La presse française déplore «le double jeu de la Turquie»

Au lendemain de l'attentat qui a frappé la Turquie, la presse française dénonce le double jeu de la Turquie qui fait compromission avec le groupe terroriste «Daech» et appelle le président turc à clarifier ses positions face aux extrémistes.
Après l'attentat-suicide, attribué par le gouvernement turc au groupe «Daech» qui a fait dix morts mardi à Istanbul, la presse française estime mercredi que le président islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan paie «le prix de l'ambiguïté» et que son pays est la «poudrière de l'Europe».
Pour Libération, la Turquie est devenue «la poudrière de l'Europe». «Longtemps, les islamo-conservateurs turcs au pouvoir ont considéré que les djihadistes étaient de très efficaces combattants contre le régime de Bachar el-Assad, dont le renversement était leur priorité, mais aussi contre les Kurdes», rappelle Marc Semo.
Raymond Couraud, de L'Alsace, pense qu'Erdogan paie «le prix de l'ambiguïté». «Le leader turc a-t-il vraiment pris la mesure exacte du péril ?» s'interroge-t-il. «Erdogan est traité en ennemi par l'EI au même titre que nous», constate Philippe Gélie, du Figaro.
Inanité de toute compromission avec «Daech»
«La Turquie a longtemps joué un rôle ambigu sur le théâtre syrien, entre opposition au régime d'Assad et guerre civile contre les Kurdes», analyse Jean-Louis Hervois, de La Charente libre, qui pense lui aussi qu'elle «en paye à son tour le prix». Le groupe terroriste «attirera toujours une cohorte de frustrés à la recherche de sensations fortes», affirme Patrice Chabanet, du Journal de la Haute-Marne, qui déplore également «le double jeu de la Turquie».
Denis Daumin, dans La Nouvelle République du centre ouest, dénonce «toutes les ambiguïtés du régime islamo-conservateur d'Ankara, allié des uns, soutien des autres, client des troisièmes». «La Turquie fait désormais figure de cible», note Xavier Brouet (Le Républicain lorrain), pour qui les attentats en Turquie «démontrent ici l'inanité de toute compromission avec l'État islamique».
Soulignant lui aussi que le président turc a longtemps dansé «le tango entre son allié américain au sein de l'Otan et une bienveillance relative vis-à-vis des bouchers de Daech», Alain Dusart, de L'Est républicain, relève que 21 % des Turcs «estiment que Daech représente l'islam». «Le ver est dans le fruit turc !» déduit-il.
Source : agences et rédaction
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