaines et Israël aux portes d’une phase de défaites prochaines.


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