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Turquie: deux garçons de 12 et 13 ans poursuivis pour «insulte» à Erdogan

Turquie: deux garçons de 12 et 13 ans poursuivis pour «insulte» à Erdogan
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La justice turque a engagé des poursuites pour «insulte» à Recep Tayyip Erdogan contre deux garçons de 12 et 13 ans accusés d'avoir déchiré une affiche à l'effigie du président du pays, a rapporté mercredi le quotidien Hürriyet.

Dans son acte d'accusation, le parquet de Diyarbakir a requis contre les deux enfants des peines de quatorze mois à quatre ans et huit mois de prison, a précisé le journal. Les deux accusés avaient été surpris le 1er mai en train d'arracher une affiche à l'effigie d’Erdogan dans une rue de la grande ville du sud-est à majorité kurde du pays.Turquie: deux garçons de 12 et 13 ans poursuivis pour «insulte» à Erdogan

«On voulait arracher des affiches pour revendre le papier. On n'a pas fait attention à celui qui était sur la photo, on ne savait pas qui c'était», s'est défendu devant le magistrat le plus jeune d'entre eux, identifié par les initiales R.Y.

Selon leur avocat Ismail Korkmaz, la première audience du procès a été fixée au 8 décembre.

«Si le président poursuit deux enfants pour avoir déchiré un poster, c'est très triste pour le droit», a-t-il commenté.

Les deux jeunes sont poursuivis dans le cadre de l'article 299 du code pénal turc qui punit toute personne qui «porte atteinte à l'image» du chef de l'Etat d'une peine maximale de quatre ans d'emprisonnement.

Depuis son élection à la présidence en août 2014, Erdogan, dont les détracteurs dénoncent régulièrement la dérive autoritaire, a multiplié les poursuites sur la base de cette disposition, visant aussi bien artistes et journalistes que simples particuliers.

En décembre dernier, un mineur de 17 ans avait été arrêté dans sa classe et détenu pendant plusieurs jours sous la même accusation, puis condamné à 11 mois de prison avec sursis.

La police prend en direct le contrôle de deux chaînes de télé d'opposition

Dans le même contexte, la police turque a pris mercredi en direct le contrôle de la régie des télévisions Bugün TV et Kanaltürk à Istanbul, dont le groupe proche d'un ennemi d’Erdogan fait l'objet d'une mise sous tutelle controversée à la veille des législatives.

Devant les caméras, les forces de l'ordre ont pénétré dans le siège des deux chaînes, propriété du groupe Koza-Ipek, en dispersant les salariés qui le protégeaient avec des gaz lacrymogènes et des canons à eau, selon les images retransmises en direct par Bugün TV sur son site internet. Des policiers et un des nouveaux administrateurs du groupe nommés par la justice ont investi la régie des deux télévisions et en ont pris le contrôle, malgré l'opposition d'un de ses rédacteurs en chef.

La justice turque a décidé lundi de mettre sous tutelle la holding Koza-Ipek, accusée selon un procureur d'Ankara de «financer», «recruter» et «faire de la propagande» pour le compte du prédicateur Fethullah Gülen, qui dirige depuis les Etats-Unis un influent réseau d'ONG, médias et entreprises qualifié par les autorités d'«organisation terroriste».

Ancien allié de Recep Tayyip Erdogan, Gülen est devenu son «ennemi public numéro 1» depuis le scandale de corruption qui a visé des proches de l'homme fort du pays et des membres de son gouvernement fin 2013.

La décision de la justice turque a été violemment dénoncée par l'opposition comme une atteinte à la liberté de la presse, à la veille des élections législatives anticipées qui se déroulent dimanche en Turquie.

Source: agences et rédaction

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