Benoît XVI à Beyrouth: la coexistence au Liban, un exemple pour la région

Quinze ans après la visite de Jean-Paul II au Liban, son successeur, Benoît XVI est arrivé au pays du Cèdre. L'avion du pape s'est posé à l'heure prévue, 13h45 à l’aéroport international de Beyrouth. Par mesure de sécurité, tous les atterrissages et décollages intervenant entre 13
Les cloches des églises du pays entier ont retenti en hommage au chef de l'Eglise catholique, qui a été également salué par 21 salves de canons.
Le pape, 85 ans, a été accueilli au pied de l'avion par le président de la République, Michel Sleiman, et son épouse, le chef du parlement, Nabih Berry, et son épouse, le Premier ministre Nagib Mikati et son épouse, ainsi que par le patriarche maronite Mgr Béchara Raï. Plusieurs responsables et personnalités religieuses de différentes communautés libanaises ont été également présents à son accueil.
Lors d’un discours prononcé sur le tarmac de l'aéroport de Beyrouth, le pape Benoît XVI a vanté la coexistence entre ces différentes communautés.
« L'heureuse convivialité, toute libanaise, doit démontrer à l'ensemble du Moyen-Orient et au reste du monde qu'à l'intérieur d'une nation, peuvent exister la collaboration entre les différentes Eglises (...) et dans le même temps, la convivialité et le dialogue religieux entre les chrétiens et leurs frères d'autres religions », a-t-il affirmé.
« Cet équilibre, qui est présent partout comme un exemple, est extrêmement délicat », a-t-il précisé, ajoutant qu’« il menace parfois de se rompre lorsqu'il est tendu comme un arc, ou soumis à des pressions qui sont trop souvent partisanes, voire intéressées, contraires et étrangères à l'harmonie et à la douceur libanaises ».
Et de souligner: « Cette convivialité dont désire témoigner votre pays ne sera profonde que si elle est fondée sur un regard accueillant et une attitude de bienveillance envers l'autre, que si elle est enracinée en Dieu qui désire que tous les hommes soient frères ».
« Je n'oublie pas les événements tristes et douloureux qui ont affligé votre beau pays pendant de longues années », a indiqué Benoît XVI, en référence à la guerre civile qui a secoué le pays méditerranéen de 1975 à 1990, avant de lancer en arabe à l'adresse des Libanais: « Assalam otikom »(Je vous offre la paix).
Il a aussi affirmé que « la signature dans l'après-midi de l’Exhortation apostolique du synode de 2010 sur le Moyen-Orient est un événement important pour la région ».
Crise syrienne
Dans l'avion qui l'emmenait au Liban, le pape a évoqué la crise syrienne, appelant à mettre fin aux livraisons d'armes en Syrie où un conflit armé, opposant le régime à des groupes rebelles terroristes, a causé la mort de plus de 27.000 morts.
« L'importation d'armes doit cesser une fois pour toutes. Car sans importation d'armes la guerre
« Au lieu d'importer des armes, qui est un pêché grave, il conviendrait d'importer des idées de paix, de créativité, d'amour du prochain », a-t-il expliqué aux correspondants qui l'accompagnaient de Rome à Beyrouth.
Tout en demandant aux hommes politiques de « s'engager réellement avec toutes leurs forces (...) avec créativité, pour la paix, contre la violence », le pape a proposé « des gestes visibles de solidarité comme des journées de prière pour les chrétiens et les musulmans ».
Il a en outre confié aux journalistes n'avoir jamais envisagé de renoncer à ce voyage en raison de la violence qui secoue la Syrie voisine. « Personne ne m'a conseillé de renoncer à ce voyage, et pour ma part je n'ai pas pensé à cette hypothèse », a-t-il dit aux correspondants qui l'accompagnaient dans l'avion.
« Comme la situation devient plus compliquée, il est encore plus nécessaire de donner ce signe de fraternité, d'encouragement, de solidarité. C'est le sens de mon voyage: inviter au dialogue contre la violence, aller ensemble pour trouver une solution au problème », a-t-il dit.
Reprenant le message de son prédécesseur Jean-Paul II, qui était venu au Liban en 1997, le pape Benoît XVI a déclaré: « Ce pays est un message dans cette région qui est le centre de la rencontre des trois religions abrahamiques: judaïsme, christianisme et islam ».
« Printemps arabe »
Le pape a par ailleurs estimé que « le Printemps arabe est une chose positive, un désir de démocratie, de liberté, de coopération, d'une identité arabe rénovée ».
Pour Benoît XVI, « le fondamentalisme est toujours une falsification de la religion. La tâche de l'église et des religions est de se purifier. Cette tâche doit rendre clair que chaque homme est une image de Dieu que nous devons respecter dans l'autre ».
La visite du pape intervient également au moment où un film israélo-américain anti-islam a déclenché une vague de manifestations dans plusieurs capitales de la région. Outre la question syrienne, les propos du pape sont très attendus sur le dialogue avec l'islam, la démocratie, mais aussi le conflit israélo-palestinien.
S'exprimant avant le pape, le président libanais Michel Sleiman a rappelé, dans son discours de bienvenue, que « le Vatican et le Liban entretiennent des relations très étroites ».
Le chef de l’Etat a indiqué que la visite du pape soulignait « l’importance du rôle du Liban dans la région » et espéré qu’elle aura des « répercussions bénéfiques sur le pays du Cèdre et les chrétiens de la région ».
A l'occasion de sa première visite au Liban, Benoît XVI prononcera pas moins de sept discours. Il s'agit de sa deuxième visite au Proche-Orient, après la Palestine occupée en 2009.
Source: Agences
heures 15 et 15 heures ont été décalés et tous les mouvements suspendus sur le tarmac. Il en sera de même dimanche, pour son départ, prévu entre 18h et 19h30.
ne pourrait continuer », a-t-il déclaré aux journalistes dans l'avion.

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