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Sayed Nasrallah: Nous sommes en bonne position et plus proches que jamais d’al Qods

Sayed Nasrallah: Nous sommes en bonne position et plus proches que jamais d’al Qods
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Discours de sayed Hassan Nasrallah à l’occasion de la journée « Al Qods »

A l’occasion de la journée « Al Qods » décrétée par l’ayatollah Khomeiny le dernier vendredi du mois de Ramadan, le secrétaire général du Hezbollah, sayed Hassan Nasrallah a prononcé un discours dans lequel il a évoqué les négociations israélo-palestiniennes sous l’égide de Washington, ainsi que les incidents de Bourj Abi Haïdar, l’équipement de l’armée, le TSL et les problèmes du quotidien.
Sayed Nasrallah a commencé son discours en expliquant la signification de la « journée de Jérusalem » dans ce mois béni de Ramadan décidée depuis trente ans par l’ayatollah Khomeiny. Sayed Nasrallah a estimé qu’année après année, cette décision de l’ayatollah a montré sa justesse d’autant que les menaces, les complots et les dangers se multiplient contre Jérusalem et la Palestine. Cette décision est restée en vigueur même après la disparition de l’ayatollah Khomeiny, puisque l’imam Khaménéi  l’a confirmée et a maintenu le même engagement envers la cause palestinienne et Jérusalem, envers la lutte contre l’ennemi sioniste et contre le projet américano-israélien dans la région.
Il y a toujours des causes nobles et justes mais pour lesquelles on craint le passage du temps. On craint qu’il n’y ait prescription, comme c’est le cas pour certaines lois civiles (bien entendu ce n’est pas le cas pour les lois religieuses). On criant que cette cause ne soit minée par le temps, la lâcheté, l’abandon, les complots internationaux, le désenchantement, le désespoir et la faiblesse…Mais notre oumma ne peut oublier la cause palestinienne, ou l’ignorer, car cette cause fait partie de notre religion, de notre engagement religieux, de notre culture, de notre civilisation, de nos valeurs, de notre passé, de notre présent et de notre avenir. C’est pourquoi nous devons l’évoquer constamment, à chaque occasion et même créer les occasions pour cela, afin qu’elle reste présente dans la conscience de notre oumma, de nos peuples et de nos régimes, dans notre sens responsabilités et dans le programme de la oumma ; C’est là l’objectif principal voulu par l’ayatollah Khomeiny lorsqu’il a pris la décision de créer la journée « Al Qods ».
Cette journée est celle de la confirmation des principes, puisque ceux-ci sont déjà connus, et du rappel de nos droits. Nos principes sont les mêmes depuis 1400 ans, même si des personnes les ont lâchés ou sont tombés à la mi-chemin.
Les principes qui affirment que la Palestine va de la mer au fleuve sont la propriété du peuple palestinien  et appartiennent aux mondes arabe et islamique. Nul n’a le droit de brader une parcelle du territoire de la Palestine, ni une de ses gouttes d’eau, ni même une lettre de son nom. La journée « Al Qods » est celle de la confirmation de cette constante idéologique, historique et humaine. Jérualem ne peut pas être la capitale d’un Etat qu’on appelle Israël, ni la ville, ni une de ses rues ou un de ses quartiers. Jérusalem est la capitale de la Palestine, elle est celle de la terre et du ciel en une certaine manière.
Une des constantes est aussi le fait que cet Israël est un Etat illégal, illégitime, inhumain et immoral. L’Etat d’une entité née sur les violations et les massacres. Pour cela, elle ne peut pas obtenir la moindre légitimité, même si certains la lui reconnaissent .
