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Sayed Nasrallah appelle les Libanais à accueillir le président iranien

Sayed Nasrallah appelle les Libanais à accueillir le président iranien
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Discours du secrétaire général du Hezbollah sayed Hassan Nasrallah pour clôturer la campagne de Jihad Binaa sur la plantation d’un million d’arbres en 2010

Je voudrais d’abord vous souhaiter la bienvenue à l’occasion de la clôture de cette campagne bénie, celle de l’arbre béni. Je voudrais aborder trois sujets : d’abord cette campagne, ses horizons et la vision qu’elle suppose, ensuite la prochaine visite du président Ahmadinjad  et enfin, les développements concernant le TSL, l’acte d’accusation et le dossier des faux témoins.
Je voudrais saluer Jihad al Binaa pour son travail et son souci de préserver l’environnement qui n’a été suspendu qu’en 2006, lorsque l’organisation était trop occupée à reconstruire ce qui avait été détruit pendant la guerre de juillet.
Cette année, le travail a été encore plus ambitieux, dans le cadre de la campagne pour planter un million d’arbres. Nous avons tenu à ce qu’il s’agisse d’un effort commun qui ne se limite pas à l’action de la seule organisation. Nous pensons qu’il s’agit d’une grande affaire nationale, qui ne peut être accomplie par une partie, une organisation, ou un ministère. C’est pourquoi il y a eu une coordination entre le ministère de l’Agriculture et les municipalités. Je voudrais aussi remercier nos frères de la résistance au Sud et dans la Békaa pour leur contribution particulière à la plantation des arbres, notamment dans des régions d’accès difficile, en raison de la géographie ou de l’existence de bombes à fragmentation lancées par Israël.
Je voudrais aussi remercier les frères en Syrie et je voudrais rappeler qu’il y a quelques années, le président Bachar Assad a lancé une initiative en ce sens et l’organisation Jihad al Binaa a collaboré étroitement avec cette initiative. Je sais aussi que d’autres organisations ont bénéficié de l’aide syrienne dans ce domaine.
Je voudrais rappeler les bienfaits de l’existence d’arbres sur la santé des habitants d’un pays, mais aussi sur le climat, l’environnement et la beauté des paysages.  Des spécialistes devraient s’étendre sur cette question pour faire prendre conscience aux gens, au Liban et ailleurs de l’importance de la protection de la richesse forestière d’un pays. Je me contenterai de rappeler que le réchauffement climatique est l’un des principaux problèmes auquel est confrontée l’humanité, d’autant qu’il commence à devenir incontrôlable. Ce qui se passe actuellement dans le monde, séismes et inondations comme au Pakistan par exemple sont les manifestations des changements climatiques et constituent une menace pour l’humanité.
Certes, à cause de sa petite superficie, le Liban ne peut pas trouver des solutions à ce problème, mais cela ne l’empêche pas d’avoir sa responsabilité dans la protection de l’environnement et des forêts.
Sur un autre plan, nous nous vantons du « Liban vert », mais bientôt cette image fera partie du passé, en raison de la désertification naturelle et artificielle, en raison de l’invasion du béton. Je voudrais rappeler que le côté vert du Liban fait partie de sa spécificité, au même titre que la liberté de croyance, de religion et d’expression.
Je voudrais encore dire que le reboisement du Liban et la protection des arbres dans les quartiers et devant les maisons fait partie de la sécurité nationale. Les arbres ont une valeur esthétique, climatique, mais aussi une valeur de défense, nous l’avons récemment vu à Adayssé et dans la destruction systématique par Israël des forêts libanaises, depuis 1972. Je voudrais ici raconter que le 25 mai 2000, avant son assassinat, nous avons remonté hajj Imad Moghnié et moi la frontière depuis Nakoura jusqu’aux fermes de Chébaa, et nous avons vu de l’autre côté, en Palestine, des espaces verts alors qu’au Liban Israël avait systématiquement détruit les arbres. En 2006, la même démarche s’est poursuivie et l’ennemi a profité de la guerre pour détruire tout ce qui était vert.
Cela signifie que nous devons aborder cette question avec un grand sens des responsabilités. Cette responsabilité doit aller dans deux directions : d’abord dans le sens de l’élargissement des espaces verts et le second dans le sens de la protection de ceux qui existent déjà, tout en reboisant là où le feu a détruit les arbres. L’Etat assume certes une grande responsabilité dans ce domaine, mais els citoyens ont eux aussi une part de responsabilité, notamment lorsqu’ils font des pique-nique dans la nature et laissent des dégâts derrière eux.
