Medvedev : Le monde est entré dans une nouvelle Guerre froide

Le Premier ministre russe Dmitri Medvedev a estimé samedi que les relations russo-occidentales étaient entrées dans une «nouvelle guerre froide».
«On peut dire les choses plus clairement : nous avons glissé dans une période de nouvelle guerre froide», a-t-il déclaré à la Conférence de sécurité de Munich. «Ce qui reste c'est une politique inamicale et fermée, selon nous, de l'Otan vis-à-vis de la Russie», a-t-il jugé.
«Les politiques européens ont cru que créer une soi-disant ceinture d'amis aux frontières de l'UE serait une garantie de sécurité. Quel est le résultat? Pas une ceinture d'amis, mais une ceinture d'exclusion», a-t-il dit.
«Créer la confiance c'est difficile (...) mais nous devons commencer. Nos positions diffèrent mais elles ne diffèrent pas autant qu'il y a 40 ans quand en Europe il y avait un mur», a souligné M. Medvedev.
Répondant à une question concernant les accusations contre une campagne de Moscou contre «Daech» en Syrie, le Premier ministre a souligné que «personne n’a pour le moment présenté de preuves que la Russie ciblerait les populations civiles».
«Terrorisme est un défi à toute la civilisation. Nous ne pouvons pas partager les terroristes en ami et ennemis, extrémistes et modérés», a-t-il déclaré.
«Je crois que Daech peut remercier mes collègues, les chefs occidentaux pour la cessation de coopération [entre les services de renseignement]», a en outre ajouté le responsable, en rappelant les attaques terroristes qui ont ciblé l’avion russe dans la péninsule de Sinaï, ainsi que les villes de Paris, à Londres, à Pakistan, et Irak et dans d’autres pays du monde, ainsi que des exécutions publiques comme des preuves du caractère transfrontalier du terrorisme international.
«Si nous ne trouvons la résolution du problème de la Syrie et de la Libye, le terrorisme peut devenir un moyen de guerre internationale», a mis en garde le chef du gouvernement russe. «Et dans 10 ou 20 ans, nous discuterons de mêmes problèmes, s’il y aura de quoi discuter, parce que les discussions sont inadmissibles dans le cadre d’un califat», a-t-il martelé.
«Aujourd’hui, les citoyens européens courent chaque jour le risque d’attentat. Chaque jour, une explosion peut retentir dans un café ou un avion, alors que c’était avant le cas seulement dans le Moyen-Orient», a remarqué le Premier ministre.
La 52ème Conférence de Munich sur la sécurité a lieu du 12 au 14 février. Chaque année, ce forum important réunit plus de 450 hauts responsables et ministres du monde entier, et parfois même des chefs d’Etat.
Source : agences et rédaction
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