C’est là toute la logique de la journée « Al Qods », la logique du droit, indépendamment des circonstances régionales ou internationales, ce droit qui n’est pas influencé par les lâches, ni par la terreur intellectuelle exercée par les faibles. La journée « Al Qods » est aussi l’occasion de mettre en lumière les menaces de judaïsation qui guettent Jérusalem et ses lieux de culte ainsi que les exactions imposées à ses habitants pour les contraindre à l’exode, les tentatives américaines et sionistes de d’imposer Israël comme un Etat juif pur, le blocus imposé à Gaza et tout ce que subissent le smillions de Palestiniens chassés de chez eux…Cette journée est l’occasion de rappeler tout cela à l’opinion publique arabe et internationale pour que chacun assume ses responsabilités.
Sayed Nasrallah a précisé que cette année, cette journée arrive alors que deux événements importants sont en train de se dérouler dans la région : « ce qu’on appelle les négociations de paix israélo-palestiniennes, et le retrait américain d’Irak. Certains considèrent que l’occupation de l’Irak est terminée. Bien entendu, c’est faux. D’autres ont qualifié le retrait américain de partiel. Je crois qu’il y a une certaine injustice envers la résistance irakienne dans cette appellation. Il vaudrait mieux parler « de retrait aux trois quarts » ou trouver une expression qui rendre justice aux réalisations de cette résistance.
Concernant les négociations, sayed Nasrallah a estimé qu’elles sont mort-nées. Leurs objectifs politiques et médiatiques sont clairs. Elles sont un besoin pour l’administration américaine et pour Israël, ainsi que pour certaines parties officielles arabes. Mais, ceux qu’elles concernent le moins sont le peuple palestinien et ses droits. Ces négociations sont mort-nées,  car la grande majorité des organisations palestiniennes les ont rejetées et condamnées, même celles qui ne rejettent pas le principe de la négociation avec Israël. Vous savez que dans le monde rabe, il existe deux opinions au sujet des négociations, la première en rejette le principe même et nous en faisons partie et la seconde ne rejette pas le principe mais remet en cause le timing, les sujets, le plafond etc. Même les partisans de cette seconde opinion ont rejeté ces négociations. De même, les sondages réalisés auprès des palestiniens montrent que la grande majorité d’entre eux rejettent aussi ces négociations. Celles-ci n’ont donc aucune valeur même pour l’intérieur palestinien. D’ailleurs, indépendamment du principe, l’expérience des négociations a montré leur inutilité. Certains ont avoué récemment sur les chaînes de télévision la grande déception qu’ont été pour eux 17 ans de négociations stériles.
Que peuvent donc apporter de nouveau les négociations aujourd’hui ? Malheureusement, ces négociations qui jouissent d’un grand appui occidental et américain visent  essentiellement  à donner de la légitimité à l’entité sioniste qui n’en a aucune et à prolonger son existence.
Evoquant le retrait des troupes américaines d’Irak, sayed Nasrallah a estimé qu’il s’agit de l’annonce d’un échec et d’une défaite. D’ailleurs, au sein de l’administration américaine, nul n’a osé prononcer un discours victorieux et ce qui a été dit tenait plus de la défaite que de la victoire et cherchait à justifier le retrait. Même lorsque certains ont parlé de réalisations, celles-ci sont restées timides. Nous savons tous que les Américains sont venus en Irak pour y rester et pour le contrôler, non pour s’en retirer au bout de quelques années. Mais ils ont été surpris par une réalité différente. Ils ont parlé de graves erreurs stratégiques dans la lecture   produit à cause des hauts faits de la résistance irakienne, qui n’ont rien à voir avec les attaques suicides contre le peuple irakien, les mosquées et les églises et les