Corée: les familles du Sud retrouvent dans l’émotion leurs proches du Nord

Près de 400 Sud-Coréens sont arrivés en Corée du Nord mardi les bras chargés de cadeaux pour retrouver des proches qu'ils n'ont pas revus en plus de 60 ans, voire jamais rencontrés, à l'occasion d'une réunion rarissime des familles séparées par la guerre (1950-53).
C'est à bord d'autocars précédés par quatre berlines noires arborant les drapeaux de la Croix-Rouge que ces Sud-Coréens, pour la plupart très âgés, ont traversé la frontière fortement militarisée qui divise la péninsule coréenne, et son peuple, depuis le conflit.
Après avoir franchi le poste-frontière de Goseong, le convoi est arrivé en début d'après-midi dans la station de montagne nord-coréenne de Kumgang pour cette rencontre de trois jours, qui sera sans nul doute emprunte d'émotions fortes.
Cet événement, le deuxième du genre seulement en cinq ans, avait été décidé fin août dans le cadre d'un accord qui avait permis de mettre fin à une dangereuse escalade des tensions entre les deux Etats rivaux.
Des millions de personnes ont été déplacées pendant la guerre de Corée qui avait vu la ligne de front faire des allées et venues entre le sud de la péninsule et la frontière septentrionale avec la Chine.
Dans le chaos du conflit, des familles entières, parents et enfants, maris et femmes, frères et soeurs, avaient été séparées.
Plus de 65.000 Sud-Coréens sont sur la liste d'attente des candidats à une rencontre et ceux qui sont partis pour le Nord mardi figuraient parmi de rares élus.
Le programme de réunions des familles avait véritablement commencé après un sommet historique Nord/Sud en 2000. A l'origine, il y avait une rencontre par an mais les tensions qui surgissent régulièrement dans la péninsule avaient eu raison de ce rythme. Plusieurs réunions ont été annulées par la Corée du Nord à la dernière minute.
Le conflit s'est conclu par un armistice plutôt que par un traité de paix si bien que les deux Corées sont toujours techniquement en guerre. Les communications transfrontalières directes, lettres ou coups de téléphone, sont interdites.
Les deux ambulances qui accompagnaient le convoi témoignaient du grand âge, ou de l'état de santé fragile, de la plupart des participants.
Pendant trois jours, ces Sud-Coréens verront leurs proches du Nord à six reprises, en privé et en public. Chaque réunion ne dure que deux heures, ce qui signifie qu'ils n'auront que 12 heures pour tenter de surmonter le traumatisme de plus de 60 ans de séparation.
Source : agences
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