Yémen: le clan Saleh cherche une porte de sortie en Europe

"Ahmed Saleh, le fils aîné de l'ancien président yéménite chassé du pouvoir fin 2011 à Sanaa, est en Italie. Cependant, grâce à un visa Schengen en sa possession, l'ancien chef de la toute-puissante garde républicaine peut très bien entrer en France, où le clan possède des biens immobiliers, en vue de préparer la venue de l'ex-raïs", rapporte le quotidien français le Figaro.
L'affaire embarrasse Paris, qui ne souhaite pas accueillir l'ancien leader yéménite, ni ses proches, accusés d'avoir réprimé dans le sang les manifestations qui ont abouti à leur départ du pouvoir, après trente-trois ans de mainmise sur ce pays pauvre du sud de la péninsule Arabique. Un départ négocié - une première depuis le lancement des "printemps arabes" - en échange de l'immunité pour Saleh et ses proches.
"Nous n'avons pas délivré de visa à l'ancien président Saleh", précise un diplomate français à Sanaa, "mais il n'est pas impossible qu'il dispose déjà d'un document de voyage, valable dix ans, qu'il avait négocié lors de sa dernière visite à l'Élysée fin 2010", ajoute la source. En janvier 2012, Paris s'était déjà opposé à ce que l'ex-raïs fasse escale dans le sud de la France, avant de se rendre aux États-Unis pour y être soigné, après la tentative d'assassinat dont il avait miraculeusement réchappé, six mois plus tôt.
En attendant que l'horizon s'éclaircisse, côté français, on mise sur une ruse pour retarder l'arrivée de Saleh dans l'Hexagone: refuser d'accorder des visas à sa cohorte d'agents de sécurité. Comme les autorités américaines l'avaient fait l'an dernier avec le pilote de son avion.
Parallèlement, un de ses conseillers de Saleh a annoncé jeudi qu'il va suivre un traitement médical à l'étranger, sans préciser la date du déplacement. "Saleh (69 ans) pourrait se rendre en Arabie saoudite, aux Etats-Unis ou en Italie pour suivre un traitement médical", a dit son porte-parole, précisant que cela ne faisait pas partie d'un "plan politique" visant à ramener la stabilité dans le pays.
Cette absence de l'ancien homme fort du Yémen devrait faciliter les négociations sur la réconciliation nationale qui doivent débuter en février. Selon des sources yéménites, des pressions auraient été exercées sur Saleh pour qu'il quitte le pays afin d'apaiser les tensions politiques.
Dans sa résidence des alentours de l'ambassade de France au Yémen, Ali Abdallah Saleh pollue toujours le débat. Mais personne ne veut le récupérer. "Tant qu'il sera là, la transition ne pourra pas avancer", estime un expert étranger à Sanaa.
L'ancien président a laissé la place l'an dernier à son vice-président, Abd Rabbou Mansour Hadi, chargé de conduire le pays pendant une période de transition de deux ans au cours de laquelle la Constitution doit être amendée et l'armée aux mains de la famille Saleh restructurée.
Saleh avait été soigné aux Etats-Unis l'an passé pour les suites de blessures subies lors d'un attentat à la bombe qui avait failli lui coûter la vie en 2011.
Source: Le Figaro, édité par: moqawama.org
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