institutions irakiennes, lesquelles sont totalement condamnables. Rappelant que les troupes américaines étaient venues en Irak pour y rester, sayed Nasrallah a estimé que la résistance militaire, qui consiste dans des opérations héroïques contre les troupes occupantes, a poussé les soldats américains vers le départ. L’ampleur des pertes subies par l’armée américaine a été plus importante que ce que pouvait supporter cette armée et l’administration dont elle dépend. De même, le budget dépensé par le Trésor américain pour maintenir la présence armée en Irak était trop élevé et les Américains ont été contraints à adopter le plan de retrait par étapes. Mais à stade, un autre facteur a été déterminant dans le retrait américain d’Irak et c’est la patience et la solidité du peuple irakien. Depuis des années, des services secrets très dangereux ont tenté de pousser le peuple irakien à la guerre civile et à s’entretuer entre chiites et sunnites et entre ethnies différentes (les Kurdes, les Arabes, les Turkmènes) et le peuple irakien a résisté. Nous devons nous incliner aujourd’hui avec respect devant sa solidité et ses sacrifices. Ceux qui peuvent tenir face à des attaques quasi quotidiennes d’une rare violence suivies de déclarations explosives et d’accusations toutes faites relayées par les médias méritent un grand respect. Avec l’aide de ses commandements et grâce à sa patience, le peuple irakien a tenu bon et a déjoué ce complot. Les Israéliens et les services américains sont tous liés aux explosions en Irak et même derrière certaines attaques suicides. Si l’in filtration israélienne au Liban est aussi importante, à plus forte raison l’est-elle en Irak sous l’occupation américaine. Ce pays est désormais une scène ouverte au Mossad, à ses agents et à ses plans. Or nous savons tous que pour les Israéliens, un Irak uni,  fort et engagé dans les causes arabes est une ligne rouge. C’est pourquoi cette entité cherche à l’effriter.
Le peuple irakien a tenu bon jusqu’à présent et en rendant le prix de la présence occupante trop lourd, il a poussé celle-ci à un retrait par étapes. C’est d’ailleurs une logique universelle et historique et c’est là un choix réaliste pour  les peuples de la Palestine, au Liban, à l’Irak et jusqu’au Vietnam. Cette réalité n’est pas propre à une religion, une culture ou une civilisation. C’est une logique divine qui veut qu’un peuple soumis à l’occupation d’une force très importante peut choisir de résister pour lutter contre cette occupation. S’il fait ce choix, le peuple ne peut que gagner, même si les sacrifices sont énormes. Ce qui se passe aujourd’hui en Irak est donc un acquis pour le choix de la résistance. Je voudrais ici rappeler que les attaques de certains groupes n’ont rien à voir avec cette résistance. Regardez par exemple ce qui s’est passé aujourd’hui à Quetta au Pakistan. Dans ce pays sinistré qui compte plus de 20 millions de déplacés suite aux inondations, des citoyens ont voulu manifester en solidarité avec Al Qods et un homme s’est fait exploser parmi eux. Les victimes de cette attaque sont les martyrs de la Palestine et de Jérusalem, les martyrs des véritables priorités et de la grande cause. Quant à ceux qui ont commis l’attaque, Satan a aveuglé leurs cœurs et ils sont manipulés par les services de renseignements.
Lorsque nous regardons l’ensemble du paysage, nous voyons que la lutte continue en Irak, en Palestine et au Liban. Il y a certes des difficultés (heureusement la résistance palestinienne a repris ses opérations bénies), mais si l’on regarde le paysage dans toute sa globalité, on remarque que l’axe de la résistance a enregistré des acquis historiques au cours de la dernière décennie, en comparaison à l’axe qui lui fait face et qui regroupe Israël, l’Occident et une partie de ceux qu’on appelle les Arabes modérés.  