Je voudrais conclure en donnant une dimension religieuse à cette action en faveur de la nature, car elle doit s’inscrire dans le long terme. L’Islam a évoqué de nombreuses questions, que parfois nous oublions d’évoquer ou que nous ignorons. A ceux qui recherchent la bienveillance divine dans leurs actions, je voudrais dire que la protection de l’environnement et la plantation d’arbres font partie des actions bénies. De même, le fait de planter a aussi été évoqué dans le « Hadith »du Prophète, notamment en ce qui concerne le respect de la terre, de l’agriculture et du métier d’agriculteur. Dans son Hadith, le Prophète a même précisé que tous les prophètes étaient des agriculteurs, sauf Idriss qui était couturier. Vous savez pourtant que ce métier était difficile à cette époque dans la péninsule arabique. Je voudrais reprendre ici certains propos du Prophète, qui ont d’ailleurs été utilisés par Jihad al Binaa dans leur campagne : « celui qui sème dans la terre un arbre ou un plant qui donne par la suite des fruits ou des légumes qui profiteront à un être humain ou à un oiseau aura accompli une bonne action qui sera mise à son actif et le rapprochera de Dieu ». Les bonnes actions sont de plusieurs natures : certaines constituent une aide matérielle accordée aux nécessiteux d’autres restent courantes et profitent à un grand nombre de créatures vivantes, comme les installations d’eau, les routes. Le fait de planter fait partie des actions courantes, qui rapprochent de Dieu parce qu’elles profitent à des créatures vivantes.
Avant de clore ce chapitre, je voudrais préciser que lorsque nous sommes arrivés au millionième arbre, dans le cadre de cette campagne, certains ont suggéré qu’il soit planté devant le siège du secrétariat général du parti., d’autres ont pensé à Mlita ou au « cimetière des deux martyrs ». Finalement, nous avons préféré le planter devant le domicile qui a été détruit par Israël en juillet 2006. Si chacun plante un arbre devant sa maison et s ‘en occupe, notre cité, nos villages et nos bourgs seront bien plus beaux. Surtout si le plant d’arbre est gratuit, puisque les municipalités et Jihad al Binaa sont prêts à les fournir. Que chacun prenne une telle initiative, nationale, religieuse ou autre, il peut l’appeler comme il le veut et il aura accompli une bonne action qui le rapprochera de Dieu.
Je passe maintenant au second sujet qui concerne la visite du président Ahmadinajad. Je voudrais d’abord rappeler que lorsque le président de la République islamique d’Iran vient au Liban, il représente la révolution islamique depuis sa victoire en 1979 sur le régime du Shah et non seulement son mandat présidentiel.
En ce qui nous concerne, au Liban, en Palestine et dans la région, nous devons avoir en tête les données suivantes :
Depuis la victoire de la révolution islamique en Iran, ce pays fournit une aide morale et politique (nous parlerons de l’autre aide plus loin) au Liban, à la Palestine, à la Syrie, aux gouvernements et aux populations arabes dans le cadre du conflit israélo-arabe. Il suffit de dire que la révolution islamique a éliminé le plus puissant allié d’Israël dans la région qu’était le régime du Shah, qui fournissait à Israël du pétrole à prix réduit. Ne serait-ce qu’à cause de cela, nous devrions adresser mille mercis à la révolution islamique. Les gouvernements arabes l’ont-ils fait ? C’est un autre problème…
Il faut d’ailleurs rendre à ce sujet hommage au président syrien défunt Hafez Assad pour sa vision large et grande de ce conflit.
La révolution islamique n’a donc pas seulement éliminé un allié à Israël, elle l’a transformé en allié stratégique des mouvements de résistance, des peuples  et des gouvernements arabes. Elle n’a pas été avare de toutes les formes de soutien dont elle dispose, en dépit du blocus auquel elle a été soumise. Ce soutien aux mouvements de résistance et à la résistance libanaise en particulier a été exprimé pendant dix ans par l’ayatollah Khomeiny, puis à sa mort par son successeur l’ayatollah Khaménéi depuis 20 ans et par les différents gouvernements qui  se sont succédé en Iran. Car s’il y a eu des divergences et une alternance de pouvoir, une des constantes de la politique iranienne a été l’appui permanent à la Palestine, à la résistance et aux droits arabes face à l’ennemi israélien.
Au cours du mandat du président Ahmadinajad, des événements importants se sont produits et je crois que sa présence à la présidence a facilité l’augmentation de l’aide iranienne aux mouvements de résistance dans la région, et notamment pendant la guerre de juillet 2006 au Liban et celle de 2009 à Gaza.
