L’armée syrienne reprend Baba Amr.. Washington ne comprend pas pour le moment la nature de l’opposition

Après deux jours de combats, l'armée syrienne a pris hier le contrôle du quartier Baba Amr.
« L'armée syrienne contrôle la totalité de Baba Amr, les dernières poches de résistance sont toutes tombées », a affirmé une source au sein des services de sécurité à Damas.
« Le soldats sont en train de distribuer de la nourriture à la population qui était bloquée et d'évacuer les blessés », a assuré cette source, précisant que l'armée était aussi à la recherche des journalistes français bloqués, dont Edith Bouvier, qui est blessée.
«Les rebelles sont encore dans les quartiers de Hamadiyé et Khaldiyé (nord-est) et les opérations vont se poursuivre pour les déloger», a-t-elle ajouté.
Les milices de la soi-disant "armée syrienne libre" se sont retirées hier de la région Baba Amr à Homs, en mettant en garde le régime de "toute représaille touchant les civils".
“Le régime coûtera cher en cas de n’importe quel acte non calculé", ont-elles déclaré dans un communiqué.
De son côté, le chef de la milice ASL, Riad el-Assaad, a évoqué un retrait « tactique » de ses combatants, en promettant aux “révolutionnaires de Syrie” de “bien nous préparer pour frapper à nouveau ce régime occupant afin de le faire disparaître”.
“Une vaste opération de perquisitions et d’arrestations est en cours dans le quartier”, a precisé l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
Le soi-disant Conseil national syrien (CNS) a par ailleurs pris acte de la militarisation croissante de la rébellion contre le régime du président Bachar el-Assad en créant un « bureau militaire » pour organiser des approvisionnements en armes.
« Nous savons que des pays ont émis le désir d’armer les révolutionnaires. Le CNS, via le bureau militaire, a voulu organiser ce flux pour éviter des livraisons directes d'armes venant de pays particuliers », a expliqué Burhan Ghalioun.
En le considérant comme « le ministère de défense pour les groupes armés», Ghalioun a précisé que « ce bureau militaire, qui sera localisé au plus près du champ d'action - probablement en Turquie -, aura pour mission de voir quelles armes sont nécessaires et pour quelles missions ».
La Russie et la Chine rejettent à nouveau toute ingérence extérieure en Syrie
En outre, la Russie et la Chine se sont opposées aujourd'hui à une declaration du Conseil des droits de l'homme de l'ONU sur la Syrie.
“La Russie, la Chine et le Cuba ont voté contre cette déclaration, alors que trois pays, l'Equateur, l'Inde et les Philippines, se sont abstenus à voter”, a indiqué Reuters.
Le ministre russe des Affaires étrangères, Serguei Lavrov, et son homologue chinois Yang Ji Tchi, ont réitéré leur opposition à tout encouragement extérieur de l'une des parties du conflit syrien, à atteindre leurs objectifs par des moyens violents.
“Lavrov et Yang ont discuté en détails, via téléphone, la situation en Syrie et ils ont souligné la position de deux pays contre tout encouragement externe, direct ou indirect, de l'une des parties du conflit à atteindre leurs objectifs par la force”, a néanmoins déclaré la diplomatie russe dans un communiqué.
Pour sa part, le président chinois Hu Jin Tao a exprimé “sa satisfaction quant à la profondeur des relations entre la Syrie et la Chine”, en insistant sur “son engagement à les développer dans tous les domains”.
Le président s’est dit également satisfait quant aux résultats du dernier référendum sur la nouvelle Constitution, soutenue par la majorité du peuple syrien.
Washington ne comprend pas pour le moment la nature de l'opposition syrienne
Lors d'une audience d'un comité du Congrès US, la Secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a dressé une comparaison entre la situation en Libye avant le renversement du Kadhafi, et la situation actuelle en Syrie.
«Washington ne comprend pas pour le moment la nature de l'opposition syrienne”, a-t-elle affirmé, en soulignant "l'existence éventuelle des membres d’Al-Qaïda dans ses rangs”.
« Quand le chef d'al-Qaida, Ayman al-Zawahiri, manifeste son soutien à la contestation, nous devons nous demander des personnes que nous fournissons des armes”, a-t-elle averti.
“Y a-t-il un intérêt dans le transfert d'armes automatiques pour faire face aux chars et aux artilleries ? ", s’est-elle interrogée.
Al-Arabi : La LA n’a pas abordé la question d’armement
Pour sa part, le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi, a appelé l'opposition syrienne à s'unir, en notant qu’ "une réunion aura lieu au Caire, après deux semaines, pour ce but".
Au cours d'une conférence de presse, tenue hier, il a exhorté toutes les parties en Syrie à cesser-le-feu pour éviter la guerre civile.
Tout en insistant que “les résolutions de la Ligue arabe sur la Syrie n'ont pas abordé la question d’armement”, al-Arabi a martelé que “les Arabes avaient déployé tout effort possible dans la crise syrienne, avant de recourir au Conseil de sécurité".
Pendant ce temps, Kofi Annan, l’émissaire des Nations unies et de la Ligue arabe pour la Syrie, a estimé que sa mission “doit être la seule médiation internationale pour mettre fin à la violence là-bas".
“S'il y aura plus d'une initiative diplomatique, sa position va affaiblir”, a-t-il expliqué depuis une conférence de presse à New York, en ajoutant que “la communauté internationale doit parler d'une seule voix pour être fort”.
L'ancien secrétaire général de l'ONU, avait déjà rencontré son successeur, Ban Ki-moon,pour discuter de son mandat et former son équipe.
Comments

« Israël » annule une mission de l’Unesco à al-Qods occupée
depuis 12 années