Berlin à l’Arabie: cessez de financer le wahhabisme!

Le vice-chancelier allemand Sigmar Gabriel a déclaré dimanche que l'Arabie saoudite devait cesser le financement des mosquées wahhabites à l'étranger, accusées d'alimenter l'extrémisme.

«Des mosquées wahhabites sont financées à travers le monde» par l'Arabie saoudite, a déclaré Gabriel à l'hebdomadaire Bild am Sonntag. «En Allemagne, de nombreux islamistes considérés comme dangereux viennent de ces communautés», a-t-il ajouté.

Le wahhabisme est un mouvement extrémiste fondé au 18e siècle par le cheikh Mohammed ben Abdul Wahhab, cofondateur de l'Etat saoudien. Il prône une version austère et éloigné du vrai islam, ignorant la valeur de miséricorde, base essentielle de la religion de l’islam. Des organisations terroristes tels le groupe «Daech» s'inspirent de la pensée wahhabite.

Sigmar Gabriel, également ministre de l'Economie, a appelé à agir contre les mosquées wahhabites en Allemagne qui ne «sont pas moins dangereuses que les extrémistes de droite».

«Nous allons empêcher l'Arabie saoudite de financer les mosquées en Allemagne», a déclaré de son côté Thomas Oppermann, le président du groupe parlementaire du parti social-démocrate (SPD) partenaire du parti chrétien-démocrate (CDU) d'Angela Merkel au sein de la grande coalition au pouvoir, dimanche dans le Welt am Sonntag.

Pour Oppermann, le wahhabisme a fourni une «idéologie complète à l'Etat islamique et contribue à la radicalisation de musulmans modérés dans d'autres pays. C'est quelque chose dont on n'a pas besoin et que nous ne voulons pas en Allemagne».

Les déclarations de leaders du SPD interviennent quelques jours après la publication dans la presse d'un document interne du BND, le renseignement allemand, qui qualifie d'«impulsive» la politique extérieure de la famille royale saoudienne. Le document décrit le pays comme une source d'instabilité pour la région.

Le gouvernement allemand a rejeté vendredi les critiques du BND qui estime que l'Arabie saoudite cherche à s'établir en tant que «leader du monde arabe» à l'aide d'une politique extérieure marquée par «une forte composante militaire et de nouvelles alliances régionales».

Source : agences et rédaction