Il est de mon devoir de donner ces précisions, car je sais que les frères en Iran ne le feront pas et remercier un être humain qui a fait du bien équivaut à remercier le Créateur. J’ai donc proposé au président Ahmadinjad au cours d’une conversation entre nous qui a eu lieu il y a quelque temps, de profiter de sa venue au Liban (Le projet n’est pas récent) pour inaugurer un des nombreux projets financés par son pays et il a répondu : « Je ne veux absolument pas que les Libanais se sentent nos obligés. Je n’accepte pas qu’un Libanais pense que je vins au Liban pour rappeler ce que j’ai fait et m’en vanter. Au contraire, c’est nous qui devons remercier le peuple libanais pour sa résistance, son souci de la dignité et pour la grande victoire qu’il a donnée à la oumma ».
Comme je l’ai dit, les Iraniens ne diront rien. Je vais donc le faire à leur place. Je sais que la plupart des Libanais regardent cette visite positivement, mais il existe aussi quelques voix discordantes que je placerai dans le cadre de « cette spécificité libanaise » dont j’ai déjà parlé.
Je ne voudrais pas évoquer ici les aides iraniennes aux institutions publiques, ni celles accordées à la résistance depuis 1982 jusqu’aux années 90. C’est vrai que le Conseil du Sud faisait son devoir, mais les aides de l’Etat aux citoyens prenaient parfois du temps. Si les demandes ont pu être remplies dans les délais c’est en grande partie à cause de l’Iran, notamment après la guerre de juillet 1993, puis celle d’avril 1996, jusqu’à la guerre de 2006.
Je voudrais développer un peu cette période. Sans parler du soutien politique et moral immense de la République islamique, nous avons aussi cherché à bénéficier d’un autre appui. La guerre avait commencé depuis une dizaine de jours et nous étions déjà sûrs, grâce à Dieu, de l’emporter. Nous pensions déjà au moment où le cessez-le feu sera décrété et au sort des maisons détruites. J’ai alors parlé avec les frères en Iran avec les moyens dont nous disposions et je leur ai déclaré que nous avions besoin d’une aide en espèces. Nous avons besoin d’argent, maintenant et jusqu’à ce que la guerre se termine car nous avons un plan que nous voulons exécuter rapidement, loin de toute forme de bureaucratie. Certains diront ici que les aides auraient dû être remises à l’Etat. Mais si cela avait été le cas, le sort d’une partie d’entre elles aura été celui de nombreux dons accordés par l’Arabie saoudite et d’autres pays arabes. il souffrira de la bureaucratie, sans parler des questions politiques. Nous savions que le 14 août, les habitants chercheraient à rentrer chez eux dans des convois denses et ils n’attendront personne pour le faire. Le président Ahmadinajad a répondu à notre demande généreusement et rapidement. je ne dévoilerai pas aujourd’hui les sommes brutes, mais je donnerai des chiffres objectifs.
Dès le premier instant après la fin de la guerre, nous avons formé des commissions et créé des mécanismes d’action rapide. Et je peux le dire sans exagération, ce qui a été accompli après la guerre de juillet n’a pas d’égal dans toutes les guerres du monde.
D’habitude, après une guerre aussi meurtrière, les destructions restent telles quelles pendant des mois et des années et les écoles sont réquisitionnées pour y installer les déplacés. Jusqu’à aujourd’hui encore, certains déplacés pendant le cyclone de Louisianne aux Etats-Unis ne sont pas encore rentrés chez eux.
A partir du 14 août 2006, le projet d’aide aux habitants a été mis au point avec un mécanisme simple et rapide : voici de l’argent, louez des maisons et achetez des meubles. Vous pourrez y rester tant que la reconstruction de votre maison n’a pas été achevée. Jusqu’à aujourd’hui, nous continuons à payer pour la location de certaines maisons. D’où vient cet argent ? En toute franchise, il vient d’Iran.
Nous avons aussi très vite entamé la reconstruction des habitations détruites. Si nous avions attend l’Etat, les formalités de la bureaucratie auraient pris bien plus de temps. Naturellement, nous parlons ici de sommes énormes et de liquidités impressionnantes. Nous avons ainsi lancé le projet « Waad » qui a respecté la volonté des habitants et a préservé le tissu social. Waad a tenu sa promesse en rendant aux habitants leurs maisons plus belles qu’elles ne l’étaient.  La commission iranienne pour la reconstruction du Liban a ensuite proposé ses services. Mais nous leur avons dit travaillez sur les lieux publics (les routes, les lieux de culte, les écoles) et laissez-nous nous occuper des maisons car ce sujet est- compliqué.
Je vais maintenant donner quelques chiffres très précis établis en accord avec les autorités publiques. Le nombre d’habitations détruites au Liban s’élevait en 2006 à 19918. 121300 habitations ont été endommagées. 34 700 familles ont profité du programme d’aide à la location de maisons en attendant la réhabilitation ou la reconstruction.
