Allocution du Nouvel An: Kim Jong-Un met Séoul en garde en cas de provocation

Kim Jong-Un a érigé l'amélioration des conditions de vie des Nord-Coréens au rang de «priorité absolue» vendredi, lors de son allocution du Nouvel An, au cours de laquelle il a évité toute référence aux ambitions nucléaires de Pyongyang.
Le message principal du leader nord-coréen était clairement celui du nécessaire développement économique. «Parmi ses millions de tâches pour la Nation, le Parti des travailleurs de Corée a pour priorité absolue l'amélioration du niveau de vie» de la population, a indiqué Kim. «Nous devons provoquer la reprise du développement économique».
Cependant il n'a donné que peu de détails quant aux moyens d'atteindre ses objectifs.
Pour ce qui est des relations avec le Sud, il s'est dit ouvert à des discussions tout en mettant Séoul en garde contre toute initiative susceptible de remettre en cause l'accord intercoréen qui avait permis en août d'éviter un affrontement armé.
Il a de nouveau insisté sur la menace que constituent selon lui les manœuvres militaires annuelles de la Corée du Sud avec les Etats-Unis.
«Si les agresseurs et les provocateurs nous touchent, ne serait-ce que légèrement, nous n'hésiterons pas à répondre par une guerre sacrée impitoyable pour la justice et la réunification nationale», a-t-il dit.
Son allocution est intervenue au lendemain des funérailles d'Etat d'un des principaux diplomates nord-coréens, Kim Yang-Gon, décédé mardi à 73 ans dans un accident de la circulation, selon les médias officiels.
Très proche conseiller du numéro un, Kim Yang-Gon était de longue date l'acteur principal de la diplomatie nord-coréenne vis-à-vis de Séoul. Et son décès constitue un revers pour les efforts de paix dans la péninsule.
Un pays extrêmement pauvre
Depuis son arrivée au pouvoir fin 2011, Kim Jong-Un a fait du développement économique une priorité, là où le cœur de la politique de son père, le défunt Kim Jong-Il, était le développement militaire.
Lors de son premier discours public, en avril 2012, il avait promis que les Nord-Coréens n'auraient «plus jamais à se serrer la ceinture».
Son action a notamment été marquée par un relâchement du contrôle sur les paysans et les entreprises publiques et par la création d'une dizaine de zones économiques spéciales.
Une nouvelle classe d'entrepreneurs a même émergé à la faveur d'une plus grande tolérance pour certaines initiatives privées.
Pyongyang ne publie aucune donnée économique, mais le Sud estime que la croissance du Nord a été de 1% en 2014.
Pour autant, la Corée du Nord demeure un pays extrêmement pauvre dont le revenu national brut estimé équivaut à 2,3% de celui de la Corée du Sud.
Le Nord est en outre un territoire pétri d'inégalités, notamment entre villes et campagnes, qui souffrent de graves problèmes de malnutrition.
Source : agences
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