noscript

Please Wait...

Mali/Présidentielle: 2e tour «inévitable»

Mali/Présidentielle: 2e tour «inévitable»
folder_openAfrique access_time depuis 12 années
starAJOUTER AUX FAVORIS

Un deuxième tour de la présidentielle au Mali est «incontestable et inévitable», a affirmé lundi soir à Bamako Soumaïla Cissé, un des deux favoris du scrutin dont le premier tour dimanche s'est déroulé dans le calme et a été marqué par une forte mobilisation.

«Nous pensons qu'un deuxième tour est incontestable et inévitable au Mali, compte tenu des chiffres que nous avons», a déclaré Cissé lors d'une conférence de presse commune avec troisMali/Présidentielle: 2e tour «inévitable»
autres candidats dont les partis appartiennent à une coalition qui s'était créée pour s'opposer au coup d'État du 22 mars 2012, le Front pour la démocratie et la République (FDR).

Soumaila Cissé, 63 ans, ancien ministre des Finances et ex-dirigent de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa), n'a cependant pas donné «les chiffres» dont il dit disposer.

«Il faut rester serein pour le bien de tous», a-t-il ajouté.

Ses déclarations surviennent après la publication dès dimanche soir par des médias maliens de premiers résultats non-officiels donnant une nette avance à son principal rival, Ibrahim Boubacar Keïta , 68 ans, ancien Premier ministre et cacique de la vie politique malienne.

Ces médias affirmaient qu'il pourrait même l'emporter au premier tour devant les 26 autres candidats en lice.

Modibo Sidibé, autre favori et ancien Premier ministre qui assistait à la conférence de presse, a estimé qu'il fallait «que la sincérité des voix des Maliens soit respectée».

Dans un communiqué, le FDR «met en garde ceux qui à l'intérieur et à l'extérieur tentent de proclamer un candidat élu dès le 1er tour au mépris de la volonté du peuple».

Le premier tour s'est déroulé sans aucun incident majeur et a fortement mobilisé les électeurs.

Le FDR salue cette mobilisation qui «est l'expression de la volonté collective du peuple malien de tourner la page de la profonde crise politique, institutionnelle et sécuritaire que le pays traverse depuis 2012».

Mais il dénonce «les dysfonctionnements, les ratés et les couacs qui ont privé des centaines de Maliens de prendre part au choix du prochain président de la République», au Mali et à l'étranger, notamment dans les camps de réfugiés.

Quelque 500.000 Maliens ont fui en 2012 le nord de leur pays victime de violences provoquées par des rebelles touareg et des groupes extrémistes, pour aller dans d'autres régions du Mali ou des camps dans des pays voisins.

Dès dimanche matin, des observateurs nationaux et internationaux ont rapidement noté une forte mobilisation des électeurs qui s'est confirmée tout au long de la journée. Le taux de participation des quelque 6,9 millions d'inscrits pourrait en conséquence être plus élevé que celui des présidentielles précédentes qui n'a jamais dépassé 40%.

«Un scrutin où il y a beaucoup de failles»

Tandis que l'Élysée salue le «retour à l'ordre constitutionnel» après ce premier tour de la présidentielle au Mali, les analystes mettent en garde contre tout triomphalisme tant que les candidats n'ont pas accepté les résultats.Mali/Présidentielle: 2e tour «inévitable»

«Ce qu’il faut espérer maintenant, c’est que le processus électoral se poursuive et que les engagements des différents candidats qui ont été pris sur le respect des résultats soient tenus, en dépit des conditions d’élection qui étaient connues pour être imparfaites», avertit Gilles Yabi, directeur pour l’Afrique de l’Ouest de l'ONG International Crisis Group (ICG).

Selon lui, l'analyse d'ICG reste à ce stade «très prudente». «Lorsque vous avez un scrutin où il y a beaucoup de failles, les perdants ont tout à fait la latitude de dénoncer ces failles comme étant responsables de résultats qui seraient biaisés et ne seraient donc pas crédibles. C’est cela la principale crainte, et pas celle d’un conflit post-électoral à l’ivoirienne par exemple», ajoute le spécialiste.

Pour sa part, Gauthier Rybinski, spécialiste de la politique internationale à FRANCE 24, prévient qu'une contestation des résultats pourrait doucher l'enthousiasme affiché par les autorités françaises.

«Si le président élu est considéré comme illégitime, la faute rejaillira à ce moment-là sur la France et sur les troupes françaises, accusées d’être des troupes d’occupation », souligne-t-il.

Quelques 3 200 soldats français se trouvent aujourd’hui au Mali après leur intervention en janvier pour chasser les extrémistes.

Source: agences et rédaction

Comments

//