113014 habitations ont fait l’objet de restauration et dans les immeubles, Jiha al Binaa a pris en charge les parties communes qui se sont élevées à 1200. L’Etat a décidé de payer une partie des frais et nous avons compensé le reste. Nous avons ainsi payé les différences pour 2429 maisons.
Sur le plan des pertes économiques, nous n’avons pas pu assumer les frais seuls et nous nous sommes complétés avec la commission iranienne pour la reconstruction du Liban. Nous avons ainsi aidé 9900 institutions agricoles et serres, 3310 fermes, 2969 voitures de transport public et camions. 11090 établissements touristiques et commerciaux.
Naturellement, le poids le plus lord a été constitué par la banlieue sud  où 250 immeubles ont été entièrement détruits. 235 immeubles ont été confiés au projet Waad par les habitants. 15 immeubles ont été lissés aux habitants qui ont choisi de les reconstruire. Ces chiffres signifient qu’il y avait 5469 parties communes. Jusqu’à présent, 80% du projet a été accompli. 135 immeubles ont été livrés à leurs habitants et une partie sera livrée prochainement.  La couverture iranienne du projet s’élève jusqu’à présent à 60%. Les 40% restants ont été accordés par l’Etat aux habitants qui les nt donnés à Waad.
Passons maintenant à l’aide aux institutions publiques : 141 établissements éducatifs ont été reconstruits. 73 lieux de culte appartenant à toutes les religions, dont des églises ont été reconstruits, 19 établissements médicaux ont été reconstruits, ainsi que 14 ponts principaux et 431 ponts secondaires. Enfin, 110 projets électriques ont été réalisés.
Sur le plan des municipalités : 330 projets ont été réalisés, 27 routes longues de 278 kilomètres ont été réaménagées, 844 longues de 338 kms ont été reconstruites dans 251 localités. Projets d’infrastructures : 82. Projets d’embellissement : 151.
Tous ces projets nécessitent des sommes énormes qui ont été fournies directement ou en collaboration avec l’Etat par l’Iran, à travers le Hezbollah ou ses institutions.
Comment les Libanais, en dépit de leurs divergences, devraient-ils accueillir le chef d’un Etat qui s’est tenu à leurs côtés aux pires moments et pendant une guerre d’une rare violence ? Evidemment par le respect, l’estime et la reconnaissance.
Aujourd’hui, le président Ahmadinjad est l’hôte du président Michel Sleiman. Il est l’hôte du Liban officiel et il ne vient au Liban sur une invitation du mouvement Amal ou du Hezbollah. C’est le Liban officiel qui l’a invité. Nous devons tous respecter cette invitation et la traiter avec les égards et les coutumes de l’hospitalité et des valeurs morales libanaises. Nous devons être nobles dans notre comportement face à des questions de cette importance.
Aujourd’hui encore, la République islamique d’Iran est prête à aider le Liban et à se tenir à ses côtés, en dépit de période délicate qu’elle traverse et des tentatives de l’encercler via des sanctions. Malgré cela, elle est prête à nous aider et à participer à des projets par le financement et l’équipement, notamment, celui de l’équipement de l’armée.
Ici, je voudrais rassurer les Libanais. En général, lorsque nous demandons de l’aide à l’étranger, on nous pose des conditions et nous les acceptons. Avec l’Iran, ils nous font des propositions et nous faisons la fine bouche. Mieux, c’est nous qui posons des conditions. C’est étrange, mais cela montre que les intentions politiques sont plus importantes que la volonté réelle d’aider le Liban et de renforcer ses capacités dans tous les domaines.
Les Iraniens ont proposé  d’aider le Liban, mais si les Libanais ne le souhaitent pas, nul ne les oblige à accepter cette aide.
Le gouvernement est libre de refuser l’aide iranienne pour l’équipement de l’armée. C’est pourtant lui qui a dit qu’il avait un problème à fournir des équipements à l’armée. Chaque Etat sollicité pose des conditions. Voilà enfin un pays qui propose d’aider sans conditions. C’est la réalité. Il n’est pas besoin de s’énerver. L’Iran ne souhaite pas prendre pied au Liban, comme le sous-entendent certains. Mais il y a aussi des réalités géographiques et historiques que nul ne peut ignorer. Peut-on détruire l’influence syrienne au Liban ? C’est la même pour chose pour l’Iran. Certains Libanais l’aiment qu’elle donne ou non des équipements à l’armée. Ce pays jouit du respect et de l’estime de nombreux Libanais à cause de l’aide et du soutien fourni au Liban pendant trente ans, sans jamais réclamer la moindre contrepartie, ni même des remerciements.