En résumé : après le 11 septembre 2001, les néo-conservateurs américain, qui ont pris le contrôle des Etats-Unis devenus la plus grande puissance du monde après l’effritement de l’Union soviétique, sont venus dans la région avec des moyens jusque-là inégalés. Ils ont même défait des bases militaires dans le monde pour les installer dans notre région où il y a des ressources importantes en pétrole et gaz. Ils sont venus  pour réaliser un projet qui a été appelé par la suite le « Nouveau Moyen Orient ». Il consistait à consolider l’entité sioniste par le biais d’un compromis qui liquide la cause palestinienne  et l’esprit même de résistance chez les Palestiniens, ainsi que la résistance au Liban pour que ce pays intègre l’axe américano-israélien. Tout comme il s’agissait d’éliminer toute velléité de libre décision chez les Irakiens et de renverser le régime syrien et d’isoler l’Iran avant de renverser le régime islamique pour que toute la région soit à la merci du projet américano-israélien.  Ce projet a bénéficié au cours des  dix dernières années de moyens bien plus importants que tout ce qui avait déjà été utilisé pour la réalisation de projets similaires dans l’Histoire. Ce projet a utilisé, en plus des moyens militaires, l’argent, la politique et des moyens médiatiques énormes notamment grâce à la révolution et au développement du secteur des télécommunications. En face de lui, il y avait l’axe de la résistance formé de la résistance en Palestine, au Liban et en Irak, de la Syrie, de l’Iran et toutes les formations qui, dans le monde appuient ce courant. Il n’a certes ni les moyens, ni les  nombres de l’axe qu’il affronte et pourtant…Ce projet à la disposition duquel des moyens énormes ont été mis a échoué. Mais la lutte n’est pas terminée. Le conflit prend d’autres formes et utilise d’autres arènes. Mais il n’en demeure pas mois que ce projet a essuyé de graves défaites et il y en aura d’autres. Tous les experts économiques affirment que toutes les tentatives d’enrayer la crise économique en Europe et aux Etats-Unis ont échoué et des développements graves sont prévus dans ce domaine au cours des prochaines années. Les Américains ne peuvent pas mener de nouvelles guerres, à cause de leurs propres difficultés, économiques et politiques, non parce qu’ils ont revu l’échelle de leurs valeurs. Pourquoi ce projet a échoué et l’axe de la résistance a marqué des points ?  A cause de la résistance palestinienne à Gaza, de la résistance au Liban pendant la guerre de 2006 et à cause de la volonté libanaise qui a rejeté les diktats américains au cours des 5 dernières années. A cause aussi de la résistance de la Syrie, de l’Iran et de la population en Irak. Nous sommes appelés à continuer à résister, à rester unis et nous devons plus que jamais appuyer la résistance palestinienne. Les difficultés internes à chaque scène ne sont plus que des détails face à cette image globale. Nous sentons que nous approchons de la victoire. L’Israël de 2010 est-il le même que celui qui a mené la guerre de 2006, la guerre contre Gaza ou celui du retrait de la défaite de 2000, ou encore celui de l’invasion de 1982 ? Il est certainement différent. Le Grand Israël a disparu et l’Israël d’aujourd’hui traverse de nombreuses crises dans les détails desquelles je ne souhaite pas m’étendre aujourd’hui.
Oui, nous sommes appelés à continuer et à rester unis. En menant leurs deux opérations courageuses en Cisjordanie nos frères du Hamas ont besoin de toutes nos voix d’encouragement, d’autant que ces opérations ont été condamnées par Barak Obama, les Britanniques et les autres. Toutes les formes d’appui moral et matériel à la résistance sont les bienvenues et nous devons continuer à miser sur la libération de la Palestine et de Jérusalem.
Le secrétaire général du Hezbollah est revenu ensuite sur la fameuse équation armée-population-résistance, pour en développer chacun des trois éléments.
D’abord, la résistance.  Le 31 août, l’imam Moussa Sadr a été enlevé avec ses deux compagnons cheikh Mohammed Yacoub et Abbas Badreddine. L’imam Moussa Sadr  est le père de la résistance. C’est là un des nombreux points d’accord entre Amal et le Hezbollah. Nous condidérons tous que l’imam Sadr est notre chef, le fondateur de la résistance et celui qui a tracé la voie. Des ses doigts et de ses beaux yeux, il nous a montré Jérusalem, comment l’aimer et comment mourir sur son chemin. Nous savons tous qu’au moment de leur disparition, l’imam Sadr et ses compagnons étaient les hôtes du régime libyen Le président Nabih Berry a évoqué cette question il y a quelques jours. Je voudrais ici duire que j’appuie chaque phrase prononcée par le président Berry, dans ce domaine, sur le double plan judiciaire et politique.
