Migrants: un plan d’action commun a été conclu entre l’UE et la Turquie

La Commission européenne a annoncé dans la nuit de jeudi à vendredi qu'elle avait conclu un plan d'action commun avec la Turquie pour endiguer les flux migratoires, à l'issue d'un sommet des chefs d'Etats à Bruxelles.
«Nous nous sommes mis d'accord sur le contenu exact de ce plan d'action», a indiqué le chef de l'exécutif européen, Jean-Claude Juncker, lors d'une conférence de presse dans la nuit de jeudi à vendredi.
Alors que diverses sources européennes ont fait état d'une demande de la Turquie d'une aide de 3 milliards d'euros, M. Juncker a indiqué que cet aspect du plan devait encore être négocié dans les jours qui viennent.
«Nous saluons l'accord pour un plan d'action commun UE-Turquie», a indiqué de son côté Donald Tusk, le président du Conseil européen, instance qui réunit les chefs d'Etats et de gouvernement des 28 membres de l'UE.
«C'est une étape majeure dans la gestion de la crise migratoire», a-t-il indiqué au nom des dirigeants européens réunis lors du sommet.
Le plan d'action conclu avec la Turquie comprend notamment une accélération des négociations pour faciliter l'octroi de visas aux ressortissants turcs voyageant dans l'UE, en échange d'une meilleure coopération d’Ankara pour endiguer les flux de migrants.
«Mais ceci ne veut pas dire que nous renonçons aux critères de base qui sont la règle dans ce domaine», a dit M. Juncker, ajoutant qu'une première évaluation des progrès dans les négociations sera réalisée au printemps 2016.
Une France envahie
Par ailleurs, le président français François Hollande a qualifié jeudi de «manipulateurs» et de «falsificateurs» ceux qui en France «prétendent que nous serions envahis» par un afflux de réfugiés, visant le parti d'extrême-droite Front national et une partie de la droite française.
«En terme de nombre, aujourd'hui, la France n'est pas soumise à un afflux de réfugiés et ceux qui prétendent que nous serions envahis sont des manipulateurs, des falsificateurs, qui le font pour des raisons purement politiques, pour faire peur», a affirmé le président français à l'issue de ce sommet.
«Aujourd'hui où vont les réfugiés? Essentiellement en Allemagne, en Autriche et en Suède. L'Allemagne (...) a accueilli depuis le début de l'année plus de 500 000 personnes et le pays qui, rapporté à sa population, fait le plus pour les réfugiés, c'est la Suède», a observé François Hollande.
Il a aussi rappelé que la France s'était, elle, engagée à accueillir sur deux ans 24 000 personnes.
Plus de 600.000 arrivées depuis janvier
Dans ce contexte, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a annoncé vendredi que plus de 600.000 migrants et réfugiés sont arrivés en Europe en passant par la Méditerranée en 2015.
De son côté, un porte-parole du Haut-commissariat de l'Onu pour les réfugiés (HCR), Adrian Edwards, a indiqué que le mois d'octobre avait été plus calme que le mois de septembre, sauf au cours des deux derniers jours, avec l'arrivée en Grèce de près de 70 à 80 bateaux par jour.
Source: agences et rédaction