Le nombre de terroristes a doublé en Libye, mais décline en Syrie et en Irak

Le nombre de terroristes a presque doublé en Libye, pays en proie au chaos vers lequel les combattants extrémistes se tournent de plus en plus à défaut de pouvoir gagner l'Irak ou la Syrie, où ils sont bombardés et leur nombre décroît.

Des responsables de l'administration américaine ont fait état jeudi d'une présence radicale désormais «de l'ordre de 5000 combattants» en Libye.

Les précédentes estimations des autorités américaines tablaient jusque-là sur environ 2000 à 3000 combattants extrémistes dans ce pays. Cependant, le nombre de terroristes est en revanche en baisse en Syrie et en Irak, où ils sont notamment la cible de nombreuses frappes aériennes de la coalition internationale menée par les États-Unis et de des raids russes.

Les nouveaux chiffres avancés par des responsables américains ayant souhaité conserver l'anonymat estiment que le nombre de miliciens de «Daech» en Irak et Syrie se situe désormais dans une fourchette de «19 000 à 25 000», contre «20 000 à 30 000», voire «33 000» auparavant.

L'administration américaine a laissé filtrer ces chiffres à quelques jours d'une réunion des ministres de la Défense de la coalition contre les extrémistes à Bruxelles.

Fin janvier, l'administration Obama a laissé savoir qu'elle envisage désormais l'ouverture d'un nouveau front contre «Daech» en Libye. Vingt-six ministres des pays engagés militairement contre les extrémistes, et le gouvernement irakien, doivent faire le point sur la campagne militaire contre «Daech» et chercher le moyen de l'intensifier.

Les extrémistes ont subi «des pertes significatives», s'est félicité le porte-parole de la Maison-Blanche Josh Earnest, qui a estimé de son côté les effectifs extrémistes dans la région à «25 000», contre «31 500» auparavant. «Daech» a plus de difficultés qu'auparavant pour regarnir ses rangs, a-t-il souligné.

Revenus du pétrole

Mais les autorités américaines confirment également que la Libye est en train de devenir un nouveau pôle d'attraction pour les djihadistes.

«Il devient de plus en plus dur de se rendre en Syrie pour les combattants étrangers, et beaucoup d'entre eux se dirigent en conséquence vers la Libye», a souligné le responsable américain de la Défense.

«Daech» a réussi à prendre le contrôle de Syrte, à 450 km à l'est de Tripoli, et ses environs, et la situation inquiète de plus en plus les responsables américains.

Les responsables américains «sont terrifiés» à l'idée que la progression de «Daech» peut aller «très vite, très fort», a souligné Patrick Skinner, un ancien de la CIA devenu analyste. Une fois que le groupe terroriste s'est emparé de quelque chose, c'est vraiment difficile, coûteux en vies humaines et très cher de le reprendre », a-t-il souligné.

«La dernière chose que nous voulons dans le monde, c'est un faux califat ayant accès à des milliards de dollars de revenus en pétrole», a souligné mardi le secrétaire d'État américain John Kerry à l'issue d'une réunion de la coalition internationale à Rome.

Source : AFP et rédaction