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Amnesty: Les gardes-frontières turcs tirent sur des réfugiés syriens

Amnesty: Les gardes-frontières turcs tirent sur des réfugiés syriens
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La position officielle turque veut que sa frontière soit ouverte aux réfugiés syriens. Dans les faits, il semble que les choses soient un peu différentes.

Amnesty: Les gardes-frontières turcs tirent sur des réfugiés syriens

Les gardes-frontières turcs usent de violence contre les réfugiés syriens, a déclaré Amnesty International en amont de la réunion entre des dirigeants de l'Union européenne (UE) et de la Turquie qui s’est tenue le 7 mars à Bruxelles.

«Il est absurde de vouloir utiliser la Turquie en tant que "pays tiers sûr". De nombreux réfugiés continuent de vivre dans des conditions épouvantables ; certains ont été renvoyés en Syrie, et les forces de sécurité ont même tiré sur des Syriens qui tentaient de franchir la frontière», a déclaré Gauri van Gulik, directrice adjointe du programme Europe et Asie centrale d’Amnesty International.

Amnesty International a recueilli des informations sur des cas de détention et d'expulsion illégales de réfugiés et de demandeurs d'asile par la Turquie, depuis l'approbation du Plan d'action commun UE-Turquie en octobre 2015. L'organisation continue de recevoir des informations signalant que des réfugiés ont été renvoyés de force en Syrie depuis la Turquie.

Bien que la Turquie ait pris des mesures concrètes pour héberger des réfugiés syriens, un grand nombre de réfugiés continuent de vivre dans des conditions extrêmement difficiles, et des centaines de milliers d'enfants syriens ne reçoivent aucun enseignement scolaire. Des demandeurs d'asile venant d'autres pays sont confrontés aux mêmes types de problèmes et se retrouvent sans statut juridique déterminé faute d'examen de leur demande du statut de réfugié.

L'Union Européenne offre actuellement à la Turquie trois milliards d'euros dans le cadre du plan d'action UE-Turquie pour la gestion des migrations.

«Cette énorme somme que l'UE s'apprête à verser à la Turquie et qui est tellement nécessaire doit absolument s'accompagner de modalités garantissant qu'elle servira à venir en aide aux réfugiés et que les violations des droits humains actuellement commises cesseront totalement », a déclaré Gauri van Gulik.

Témoignages effrayants

Aktham Alwany, journaliste syrien âgé de 28 ans, a tenté de se rendre chez le voisin. Il raconte avoir été passé à tabac à deux reprises alors qu’il tentait de rendre visite à sa mère atteinte d’un cancer. Il a finalement pu se rendre en Turquie en payant… un garde-frontière. Son expérience l’a décidé à passer derrière la caméra pour réaliser un reportage. Au cours du tournage, il a rencontré des réfugiés qui ont été attaqués par des chiens ou ont vu leurs os brisés en tentant de passer de l’autre côté. Une mère a même raconté avoir perdu sa fille. Elle s’est faite transpercée par une balle.

Aktham Alwany n’est pas le seule à avoir obtenu pareilles confessions. «Selon les docteurs syriens, deux ou trois personnes se font chaque jour tirées dessus en essayant de passer la frontière» relate Andrew Gardner. Ali al-Saloum est un de ces docteurs. Chirurgien à l’hôpital d’Azaz, ville toute proche de la frontière avec la Turquie, il raconte avoir eu à faire à tout type de victime. Des personnes âgées jusqu'à une petite fille d’un an… atteinte d’une balle dans la tête. «Avant, c’était plutôt rare. Quand cela se produisait, on avait à faire à des gens blessés à la jambe ou au bras. Puis certains ont commencé à se faire tuer» se souvient-il.

Le chirurgien se montre ironique : «Ce qui est cocasse, c’est que nous n’avons pas le matériel ou les spécialistes nécessaires pour gérer les cas les plus graves. Donc on les transfère en Turquie.»

La Turquie est d'ores et déjà le pays qui accueille le plus grand nombre de réfugiés au monde, avec trois millions de réfugiés sur le territoire turc. De plus, des dizaines de milliers de personnes en Syrie ont gagné la frontière turque dans l'espoir de se mettre en sécurité. Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, 91 % des personnes qui ont traversé la mer depuis les côtes turques pour gagner la Grèce depuis 1er janvier 2016 venaient de Syrie, d'Afghanistan ou d'Irak, et elles ont donc très probablement besoin d'une protection internationale.

Source : agences et rédaction

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