Le Royaume-Uni vote pour sortir de l’UE, un séisme pour l’Europe et le monde

Les Britanniques ont choisi de quitter l'Union européenne jeudi, avec 52% des voix selon les projections, un saut dans l'inconnu qui porte un coup terrible au projet européen et à leur Premier ministre David Cameron.
Les tendances se sont renversées dans la nuit mais vendredi, au petit matin, le résultat des courses paraît clair. Les Britanniques ont choisi de quitter l'Union européenne portant un coup terrible au Premier ministre David Cameron, à l'origine du référendum sur le Brexit.
Si on attendait toujours le verdict définitif des grandes villes, dont Londres, qui devrait avoir voté très majoritairement pour un maintien, le nombre de voix restant à dépouiller ne devrait pas changer le résultat final. La participation au scrutin a été forte, avec 72,2% selon le chiffre officiel.
La livre sterling plonge, les marchés paniquent
Aussitôt, la livre britannique a plongé au plus bas depuis 1985, la Bourse de Tokyo a chuté de 8% laissant présager un «vendredi noir» sur les marchés mondiaux, face à la décision de la cinquième puissance économique mondiale de quitter l'UE, un acte sans précédent en soixante ans de construction européenne.
Faisant fi des menaces de désastre économique en cas de sortie agitées par le camp du maintien et les institutions internationales, les Britanniques ont préféré croire aux promesses de reconquérir leur indépendance vis-à-vis de Bruxelles, et d'arrêter l'immigration en provenance des pays de l'UE, l'un des thèmes majeurs de la campagne.
Ils ont ainsi rompu avec un projet dans lequel ils étaient entrés en 1973, à reculons déjà, voyant dans l'Europe avant tout un grand marché unique, sans s'engager dans le projet politique.
«Un Royaume-Uni indépendant»
Le leader du parti europhobe Ukip, Nigel Farage, a dit commencer «à rêver d'un Royaume-Uni indépendant», affirmant que si les prévisions se vérifient, ce sera «la victoire des vrais gens, des gens ordinaires». Sur Twitter, le leader europhobe a été plus laconique: «Notre pays est de retour».
La première victime de ce choix devrait être David Cameron, qui est à l'origine du référendum. En l'organisant, il espérait mettre fin aux disputes sur l'UE qui empoisonnent le Parti conservateur depuis les années 1980 et stopper l'ascension du parti europhobe UKip, vainqueur des élections européennes en 2014.
Mais il n'a désormais d'autre choix que de démissionner de la tête des Tories, selon Tim Oliver, de la LSE. Il devrait ensuite assurer l'intérim jusqu'à la nomination de son successeur, ce qui pourrait prendre plusieurs mois.
Le chef de file conservateur de la campagne pro-Brexit Boris Johnson, est pressenti pour lui succéder. A moins que les cadres du parti ne préfèrent une figure plus consensuelle à l'ex-maire de Londres, accusé d'opportunisme.
Premières réactions en Ecosse et en Irlande
Le Brexit risque en outre de mettre en péril l'intégrité du Royaume-Uni. La Première ministre écossaise Nicola Sturgeon a déclaré vendredi que sa région «voit son avenir au sein de l'UE», entrouvrant ainsi la porte à un nouveau référendum sur l'indépendance.
En Irlande du Nord, le Sein Fein, favorable au maintien dans l'UE, a lui appelé à un référendum sur une Irlande unifié.
La décision inédite du Royaume-Uni de quitter l'UE constitue aussi un terrible désaveu d'une Union déjà affaiblie par la crise des réfugiés et la persistance de la crise économique.
Alors que les mouvements populistes prospèrent à travers l'Europe, avec un dénominateur commun, la critique de Bruxelles, elle pourrait entraîner une réaction en chaîne. «Il serait insensé pour nous d'ignorer un signal d'alarme tel que le référendum britannique», a averti avant même le vote le président du Conseil européen, Donald Tusk.
Source: agences et rédaction
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