Turquie: comment la démolition d’un parc a pu provoquer autant de colère?

Après cinq jours de répression, les manifestants ont pu entrer samedi après-midi sur la place de Taksim. Le PM Erdogan a avoué que la police avait agi de façon «extrême» contre les manifestants.
Les autorités lâchent du lest à Istanbul. Au deuxième jour d'un des plus importants mouvements de contestation depuis l'arrivée au pouvoir de Recep Tayyip Erdogan en 2002, la police s'est retirée de la place Taksim. Depuis vendredi, cette esplanade du centre de la mégapole turque était occupée par les forces de l'ordre qui en interdisaient l'accès aux protestataires qui souhaitaient empêcher le déracinement de 600 arbres dans le cadre d'un projet d'aménagement urbain contesté.
Dans la foulée du retrait des policiers, la place a été immédiatement occupée par des milliers de personnes défiant le chef du gouvernement aux cris de: «Nous sommes là, Tayyip. Où es-tu?». A la nuit tombée, la place Taksim était toujours noire de milliers de personnes qui chantaient et dansaient avec l'intention d'y rester toute la nuit.
Un peu plus tôt dans l'après-midi, le premier ministre Erdogan a admis que la police avait agi de façon «extrême» contre les manifestants. Le président turc Abdullah Gül a, lui aussi, exhorté la police à «agir avec le sens de la mesure», lançant un appel au «bon sens» et au «calme». «Nous avons tous besoin d'être responsables face à ces manifestations (...) qui ont atteint un niveau inquiétant», a estimé le chef de l'État.
Il s'agit des manifestations antigouvernementales les plus violentes depuis plusieurs années. Les autorités n'ont donné aucun décompte précis.
Amnesty International a évoqué vendredi «plus d'une centaine» de blessés et le gouverneur d'Istanbul Huseyin Avni Mutlu s'est contenté d'indiquer que 12 personnes étaient toujours hospitalisées en fin de journée, dont une femme victime d'une fracture du crâne, et qu'au moins 63 personnes avaient été interpellées. Des écoles, centres commerciaux ou les hôtels de luxe ont ouvert leur porte aux manifestants blessés et fuyant le gaz lacrymogène.
Comment la démolition d'un parc a pu provoquer autant de colère chez les Turcs?
Parti d'une simple initiative pour protéger un parc et ses arbres, les manifestations d'Istanbul se sont propagées à d'autres villes et devenues un immense mouvement de contestation. On a pu y voir des groupes qui n'ont jamais manifesté ensemble dans le passé: des groupes de supporters de foot, habituellement apolitiques, ont marché avec des groupes socialistes, conservateurs et nationalistes ou encore des Kurdes et des Kémalistes. Avec le début des travaux sur le parc, un millier de personnes a commencé à y camper pour protéger les arbres. Ils ont été évacués vendredi matin de manière très violente par la police. La réaction des Stambouliotes s'est agrandie au fur et à mesure des répressions: des heurts ont éclaté dans des nombreux quartiers d'Istanbul et la protestation s'est propagée à une quarantaine de villes.
Pour de nombreux citoyens, elle est devenue le symbole des dérives autoritaires du gouvernement. L'attitude inflexible et intolérante envers toute critique du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a contribué au ras-le-bol. La restriction récente de la vente d'alcool, les gigantesques opérations immobilières sans prendre en compte les contestations des habitants, la pression sur les médias allant au licenciement de nombreux journalistes opposants a accentué la colère des Turcs.
«Si Erdogan insiste à ne pas comprendre le sens des événements de Taksim, ce sera vraiment dommage, écrivait le chroniqueur Cengiz Çandar. On peut empêcher certaines choses par la force. Mais la tâche de honte ne peut être effacée».
Source : Divers, rédigé par : French.Alahednews
Les autorités lâchent du lest à Istanbul. Au deuxième jour d'un des plus importants mouvements de contestation depuis l'arrivée au pouvoir de Recep Tayyip Erdogan en 2002, la police s'est retirée de la place Taksim. Depuis vendredi, cette esplanade du centre de la mégapole turque était occupée par les forces de l'ordre qui en interdisaient l'accès aux protestataires qui souhaitaient empêcher le déracinement de 600 arbres dans le cadre d'un projet d'aménagement urbain contesté.
Dans la foulée du retrait des policiers, la place a été immédiatement occupée par des milliers de personnes défiant le chef du gouvernement aux cris de: «Nous sommes là, Tayyip. Où es-tu?». A la nuit tombée, la place Taksim était toujours noire de milliers de personnes qui chantaient et dansaient avec l'intention d'y rester toute la nuit.
Un peu plus tôt dans l'après-midi, le premier ministre Erdogan a admis que la police avait agi de façon «extrême» contre les manifestants. Le président turc Abdullah Gül a, lui aussi, exhorté la police à «agir avec le sens de la mesure», lançant un appel au «bon sens» et au «calme». «Nous avons tous besoin d'être responsables face à ces manifestations (...) qui ont atteint un niveau inquiétant», a estimé le chef de l'État.
Il s'agit des manifestations antigouvernementales les plus violentes depuis plusieurs années. Les autorités n'ont donné aucun décompte précis.

Amnesty International a évoqué vendredi «plus d'une centaine» de blessés et le gouverneur d'Istanbul Huseyin Avni Mutlu s'est contenté d'indiquer que 12 personnes étaient toujours hospitalisées en fin de journée, dont une femme victime d'une fracture du crâne, et qu'au moins 63 personnes avaient été interpellées. Des écoles, centres commerciaux ou les hôtels de luxe ont ouvert leur porte aux manifestants blessés et fuyant le gaz lacrymogène.
Comment la démolition d'un parc a pu provoquer autant de colère chez les Turcs?
Parti d'une simple initiative pour protéger un parc et ses arbres, les manifestations d'Istanbul se sont propagées à d'autres villes et devenues un immense mouvement de contestation. On a pu y voir des groupes qui n'ont jamais manifesté ensemble dans le passé: des groupes de supporters de foot, habituellement apolitiques, ont marché avec des groupes socialistes, conservateurs et nationalistes ou encore des Kurdes et des Kémalistes. Avec le début des travaux sur le parc, un millier de personnes a commencé à y camper pour protéger les arbres. Ils ont été évacués vendredi matin de manière très violente par la police. La réaction des Stambouliotes s'est agrandie au fur et à mesure des répressions: des heurts ont éclaté dans des nombreux quartiers d'Istanbul et la protestation s'est propagée à une quarantaine de villes.

Pour de nombreux citoyens, elle est devenue le symbole des dérives autoritaires du gouvernement. L'attitude inflexible et intolérante envers toute critique du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a contribué au ras-le-bol. La restriction récente de la vente d'alcool, les gigantesques opérations immobilières sans prendre en compte les contestations des habitants, la pression sur les médias allant au licenciement de nombreux journalistes opposants a accentué la colère des Turcs.
«Si Erdogan insiste à ne pas comprendre le sens des événements de Taksim, ce sera vraiment dommage, écrivait le chroniqueur Cengiz Çandar. On peut empêcher certaines choses par la force. Mais la tâche de honte ne peut être effacée».
Source : Divers, rédigé par : French.Alahednews
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