Lorsque le Conseil de sécurité a voulu adopter de nouvelles sanctions contre l’Iran, le Liban n’a pas pu prendre de position. Pourtant, les Iraniens se sont contentés de dire : nous comprenons les circonstances particulières du Liban, alors que l’Iran n’a pas hésité à nous appuyer, même aux pires moments. C’est une attitude noble de la part de l’Iran.
Le côté officiel de la visite relève de la responsabilité de l’Etat. Mais sur le plan populaire, nous, à Amal et au Hezbollah, avons invité les Libanais à réserver un accueil chaleureux au président iranien sur la route de l’aéroport. Nous organisons ensuite un rassemblement populaire dans la banlieue sud le premier jour.
Le président Ahmadinjad souhaite se rendre au Sud pour visiter le lieu où reposent les victimes des massacres de Cana et la localité de Bint Jbeil, en raison de son symbolisme dans la lutte, la résistance et la victoire. Il n’a jamais été question dans le programme du président qu’il se rendre à la porte de Fatima pour jeter une pierre contre Israël. Ils en ont pourtant fait une affaire diplomatique et politique. Personnellement, je lui ai dit : « Vous, jeter une pierre ? Vous pouvez faire bien plus que cela ».
Cette histoire a été inventée de toutes pièces. Certes, nous aurions souhaité qu’il puisse se rendre dans la Békaa ou dans d’autres régions libanaises, mais le manque de temps et le nombre de rendez-vous ne permet pas de prévoir de telles étapes.
Pour conclure cette partie du discours, je voudrais appeler les Libanais et les Palestiniens (puisqu’ils sont aussi concernés dans l’appui de l’Iran)à accueillir comme il se doit selon les règles morales et celles d’hospitalité, le président iranien et surtout à prendre leur mal en patience, car dans certains cas, ils devront attendre longtemps, en raison du programme très chargé du président.
Je passe maintenant au troisième volet du discours qui porte sur l’acte d’accusation du TSL, sur les faux témoins et sur l’accusation de membres du Hezbollah.
 Je voudrais commencer par rappeler que la situation était stable et que le gouvernement d’union nationale fonctionnait tant bien que mal et le projet de loi sur le budget était en train d’être examiné. En dépit de la divergence d’opinions au sujet du vote au Conseil des ministres sur la question des sanctions contre l’Iran, nous avons continué à nous comporter normalement. Le Premier ministre m’a rendu visite  et l’entretien était très positif. Mais le dernier sujet évoqué au cours de cette rencontre a été, comme je l’ai déjà déclaré au cours d’une conférence de presse, a été la publication en octobre ou en novembre de l’acte d’accusation et il m’a dit que Bellemare compte publier son acte d’accusation qui contiendrait telle et telle chose. je rappelle cela pour dire que nous avons maintenu le sujet secret et nous avons essayé ensemble de voir comment nous allions le résoudre, tout en nous promettant de rester n contact.
Sur ces entrefaites, le chef d’état major israélien a dévoilé le contenu de l’acte d’accusation du TSL et il a annoncé qu’il comportera une accusation contre le Hezbollah et que ce pays traversera des moments difficiles, voire une guerre civile avec son cortège de destructions.
Après les propos d’Ashkénazi, la situation est devenue différente. Il est devenu clair que les Israéliens étaient les premiers à utiliser l’acte d’accusation préparé par Bellemare. Malgré cela, nous avons quelque peu patienté avant d’entreprendre une contre action. Oui, je le confirme, nous avons mené une opération préventive pour que le Liban et les Libanais ne soient pas pris de court par ce que préparent les américains et les Israéliens contre notre pays. Nous avons ouvert le débat sur la scène publique, cat une question aussi délicate ne se résout pas seulement dans les chambres closes. Il s’agit aussi d’une bataille de l’opinion publique. J’ai voulu remettre ces choses au point, car les gens ont souvent la mémoire courte.
Je voudrais ici revenir à l’essentiel du débat, car souvent face à l’ampleur de la polémique, on perd le fil initial du débat. Avec calme, je voudrais recentrer le débat.
Nous Libanais, nous voulons tous la vérité. Que nul ne nous accuse de ne pas la vouloir. Nous voulons tous la justice, mais nous voulons la vérité réelle, non celle qui est falsifiée sous couvert de vérité, et la justice réelle, non l’injustice sous le label de la justice.