Sur le plan politique, la justice libanaise doit assumer ses responsabilités à l’égard de citoyens libanais, voire de leaders libanais enlevés et retenus dans un pays arabe. Ni nous, ni ceux qui se considèrent comme les premiers concernés, notamment la famille de l’imam, n’avons réclamé la formation d’un tribunal international, car nous savons que dans la communauté internationale actuelle, un tribunal international est soumis à quelques milliards de dollars. D’ailleurs de telles sommes ont été proposées à la famille de l’imam et au frère Berry. Mais nous ne vendons ni nos chefs ni nos enfants. Nous n’avons pas réclamé une enquête internationale, car nous savons comment se mènent ces enquêtes. La famille de l’imam a donc eu recours à la justice libanaise et celle-ci doit assumer ses responsabilités selon les détails développés par le président Berry.  Sur le plan politique, nous appuyons vigoureusement le boycott de tout sommet en Libye. Avant le précédent sommet, il y a eu un débat au sein du Conseil des ministres au sujet de la participation du Liban à ce sommet par la présence du chargé d’affaires ou d’un ambassadeur. Mais à quoi cela a-t-il servi ? En quoi la participation d’un représentant du Liban a-t-elle fait avancer la cause de l’imam Sadr ? Pour nous, l’imam et ses compagnons sont détenus en Libye et ils doivent être libérés et rentrer chez eux, auprès des leurs. Cette cause ne peut faire l’objet d’aucun compromis. Mais en même temps, nous voulons que l’imam et ses compagnons reviennent et nous ne voulons soulever de problèmes avec personne.
Le second point concernant la résistance est l’enquête internationale sur l’assassinat de l’ancien Premier ministre. Nous avons déjà dit que nous sentons que la résistance se considère  visée par cette enquête. Nous avons présenté des indices, des présomptions et des idées. Le procureur Bellemare les a commentés. Il faut d’ailleurs signaler qu’il a enfin trouvé l’usage de la parole puisqu’il commence à s’adresser aux médias. Bellemare a donc affirmé que les indices sont insuffisants et que le Hezbollah conserve encore des éléments qu’il n’a pas révélés. Je le répète : nous ne sommes pas concernés ni par l’enquête internationale, ni par le TSL et bien entendu pas par  les demandes de Bellemare. Nous avons donné les éléments en notre possession à la justice libanaise, à sa propre demande. Si cette justice a des questions ou des points sur lesquels elle voudrait enquêter, notamment le dossier des faux témoins (« et c’est son devoir »), nous sommes prêts à coopérer. Par contre, si son rôle se limite à celui de facteur entre nous et le procureur, nous ne sommes pas non plus concernés. Toutefois, l’intérêt de Bellemare envers les indices et les présomptions présentés- ou son désintérêt- seront un indice très important dans l’évaluation de son action.
Au sujet de l’armée : Nous avons tous appelé et nous appuyons l’armement de la troupe, pour lui donner les moyens de défendre la souveraineté libanaise, le peuple et le territoire. Nous espérons que ce dossier se concrétisera et ne restera pas seulement traité dans les discours et les slogans. Nous avons déjà fait une proposition au gouvernement de former des délégations qui solliciteraient l’aide des pays arabes. Certains ont dit qu’ils ne veulent pas équiper l’armée par le biais d’aides arabes. Ils préfèrent utilise les fonds du budget. Mais où est ce budget ? Vous dites tout le temps que nous n’avons pas de fonds. Je crains qu’on ne décide finalement de trouver le financement en imposant de nouvelles taxes et lorsque des forces politiques feront remarquer que les citoyens ne peuvent pas payer de nouvelles taxes, ces forces seront accusées de refuser d’équiper l’armée. Je souhaite que ce dossier soit traité sérieusement, loin des surenchères et des rivalités politiques que nous sentons parfois assez mesquines. Il n’y a aucune honte à réclamer de l’aide pour équiper l’armée. Le Liban a relevé la tête des Arabes, c’est leur devoir d’aider notre armée. Nous devons donc former des délégations ministérielles qui iraient puiser dans les dépôts militaires des Arabes où les armes s’entassent et risquent d’être rouillés. Que nous donnent les Américains ? Des armes puisées dans leurs dépôts en Allemagne et donc vieilles de  trente ou quarante ans. Nous avons proposé notre aide pour demander à l’Iran des armes. Et nos frères en Iran ont aussitôt déclaré qu’ils étaient prêts à répondre à des demandes précises du gouvernement. Le plus drôle c’est que lorsque nous avons évoqué une aide iranienne, certains au Liban- qui a dû faire face aux conditions américaines et occidentales pour l’équipement de son armée- commencent à poser des conditions à l’aide iranienne. J’ai ainsi entendu un brillant penseur dire que pour accepter des armes de l’Iran, il faut que ce pays cesse son aide à la résistance. Quelle intelligence …Il y a aujourd’hui une occasion pour le gouvernement libanais d’autant que les autorités en Iran ont donné leur accord pour étudier les demandes libanaises. Le président Ahmadinajad viendra au Liban au cours des prochaines semaines. Soyons prêts à un débat sérieux au sujet de l’équipement de l’armée.
