Pezeshkian qualifie de «mirage» l’appel de Netanyahu à une mobilisation des Iraniens

Par AlAhed avec AFP

Le président iranien, Massoud Pezeshkian, a qualifié mercredi de «mirage» l’appel lancé la veille aux Iraniens par le «Premier ministre israélien», Benjamin Netanyahu, pour qu’ils «descendent dans la rue» contre leur gouvernement en raison des pénuries d’électricité et d’eau.

M. Netanyahu a lancé ce message vidéo au moment où l’Iran est confronté à des pénuries persistantes d’eau et d’électricité dans un contexte de forte chaleur.

Il a tenu ces propos deux mois après une guerre de 12 jours entre les deux ennemis jurés, déclenchée par une agression d’ «Israël» contre l’Iran, qui a visé des infrastructures militaires et nucléaires ainsi que des zones résidentielles, tuant de nombreux hauts gradés et experts nucléaires mais aussi des civils.

Téhéran a riposté par des tirs de missiles et de drones.

Dans son discours, Netanyahu a appelé les Iraniens à «prendre des risques pour la liberté» et à «bâtir un avenir meilleur».

Il a suggéré, une fois que l’Iran «sera libre», de faire venir des «experts en eau israéliens» apporter «une technologie et un savoir-faire de pointe».

«Le régime qui a privé la population de Gaza d’eau et de nourriture veut apporter de l’eau au peuple iranien ? Quel mirage !», a rétorqué M. Pezeshkian.

De son côté, le président du Parlement iranien, Mohammad Baqer Qalibaf a, explicitement, rappelé au «Premier ministre israélien», que la nation iranienne a vaincu des ennemis bien plus hostiles et dotés d’une expertise militaire bien supérieure à celle de l’entité sioniste.

«Tout au long de l'Histoire, le peuple iranien a combattu des ennemis bien plus puissants qu'il a jetés aux oubliettes», a écrit Mohammad Baqer Qalibaf dans un message publié mercredi sur son compte X.

Les responsables «israéliens», a-t-il poursuivi, sont devenus impuissants et désorientés face à la perspicacité et au discernement stratégique de la nation iranienne.

Qalibaf a, en effet, rejeté ainsi les précédentes allégations du «Premier ministre israélien» Benjamin Netanyahu au sujet de la situation de l’approvisionnement et des réserves en eau en Iran, allégations qu'il a qualifiées de «trompeuses» et d’«hypocrites».

Il a cité ensuite plusieurs exemples montrant que l’entité «israélienne» lui-même souffre d’une crise de l’eau due à sa mauvaise gestion.

Qalibaf rappelle qu'en raison des politiques erronées des responsables «israéliens», certains villages des territoires palestiniens occupés ne reçoivent que 12 heures d’eau par semaine ; des milliers d’hectares de terres agricoles et de vergers se sont asséchés ; les rivières se sont taries ; et les rendements agricoles ont fortement chuté.

Même le «ministre israélien des Finances» a officiellement reconnu que la sécheresse constituait le principal défi, a noté Qalibaf.

Le président du Parlement iranien a également dénoncé l’utilisation par «Israël» de l’eau comme arme de guerre contre les Palestiniens de la bande de Gaza, ainsi que la guerre imposée par cette entité à l’Iran en juin, durant laquelle l’aviation «israélienne» a frappé une canalisation d’eau principale dans la capitale, Téhéran.

«Les nazis du XXIe siècle ont frappé en plein jour la principale artère d’approvisionnement en eau du nord de Téhéran, à Tajrish, à l’aide de missiles, dans le but de plonger la capitale dans une situation de pénurie d’eau.»

«Ces mêmes criminels, avertit Qalibaf, sont d'ailleurs et depuis longtemps les plus grands voleurs d’eau au monde».

Le président du Parlement iranien a précisé que «les échos des crimes des responsables israéliens ont toujours été plus forts que leurs absurdités».

«Israël» mène une guerre génocidaire depuis 22 mois dans la bande de Gaza. Le territoire, où vivent plus de deux millions de Palestiniens, est menacé de «famine généralisée», selon l’ONU.

Pays aride, l’Iran est régulièrement confronté à des épisodes de sécheresse et de fortes chaleurs estivales.