Second point : le chemin de la justice passe par la vérité. Autrement dit, sans vérité, il ne saurait y avoir de justice. C’est ainsi qu’il y a eu une grande injustice à l’égard de la Syrie, des quatre généraux, des frères Abdel Al et de bien d ‘autres alliés de la Syrie, qui ont été mis en cause, sans  preuves véritables. ici je voudrais poser une question avec calme. Il n’est pas nécessaire de s’énerver. Je voudrais demander aux Libanais (même si cette affaire ne concerne pas seulement le Liban mais vise l’ensemble de la région) : l’enquête internationale dans toutes ses étapes mène-t-elle à la vérité qui elle-même mène à la justice ? C’est une question humaine qui n’a rien à voir avec les sensibilités ou les considérations religieuses, confessionnelles ou partisanes ? Les Libanais ont vécu toutes les étapes de l’enquête internationale. Celle-ci mène-t-elle à la vérité ?. Le débat ne porte pas sur certains qui veulent la vérité et d’autres qui la rejettent.  Au contraire, je veux la vérité et je clame la mienne, celle de l’accusation contre Israël  Si cette vérité est découverte, elle provoquera un grand changement qualitatif et dangereux dans la région au profit du projet de la résistance. C’est pourquoi nous avons grand intérêt à ce que la vérité soit découverte, même si nous ne sommes pas directement inculpés par l’acte d’accusation douteux.
Je répète ma question : cette enquête internationale mène-t-elle à la vérité ? Jusqu’à présent, l’expérience commence par les faux témoins. Elle est douloureuse. Vous en avez souffert pour nous. C’est vrai, en définitive, le Premier ministre Saad Hariri –il en d’ailleurs remercié- a déclaré au quotidien Al Chark al Awsat que ce dossier existe bel et bien et qu’il a détruit les relations libano-syriennes.  Pourtant, il y a encore des personnes au Liban qui nient l’existence de faux témoins. Pourtant, leurs témoignages ont été pris en considération et ont servi de base à des décisions. Certains menacent aujourd’hui d’élargir ce dossier. Il n’y a aucun problème à cela. Son élargissement est dans l’intérêt de cette cause.
Sur la base des déclarations des faux témoins, un coup d’Etat a été réalisé. Des personnes importantes ont été arrêtées et des projets politiques grandioses ont été établis pour le Liban et la région. En face, il y a des personnes qui ont fait des analyses ou qui ont présenté des éléments erronés sur base d’analyses sans que nul n’en tienne compte. Ces analyses et ces informations n’ont eu aucun effet sur la situation et on veut les placer à pied d’égalité avec les autres faux témoins qui ont servie pour renverser une situation et créer de nouveaux faits accomplis ? Tout peut faire l’objet d’un débat, mais il y a des faux témoins qui ont provoqué des changements politiques alors que les informations sur le contenu de l’enquête internationale étaient distillées dans la presse et les salons connaissaient le contenu du rapport avant qu’il ne paraisse officiellement.
Je donnerai plus d’éléments sur l’enquête internationale au cours d’une nouvelle conférence de presse, mais je répète ma question : cette enquête mène-t-elle à la vérité ou sur des fausses pistes ? mène-t-elle vers la fraude et vers le fait de faire endosser le crime à ceux qui ne l’ont pas accompli ? Mène-t-elle vers l’acquittement du criminel et la mise en cause l’ami et le frère avec la couverture de certains et à la demande d’autres ? C’est la question que je pose aujourd’hui.
Une chose a aussi attiré mon attention au cours des dernières semaines : pourquoi cette insistance de Bellemare à ne pas remettre les documents concernant les faux témoins, quitte à faire appel à l’ONU pour obtenir gain de cause ? Pourquoi l’Onu est-elle contrainte d’intervenir par le biais du secrétaire général adjoint pour les questions juridiques pour empêcher la remise des documents au général Sayyed ? Après le scandale provoqué par les déclarations de la conseillère en matière juridique, l’Onu ne sait plus comment étouffer l’affaire, prétendant qu’il s’agit d’un avis consultatif ? Pourquoi tant d’acharnement à protéger les faux témoins de la part de M.Bellemare et de l’Onu ? N’avons-nous pas le droit de poser cette question ? Il existe une crise de confiance entre nous et l’enquête internationale. Avant qu’ils ne demandent certains de nos membres pour audition, nous avons demandé certaines choses. Rien n’a été fait. S’ils veulent rebâtir la confiance, ils doivent répondre à nos demandes et la première démarche consiste à juger les faux témoins. Non seulement les faux témoins n’ont pas été jugés et n’ont pas fait l’objet de poursuites, mais le TSL les protège. Pourquoi ? ceux qui veulent la vérité se comportent-ils ainsi ? Vous ne voulez pas les juger, tant pis mais pourquoi les protéger ? Nous voulons savoir ce qu’ils ont dit, sur quoi a été bâtie l’enquête. C’est une grande question à laquelle il n’y a pas encore de réponse. Nous avons demandé au gouvernement libanais d’ouvrir le dossier car nous considérons qu’il permet de connaître la vérité. Nous ne voulons nous venger de personne…
Au départ, ils ont dit ce dossier n’existe pas. Plus tard, il y a eu une reconnaissance de l’existence de faux témoins et une promesse que le sujet sera débattu. Le ministre de la Justice a été chargé d’établir un rapport. Il a pris un mois et demi pour cela. Je voudrais vous dire en toute franchise que la volonté d’atermoyer est claire. Il est certain que la dernière initiative du président de la Chambre Nabih Berry, qui a été accomplie sans coordination préalable avec l’opposition, mais celle-ci est totalement solidaire, a créé un choc positif à ce sujet.