Sous le titre de la population, dans lequel j’englobe nos frères palestiniens installés chez nous, je voudrais évoquer deux points :les incidents de Bourj Abi Haïdar et les droits civils des Palestiniens.
Au sujet de Bourj abi Haïdar, nous avons publié un communiqué conjoint avec les frères de l’association des projets islamiques. Nous avons dit notamment qu’il s’agit d’un incident déplorable et très triste. J’ai même dit à nos frères que nous n’avons pas perdu deux martyrs mais trois. Dans l’évaluation de cet incident montre qu’il s’agit d’une perte sèche dans laquelle il n’y aucun acquis. Certains ont développé des analyses pour prétendre que certaines parties avaient marqué des points. Mais non, il n’y en a pas. Je le répète, c’est une perte sèche sur tous les plans, humain, moral, politique et sécuritaire. C’est un incident isolé et malheureux, sans arrière pensée, qui a mal évolué parce qu’il a été exploité et amplifié par les médias et certaines parties politiques.
Tout ce que vous avez entendu sur le fait qu’il s’agissait d’un conflit syro-iranien est le fruit de l’imagination de gens déprimés qui ont perdu leur pari sur le grand projet et qui ne savent plus quoi inventer pour se consoler. Ce n’est pas moi qui le dis sur eux. Un leader libanais les a qualifiés de « petits instruments dans un grand projet ». Le grand projet a donc échoué. Sur quoi misent-ils aujourd’hui ? Sur des Américains qui se retirent et qui sont au bord de la faillite…Sur une guerre israélienne, alors qu’Israël pense désormais longuement avant de se lancer dans de telles initiatives ? Sur l’animosité avec la Syrie ? Il reste encore le TSL. Mais je crois que nous sommes en mesure d’affronter ce défi, si Dieu le veut. Que leur reste-t-il ? Ils croient que ce front qui a remporté des victoires au cours de la dernière décennie puisse s’effriter…Ils parlent donc de conflit syro-iranien. Je peux vous l’assurer : s les relations syro-iraniennes n’ont jamais été aussi bonnes et solides, car ce sont elles qui ont permis de mettre en échec le projet américain dans la région. Les commandements iranien et syrien sont plus que jamais convaincus de la justesse de leur alliance. Certains petits analystes, cherchent à trouver des failels dans les relations entre la Syrie et la résistance. Je vous le dis : depuis la formation du Hezbollah, ses relations n’ont jamais été aussi bonnes et aussi solides qu’aujourd’hui avec les autorités syriennes. Ces petits veulent se faire plaisir, comme ceux qui s’assoient dans la climatisation et se mettent à rêver. Grand bien leur fasse. 
