Charbel: la solution est politique...un calme prudent règne à Tripoli
Les affrontements de Tripoli : 2 autres morts et plusieurs blessés
Les combats ont repris hier mardi à Tripoli, faisant 2 morts et plusieurs blessés. Le nombre total de tués s'est ainsi élevé à onze, lors des accrochages qui avaient commencé samedi suite à l’arrestation d’un accusé de terrorisme, Chadi Mawlaoui.
L’armée, déployée en force à Tripoli, est intervenue pour tenter de rétablir le calme. Selon un communiqué de la direction d’orientation du commandement de l’armée, ses unités ont riposté « avec précision » aux sources de tirs et ont effectué une série de perquisitions dans les immeubles où les tireurs étaient embusqués. Un certain nombre parmi eux ont été arrêtés et leurs armes ont été saisies, et l'un des soldats a été légèrement atteint à la jambe, selon le communiqué. Notons qu’en plus des échanges de tirs, des francs-tireurs ont semé la panique dans les quartiers proches de Bab el-Tebbaneh et de Jabal Mohsen.
Des sources informées ont également dévoilé à Assafir que les services libanais compétents exécutent un suivi attentif de certains groupes extrémistes suspects, qui s'apprêtaient à exécuter des opérations terroristes sur la scène libanaise.
Ministre de l’Intérieur : la solution radicale est politique
A cet égard, le ministre de l’Intérieur Marwan Charbel a souligné que "si Chadi Mawlaoui était innocent, le juge l’aurait immédiatement libéré". Il a plaidé vigoureusement pour une entente à Tripoli, estimant que tous ses habitants seront perdants si la tension et le conflit persistent dans la ville, rapportent les différents médias. Il a invité les belligérants à ranger leurs armes, les Tripolitains à se montrer solidaires et l’État à assumer ses responsabilités à tous les niveaux, sécuritaires et socio-économiques. Déplorant que la sécurité à Tripoli est toujours fragile, M. Charbel a insisté que la solution radicale est politique, tandis que la solution sécuritaire est coûteuse.
Enfin, il a surtout fait comprendre qu’il a invité les pôles politiques de Tripoli, qu’ils soient du 14 ou du 8 Mars, à se retrouver « tous, sans exception » autour d’une même table pour tracer une feuille de route sécuritaire pour leur ville.
Lors d'un entretien au quotidien libanais Assafir, il a précisé que les négociations qu'il a effectuées avec les groupes salafistes ont duré sept heures, afin de les convaincre d'ouvrir la circulation dans les sites de leurs manifestations.
Berry : des personnalités libanaises à liquider
Sur le même plan, le président du Parlement, Nabih Berry, avait fait état d’informations selon lesquelles "des parties intégristes ont dressé une liste de noms de dirigeants et de personnalités politiques à liquider". En présence des députés qu’il a reçus hier à Aïn el-Tiné, il a affirmé que "ces informations sont sérieuses et graves, et nécessitent une vigilance et un suivi ", ont cité ses visiteurs.
Par ailleurs, le président de la Chambre s’est dit satisfait des mesures prises par l’armée à Tripoli, avant d’inviter toutes les parties à faciliter la mission des forces régulières, selon le quotidien libanais francophone. Selon lui, si les dirigeants tripolitains n’avaient pas réagi promptement pour contenir les incidents, "la situation se serait aggravée et aurait eu des conséquences fâcheuses".
Le président du Parti Arabe Démocrate : les tensions tripolitaines sont le résultat de la visite de Lieberman !
De son côté, le président du Parti Arabe Démocrate Refaat Eid a accusé le département des Renseignements de déclencher les affrontements armés à Tripoli, en fournissant aux extrémistes les armes et les munitions. Il a affirmé qu'il soutient l'armée libanaise et tous ses efforts œuvrant à rétablir la stabilité. M. Eid a considéré que l'affaire de Tripoli va au-delà de l'arrestation de Chadi Mawlaoui, à laquelle les Américains ont contribué, et qu'elle n'est qu'une réflexion de la visite de Joseph Lieberman au nord, qui a donné l'ordre d'attiser la situation.
Notons que des sources du nord ont rapporté aux journalistes que les personnes armées qui sont descendus dans les rues de Tripoli et qui ont joué un rôle primordial dans le déclenchement des accrochages, portent des cartes qui relèvent des forces de la Sécurité Intérieure et du département des Renseignements. Des informations supplémentaires ont affirmé que parmi les personnes armées figurent des membres des "Troupes de Tripoli", entraînés par les directions sécuritaires éminentes connus par leur soutien au parti du futur.
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