Le dossier devrait être discuté au cours de la séance de mardi. Mais il est certain que l’on cherche à gagner du temps. Ce sujet ne nécessite pas deux ou trois séances. Il peut être tranché rapidement et il doit l’être dans l’intérêt national.
Je vais même plus loin. Lorsque ce dossier sera déféré devant la justice, il ne devrait pas non plus y avoir de perte de temps. Il ne doit pas traîner deux ans ou plus. Certains commencent déjà à dire : nous ne pouvons pas juger les faux témoins avant la parution de l’acte d’accusation. Je répète donc ma question : l’enquête internationale mène-t-elle à la vérité ?
Avant le jeûne du Ramadan, j’ai soumis à l’opinion publique une série de présomptions et d’indices, le procureur général de la République a réclamé ces éléments, ajoutant qu’il voudrait être en possession de tout ce que je détiens. Peut-être que je ne veux pas pour l’instant tout remettre et peut-être que je n’ai rien de plus que ce que j’ai dit. Mais ces présomptions et ces indices ne sont-ils pas suffisants pour creuser cette piste ? Ils n’ont pourtant rien fait.
On dit que l’acte d’accusation sera publié en décembre. Il y a donc de moins en moins de temps. La piste israélienne n’a été creusée, sous prétexte qu’il faut leur remettre tous les indices. Aucune enquête ne fonctionne ainsi. Une seule présomption suffit pour creuser une piste. Et même, une simple hypothèse doit être examinée, dans les enquêtes. J’ai pourtant fourni plusieurs présomptions et indices et nul n’en a tenu compte.
Je voudrais poser une question : la justice libanaise a-t-elle mené une enquête auprès des agents arrêtés ? A-t-on demandé à quelle date ils ont introduit un commando israélien ?
Je peux dire que pour l’instant, il n’existe aucun indice permettant de croire que l’enquête mène vers la vérité. Nous avons toutes les données qui nous permettent d’affirmer que l’enquête internationale est politisée et falsifiée. Elle est même politique depuis le début. Ce n’est pas à nous de présenter les preuves. C’est à eux de montrer que leur enquête est professionnelle et sérieuse.
Tout le monde, les américains, les Israéliens, les britanniques et les Français, sans oublier  les médias du monde, parlent du contenu de l’acte d’accusation   et des indices sur lesquels il compte se baser. Mais qu’est-ce qui prouve que les témoins qu’il évoquera ne sont pas de faux témoins ? Il faut rappeler aux Libanais que le statut du TSL a été modifié pour permettre la protection des témoins. Ce qui se dit dans la presse, c’est que M.Bellemare compte utiliser des indices relatifs aux communications. Il considère que le moment où ces communications ont été établies est suffisant pour bâtir une accusation. Il s’agit en fait d’une série de communications qui ont été établies à un moment précis à travers des numéros de téléphones de membres du Hezbollah. Je pose la question suivante : s’agit-il d’un indice suffisant pour lancer des accusations ?  Qu’est-ce qui prouve qu’il n’est pas fabriqué ? Y a-t-il une possibilité qu’Israël ait pu manipuler les éléments des communications ? La compagnie de téléphonie mobile peut-elle manipuler les éléments ? Les services de renseignements américains ou autres peuvent-ils les manipuler ? Tout le monde peut le faire. Peut-on se baser sur un tel indice dans une affaire aussi grave, peut-elle la plus grave de la dernière décennie ?
Au cours des prochaines semaines, une conférence de presse sera organisée au sujet des télécommunications, car il doit être traité par des spécialistes. J’invite les Libanais à la suivre attentivement. Nous avons cherché dans ce domaine, pour nous défendre et nous avons découvert des éléments hallucinants. Nous répondrons à l’indice par un autre, à la logique par une contre-logique ? Nous comptons dire : voici nos données, voici notre expérience, voici l’opinion technique et voici l’indice technique. Discutez avec nous sur cette base, argumentez et répondez. Ce n’est donc pas nous qui politisons l’enquête.