Je voudrais toutefois insister sur un autre aspect de cet incident, à savoir son amplification dans les médias et son exploitation politique qui rappelle à plus petite échelle le scénario qui a prévalu au Liban après l’assassinat de Rafic Hariri. Au cours des premières heures qui ont suivi l’incident, nous étions encore pris par les développements et nous avions formé des commissions qui se sont rendues sur le terrain, alors que l’armée a commencé son enquête.  Certes ce qui s’est passé n’est pas une petite chose, mais il n’a certainement pas l’ampleur décrite dans les médias. De plus, comme lors de l’assassinat du martyr Hariri ou ceux qui l’ont suivi, il y a des accusations toutes prêtes, des jugements et des condamnations qui sont émis dès les premiers instants. En définitive, une enquête est menée, des parties sont concernées et nul ne cherche à échapper à ses responsabilités.
Donc, en premier, il y a une amplification et ensuite, l’incident a été exploité. Je ne veux pas donner de conseil. Nous nous sommes tus au début parce que nous étions blessés et nous souffrions. Nous et nos frères Ahbaches. Nous, en particulier, au sein de la résistance, nous connaissons l’importance de la perte subie. Mais  en face comment se sont-ils comportés ? Là je ne parle pas d’hommes d’Etat ou d’autres, mais de citoyens et de partenaires. Il y a un minimum de règles qui doivent régir les relations entre les partenaires. L’incident a été amplifié, puis le « SMS » est arrivé et les attaques ont commencé. Au lieu de chercher à éteindre le feu, ils y ont jeté de l’huile, de l’essence et du mazout. Au lieu de dire, comme nous l’avions fait avec les Ahbaches et au sein de l’opposition en général, que quelque chose de sérieux est en train de se passer, notamment  sur le plan confessionnel, ils ont exploité la dimension confessionnelle. S’agit-il là d’un comportement responsable ?  Je ne veux parler que d’une exploitation dangereuse. Ce qui s’est passé  ne sert pas la sécurité, mais au contraire la met en danger. Il ne sert pas la paix et au contraire, il la menace. Je voudrais exprimer mes sentiments envers ceux qui n’ont fait des erreurs et n’ont pas traité ce problème comme il le fallait. Nous n’en voulons pas à certains d’entre eux, mais à d’autres si. Ceux-là  ne sont pas venus mettre du sel sur la plaie. Ils ont mis du sel sur le couteau et l’ont enfoncé dans la plaie. Il faut qu’ils mesurent  la gravité de leur action. Ce n’est pas ainsi qu’on traite les problèmes sensibles et dangereux. Ce n’est pas ainsi que se comportent  les hommes d’Etat, les  hommes politiques et les chefs de partis. C’est en tout cas notre évaluation de la question. Dès les premiers instants, nous avons dit que nous étions prêts à coopérer avec l’armée et avec l’enquête. Nous ne voulons couvrir personne, ni noyer le poisson, car il s’agit d’une affaire perdante. Comme l’ont  dit le les pères des victimes, cette affaire touche un élément de l’équation confessionnelle en or du Liban qui est son peuple. Nous devons la préserver.
Je voudrais conclure sur ce sujet en affirmant qu’il exige une fausse méthodologie suivie pour le traitement des problèmes libanais. Chaque incident devient l’occasion d’ouvrir un grand dossier, alors que nous savons qu’il ne peut être réglé dans l’immédiat.
