Gaza: L’Union européenne annonce réexaminer son accord d’association avec «Israël»

Par AlAhed avec AFP
L’Union européenne va-t-elle suspendre son accord d’association entre l’Union européenne et «Israël» ? C’est un des leviers de pression que semblent envisager les 27, alors qu’«Israël» poursuit son offensive dévastatrice dans le territoire palestinien en violation totale du droit humanitaire.
La cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas a annoncé dans la soirée du mardi 20 mai 2025 un réexamen de cet accord signé en 1995 et entré en vigueur en juin 2000. Une annonce qui survient après que les Pays-Bas et plusieurs autres pays européens ont adressé une lettre à Kaja Kallas réclamant cette révision de l’accord d’association UE-«Israël», en vigueur depuis 2000 et censé faciliter le dialogue politique et les échanges commerciaux entre les deux parties.
«Il existe une forte majorité en faveur du réexamen de l’article 2 de notre accord d’association avec Israël. Nous allons donc nous lancer dans cet exercice», a-t-elle indiqué, citée par l’AFP. En tout, dix-sept pays, se sont prononcés en faveur de cette révision, a précisé le ministre français des Affaires étrangères devant l’Assemblée nationale, à Paris.
La Commission européenne va entamer ce processus de révision, pour vérifier si «Israël» respecte bien les droits humains et les principes démocratiques, conformément à l’article 2 de cet accord. Ce dernier souligne que les relations entre l’Union européenne et «Israël» reposent sur «le respect des droits de l’Homme et des principes démocratiques».
«Israël» a vivement réagi aux critiques de l’Union européenne. «Nous rejetons totalement l’orientatio » de la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, «qui reflète une incompréhension totale de la réalité complexe à laquelle Israël est confronté», et «encourage le Hamas à rester sur ses positions», a déclaré, dans un communiqué, le «porte-parole du ministère des affaires étrangères israélien», Oren Marmorstein.
Plusieurs pays de l’UE ont dénoncé l’escalade en cours à Gaza où la situation est catastrophique après plus de deux mois de blocage de l’aide vitale pour la population. «Israël» a autorisé l’entrée lundi à Gaza de moins de dix camions d’aide de l’ONU transportant entre autres de la nourriture pour bébés. «J’ai le sentiment personnel que la violation des droits humains ne fait aucun doute», a déclaré le chef de la diplomatie belge Maxime Prévot, ajoutant néanmoins qu’il ne voulait pas «préempter la décision» de la Commission européenne.
Si celle-ci devait conclure à un manquement d’Israël dans le respect de l’article 2 de l’accord d’association, une suspension de ce dernier pourrait être alors décidée, selon Maxime Prévot.
L’accord d’association de l’UE avec «Israël» crée un cadre de coopération économique, politique, scientifique, culturelle et sécuritaire entre les États de l’Union européenne et «Israël». Selon un rapport français du Trésor, en 2022, 24 % des exportations «israéliennes» étaient dirigées vers les États membres de l’UE, tandis que 31 % des importations provenaient de l’Union. Ces échanges commerciaux, qui se réalisent dans un cadre de libre-échange, sont particulièrement importants dans les secteurs industriels et agricoles.
Membre du Partenariat Euromed, le volet de la politique de voisinage destiné aux pays du pourtour méditerranéen, «Israël» fait ainsi parti du programme Erasmus. Côté scientifique, «Israël» participe à «Horizon Europe», un programme doté de plus de 95 milliards d’euros pour la période 2021-2027 qui encourage le développement de l’innovation et de la recherche.
«Israël» résiste à la pression
Vingt-deux pays, dont la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, le Canada, le Japon et l’Australie, ont exigé lundi d’ «Israël» une «reprise complète de l’aide à la bande de Gaza, immédiatement», demandant qu’elle soit organisée par les Nations unies et les ONG.
Le Royaume-Uni a annoncé de son côté suspendre ses négociations pour un accord de libre-échange avec «Israël» et convoquer l’ambassadrice de ce pays au Royaume-Uni, Tzipi Hotovely, en réponse à l’intensification de l’offensive «israélienne» à Gaza.
Comments