Je ne cherche pas à répandre un climat de pessimisme. Les espoirs sont encore placés dans l équation Arabie saoudite-Syrie. Jusqu’à présent, nul ne peut dire que les efforts ont abouti à une impasse. Pourtant, une grande erreur est commise dans l’approche de ce dossier : on nous dit : essayons de traiter les conséquences de l’acte d’accusation. C’est toujours comme cela avec nous les Arabes, nous allons aux conclusions et nous nous lançons dans des débats sans fin sur les résultats. L’approche effective consiste à dire : essayons d’empêcher cette nouvelle agression contre la résistance et contre le Liban. Comment pouvons-nous empêcher les Etats-Unis et Israël d’utiliser le TSL et l’acte d’accusation pour détruire un phénomène noble dans le monde arabe qui s’appelle la résistance libanaise. Discutons de ce sujet et coopérons ensemble, sur les plans libanais, arabe et régional au lieu de céder à la volonté internationale qui veut publier l’acte d’accusation et de chercher ensuite à traiter ensuite à en réduire les effets.
Certains disent : nous pouvons en contrôler les effets. Mais qui peut l’affirmer ? Qui ait si ceux qui insistent pour publier l’acte d’accusation ne sont pas en train d’exécuter la phase un d’un plan qui nous dépassera tous et ira au-delà du Liban ?
La bonne approche consiste à ne pas fuir et à ne pas affirmer que la Syrie et ses alliés ou que le Hezbollah veulent réaliser un coup d’Etat au Liban. C’est fini. Ce sont des propos vides de sens.
Nous ne pensons pas de cette façon. Ce n’est pas dans notre mentalité. Laissez-moi dire ce que j’ai sur le cœur. Si nous voulions prendre le pouvoir, nous l’aurions fait en 2005. Nous en avions les moyens, mais nous ne l’avons pas fait. Nous aurions aussi dû le faire le 15 août 2006. Nous avons une lecture au sujet de la guerre de 2006 que nous gardons pour nous dans l’intérêt du pays et de l’unité nationale. Qu’on en finisse donc avec ces accusations, qui n’ont aucune valeur. Pourquoi voulez-vous fuir les vrais problèmes et vous réfugier dans des sujets creux comme ceux qui veulent le coup d’Etat ; le Hezbollah attaque Tripoli etc en utilisant un langage provocateur ?
N’allez pas vers les questions secondaires. Il existe une volonté internationale qui cherche à utiliser l’acte d’accusation contre des éléments du Hezbollah comme la partie d’un plan global. J’appelle les Libanais à se solidariser autour de cette question pour déjouer ce nouveau plan.
A mon avis, c’est la bonne approche et c’est la bonne voie. Certes, ni Israël, ni les Etats-Unis ne veulent qu’on la prenne. D’autres pays aussi et malheureusement des parties internes. Certains sont dérangés par le gouvernement d’union nationale et par tout rapprochement entre des parties essentielles internes.
Ces gens prennent leur véritable poids en cas d’entente interne. Vous savez de qui je parle. Certains jettent de lui sur le feu et utilisent un langage confessionnel. Devons-nous leur céder ? non, nous devons coopérer entre nous, avec la Syrie, l’Arabie saoudite et avec tout ami pour écarter le danger qui menace le Liban et la résistance et qui profite à Israël.
Il existe des personnes suspectes qui préparent les manifestations de joie lors de la parution de l’acte d’accusation. Mais le véritable gagnant est Israël et avec lui les Etats-Unis qui lui fournissent les armes les plus modernes pour modifier les équations dans la région, qui font pression sur les palestiniens pour qu’ils reviennent aux négociations directes sans arrêt des colonisations, qui humilie les Arabes et qui les pousse à se taire face aux terribles images de la voiture écrasant un enfant palestinien, de la danse des soldats devant les prisonniers… out cela se passe alors que toutes les parties sont occupées par d’autres problèmes : le Soudan est au bord de la guerre, le Yémen brûle , l’Afghanistan est occupé, le Pakistan est au bord du gouffre, l’Iran est victime de sanctions, la Syrie subit des pressions, l’Egypte traverse une crise interne et Gaza est encerclée. C’est dans ce contexte que les Américains et les Israéliens veulent exécuter leur plan.
Essayons de voir les choses sous cet angle, clairement et calmement, sans perdre de vue que ce pays est le nôtre. Il est aussi notre dignité et nous avons un avenir commun. Le préserver est notre responsabilité, souverain, indépendant, digne et la tête haute en hommage au sang de nos martyrs.







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