C’est le cas du dossier des armes, qui ne concerne pas seulement le Hezbollah, mais tous les Libanais. Dans chaque maison, il y a des armes. Dans certaines, il y a même des RPG et des Hawn … Ce dossier remonte aux années soixante ou soixante dix. Ce dossier est devenu plus complexe pendant et après la guerre civile. Puis, le facteur de la résistance s’y est ajouté, en plus du facteur régional, avec les armes palestiniennes. C’est un dossier  très important qui exige beaucoup de sagesse et du temps. Et voilà qu’à travers les incidents de Bourj Abi Haïdar, on veut régler tout le problème. Nous voulons prendre des décisions en deux ou trois jours et voir qui s’y oppose. C’est une démarche erronée. Ni les incidents de Bourj Abi Haïdar, ni les revendications sociales, ni les problèmes d’électricité et d’eau, ni encore la réforme politique et administrative ne peuvent être traités de cette façon. Dans le temps, les voitures avaient des volants « normaux », qui exigeaient un effort supplémentaire de la part du chauffeur pour contrôler l’orientation de sa voiture. Aujourd’hui, les volants sont à l’huile et une simple pierre peut modifier la direction d ‘une voiture et la déstabiliser et le chauffeur devra se contenter de réagir, non de diriger lui-même. C’est la même chose pour le pays, nous devrions revenir à l’époque des volants normaux, pour que le pays cesse d’aller au gré des pierres, d’une direction à l’autre, alors que nous nous contentions de réagir.
Pour que nous ne restions pas de simples spectateurs, j’appelle à l’apaisement et au calme. Pour nous, cette affaire est close. SI certains veulent continuer, tant pis pour eux. Je lance donc une initiative d’un seul côté, et je n’ai conclu d’accord préalable avec personne. Ce sujet a pris désormais une dimension normale, nous avons formé une commission pour indemniser ceux qui ont pâti de ces incidents et la justice a mis sa main sur le dossier. En définitive, les gens vont poursuivre la route ensemble. Nul ne veut éliminer l’autre, ni dépasser l’autre. Chaque partie reconnaît l’autre. J’appelle donc à ce que nous installions ensemble et à ce que nous entendions et à ce que nous adoptions une méthodologie rationnelle pour traiter les dossiers en suspens, au lieu de nous contenter de réagir. Une méthodologie qui repose sur la démarche du chauffeur d’un volant normal qui sait où il va. Nous devons adopter une stratégie claire pour traiter nos dossiers.
Le dernier point  concerne les droits des Palestiniens. Permettez-moi de dire que l’approche adoptée ces derniers temps dans le dossier des droits des Palestiniens exige un débat. Les droits des Palestiniens ont toujours été une constante dans les discours de la Journée Al Qods. En ce qui me concerne depuis 1992, mais la cause a 62 ans. Ces derniers temps, les choses sont devenues confuses, dans ce sens que beaucoup de facteur s’emmêlent. Et lorsque les peurs, les surenchères et les bisbilles interviennent dans un dossier, celui-ci se complique. Je propose donc qu’une partie libanaise - cela peut-être le Hezbollah ou Amal ou le PSP ou encore le PSNS- se dévoue et travaille comme une ruche pour trouver des idées et s’entretenir avec les parties palestiniennes en tenant compte de la peur de certaines parties, en sachant que ces peurs sont légitimes. Certes, les propos racistes qui sont utilisés parfois sont condamnables, pas les peurs. J’appelle donc à un débat franc sur ces peurs avec les parties concernées, pour les rassurer et assainir le dossier.
Ce qui a été accompli au Parlement est un pas positif, mais ce n’est ni suffisant, ni satisfaisant. Il faut qu’une partie palestinienne mène un dialogue sincère et franc  avec une partie libanaise, loin des médias et des surenchères politiques, pour voir comment concilier les exigences humanitaires et les peurs des parties libanaises.
En cette journée Al Qods, nous sentons qu’au sein de la résistance, nous sommes dans le bon camp, celui des vainqueurs et aujourd’hui, en 2010, nous n’avons jamais été aussi proches de Jérusalem depuis 62 ans.
Entre, nous, mouvements de résistance, et l’entité sioniste, ce n’est plus qu’une question de temps. Cette entité est condamnée à disparaître, selon les lois divines et historiques et selon les rapports de force et la logique des faits. Le peuple palestinien qui a tenu bon pendant 62 ans, sans renoncer à ses droits ou se laisser gagner par le désespoir n’est pas prêt à céder son territoire, ses valeurs sacrées et ses droits. C’est là d’ailleurs un des principaux éléments de force qui détermineront l’issue de la bataille avec ce projet. Que Dieu vous bénisse.

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