A Pékin, le président philippin annonce sa «séparation» d’avec les Etats-Unis

Le président philippin Rodrigo Duterte a annoncé jeudi à Pékin sa «séparation» avec les Etats-Unis, allié traditionnel de son pays, confirmant un revirement spectaculaire en direction de la Chine.
«J'annonce ma séparation d'avec les Etats-Unis», a lancé M. Duterte lors d'un forum économique, quelques heures après un sommet avec son homologue chinois Xi Jinping, suscitant une salve d'applaudissements.
Alors que les Philippines étaient traditionnellement de proches alliés des États-Unis, Rodrigo Duterte a brisé ce cap début septembre en insultant Barack Obama, avant de s'excuser après coup. En outre, le président a décidé de ne pas s'arrêter là, et a par la suite menacé de mettre fin aux exercices militaires conjoints avec Washington, des manœuvres étant prévues pour octobre.
Lors d'une visite en Chine, le président philippin a continué sur sa lancée, faisant ses adieux aux États-Unis: «Votre séjour dans mon pays n'était utile que pour vous et il est temps de dire au revoir, mes amis», a déclaré M. Duterte, cité par le portail GMA News.
«Je n'irai plus en Amérique, je serai seulement de nouveau insulté», a déclaré M. Duterte dans un discours adressé aux Philippins résidant en Chine.
Selon lui, l'Occident a trop longtemps dicté aux Philippines sa politique étrangère.
«Ce qui nous séparait de la Chine n'était pas le fruit de nos efforts: je tracerai une nouvelle voie», a-t-il déclaré.
Cependant, dans un autre discours en Chine, le président philippin a déclaré que son pays n'avait pas l'intention de signer de nouvelles alliances militaires ou de rompre les alliances existantes.
«Il n'aura pas de nouvelles alliances. Il n'aura pas de ruptures des alliances militaires. Je dis simplement que nous ne devrions pas jeter de l'huile sur le feu (des conflits existant) alors que le monde bouillonne déjà», a déclaré M. Duterte aux journalistes philippins qui l'accompagnaient.
Le dirigeant philippin est connu pour ses déclarations insultantes à l'endroit de son homologue américain Barack Obama. Il avait déclaré que Barack Obama pouvait «aller au diable» si les États-Unis ne voulaient pas vendre d'armes aux Philippines.
Ce virage à 180 degrés dans sa politique diplomatique, signifie-t-il une nouvelle étape dans les relations entre Pékin et Manille? Précédemment, les relations entre les deux pays se sont détériorées en raison de leurs revendications territoriales dans la mer de Chine méridionale. Ces tensions semblent prendre fin: mardi 18 octobre, Rodrigo Duterte est arrivé à Xiamen (le sud de la Chine) avec une importante délégation pour une visite historique pour se rapprocher de son voisin chinois.
Source: agences et rédaction
Comments

