Istanbul : l’enquête se poursuit après l’attentat

La police turque poursuivait mercredi son enquête au lendemain de l'attentat-suicide attribué au groupe terroriste «Daech» qui a, pour la première fois en Turquie, visé des étrangers et le secteur-clé du tourisme en tuant à Istanbul 10 personnes.
Trois mois après celle qui a fait 103 morts à la gare d'Ankara, cette nouvelle attaque a été perpétrée, selon les autorités, par un Syrien âgé de 28 ans, entré sur le sol turc il y a quelques jours depuis la Syrie et présenté comme un membre de «Daech».
La police a arrêté mercredi une personne en lien avec l'attentat. «Une personne a été placée en détention mardi soir après cette attaque», a annoncé mercredi devant la presse le ministre turc de l'Intérieur Efkan Ala, sans livrer de précisions sur son rôle ou son identité.
L’auteur de l'attaque Nabil Faldi, né en Arabie saoudite
Dans la foulée de l'attentat, la police turque a poursuivi ses descentes dans les milieux terroristes, apparemment sans lien immédiat avec les événements d'Istanbul, en arrêtant mercredi 9 personnes à Antalya (Sud) et Mersin (Sud), selon l'agence de presse Dogan. Dans la seule journée de mardi, 65 partisans présumés de «Daech» avaient été arrêtés à Ankara, Izmir (Ouest), Kilis, Adana et Mersin (Sud), ainsi qu'à Sanliurfa (Sud-Est).
Selon les médias turcs, l'auteur de l'attaque d'Istanbul s'appelait Nabil Faldi, né en Arabie saoudite, et était entré en Turquie le 5 janvier en tant que réfugié. C'est grâce à ses empreintes digitales enregistrées par les services d'immigration qu'il a pu être rapidement identifié, a précisé la presse turque.
Ce «kamikaze» a actionné sa ceinture d'explosif mardi matin dans le cœur historique d'Istanbul, sur l'ancien hippodrome bordant la basilique Sainte-Sophie et la Mosquée bleue, visitées chaque année par des millions de touristes étrangers. Au moins douze personnes, dont dix Allemands et un Péruvien, ont été tuées et 13 autres blessées.
Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu devait rendre visite mercredi aux blessés dans trois hôpitaux stambouliotes, ont annoncé ses services. Mercredi matin, la police avait levé ses cordons de sécurité et rendu la place aux touristes. Devant une nuée de médias, quelques personnes ont rendu hommage aux victimes en déposant des roses rouges au pied de l'obélisque où l'explosion s'est produite.
Ambiguïtés de la politique du président Erdogan
L'attentat, qui a notamment visé un groupe de 33 touristes allemands, a provoqué une vive émotion à Berlin. Le ministre allemand de l'Intérieur Thomas de Maizière est arrivé mercredi à cette fin à Istanbul pour s'entretenir avec son homologue turc Efkan Ala. Au Vatican, le pape François a invité mercredi les croyants à prier Dieu «le Miséricordieux», un des premiers noms de Dieu dans l'islam, pour les victimes de l'attentat.
La Turquie est en alerte maximale depuis l'attentat qui a visé le 10 octobre une manifestation pro-kurde devant la gare d'Ankara, faisant 103 morts. Cette attaque, la plus meurtrière jamais perpétrée sur le sol turc, a été attribuée à «Daech». Le pays est également secoué depuis l'été dernier par la reprise de combats meurtriers entre ses forces de sécurité et les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), après une accalmie de deux ans.
La presse indépendante turque a largement attribué mercredi l'attentat de mardi aux ambiguïtés de la politique du président Recep Tayyip Erdogan vis-à-vis des terroristes. «Nous sommes comme assis sur une bombe à retardement et la seule raison de cette situation est cette tolérance obsédée accordée aux groupes djihadistes», a commenté dans le journal à gros tirage Hürriyet l'éditorialiste Mehmet Yilmaz.
Source : agences et rédaction
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