Extension de l’offensive à Gaza: Le Yémen impose un blocus aérien à «Israël»

Par AlAhed avec agences

Le trafic aérien vers «Israël» est de nouveau sous tension après qu’un missile tiré depuis le Yémen a brièvement interrompu l’activité à l’aéroport «Ben Gourion». Les forces armées yéménites annoncent vouloir cibler les aéroports «israéliens» et appellent les compagnies à suspendre leurs vols.

Les forces armées yéménites ont annoncé dimanche leur intention de viser les infrastructures aéroportuaires «israéliennes», en particulier l’aéroport «Ben Gourion», situé près de «Tel-Aviv». Dans un communiqué, leur porte-parole militaire Yahya Saree a précisé que cette menace constituait une réponse à «la décision (israélienne) d'étendre ses opérations agressives à Gaza».

«En réponse à l'escalade israélienne et à la décision d'étendre ses opérations agressives à Gaza, les forces armées yéménites annoncent qu'elles imposeront un blocus aérien total sur l'ennemi ‘’israélien’’ en ciblant à plusieurs reprises les aéroports, notamment l'aéroport de Lod, connu des ‘’Israéliens’’ sous le nom d'aéroport ‘’Ben Gourion"», a-t-il déclaré.

Premières suspensions de vols vers «Israël»

Avant même cette déclaration officielle des forces armées yéménites, plusieurs compagnies aériennes avaient déjà pris des mesures de précaution. Lufthansa et Air India ont suspendu leurs liaisons avec «Tel-Aviv» jusqu’au 6 mai, tandis que British Airways a reporté ses vols jusqu’au 7 mai. Air France, de son côté, a annulé ses vols pour la journée de dimanche.

Les forces armées yéménites appellent désormais «l'ensemble des compagnies aériennes internationales à (...) annuler leurs vols vers les aéroports de l'ennemi criminel afin d'assurer la sécurité de leurs appareils et de leurs passagers».

Un soutien à Gaza

Depuis le début de la guerre «israélienne» dans la bande de Gaza le 7 octobre 2023, les forces armées yéménites ont multiplié les actions militaires en soutien aux Palestiniens. Après une trêve temporaire, ils ont repris mi-mars leurs tirs de missiles contre «Israël» ainsi que leurs attaques contre des navires en mer Rouge.

«Le Yémen libre, fier et indépendant n'acceptera pas les violations continues que l'ennemi cherche à imposer en ciblant des pays arabes tels que le Liban et la Syrie», a également déclaré Yahya Saree.

«Israël» promet des représailles

En réponse à cette nouvelle attaque, le «Premier ministre israélien  Benjamin Netanyahu a annoncé des représailles contre le Yémen et l’Iran.

Quelques heures après le tir de missile vers «Ben Gourion», l’armée «israélienne» a également confirmé le rappel de plusieurs dizaines de milliers de réservistes, en prévision d’une intensification de l’offensive à Gaza.

L'attaque contre «Ben Gourion» était la cinquième en deux jours et l'une des plus effrontées d'une série de frappes des forces armées yéménites. Un missile balistique, un Palestine 2, est tombé près de la route d'accès au Terminal 3, laissant un cratère d'environ 25 mètres de profondeur. Six «Israéliens» ont été blessés et les opérations de l'aéroport ont été suspendues pendant une heure. «Israël» a admis que les systèmes de défense aérienne, notamment le THAAD américain et l'Arrow-3 «israélien», n'ont pas réussi à intercepter le missile.

Depuis octobre 2023, les forces armées yéménites ont tiré 27 missiles balistiques sur «Israël», selon Reuters.

Le succès de l’attaque du 4 mai, note la BBC, met en évidence la vulnérabilité des défenses aériennes «israéliennes» et la capacité des forces armées yéménites à utiliser une technologie avancée. Ces dernières ont également attaqué le porte-avions américain USS Harry S. Truman avec 18 missiles et drones en représailles aux frappes américaines au Yémen qui ont tué des dizaines de personnes, dont des migrants.

Des conséquences économiques pour «Israël»

Les conséquences économiques pour «Israël» se font déjà sentir. La suspension des vols à «Ben Gourion» a porté préjudice au secteur du tourisme, tandis que les attaques yéménites dans la mer Rouge ont augmenté les coûts du fret de 40 %, affectant le commerce mondial, rapporte Bloomberg.